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PRÉSIDENCE Le 3 août 1993 | 2
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RÉPUBLIQUE D L
Le General
Chef de l'Etat-Mayor Farticutier
— N O T E _
à l'attention de
Monsieur le Président de la République
"
QO B JET : Points chauds - Situation.
1. — EX=YOUGOSLAVIE
Les affrontements se sont poursuivis hier dans
diverses régions de Bosnie ; les Serbes gagnent du terrain
autour de Sarajevo, les Musulmans ont lancé des attaques dans
le secteur de Mostar avec, semble-t-il, pour objectif
d'obtenir un débouché sur la mer.
En Croatie le pont flottant de Maslenica a été
mis hors d'usage par l'artillerie serbe.
A Genève, les négociations semblent progresser :
le principe d'un échange de territoires aurait été admis par
tous dans le cadre de l'"union" des républiques de Bosnie.
M. Izetbegovic a déclaré lundi soir qu'il ne
reprendrait les négociations qu'à la condition que le retrait
des forces serbes du secteur de Bjelasnica dans la région du
Mont Igman soit effectif.
2. — LIBAN
! L'opération "solde de tout compte" déclenchée le
dimanche 25 juillet s'est terminée le samedi 31 juillet après
que la Syrie se soit engagée auprès des Etats-Unis à faire
cesser les tirs du Hezbollah.
Les objectifs étaiert de détruire les
installations terroristes dans la profondeur du Liban, de
neutraliser les tirs possibles à proximité immédiate de dla
zone de sécurité, et en forçant à l'exode environ 300 000
personnes du sud Liban, de faire pression sur le gouvernement
libanais pour qu'il Gésarme la rilice islamiste.
Les deux premiers objectifs semblent avoir été
atteints. Même s'il n'est pas détruit, le Hezbollah est sans
doute profondément désorganisé et en grande partie
temporairement désarmé.
En première analyse, on peut constater
- une vive remontée de la popularité de M. Rabin en Israël,
- une remontée brutale de l'antipathie libanaise à l'égard
d'Israël,
- le rôle décisif et ambigu de la Syrie en regard de
l'effacement du gouvernement libanais et de l'inertie de la
ligue arabe.
3. — RWANDA
Un accord devrait étre signé le mercredi 4 août à
Arusha entre le Président Habyarimana et les représentants du
Front Patriotique Rwandais (F.P.R.).
IR Aux termes de cet accord, un “gouvernement de
| transition élargi", ouvert à des représentants du F.P.R.,
| devrait être mis en place avant le 12 septembre à Kigali, à
| condition que soit déployée, avant cette date, une force des
Nations unies, garante du processus de paix.
La mise sur pied de cette force internationale
étant rendue impossible par l'opposition des Russes et des
Britanniques, les deux parties se seraient mises d'accord pour
que la force interafricaine déjà déployée, le G.O.M.N.,
renforcée par des contingents désignés par l'O.U.A., assume ce
rôle de garant.
Si ces dispositions sont confirmées, le F.P.R.
pourrait envoyer un bataillon à Kigali afin, comme le
prévoient les accords, de protéger ses représentants au
gouvernement de transition.
Dans ces conditions, se pose la question du
retrait du détachement NOROIT et de l'avenir des détachenments
d'assistance militaire (DAMI) placés auprès des forces armées
twandaises.
4. — CONGO
M. Roussin s'est entretenu, Le 28 juillet, avec
les représentants du Président Lissouba et de l'opposition
congolaise pour tenter d'avancer dans la recherche d'un
règlement de la crise.
Aucun accord défizitif n'ayant pu être obtenu
avant son départ de Libreville, ie ministre de la coopération
a engagé les deux parties à poursuivre leur dialogue, avec la
médiation du Président Bongo.
La recherche d'un compromis s'avère très
difficile. À ce jour, un calme relatif règne à Brazzaville, où
les milices privées n'ont pu ëêtre désarmées et où l'état
d'urgence à été maintenu. Les partisans de l'affrontement
restent nombreux dans l'entourage du Général Opango, Premier-
Ministre, et dans celui de l'ex-Président Sassou N'Guesso.
5. — DJIBOUTI
M. Roussin devait rencontrer le 2 août à Divonne-
les-Bains, le Président Gouled pour évoquer les besoins
financiers de la République de Djibouti et répondre à une
demande d'aide pour la reconstrucrion du Nord.
La situation, sur place, est préoccupante. Une
partie de la population Afar (entre 4000 et 15000 personnes,
selon les estimations) s'est réfugiée en Ethiopie. Les
rebelles du F.R.U.D., bien que très affaiblis, ont repris des
actions de harcèlement qui contraignent Le gouvernement
djiboutien à maintenir dans le Nord un dispositif important et
coûteux. Dans ces conditions, l'emploi des forces françaises à
des tâches de reconstruction doit étre considéré avec prudence
et répondre à des critères indiscutables d'aide humanitaire
pour éviter toute suspicion des deux parties. ‘
Dans la ville de Djibouti, 1500 cas de choléra
ont été recensés. La "“Bioforce" du Service de Santé des
Armées, comprenant 6 médecins et disposant d'un hôpital de
campagne, à été déployée, sur place, le dimanche 1er août,
pour venir en aide aux populations.
Du
ed
Général QUESNOT