Citation
[Extrait :]
Cette fois-ci, on est pas passé loin. Vendredi matin, les forces rebelles ont attaqué puis pris la Préfecture de Byumba puis un carrefour important en direction de Kigali.
L'armée rwandaise en déroute s'est enfuie vers Kigali en laissant leurs armes sur place.
Des flots de personnes ont évacué les zones de combat vers Butare qui ressemble à un camp de réfugiés. Par chance, 4 des 6 volontaires de Byumba étaient à Kigali pour le travail. Je faisais partie du lot. les deux autres ont pu rentrer à Kigali samedi matin. L'Ambassade de France a été en effervescence parlant de faire intervenir les para ou d'évacuer les Français. Finalement les para sont venus de Bangui et ont "aidé" l'armée rwandaise à reprendre les positions. La situation serait revenue au calme aujourd'hui et l'Ambassade nous autoriserait à rentrer sur nos communes mardi matin ? Je n'ose imaginer la température sur les collines : les rebelles ont attaqué, les expatriés ont été évacués sur Kigali. Ils doivent s'attendre au pire.
De notre côté, nous avons du mal à comprendre pourquoi le FPR a attaqué et pénétré si profondément dans le pays au moment même où il s'assoit enfin à la table des négociations avec le gouvernement rwandais (MRND y compris) à Paris pour rechercher un cessez-le-feu. Les seuls bénéficiaires de ce coup militaire sont les partisans extrémistes du Président (MRND et CDR) qui vont pouvoir justifier une fois de plus leur politique guerrière. Le pays n'est pas prêt pour la démocratie vu qu'il est encore attaqué. Le multipartisme va être tenu responsable de l'attaque ou du moins d'avoir un peu trop collaboré avec les rebelles. Saurons-nous un jour qui a fait quoi ?
D'après RFI qui tait l'intervention des militaires français, les négociations de Paris avanceraient vers un cessez-le-feu. C'est à n'y rien comprendre.
Pas réjouissantes les nouvelles, sorry. Et dire que je vais t’entraîner dans ce climat tendu. Certes, nous ne risquons pas grand-chose si ce n'est un rapatriement et la perte de nos quelques affaires. Mais pourquoi s'attacher à des gens ici en sachant qu'en cas de coup dur, on les lâchera, on les laissera dans "leur merde". Quelle image allons-nous offrir en retournant sur nos collines respectives si ce n'est l'image de jeunes hypocrites sur lesquels il ne faut pas compter. A la rigueur, on sert de relais d'informations en temps normal et de baromètre : "S'ils s'en vont, c'est mauvais signe". Une hirondelle ne fait pas le printemps mais leur départ annonce des rigueurs à venir…