Citation
Le concert caritatif Solidarité Congo, organisé à l'Accor Arena de Paris pour réunir des fonds pour les enfants victimes de la guerre dans l'est de la RDC, devait se tenir en mars, mais avait été décalé pour cause de ramadan au 7 avril. Or c'est précisément la date de la commémoration du début du génocide des Tutsis au Rwanda, en 1994. Ces derniers jours, Jérémie Robert, le conseiller Afrique du président français, Emmanuel Macron, et Quentin Teisseire, sous- directeur Afrique centrale au ministère des affaires étrangères, se sont emparés du dossier. Face à l'ire du pouvoir rwandais de Paul Kagame et les plaidoyers de plusieurs associations françaises de victimes du génocide, ces hauts fonctionnaires ont multiplié les appels téléphoniques aux organisateurs pour demander avec fermeté l'annulation ou le report du concert.
L'un de ses organisateurs est Elvis Adidiema, par ailleurs directeur général de Sony Music pour l'Afrique francophone depuis 2021. Ce Franco-Congolais est un proche d'Emmanuel Macron, qu'il a accompagné lors de déplacements sur le continent et avec qui il s'affiche régulièrement lors d'événements de diplomatie culturelle. Sous forte pression de l'Élysée et du Quai d'Orsay, il s'apprête à céder et cherche à décaler le concert, comme l'exige aussi l'Unicef, le principal partenaire de la manifestation.
Pour cet événement – auquel doivent participer des stars de la musique comme Gims, Gazo, Youssoupha, Fally Ipupa et Angélique Kidjo –, Elvis Adidiema a travaillé en lien avec le booker et manageur congolais Charles Tabu, ainsi que le tourneur spécialisé dans le rap français Éric Bellamy. À Kinshasa, le pouvoir soutient l'initiative, notamment à travers le Fonds national des réparations des victimes de violences sexuelles (Fonarev), mais peine à s'organiser en matière de soft power musical (AI du 07/02/25).
