Citation
Politique étrangère
Filip Reyntjens. L'Afrique des Grands Lacs en crise. Rwanda,
Burundi : 1988-1994
Colette Braeckman. Rwanda. Histoire d'un génocide
Claudine Vidal
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Vidal Claudine. Filip Reyntjens. L'Afrique des Grands Lacs en crise. Rwanda, Burundi : 1988-1994; Colette Braeckman.
Rwanda. Histoire d'un génocide. In: Politique étrangère, n°1 - 1995 - 60ᵉannée. pp. 281-285;
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afrique
L'Afrique des Grands Lacs en crise.
Rwanda, Burundi : 1988-1994
Filip Reyntjens
Karthala, Paris, 1994, 326 pages
Rwanda. Histoire d'un génocide
Colette Braeckman
Fayard, Paris, 1994, 341 pages
Paru en juin 1994, le livre de Filip
Reyntjens, ouvrage d'« histoire
immédiate » traite, pour le Rwanda, de la période
qui va de l'attaque du FPR, le 1er octobre
1990, à janvier 1994 l. Histoire
immédiate, mais surtout politique : en effet,
l'auteur cherche à rendre compte des
transformations à la fois subites et
fondamentales que devait affronter un système
politique dictatorial, qui durait depuis
juillet 1973, date où le général Habya
1. Ne seront analysées ici que les parties concernant
le Rwanda. Non que les événements se déroulant
dans l'un de ces pays soient sans incidences sur
l'autre, au contraire : les conflits très violents qui
déchirent chacun d'eux depuis plusieurs décennies
ont des répercussions importantes sur l'un et l'autre.
Il reste que l'objet principal de cette recension porte
sur cet événement, distinct, le génocide des
Rwandais tutsis.
282 / POLITIQUE ÉTRANGÈRE
rimana, s'était emparé du pouvoir par un
coup d'Etat.
De la fin 1990 à 1994, se développèrent
des configurations politiques complexes,
de plus en plus porteuses de violences,
car le régime menacé allait simultanément
propager une idéologie raciste
d'extermination de l'ethnie tutsie et une entreprise
de massacre des opposants hutus. Par
ailleurs, les deux armées, celle du FPR et
celle du gouvernement Habyarimana,
eurent à se mesurer à plusieurs reprises.
Le mérite de Filip Reyntjens est de
relater cette phase de bouleversements avec
une grande minutie historique : les
documents sont nombreux, l'analyse ne pro-
cède pas à des simplifications abusives,
tous les principaux acteurs impliqués —
personnalités et groupes — sont
précisément définis, de même que sont
examinées les logiques de leurs actions,
enfin les événements significatifs de tous
ordres (la guerre, la chronologie des
massacres répondant aux progrès de
l'opposition, les conflits à l'intérieur des partis
et entre les partis, l'intervention des
puissances étrangères, etc.) sont traités par
rapport à l'ensemble du contexte de crise.
En fait, ce livre propose une chronique
détaillée des pratiques qui furent celles de
nombreux acteurs et qui furent des
pratiques politiques en ce sens qu'elles
étaient toutes orientées vers la captation
du pouvoir. De ce point de vue, il sera
extrêmement utile aux lecteurs qui se
doutaient bien que les passions
identitaires étaient largement forgées et
exacerbées par les manipulations politiques.
