Fiche du document numéro 35002

Num
35002
Date
Mardi 8 avril 2025
Amj
Fichier
Taille
443366
Pages
3
Urlorg
Titre
La vérité glaçante sur le rôle du Gén. Brig. Gakwerere dans le génocide contre les Tutsi
Sous titre
La véritable horreur du génocide de 1994 contre les Tutsi continue de se révéler à travers des témoignages, des confessions et des arrestations, même trois décennies après les événements.
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Mot-clé
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
L’une des figures les plus effrayantes à ressurgir dans ce récit est le Général de Brigade Gakwerere, ancien commandant en chef du groupe terroriste FDLR, capturé en janvier 2025 et extradé vers le Rwanda le 1er mars.

Les FDLR, un groupe profondément enraciné dans l’est de la République Démocratique du Congo, a été créé par des individus, pour la plupart des fugitifs, ayant fui le Rwanda après avoir orchestré ou participé au génocide contre les Tutsi.

Parmi ses membres se trouvaient d’anciens officiers militaires et idéologues qui juraient de ne jamais retourner au Rwanda, sauf si ces derniers parvenaient à reprendre le pouvoir.

Gakwerere, autrefois lieutenant à l’académie militaire ESO de Butare, devint par la suite secrétaire général du FDLR. Cependant, son héritage est indissociable du sang versé, marqué dès les premiers jours du génocide par son rôle central.

D’après le témoignage du CG Evariste Murenzi, un ancien membre des FDLR cité dans un rapport d’African Rights de 2007, Gakwerere se vantait ouvertement de sa participation aux meurtres.

« Il se vantait d’avoir ordonné aux soldats de prendre d’assaut la résidence de Jean-Baptiste Habyarimana, préfet de Butare », a révélé Murenzi, précisant que cet acte n’était pas un simple incident.

Habyarimana, membre du Parti Libéral (PL), s’était opposé à la poussée du régime génocidaire pour lancer des tueries de masse à Butare, promettant de protéger les habitants locaux, une position qui irrita profondément le gouvernement intérimaire dirigé par Théodore Sindikubwabo.

Le 19 avril 1994, Sindikubwabo condamna publiquement les habitants de Butare pour leur refus de participer aux massacres. Deux jours plus tard, Habyarimana fut arrêté par une unité commandée par Gakwerere, puis emmené à Gitarama, où il fut exécuté. Son assassinat marqua un tournant brutal pour Butare.


Parmi les crimes les plus terrifiants liés à Gakwerere figure l’assassinat de la reine Rosalie Gicanda, veuve du roi Mutara III Rudahigwa. Le matin du 20 avril 1994, une unité militaire, comprenant Gakwerere, se rendit à sa modeste maison de Butare.

Ils l’enlevèrent, ainsi que six autres femmes, et les exécutèrent derrière le musée national. Sa mort bouleversa profondément les survivants du génocide contre les Tutsi, en particulier à Butare, et demeure l’un des symboles les plus poignants de la brutalité avec laquelle les génocidaires étaient prêts à agir.

Parmi les crimes les plus terrifiants liés à Gakwerere figure l’assassinat de la reine Rosalie Gicanda, veuve du roi Mutara III Rudahigwa


Cependant, le parcours sanglant de Gakwerere ne s’arrêta pas là. Il est rapporté qu’il dirigea également une unité de 15 hommes qui attaqua le diocèse catholique de Butare ainsi qu’un couvent voisin le 17 mai, tuant six personnes, dont des jeunes filles, certaines d’entre elles étant exécutées à coups de pierres.

En outre, les enquêtes ont révélé que Gakwerere était le commandant d’une division militaire tristement célèbre, surnommée "Nouvelle Formule", responsable des tueries de masse des Tutsi aux barrages routiers et dans divers autres sites à travers Butare.

Les survivants se souviennent de la terreur semée par ces meurtres, beaucoup ayant vu leurs familles massacrées en plein jour, souvent après avoir été dupés par de fausses promesses de protection.

Après des décennies d’impunité, durant lesquelles il a gravi les rangs des FDLR en se cachant dans les jungles congolaises, la capture de Gakwerere par les combattants du M23 et son extradition vers le Rwanda en 2025 ont représenté une avancée significative dans la recherche de justice pour sa responsabilité dans les massacres.

Pour les survivants, ce moment a été une source de grand soulagement. Bien que la justice puisse être retardée, elle ne sera jamais niée. Les souvenirs douloureux des victimes de Gakwerere, ainsi que ceux des survivants qui portent ces cicatrices, exigent que le monde n’oublie jamais l’ampleur du mal qui s’est enraciné en 1994.

Son procès ne se contentera pas de révéler l’horreur de ses crimes, il constituera également un témoignage puissant de la résilience des survivants et de l’engagement indéfectible à empêcher qu’une telle monstruosité ne se reproduise, tout en garantissant que les auteurs de ces massacres ne restent pas impunis.

La capture de Gakwerere et son extradition vers le Rwanda ont marqué une avancée significative dans la poursuite des responsables du génocide contre les Tutsi
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fgtquery v.1.9, 9 février 2024