Citation
La situation est très tendue à Kibuye où nos patrouilles ont été
 renforcées. [...] 
 
 Pour la suite de notre action, le Premier ministre qui craint
 toujours l'enlisement et le contact de nos troupes avec le FPR a
 donné comme consigne à l'amiral Lanxade d'interdire toute
 implantation de plus de 24 h de nos unités sur le territoire rwandais
 et de limiter les patrouilles à la région frontalière. Il s'est
 notamment opposé au maintien d'un élément de surveillance et de
 dissuasion au Col de N'Gada qui contrôle l'accès de Kibuye en venant
 de Gitarama et dont la saisie permettrait de couper en deux l'ouest
 du Rwanda.
 
 Commentaire :
 
 Le succès de notre intervention serait remis en cause si des
 massacres reprenaient dans des secteurs où notre présence est très
 fugitive et surtout en cas de rupture du front qui provoquerait le
 déferlement de millions de réfugiés que nous ne pourrions maîtriser.
 
 La seule réponse technique consisterait à contrôler quelques points
 clés (et notamment le col de N'Gada) en poursuivant le recensement
 et en assurant la protection des camps de réfugiés les plus menacés
 en particulier dans la région sud (Gikongoro, Butare) afin de geler
 les mouvements de population en attendant l'aide logistique promise
 et l'arrivée de la MINUAR. 
 
 Ceci nécessite davantage qu'un va-et-vient de quelques hommes et de
 quelques femmes à partir de la frontière
 zaïroise...