Citation
REFERENCE : TD DFRA NEW YORK 972.
RESUME : LE REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL DES
NATIONS UNIES RENCONTRE DES DIFFICULTES DANS LA RECHERCHE DE
SOLUTIONS À LA CRISE RWANDATSE ET LA MINUAR EST CONFRONTEE À UN
CERTAIN NOMBRE DE PROBLEMES. IL EST TOUTEFOIS EXCESSIF DE FAIRE
PORTER LA RESPONSABILITE DU BLOCAGE ACTUEL AU SEUL PRESIDENT DE LA
REPUBLIQUE ET LE DESENGAGEMENT DES NATIONS UNIES NE FERAIT
QU'ENCOURAGER LES ADVERSAIRES DU PROCESSUS DE PAIX.
xxx
TEXTE : LES PROPOS DE M. ANNABI, SELON LESQUELS ''LE PRESIDENT
HABYARTMANA SABOTAIT SYSTEMATIQUEMENT. LES INITIATIVES DESTINEES À
L'EMERGENCE D'UN CONSENSUS’’ NE CORRESPONDENT PAS À LA REALITE TELLE
QU'ELLE EST RESSENTIE À KIGALI, Y COMPRIS ME SEMBLE-T-IL PAR MES
COLLEGUES BELGE ET AMERICAIN ET MEME PAR M. BOOH-BOOH.
LE REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL S’EST MONTRE TRES
DECU PAR L'ECHEC DE LA TENIATIVE QU'IL AVAIT FAITE LE 10 FEVRIER DE
METTRE EN PLACE LES INSTITUTIONS DE TRANSITION EN LAISSANT DE COTE
PROVISOIREMENT LE PARTI LIBERAL, LE TEMPS QUE CELUI-CI TROUVE UN
ACCORD EN SON SEIN. IL EN A ETE D'AUTANT PLUS DESAPPOINTE QU'IL
AVAIT CRU DANS UN PREMIER TEMPS AVOIR REUNI UN CONSENSUS SUR CE
POINT, SANS VOIR QUE LA RÉACTION DU MRND (PARTI PRESIDENTIEL), QUI
AVAIT DIT NE PAS S’OPPOSER AU PRINCIPE D'UNE TELLE SOLUTION MAIS
REFUSER TOUTE DATE-BUTOIR, REVENAIT EN FAIT À UN REFUS DEGUISE.
CETTE POSITION S’EXPLIQUAIT PAR LE RAPPORT DE FORCE QUI AURAIT
ALORS EXISTE AU SEIN DES INSTITUTIONS : SANS LE PARTI LIBERAL ET
AVEC LE MDR ENTIEREMENT DOMINE PAR LES PARTISANS DE M. TWAGIRAMUNGU,
LE MRND AURAIT ETE TOTALEMENT ISOLE ET MARGINALISE.
TELLE EST SANS DOUTE LA RAISON QUI L'A ALORS POUSSE À PROPOSER
UN CODE DE BONNE CONDUITE : EN L'ABSENCE DE TOUT ALLIE AU SEIN DES
INSTITUTIONS, LE PRESIDENT ET SON PARTI AVAIENT BESOIN DE GARANTIES,
NOTAMMENT EN MATIERE D’AMNISTIE ET DE NOMINATIONS DANS LES
ADMINISTRATIONS CENTRALES ET LOCALES. CETTE TENTATIVE A ECHOUE, EN
RAISON DU REFUS DU FPR D'ENVISAGER UN TEL DOCUMENT.
DES LORS, LES DEBATS SE SONT POURSUIVIS POUR ARRIVER À UNE
SOLUTION. ENVISAGEE SEMBLE-T-IL DES LE DEBUT DE LA SEMAINE DERNIERE,
CELLE-CI À ETE UN MOMENT REMISE EN CAUSE PAR L’ASSASSINAT DE M.
GATABAZI ET LES VIOLENCES QUI L'ONT SUIVI. ELLE S'EST FINALEMENT
CONCRÈTISEE LE 27 FEVRIER, SELON UNE FORMULE EFFECTIVEMENT PLUS
FAVORABLE AU CHEF DE L'ETAT : M. TWAGIRAMUNGU ACCEPTE D'INCLURE DEUX
MINISTRES DE LA TENDANCE ''MDR-POWER'' (ENCORE PLUS OPPOSÉE AU FPR
QU'AU MRND) ET LE DECOUPAGE PROPOSE POUR LE PL AVEC L'AVAL IMPLICITE
DU FUTUR PREMIER MINISTRE ET L'ACCORD DES AUTRES PARTIS D'OPPOSITION
DONNE À LA TENDANCE MUGENZI, PROCHE DU PRESIDENT, 5 SIEGES DE
DEPUTES ET 1 OU 2 PORTEFEUTLLES.
IL N'EST PAS SURPRENANT QUE CE REBONDISSEMENT PROVOQUE UNE VIVE
REACTION DU FPR, DONT LA STRATEGIE REPOSE SUR UNE DOMINATION DES
INSTITUTIONS PAR LE BIAIS D’ALLIANCES AVEC LES PARTIS D'OPPOSITION.
LE REVIREMENT DE CES DERNIERS, LE LAISSANT AVEC LA TENDANCE LANDO DU
PL POUR SEUL ALLIE, LE CONDUIT À REFUSER LA SOLUTION DU 27 FEVRIER,
À ACCUSER SES ANCIENS PARTENAIRES DE TRAHISON ET À USER DE MENACES.
