Fiche du document numéro 864

Num
864
Date
Vendredi 17 juin 1994
Amj
Auteur
Auteur
Fichier
Taille
147244
Pages
4
Titre
Note à l'attention de Monsieur le Président de la République. Objet : Intervention au Rwanda
Sous titre
S/C de Monsieur le Secrétaire Général
Source
Fonds d'archives
FM
Type
Note
Langue
FR
Citation
PRÉSIDENCE
DE LA

RÉPUBLIQUE
PARIS, le 17 juin 1994

Le Conseiller à la Frésidence

NOTE

à l’attention de
Monsieur le Président de la République

S/C de Monsieur le Secrétaire Général ‘


Objet : Intervention au Rwanda A

I - Situation sur le terrain K

Le cessez-le-feu signé à Tunis en marge des travaux de l’'OUA
n'est pas respecté. Les combats se poursuivent plus particulièrement à 1

Kigali et il est à craindre que les massacres continuent également.
mm

Les Nations-Unies nous ont fait savoir que la MINUAR ne sera
pas en place avant 4 à 6 semaines au mieux, même si des éléments de
l'ONUSOM sont transférés de la Somalie au Rwanda.

II - Réaction à l'initiative française

M. Boutros Ghali est favorable à notre action et est prêt à
tout faire pour nous aider à obtenir la “couverture ONU, Kur le modèle
UNITAF (action unilatérale des Etats-Unis en Somalie autoi
conseil de sécurité, avant le déploiement de l’'ONUSOM).



- Le Conseil de l’UEO se réunit cet après-midi.

Mai a patents à k: :


- Nos partenaires européens sont réservés, à l'exception des
Italiens et des Espagnols plus positifs. Les Américains restent prudents.
Les Africains sont actuellement consultés

3 - L'opération doit intervenir rapidement et il est nécessaire
d'obtenir des réponses claires de nos partenaires aujourd’hui ou demain
sur leur participation à cette intervention au Rwanda.

Accéepteriez-vous dans ce but de prendre contact par
téléphone avec le président Clinton, Félipe Gonzalez et Silvio
Berlusconi ? Le Premier ministre de son côté devrait téléphoner à M.

Dehaene.

4 - Jusqu'à présent seul le Sénégal s’est engagé à participer
avec des troupes à l’opération. Des contacts avec les états-majors italien
et espagnol permettent néanmoins d’espérer une contribution minimum
de nos partenaires européens.

Le concept général de l’opération qui sera présenté cet après
midi au Premier ministre a du être modifié pour tenir compte de
l'opposition des leaders tutsis et du chef d’état.major burundais au
passage des forces françaises par le Burundi. Le déploiement devrait être
réalisé exclusivement à partir du Zaïre, si comme c’est probable
l'Ouganda refuse d'accueillir nos forces. Nous allons prendre contact
avec le président Mobutu dès aujourd’hui.

Pour que l’opération puisse être déclenchée en milieu de
semaine prochaine, la décision d’affrêter des avions cargo et de mettre
en place à Bangui des éléments précurseurs doit être prise dès
aujourd’hui.

Le Premier ministre qui sera saisi par le ministre de la
(:) Défense devrait vous en parler dans l’après midi.

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Général Quesnot Bruno Delaye

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Compte rendu : de la réunion du
17 juin 1994 (Matin)
cellule de crise

I - Situation : voir note jointe

- Villepin : le Président et le Premier ministre seraient-ils
prêts à intervenir auprès des Présidents ou Premier ministres américains,
italiens, espagnols, belges.

- Amiral Lanxade : la participation africaine doit-être aussi
symbolique que possible, car nous les auront totalement à notre charge.

II - Mission

- Villepin : il faut être précis avec nos interlocuteurs
lorsqu'on leur demande de contribuer à notre action. Il faut aussi cibler
trois ou quatre opérations "coup de poing’ à forte visibilité. Ce pourrait-
être Cyangugu et Boutare.

- Amiral Lanxade : on pourra aller tout de suite à Cyangugu
où 8000 Tutsis sont encerclés par les milices hutues.

- MAE - NUOI : On peut obtenir la couverture des Nations-
Unies. Une résolution pourrait être votée en début de semaine. Tenant
compte : du chapitre 7, de la coordination avec la MINUAR, du précédent
UNITAF. Boutros Ghali nous aidera.

- Amiral Lanxade : il faut éviter que cette résolution nous
place sous un contrôle étroit des Nations-Unies. Nous devons être
autonomes. La MINUAR n’a pas de moyens, la coordination avec elle sera
limitée. Il faut en revanche, pour calmer Dallaire, entrer en contact avec
les canadiens.
Bruno Delaye : en ce qui concerne la communication, il faut
mettre l'accent sur le fait que notre intervention a été décidée au
lendemain du sommet de l’'OUA et parce que le cessez-le-feu est fragile.
C’est en appui à cette décision que nous intervenons.

- Villepin : il faut intervenir au plus vite. Il nous faudrait des
réponses de nos partenaires ce soir ou demain matin.

- Amiral Lanxade : nous exposerons au Premier ministre cet
après-midi nos problèmes concernant l’affrètement des avions. Il nous
faut avoir la certitude que l’on peut passer par le Zaïre. Il faut appeler
Mobutu pour qu’il nous autorise à utiliser : Goma, Bukavu, Kisangani.

- Bruno Delaye : nous prendrons contact avec Mobutu.

La Coopération de son côté doit accélérer l’équipement des
sénégalais.

Il faut également insister pour avoir des officiers de liaisons
ghanéens.

- Villepin : en ce qui concerne l’UEO, il faut rien en attendre
de spectaculaire. Tout ce fera en bilatéral, l'important c’est que ce
conseil se tienne




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