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La cour d'appel de Paris a infirmé mercredi le non-lieu pour l'ex-employé des Nations unies et rebelle hutu Callixte Mbarushimana pour participation au génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, et renvoyé le dossier à la juge d'instruction, a appris l'AFP jeudi de source judiciaire.
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La chambre de l'instruction a estimé "nécessaire que les investigations se poursuivent pour l'exploitation de documents, l'audition de témoins et éventuellement des interrogatoires ou confrontations complémentaires", selon une source proche du dossier.
En 1994, Callixte Mbarushimana, 61 ans, était responsable informatique du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) à Kigali.
La juge chargée du dossier devra notamment entendre ou réentendre certaines personnes qui travaillaient à l'Onu à cette période-là, selon une autre source.
Plusieurs associations et victimes l'accusent d'avoir adhéré à l'idéologie extrémiste hutu, d'avoir mis à disposition des Forces armées rwandaises et milices Interahamwe du matériel, dressé une liste de Tutsi à tuer et d'être impliqué dans des massacres.
Au cours de l'enquête ouverte après une plainte en 2008 du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), les enquêteurs français de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine se sont déplacés plusieurs fois au Rwanda, entre 2013 et 2017.
"Cette affaire que l'on croyait définitivement terminée revient sur le devant de la scène grâce à la ténacité des parties civiles", écrit le président du CPCR, Alain Gauthier.
Dans une ordonnance de non-lieu rendue en octobre 2024, la juge d'instruction qualifiait les témoignages de "fluctuants" et les charges insuffisantes pour le faire comparaître devant une cour d'assises.
Après le génocide, Callixte Mbarushimana a fui le Rwanda et obtenu le statut de réfugié en France en 2003.
Il a été mis en examen en 2010 pour crimes contre l'humanité et complicité. Il s'est toujours dit innocent.