Contraste avec cette minutie un partipris qui demeure en filigrane dans le livre
et culmine, de façon explicite, dans les
dernières pages. Ce parti tient à suggérer
que l'attaque menée par le FPR, en
octobre 1990, a cristallisé la spirale des
massacres ethniques et politiques, alors
que le régime Habyarimana commençait
à s'engager « dans la dynamique du
moment », c'est-à-dire, dans la voie de la
démocratisation. Dans une page
curieuse 3, Filip Reyntjens dresse la liste des
conséquences qui, selon lui, en
découlent : exacerbation des problèmes
ethniques, « relativement gérables depuis
1973 », prétextes offerts au pouvoir de
recourir à la violence et aux blocages
politiques, imposition d'une période de
transition très longue, introduction
d'armes et de guerriers, production d'une
culture de la violence. Il n'est pas exclu,
écrit-il, que le problème de la
démocratisation et celui des réfugiés aient pu « être
résolus de façon démocratique et
pacifique sans que le pays n'ait
obligatoirement à passer par une guerre désastreuse
du point de vue humain et matériel ». A
lire ce passage, on pourrait être tenté
d'oublier la nature du régime
Habyarimana. Celui-ci ne s'est pas subitement
transformé en dictature à partir d'octobre
2. Filip Reyntjens, op. cit., p. 294.
3. Ibid, p. 257.
Au moment d'achever son livre, en février
1994, Filip Reyntjens concluait de façon
pessimiste : « Au début de 1994, les deux
pays traversent un moment extrêmement
dangereux de leur histoire. [...] Des groupes
étatiques et non étatiques s 'arment et s
'entraînent dans les deux pays et leur foi dans
des solutions politiques est des plus
limitée » 2. Examinons brièvement cette
constellation d'événements qui rendait,
début 1 994, la situation rwandaise si
préoccupante. Schématiquement, elle tient en
quelques éléments : le conflit armé,
déclenché, à partir de l'Ouganda, par des réfugiés
rwandais tutsis, organisés par le FPR
(Front patriotique rwandais), la répression
qui se porta immédiatement et
massivement sur les Tutsis vivant au Rwanda, la
naissance d'une opposition politique au
régime menée par des leaders hums,
opposition qui fut légalisée en juin 1991 (la
pression internationale n'y fut pas pour rien),
les débuts de l'intervention d'une société
civile, jusque-là demeurée muette,
l'émergence d'associations de défense des droits
de l'homme, des manifestations, la prise de
distance de la puissante Eglise catholique à
l'égard du pouvoir présidentiel, la nécessité
où se trouvèrent le Président et son
entourage de signer des accords qui signifiaient
la fin d'un régime leur assurant tous les
pouvoirs, enfin, l'intervention de la France
qui s'impliqua dans le conflit en se
rangeant résolument aux côtés du président
Habyarimana et en aidant son armée à
passer de 5 000 à 35 000 hommes.
LECTURES / 283
1990 : Filip Reyntjens rappelle lui-même
la liquidation physique, après le coup
d'Etat de 1973, des politiciens de la
région du centre et du sud 4, le
développement de l'enrichissement personnel des
dirigeants et l'extrême concentration du
pouvoir entre les mains de l'entourage
présidentiel, enfin le MRND
(Mouvement républicain national pour le
développement, créé en 1978) — partiEtat auquel tout Rwandais appartenait
par naissance — avait établi une
structure d'encadrement territorial extrêmement
ramifiée, dont l'efficacité a été à plusieurs
reprises démontrée dans la préparation et
l'exécution des massacres. Quant à la
« gestion » des relations ethniques, elle
consista à traiter les Rwandais tutsis en
citoyens de seconde zone, soumis à une
politique de quotas, et à maintenir une
propagande officielle qui, durant trente
années, les présentait comme des
envahisseurs étrangers et qui explique très
largement, à mon sens, les discours délirants
de haine que j'ai pu entendre,
récemment, de la part de jeunes intellectuels
rwandais hutus, qui n'avaient jamais
connu que cette propagande.
Mais il est vrai que l'auteur éprouve des
difficultés à concevoir historiquement les
ethnies rwandaises (ou burundaises) au
point de croire que, dans les réflexions
des anthropologues ou des historiens, il
s'agit de « démontrer l'existence ou non
d'ethnies dans ces deux pays » 5, alors
qu'il y est question de savoir quelles
étaient leurs relations dans le passé
précolonial, et nullement d'affirmer que
Hutus et Tutsis « existaient ou
n'existaient pas »... Historienne du Rwanda
précolonial, je connais par expérience,
cette tendance à conceptualiser les
ethnies comme des êtres, qui ont eu de
bonnes ou de mauvaises relations,
politiques ou non politiques selon les
époques, mais, quoi qu'il en soit, comme
des identités indépassables, voire des
caractères, des psychologies. Ainsi, Filip
Reytjens écrit-il : « Ces entités existent,
elles sont politiquement pertinentes, et
leur existence a causé des centaines de
milliers de morts, de blessés et d'exilés
4. Ibid., p. 30.
5. Ibid., p. 10.
dans les deux pays » 6. Bien entendu, je
me sépare radicalement d'une telle
formulation : ce n'est pas l'existence des
ethnies qui a « causé » des massacres, mais
les manipulations politiques qui ont fait
de l'appartenance ethnique un critère
décisif, du point de vue des massacreurs.
