Citation
VENANT du Rwanda, le ministre de la Coopération et du Développement, Marcel Debarge, était attendu hier en Ouganda où il devait rencontrer le président Yoweri Museveni, que les services de renseignement militaires français accusent de soutenir militairement le Front patriotique rwandais (FPR) qui combat le régime de Juvenal Habyarimana. Selon l'AFP, le représentant du gouvernement français avait invité, dimanche, le chef de l'Etat rwandais à faire « un geste significatif » en faveur de la réconciliation dans le pays. La timidité de sa démarche auprès du dictateur n'aura échappé à personne : depuis le 8 février, la France lui a envoyé des renforts, portant ses effectifs militaires à 600 hommes, et Marcel Debarge, visitant des réfugiés ayant officiellement fui l'avance des rebelles, a affirmé que ses interlocuteurs « n'ont pas eu l'impression d'avoir affaire à une armée de libération ». La complaisance du ministre de la Coopération pour un pouvoir discrédité inquiète jusque dans les rangs du Parti socialiste français : Gérard Fuchs, secrétaire national du PS chargé des relations internationales, s'interrogeait hier « sur la décision d'envoyer de nouvelles troupes françaises au Rwanda, alors que les violations des droits de l'homme par le régime du général Habyarimana ne cessent de se multiplier », qualifiant le pouvoir rwandais de « régime dictatorial aux abois ».
