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Le président Juvénal Habyarimana, en visite à Paris où il a été reçu,
mardi 23 avril, par M. Mitterrand, a confirmé devant les journalistes
que le multipartisme serait instauré au Rwanda, « d'ici un mois ou
deux, le temps que l'Assemblée nationale révise la Constitution en ce
sens ». Un calendrier électoral devrait ensuite être élaboré, « en
concertation avec les partis politiques », a expliqué le chef de
l'Etat, qui a reconnu que « les problèmes de sécurité » risquent de « peser dans l'établissement de ce calendrier ».
Malgré l'accord de cessez-le-feu, signé le 29 mars avec les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR), le retour à la paix dans les zones frontalières avec l'Ouganda n'est pas encore totalement acquis. Le Rwanda espère une « aide logistique » des pays occidentaux « amis » la France et la Belgique, notamment, a précisé le président Habyarimana, afin de faciliter la tâche des cinquante-cinq « observateurs militaires » africains chargés de surveiller l'application du cessez-le-feu.
Interrogé sur le sort du journaliste Vincent Rwabukwisi, condamné à quinze ans de prison à la suite d'un entretien avec l'ancien roi Kigeri V, le président Habyarimana a répondu « ne pas être au courant » de toutes les décisions de la justice rwandaise. Il a en revanche défendu, au nom de la « liberté d'expression », les articles, pourtant ouvertement racistes, de l'hebdomadaire Kangura (le Monde du 7 février). Le président Habyarimana était attendu, mercredi, à Bruxelles, où il sera reçu par le premier ministre, M. Wilfried Martens.
