Date
Mardi 12 juillet 1994
Sur titre
Journal de 7 heures [1:31]
Titre
La France a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour que la relève de l'opération Turquoise se fasse rapidement
Sous titre
Mais l'ONU ne semble pas pressée de prendre la relève.
Résumé
- Alain Juppé, who was in New York yesterday [July 11] with Edouard Balladur to plead the Rwandan case this time. France has launched an urgent appeal to the international community for a swift handover, especially since the RPF has just requested that Operation Turquoise troops leave the country as planned on July 31.
- France feels very alone in Rwanda. Edouard Balladur was in New York yesterday [July 11] to ask the UN to take over. The Prime Minister pleaded before the Security Council for reinforcements for UNAMIR troops, the United Nations Mission in Rwanda.
- Edouard Balladur: "What I came to say today to the international community, to the Security Council, is, first of all, that we hope that France's forces will be taken over, in the coming weeks, by the international community. And that a number of countries that have made commitments or promises will implement them".
- But the UN seems in no hurry to take over: no timetable has been set, and before the end of July, only 2,000 peacekeepers will be operational. The Turquoise mission will therefore continue until August 22, despite threats from the RPF, which has asked the French to leave Rwanda before July 31.
- In the meantime, French troops will have to bear the human cost of the war alone. They are in danger of being quickly overwhelmed by the flood of refugees pouring into their safe zone by the thousands. According to the Red Cross, soon three million Rwandans will need assistance.
Citation
[Antoine Cormery :] Alain Juppé qui était hier [11 juillet] à New York avec Edouard Balladur pour plaider cette fois le dossier rwandais. La France a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour que la relève se fasse rapidement, d'autant que le FPR vient de demander que les troupes de l'opération Turquoise quittent le pays comme prévu le 31 juillet. Explications Hérade Feist.
[Hérade Feist :] La France se sent bien seule au Rwanda. Edouard Balladur était hier [11 juillet] à New York pour demander à l'ONU de prendre le relais. Le Premier ministre a plaidé devant le Conseil de sécurité pour obtenir le renfort des troupes de la MINUAR, la Mission des Nations unies au Rwanda [on voit Edouard Balladur, entouré notamment d'Alain Juppé et de Boutros Boutros-Ghali, dans les couloirs de l'immeuble de l'ONU ; le plan suivant le montre en train d'intervenir devant le Conseil de sécurité].
["Edouard Balladur, Premier Ministre" [il s'exprime devant un journaliste à l'ONU] : "Ce que je suis venu dire aujourd'hui… à la communauté internationale, au Conseil de sécurité, c'est tout d'abord que nous souhaitions que les forces de la France soient relayées…, dans les semaines qui viennent, par la communauté internationale. Et qu'un certain nombre de pays qui ont pris des engagements ou fait des promesses les mettent en œuvre".]
Mais l'ONU ne semble pas pressée de prendre la relève : aucun calendrier n'a été fixé et avant la fin du mois de juillet, seuls 2 000 Casques bleus seront opérationnels [on voit les membres du Conseil de sécurité se lever à la fin de leur réunion ; Edouard Balladur serre la main d'un homme noir]. La mission Turquoise se prolongera donc jusqu'au 22 août malgré les menaces du FPR qui a demandé aux Français de quitter le Rwanda avant le 31 juillet.
En attendant les troupes françaises devront assumer seules le coût humain de la guerre. Elles risquent très vite d'être débordées par le flot des réfugiés qui affluent par milliers dans leur zone de sécurité. Selon la Croix-Rouge, bientôt trois millions de Rwandais devront être assistés [gros plan sur un militaire français en train de régler son automitrailleuse puis diffusion d'images de réfugiés].
