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EN Angola, les rebelles de Savimbi, le mercenaire de l'Afrique du Sud et de Washington aidé par le despote zaïrois Mobutu, ont poursuivi leurs massacres et leurs pillages. A Luanda, la capitale du pays, deux millions d'habitants sont assiégés par les rebelles. Depuis lundi, il n'y a plus d'eau potable. La nourriture manque. Vendredi, le directeur du programme alimentaire mondial (PAM) pour l'Angola annonçait qu'un million de personnes étaient menacées de mort prochaine, par manque de vivres. Du fait de la guerre, le PAM ne peut plus acheminer ses secours aux affamés.
Au Togo, l'arrivée, dimanche dernier, des ministres français et allemand de la Coopération a été saluée par des manifestations d'hostilité contre le pouvoir de Eyadéma et contre les deux anciennes puissances coloniales accusées de soutenir le régime. La police a tué des dizaines de personnes à Lomé, tandis que le dictateur réservait un accueil somptueux à ses visiteurs.
Au Rwanda, les partisans du dictateur-général Habyarimana déclenchaient, lundi, une nouvelle opération de nettoyage ethnique contre la minorité tutsie. Une centaine de personnes au moins ont été massacrées. Pendant ce temps, le corps expéditionnaire français, sur place depuis deux ans, poursuivait ses activités de « conseil » et d'encadrement de l'armée du régime. Dimanche, Le Comité international de la Croix-Rouge demandait que lui soient fournis les moyens pour acheminer 7.000 tonnes de vivres vers le nord du pays afin d'empêcher la mort de 350.000 réfugiés rwandais. On ne sait si l'appel a été entendu.
Au Liberia, où les factions rivales continuent à mettre le pays à feu et à sang, on annonçait vendredi que 300 cadavres décomposés ont été découverts dans les quartiers périphériques de Monrovia, occupés du 15 octobre à la mi-décembre par les bandes du Front national patriotique.
Au Tchad, alors que les pourparlers se poursuivent pour la réunion d'une conférence de réconciliation nationale, le gouvernement indiquait qu'une tentative de coup d'Etat, perpétrée par des proches de dictateur Hissène Habré - soutenu jusqu'à sa chute par Paris - a été déjouée au cours du week-end dernier.