Il reste que ces naturalisations voisinent
bien souvent avec un ethnisme qui
s'ignore — les Hutus, les Tutsis sont
présentés en blocs unitaires ayant des
comportements qui tiennent à leur identité.
Un exemple. Filip Reyntjens détaille avec
quelle habileté le FPR réussit, en octobre
1990, à gagner la guerre médiatique7 : en
Belgique, il réussit « avec une étonnante
facilité » à faire passer un message qui
présente son attaque comme une
opération démocratique à l'encontre d'un
régime totalitaire, il utilise les communautés
de réfugiés tutsis en Europe (« et des
Européens liés à eux, notamment par
mariage ») 8, il crée des organisations
6. Ibid., p. 10.
7. Ibid., p. 99.
8. Ce détail — le soutien d'Européens mariés à des
femmes tutsies — peut paraître parfaitement
incongru. D'abord parce qu'il y a des Européens
également mariés avec des femmes hutues, et qui,
peut-être, ont également, eux aussi, adopté un parti
anti-FPR, ensuite parce qu'il y a eu des Européens,
qui ont eu de la sympathie pour les thèses du FPR,
sans avoir pour autant noué des liens matrimoniaux
avec des Rwandaises ! Cependant, pour qui connaît
bien le dossier rwandais, cette notation a quelque
chose de très choquant : elle fait, bien fâcheusement,
écho à la propagande raciste propagée, au Rwanda, à
partir de 1990. Le journal Kangura (« Réveille-le ! »),
diffuseur extrémiste d'une idéologie raciste, avait
publié, en décembre 1990, les 10 commandements
que les Hutus devaient appliquer pour contrer le
« machiavélisme » tutsi, machiavélisme utilisant deux
armes : l'argent et et les femmes. Les Tutsis, en effet,
selon cette propagande, « vendaient » leurs femmes
aux hauts fonctionnaires hutus pour les espionner et
les influencer. (Voir Jean-Pierre Chrétien, « Presse
libre et propagande raciste au Rwanda : appel à la
conscience des Bahutu », Politique africaine, n° 42,
juin 1991, p. 109-121). L'évocation, sans prise de
distance, par Filip Reyntjens, des soutiens d'Européens
qui ont « immédiatement épousé (sic) » la cause du
FPR, en raison de leurs liens matrimoniaux avec les
communautés de réfugiés tutsis, rappelle, de façon
malheureuse, le texte odieux de Kangura. Bien
entendu, je suis tout à fait certaine que l'auteur n'a
jamais adhéré, de près ou de loin, aux thèses de
Kangura, il reste qu'une analyse, insuffisamment
construite, de l'idéologie identitaire et du procédé
d'amalgame, qui est l'une de ses principales
rhétoriques, ne prémunit qu'imparfaitement contre les
dérives inconscientes et les raisonnements pervers
liés à cette idéologie.
284 / POLITIQUE ÉTRANGÈRE
relais. En face, les autorités rwandaises se
montrent « d'une grande maladresse » :
faisant arrêter des milliers de personnes,
elles finissent par les montrer aux
journalistes et aux diplomates — sous la
pression de ces derniers, il y aura, quelques
semaines plus tard, des libérations
massives — , leurs porte-parole « font
mauvaise impression », leurs relations avec
la presse « sont empreintes
d'amateurisme »... Bref, on retrouve dans cette
opposition entre les appareils de
communication de chacun des camps, une
littérature qui fit longtemps florès et qui
vantait le savoir-faire « des Tutsis »,
s'exerçant au détriment « des Hutus ».
