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PARIS, 17 juillet
Près de 1.500 soldats des forces armées rwandaises (FAR) en débandade
se seraient réfugiés dans la zone humanitaire sûre
française, où ils
sont désarmés chaque fois qu'on les surprend avec des armes dans le
flot des civils fuyant les combats ou l'avance du FPR, apprend-on
dimanche à Paris de sources informées françaises.
Cette zone dans le sud-ouest du pays couvre un territoire de près de
deux millions de personnes, 1.200 militaires français s'y trouvant dans
le cadre de l'opération Turquoise.
La France a déjà indiqué qu'elle prendra toutes dispositions
dans la
zone humanitaire qu'elle a mise en place dans le sud-ouest du Rwanda,
si des membres du gouvernement intérimaire rwandais se livrent à des
activités politiques ou militaires.
Elle a aussi écrit vendredi au Conseil de sécurité de l'ONU pour offrir
son concours
à toute décision concernant cinq personnalités du
gouvernement intérimaire
qui ont réussi à venir à Cyangugu, dans la
zone.
Les autorités françaises sont à la disposition des Nations unies pour
examiner avec elles les décisions auxquelles elles pourraient souhaiter
que la France apporte son concours
, a notamment écrit le chargé
d'affaires à l'ONU, M. Hervé Ladsous, dans une lettre à M. Jamsheed
Marker, président en exercice du Conseil de sécurité.
En attendant la proclamation du cessez-le-feu promise par certains de
leurs dirigeants, les combattants du FPR, en majorité Tutsis, ont
poursuivi leur poussée dans le nord et le sud du Rwanda chassant devant
eux des centaines de milliers de Rwandais qui espèrent trouver au Zaïre
un abri aux représailles qu'ils redoutent.
Ainsi, le Front poursuivait dimanche sa progression vers Gisényi, le
dernier bastion des forces gouvernementales, dans le nord-ouest du
Rwanda.
mj/phb