Fiche du document numéro 35029

Num
35029
Date
Jeudi 10 août 2006
Amj
Auteur
Fichier
Taille
140039
Pages
1
Titre
Audition de Fidèle Simugomwa
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
Lieu cité
Source
Extrait de
Annexes du rapport de la commission Mucyo page 87
Type
Langue
FR
Citation
37. Fidèle Simugomwa

Fidèle Simugomwa, ancien employé au campus universitaire Nyakinama
avant le génocide, est un agriculteur originaire du secteur de Mubuga,
province de l’Ouest, où il réside actuellement. Il a été entendu par la
Commission dans ses enquêtes en date du 10 Août 2006 et du 31 juillet
2007. Il témoigne sur la présence des militaires français dans cette
institution d’une part, dans le cadre de la formation des milices et dans
la région de Bisesero d’autre part, pour contrecarrer l’avancée du FPR.

« J’ai vu des militaires français vers 1992, 1993, quand ils se rendaient à Ruhengeri là où je travaillais, à l’Université de Nyakinama. Ils ont formé les ex-fars et les personnes civiles appelées « Defense Civile » venant des communes Nyamutera, Nyakinama, Kigombe et d’autres communes environnantes. Je les ai vus de mes propres yeux, car les entraînements se faisaient dans la forêt de Nyakinama et sur le Mukungwa. Aussi des étudiants membres du MRND suivaient cette formation dispensée par les Français pendant les heures où ils n’avaient pas de cours. Par la suite, quand je suis rentré à Kibuye venant de Ruhengeri, j’y ai également rencontré des militaires français qui disposaient de voitures blindées et tenaient des barrières à Gishyita.

J’ai aussi assisté à deux reprises à des va et vient des militaires français
à Bisesero. Je les ai également vu encore une fois quand ils allaient
bloquer l’armée du FPR qui venait mettre fin aux massacres à Kibuye. Les
Français sont par ailleurs allés à Nyange, et beaucoup de gens ont
commencé à fuir. Je n’étais pas parti avec ces militaires mais la
population qui fuyait en passant par Gishyita nous a informé sur leurs
actes dans la région de Kibuye et Nyange. Ils nous ont dit que les
Français leur ont demandé de quitter les lieux avant qu’ils aillent
bloquer les Inkotanyi. Il était bien clair que les Français ont incité la
population à se fuir vers le Zaïre ».

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