Extrait de
V. Duclert, Rocard pp.165-166, Chantal Morelle, Des archives au cœur de la présidence française. Les « chronos Védrine » (septembre 1993-avril 1995)
Citation
[...]
Leur point commun est d'accuser la France de tous les maux de l'Afrique,
notamment de ceux du Rwanda, et de multiplier les attaques contre vous-
même ou contre Jean-Christophe.
À toutes fins utiles et dans l’attente de vos instructions sur la façon dont
il faudra traiter cette nouvelle campagne, [.…] sur le modèle de ce que
nous avions réalisé ces mois derniers sur la Bosnie, le Rwanda, Vichy, la
moralisation de la vie politique, le sida, etc, et qui a eu, à la longue, un
certain effet.
Bruno Delaye doit voir jeudi Jean-Christophe qui lui dira comment, à
titre personnel, il entend réagir. Pour le reste, je pense que nous avons
intérêt à répondre non pas à quelqu'un d'aussi bas que Pascal Krop mais
à l'idée qui se répand que la politique africaine de la France est globale-
ment condamnable.
En revanche, tous ceux qui attaquent la France (notamment la deuxième gauche orpheline de la politique imaginaire et chimérique de Jean-Pierre Cot) ne s'en prennent jamais à la politique de l'Allemagne, de la Grande Bretagne, de l'Italie, des États-Unis, etc. en Afrique. Et pour cause: ces pays n'ont plus de politique africaine depuis longtemps sauf celle qui consiste à étrangler l'Afrique par FMI interposé. Mais cela, bien sûr, n'empêche pas nos belles âmes de dormir !
Maintenir une politique africaine de la France est un exercice ingrat,
décevant, peu gratifiant, mais c’est cela ou l'abandon. Face aux attaques
nous pourrions peut-être essayer de faire ressortir ce dilemme et la façon
dont vous l’avez traité.
[...]