Résumé
The RPF seems to want to advance by infiltration in the direction of Kibuye from Gitarama. If he continued his effort on this axis, he would be able to quickly cut in two in the middle the zone still held by the government forces.
Citation
PRÉSIDENCE
DE LA
RÉPUBLIQUE
, Le 28 juin 1994
Le General
Chef de L'Etat.-Major Particulier
- N O T E -
- 00000 -
à l'attention de
Monsieur le Président de la République
OBJET : Votre entretien avec le Premier ministre et Conseil
restreint, Mercredi 29 juin 1994.
I - Rwanda
1) Situation diplomatique
Sur le plan diplomatique, des démarches ont été
effectuées à New-York et à Washington pour, une nouvelle fois,
appeler l'attention 2 Secrétaire général et des Américains sur
la nécessité
- d'un déploiement rapide de la MINUAR. Nous avons
proposé à cette fin la création à New-York d'un groupe de
coordination pour exercer des pressions sur les contributeurs et
le Secrétariat.
- d'une relance du processus de négociation. Nous ne
sommes pas les mieux placés pour le faire et nous attendons de
l'ONU comme de nos partenaires américains qu'ils prennent des
initiatives en ce sens, notamment en usant de leur influence sur
le FPR pour le convaincre de renoncer à toute action militaire
qui provoquerait de nouveaux déplacements importants de
population.
M. Juppé envoie demain deux émissaires politiques, M.
Gérard, directeur adjoint des affaires africaines et malgaches,
auprès du gouvernement intérimaire et M. Varin auprès du F.P.R.
Le Premier ministre s'est entretenu par téléphone
aujourd'hui avec M. Boutros-Ghali qui partage nos vues mais
selon lequel il ne faut pas se faire d'illusions : le
déploiement des 5500 hommes de La MINUAR ne se fera pas en deux
mois. IL a même affirmé qu'il n'avait reçu aucune assurance de
personne, ce que dément M. Juppé, les Pakistanais étant prêts à
tranférer 2000 hommes de Somalie au Rwanda mais le Commandant de
l'ONUSOM s'y opposant.
Enfin, les révélations du capitaine Barril qui mène, à la
demande de la famille Habyarimana, une enquête sur l'attentat
contre l'avion du président, agitent les médias et suscitent des
interrogations. Le Capitaine Barril soutient que le FPR, avec
l'aide de Belges, serait l'auteur de l'attentat et affirme
détenir la “boîte noire" du Falcon présidentielle alors que
Dassault prétend que cet avion n'en était pas muni...
2) Situation militaire
Les combats restent soutenus sur l'ensemble de la
ligne de front et le F.P.R. semble vouloir progresser par
infiltrations dans la direction de Kibuye à partir de Gitarama.
S'il poursuivait son effort sur cet axe, il serait en mesure
rapidement de couper en deux par le milieu la zone encore tenue
par les forces gouvernementales. Par ailleurs, la chute de
Kigali pourrait intervenir incessamment.
Selon Le H.C.R., le nombre de personnes déplacées
dans la zone gouvernementale se situe entre 800.000 et 1
million.
L'opération Turquoise se poursuit, jusqu'ici sans
incident, dans une imbrication constante et totale avec les
médias. Bien que le Premier ministre ait autorisé hier une
extension de ia zone d'action du détachement, les patrouilles
s'effectuent principalement dans la zone frontalière où.
l'évacuation de 42 religieuses a été réalisée le 28 juin de
Kibuye vers Goma. Le Général Lafourcade s'efforce toutefois de
maintenir environ 200 hommes en permanence dans les zones de
tension et d'envoyer des reconnaissances discrètes dans la
région de Butare, potentiellement explosive.
IL reste que la situation est très fragile et que
pour empêcher la reprise des massacres et dissuader le F.P.R.
d'une attaque massive au-delà de Kigali qui provoquerait un
déferlement de réfugiés incontrôlable un engagement
supplémentaire de nos forces est nécessaire pour contrôler les
points clés et protéger les camps les plus menacés ainsi qu'un
effort diplomatique soutenu auprès de nos partenaires et du FPR
afin de le convaincre d'arréter sa progression vers l'Ouest.
M. Juppé a souligné cue notre intervention renversait
nos positions diplomatiques antérieures : nous coupons de facto
la ligne de ravitaillement des hutus et le FPR se montre
sensible à notre action humanitaire. Le ministre a annoncé que
vous donniez votre accord pour un entretien avec le Président
Museveni jeudi.
M. Balladur insiste pour que nous confirmions, notre
volonté de nous retirer en juillet sans dire toutefois “quoi
qu'il arrive"
II - Ex-Yougoslavie
La situation est relativement calme mais la dynamique
de la trêve du 10 juin s'essouffle et les Musulmans semblent
prêts à modifier, par la force, leurs positions face aux Serbes.
M. Juppé a le sentiment que les combats pourraient reprendre
dans les quinzes prochains jours.
Le groupe de contact s'est réuni le mardi 28 juin à
Paris pour mettre au point la carte et élaborer un mécanisme
d'incitations. Un accord sur la carte à été obtenu avec un léger
rééquilibrage au profit des Serbes. M. Juppé émet des doutes sur
l'engagement des Russes.
Cet ensemble de mesures sera présenté aux ministres
des affaires étrangères qui se réuniront à Genève le 5 juillet,
avant la réunion des Sept à Naples.
III - Cinquantenaire du débarquement en Provence
Le Premier ministre devrait recueillir votre avis sur
les propositions du ministre de la défense que je vous ai
adressées dans une note du 28 juin.
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Ju ns
——
Bruno DELAYE | - Général QUESNOT
TE