DE TELLES EVOLUTIONS SONT COMPREHENSIBLES DANS UNE SITUATION OÙ
LES RESPONSABLES POLITIQUES DU PAYS SE SONT PARTAGES LE POUVOIR HORS
DE TOUTE SANCTION POPULAIRE ET OU NUL NE SAIT CE QUE REPRESENTENT
REELLEMENT LES UNS ET LES AUTRES. MAIS IL N'EST PAS ADMISSIBLE QUE LE
FPR, PARCE QU'IL N'EST PAS SATISFAIT DE L'EVOLUTION LA PLUS RECENTE,
AGITE LE SPECTRE D'UNE REPRISE DE LA GUERRE SOUS DES PRETEXTES
BIEN PEU CONVAINCANTS ET ALORS QU’UN ACCORD DE PAIX A ETE CONCLU LE 4
AOUT.
LA PLACE DE LA MINUAR DANS LA CRISE ACTUELLE POSE QUANT À
ELLE UN CERTAIN NOMBRE DE PROBLEMES. L'ATTITUDE DU PRESIDENT DE LA
REPUBLIQUE À SON EGARD N’EST PAS DENUEE D'AMBIGUITE. IL A BEAUCOUP
INSISTE POUR LA VENUE D'UNE FORCE DES NATIONS UNIES, RECUSANT L'OUA.
MAIS IL COMPTAIT SUR UNE PRESENCE FRANCAISE AU SEIN DE CETTE FORCE
ET NE VOULAIT PAS DES BELGES.
DES LORS QUE L'INVERSE S’EST PRODUIT; DES SUSPICIONS SONT NEES
A L'EGARD DE LA MINUAR. EN TOILE DE FOND, ON RAPPELLERA QU’AU DEBUT
DES ANNEES 60 LES NATIONS UNIES AVAIENT JOUE UN ROLE AU RWANDA PLUS
FAVORABLE À LA MINORITE TUTSI AU POUVOIR QU’AUX HUTU (EN PRECHANT
L'INDEPENDANCE IMMEDIATE, ALORS QUE LA BELGIQUE ET LES RESPONSABLES
HUTU VOULAIENT D'ABORD REALISER LA ''REVOLUTION SOCTALE'' ET METTRE
LES HUTU AU POUVOIR). CERTAINS VOIENT AUJOURD'HUI DANS LES NATIONS
UNIES L'INSTRUMENT DE LA RESTAURATION TUTSI.
CETTE MEFIANCE EST ACCENTUEE PAR LA PRESENCE BELGE AU SEIN DE LA
MINUAR. L'ANCIENNE PUISSANCE COLONIALE EST SOUPCONNEE D'ETRE
FAVORABLE AUX TUTSI, LA PARENTHESE DES ANNEES 60 NE POUVANT FAIRE
OUBLIER, NI LES DECENNIES D'APPUI A LA MONARCHIE, NI LE COMPORTEMENT
DE BRUXELLES DEPUIS LE DEBUT DE LA GUERRE.
CE SENTIMENT SE TRADUIT SURTOUT DANS UNE CERTAINE PRESSE,
QUI PRESENTE OUVERTEMENT LA MINUAR COMME COMPLICE DU FPR, CERTAINES
MALADRESSES DE SOLDATS BELGES, QUI EN REPONSE À UNE PROVOCATION ONT
ATTAQUE À SON DOMICILE UN DIRIGEANT DE LA CDR, N'ONT PU QU’ACCENTUER
CETTE DEFIANCE.
OUTRE CETTE PREMIERE DIFFICULTE, LA MINUAR EST HANDICAPEE PAR
LES CRITIQUES DONT ELLE FAIT L'OBJET DE LA PART DE CERTAINS MILIEUX
RWANDAIS ET EXPATRIES QUANT À SON EFFICACITE. L'HETEROGENEITE DE SES
TROUPES N’EST CERTES PAS SPECIFIQUE AU RWANDA, MAIS ELLE A ICI POUR
CONSEQUENCES DES RELATIONS PARFOIS TENDUES ENTRE LES DIFFERENTES
COMPOSANTES ET DES PROBLEMES LINGUISTIQUES PESANTS. PAR AILLEURS, LA
CRAINTE MAJEURE DES RESPONSABLES DE LA FORCE EST DE SE TROUVER PRIS
DANS UN PROCESSUS À LA SOMALIENNE. UN TEL SCENARIO, QUI N'EST
PAS TOTALEMENT IMAGINAIRE, REMETTRAIT VITE EN CAUSE LA PRESENCE
BELGE. LA MINUAR FAIT DONC PREUVE DE LA PLUS GRANDE PRUDENCE, CE QUI
A PU LA FAIRE TAXER PAR CERTAINS DE NON-ASSISTANCE AU COURS DES
EVENEMENTS DE LA SEMAINE DERNIERE.
CETTE MEFIANCE DES AUTORITES RWANDAISES, CES CRITIQUES, MEME
LARGEMENT INJUSTES PEUVENT CONDUIRE LES RESPONSABLES DE LA MINUAR A
UNE VISION DESABUSEE, VOIRE PESSIMISTE, DE LA SITUATION.
LA MENACE D'UN RETRAIT DE LA MINUAR DEVRAIT CEPENDANT ETRE
PESEE AVEC LA PLUS GRANDE PRUDENCE. CERTES, LE CONSEIL DE SECURITE
VIENT ENCORE DE RAPPELER QUE SON MAINTIEN N'AVAIT DE SENS QUE SI LES
PARTIES COOPERAIENT ENTRE ELLES, MAIS L'ANNONCE D'UN DESENGAGEMENT
NE FERAIT QU' ENCOURAGER CEUX QUI VEULENT L'ECHEC DU PROCESSUS
D'ARUSHA./.
MARLAUD
