Au Rwanda, cette date, qui marque le début des massacres en 1994, ouvre tous les ans une période de 100 jours de souvenirs et de prière. Le 7 avril a été défini comme «
une journée internationale de réflexion sur le génocide des Tutsis » par les Nations Unies.
L'annonce de la date de ce concert a donc entrainé de vives réactions des autorités rwandaises, qui ne mettent pas en cause l'évènement et son objectif de récolter des fonds pour l'Unicef, mais la date définie. «
Un choix consternant » pour l'ambassadeur rwandais en poste à Paris, François Nkulikiyimfura.
« Des propos qui appellent à la haine »
L’autre critique est celle de la communauté rwandaise de France, représentée par Maître Richard Gisagara. «
Personne n’est contre l'organisation d'un évènement qui vise à collecter des fonds pour des victimes. Mais la difficulté que nous avons, c’est effectivement la date qui est choisie, et surtout, la tête d’affiche, Gims, qui est connu pour des propos qui appellent à la haine. Il s’en prend à la communauté tutsi et pour ça que, nous, nous souhaitons que cet événement soit au minimum reporté », dit-il.
L'association française des rescapés du Rwanda, représentée par Marcel Kabanda, considère que l'une des têtes d'affiche du concert, Gims, a tenu de propos haineux envers les Tutsis, qu'il a chanté en 2022 «
Kagamé rime avec croix gammée » et que sa présence dans un évènement qui vise à lever des fonds pour les enfants victimes du conflit dans l'est de la RDC interroge.
« Quand je vois le casting, quand je connais les discours, je me dis que ça ne va pas aller. » Marcel Kabanda, représentant de l'Association française des rescapés du Rwanda
Aucune annonce officielle de report du concert n’a été faite, des membres de l’organisation, qui affirment qu’il n’y avait «
aucune volonté politique » dans le choix du 7 avril, annoncent chercher une nouvelle date où les artistes seront disponibles.
L’Unicef, qui vu la polémique a également demandé le report, continue néanmoins de soutenir l’évènement et indique : «
Vu les besoins, cette initiative solidaire, au profit des enfants victimes du conflit dans l’est de la RDC, représente une opportunité cruciale de mobilisation et de financement pour nos programmes ».