C'est dans cette même veine que l'auteur
découvre une explication psychologisante du traitement de la question des
réfugiés.
En 1986, le Comité central du MRND
prend une position clairement négative
sur le retour massif des réfugiés rwandais
dans leur pays d'origine, plus tard, les
autorités rwandaises refuseront tout
dialogue avec ces derniers, préférant
s'entendre avec leurs pays d'accueil.
Constatant que cette attitude a pu
donner au FPR des arguments en faveur
d'une intervention militaire, l'auteur
s'étonne de « l'extraordinaire »
sous-estimation du problème des réfugiés par le
régime Habyarimana, la société civile
rwandaise et la communauté
internationale, alors que « tant l'exclusion, qui
paraissait définitive, d'un demi-million
de réfugiés que le statut de second ordre
des Tutsi de l'intérieur portaient en eux
un potentiel de conflit violent, dont le
pouvoir à Kigali se rendait d'ailleurs bien
compte » 9. Pourquoi ce gouvernement,
prétendant représenter la majorité
ethnique au pouvoir depuis l'indépendance,
a-t-il laissé pourrir le problème, alors que
cette « majorité » n'avait rien à craindre
de la « minorité » tutsie ? Pour l'auteur,
aussi irrationnelle soit-elle, cette crainte a
prévalu : « [...] elle s'explique par le
sentiment d'infériorité qui anime de
nombreux Hutu et par l'attitude perçue
comme arrogante de certains Tutsi ». Il
ajoute que « certains » Hutus sont per-
suadés que « certains milieux tutsis »
nourrissent des idées de restauration
autoritaire, ce qui confirme leur
complexe, et leur « hantise ». C'est par cette
« hantise » que, selon Filip Reyntjens, on
peut « comprendre le phénomène de la
CDR, qui s'assigne la tâche de défendre
les intérêts de la majorité populaire
(hutue) » 10. La CDR, c'est à dire la
Coalition pour la défense de la
république et de la démocratie, organisation
extrémiste, alliée à l'aile droite du
MRND, qui leva des milices de tueurs,
perpétra les premiers massacres et appela
à
l'extermination systématique des
Rwandais tutsis.
Au moment où nous sommes, où reste
forte la volonté de comprendre comment
les massacres et le génocide ont pu être
déclenchés et exécutés, le recours aux
causalités identitaires ne me paraît pas
véritablement un progrès de l'analyse politique.
En outre, le parti-pris consistant à donner
pour origine au développement des
violences l'intervention armée du FPR, en
octobre 1990, ne me semble pas un bon
point de départ pour tenter de
comprendre l'intensité des haines ethniques.
S'en tenir à l'histoire immédiate ne
permet pas, en l'occurrence, de résister aux
perceptions idéologiques du présent.
Dès le 7 avril 1994, Colette Braeckman,
reporter au journal belge Le Soir, a
consacré de nombreux articles au Rwanda
(l'extermination
systématique
des
Rwandais tutsis avait commencé quelques
heures après que l'avion présidentiel ait
été abattu dans la nuit du 6 au 7). Loin de
s'en tenir, dans ce livre, à une compilation
de ses reportages, elle cherche à montrer
que le génocide, nullement réaction
spontanée du peuple hutu à l'assassinat de son
Président, a de lointaines origines dans
l'histoire du Rwanda. C'est pourquoi elle
consacre de longs développement aux
pratiques qui, durant la colonisation et la
décolonisation, ont construit et figé des
divisions politiques entre ethnies. Les
missionnaires et les administrateurs
coloniaux, dans un premier temps, ayant
« inventé » une race tutsie, étrangère et
supérieure, faite pour commander les
9. Ibid., p. 131.
10. Ibid., p. 132.
LECTURES / 285
Hutus, puis, s'étant retournés contre eux
à la fin des années 50, ils ont contribué à
les diaboliser, à déterminer une évolution
du Rwanda « où la haine des Tutsis
cimente la conscience nationale des
Hutus » n. Elle examine également les
régimes totalitaires que furent les
présidences successives de Kayibanda et de
Habyarimana.
entreprise clairement définie : faire
partager, immédiatement, avant que l'opinion
publique ne soit distraite par d'autres
événements, la conviction qu'il s'est
produit, au Rwanda, un scandale pour
l'humanité tout entière.
