Fiche du document numéro 34304

Num
34304
Date
Lundi 20 mai 2024
Amj
Fichier
Taille
582343
Pages
2
Urlorg
Titre
Rescapé du Rwanda, l’ex-élève revient à La Joliverie
Sous titre
Entre 1999 et 2002, Franck Kamali, alors rescapé du génocide rwandais, était élève à la Joliverie. Vingt-cinq ans plus tard, il y revient, à l’occasion des 30e commémorations du génocide.
Nom cité
Nom cité
Lieu cité
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
À droite, Franck Kamali et Amélie Schafer, de l’association Subiruseke accompagnés à gauche de Tounsi Meriem, élève de terminale qui a participé à la réalisation de la fresque. | OUEST-FRANCE

Enfant rescapé du génocide rwandais, Franck Kamali est arrivé à Saint-Sébastien-sur-Loire en 1999, et est devenu élève au lycée de la Joliverie. « Depuis la fin des années 1990, ma mère était en France, se remémore-t-il. En 1994, pour faire son deuil, celui des membres de sa famille disparus, elle retourne au Rwanda. Elle m’a alors retrouvé tout à fait par hasard. On est reparti tout de suite. »

Entre 1999 et 2002, Fanck Kamali était élève en génie mécanique au lycée professionnel. Il revient aujourd’hui, sur l’invitation des enseignants qui connaissaient son histoire, pour découvrir le travail réalisé par des élèves de terminale sur le rôle de la justice et de la mémoire dans la réconciliation et la construction d’une société démocratique au Rwanda.

« Cela prouve que les choses avancent »



Lors de son passage à la Joliverie, avec Amélie Schafer, présidente de Subiruseke – qui signifie « retrouver le sourire » – une association nantaise qui aide les veuves et les orphelins du génocide à se loger et à assurer leur subsistance, et accompagne de jeunes rescapés afin qu’ils étudient en France, Franck Kamali a pu parcourir l’exposition photos et assister au vernissage des fresques réalisées par les élèves aidés et conseillés par l’artiste graffeur nantais Pedro.

« Touché par leur investissement », il confie qu’il aurait aimé « faire ce travail il y a vingt ans. Cela prouve que les choses avancent. Leur mérite est d’avoir commencé leur travail avant que la commémoration ne soit dans l’actualité ». Ponctué par de nombreuses rencontres, leur projet a abouti à la réalisation de deux fresques peintes au lycée.

Être à même de faire face à son histoire



« Depuis quinze ans, je suis en région parisienne. Ma première victoire a été la naissance de mon premier enfant, il y a onze ans. La naissance de mes trois enfants est pour moi une preuve de ma victoire pour la vie », confie Franck Kamali.

Retourner au Rwanda lui a pris du temps. « J’y suis revenu en 2005. Il m’a fallu prendre le temps de la vraie douleur, se rappelle-t-il. Je n’avais pas d’élément pour me convaincre que cela avait changé. Quand j’y suis allé pour me recueillir, j’étais moins perdu, j’étais plus à même de faire face à mon histoire. »

Il raconte que, s’il y a encore des survivants sur place, la suppression de la mention ethnique sur les cartes d’identité « n’efface pas les cauchemars. Les anciens sont encore tenus par les cauchemars, les trentenaires et ceux qui sont nés depuis sont plus optimistes ».
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fgtquery v.1.9, 9 février 2024