Claudine VIDAL
L'essentiel du livre tient à la préparation
idéologique et effective du génocide dès
octobre 1990, sous le masque de
pourparlers destinés à gagner du temps (« Si tu
veux la guerre, prépare la paix », selon
l'intitulé d'un chapitre) et à préparer la
« machine à tuer » (autre titre de
chapitre). Par ailleurs, Colette Braeckman
reprend en détail son enquête sur
l'attentat qui provoqua le crash du MystèreFalcon présidentiel. Elle publie et analyse
le document qui désigne les
commanditaires de l'attentat, des chefs CDR, et
implique deux militaires français qui
auraient abattu l'avion. Cependant, si elle
estime qu'il y a de fortes présomptions en
faveur de cette thèse, elle ne l'admet pas
de façon définitive. Enfin, sont dénoncées
les responsabilités internationales, celles
de la Belgique et surtout de la France,
l'attentisme des Nations Unies, coupables de
« non-assistance à peuple en danger » 12.
Directory of Near and Middle East
and North Africa Research
Institutions in Western Europe
(except Federal Republic of Germany)
Roswitha Gost
German Overseas Institute, Hambourg,
1993, VI-234 pages
Tout ce livre manifeste la volonté de
dépasser le seul travail d'information
pour communiquer au lecteur ce qui,
pour Colette Braeckman, est l'essentiel :
la monstrueuse réalité d'un génocide,
prémédité et organisé par un clan
politique aux seules fins de conserver le
pouvoir sur un pays qu'il avait mis en coupe
réglée. C'est un acte d'accusation,
violent, passionné, non exempt d'une
grandiloquence qui, à certains moments,
affaiblit la démonstration 13. Mais sans
doute est-ce le risque inhérent à cette
11. Colette Braeckman, op. cit., p. 49.
M.lbid., p. 214.
13. Il y a lieu de noter aussi des approximations et
des erreurs, ainsi (p. 43), l'assassinat d'un leader hutu,
Aloys Munyangaju, qui mourut en réalité de mort
naturelle, le coup d'Etat de Habyarimana, qui eut
lieu en 1973, et non en 1965 (p. 81), l'appartenance
du préfet de Butare, Jean-Baptiste Habyarimana, qui
s'opposa aux tueries, au MDR (Mouvement
démocratique républicain), alors qu'il était au PL (Parti
libéral), etc.
Assurément, le titre n'est pas de ceux qui
provoquent des mouvements de foule
chez les libraires, mais il décrit très
exactement ce qu'il recouvre ; le livre se
présente comme le premier répertoire
fournissant des informations détaillées
sur 377 chambres de commerce,
établissements de recherche et d'enseignement,
bibliothèques, centres de documentation
et musées travaillant sur tous les aspects
des cultures et sociétés comprises entre le
Sénégal et l'Inde, d'une part, le Kenya et
les républiques méridionales de l'exURSS, de l'autre.
Avec des pays tels que Malte, le Soudan,
la Turquie, Israël, le Pakistan et les Etats
de la péninsule arabique, et des thèmes
comme l'assyriologie, le pétrole, la
politique internationale, l'art, la littérature, le
judaïsme, etc., le balayage ne peut être
qu'impressionnant. Il l'est. Suivant un
plan qui a fait ses preuves *, l'auteur
fournit, en français ou en anglais, les
informations qui lui ont été
communiquées sur les enseignements dispensés, les
diplômes préparés, les fonds des
bibliothèques, les centres d'intérêt, les travaux
en cours, les projets, les relations avec les
institutions locales, les responsables, etc.
Pour une fois, l'on est agréablement
surpris de constater que certains
établissements français ont consenti un effort
1. Voir Manon Gebhardt, Institutionen der AsienForschung und Information in der Bundesrepublik
Deutschland, German Overseas Institute, 1991,
369 pages.