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Avant et pendant le génocide des Tutsi au Rwanda, la Radio-Télévision libre des Mille Collines a été l’un des principaux vecteurs de l’idéologie ethniciste. Entretien vidéo avec Étienne Nsanzimana, ancien président d’Ibuka France.
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Étienne Nsanzimana, ancien président de Ibuka France, raconte la manière dont la Radio-Télévision des Mille Collines a été l’un des principaux instruments de la propagande génocidaire au Rwanda. © MONTAGE JA
Dans les semaines précédant le déclenchement du génocide, le 7 avril 1994, et pendant les cent jours de massacres de masse qui ont suivis, elle fut la radio de la mort. Sur les ondes de la Radio-Télévision libre des Mille Collines, fondée par Félicien Kabuga, entre deux tubes pop et un compte rendu de match de foot, des tombereaux de haine ethniciste se sont déversés jusque dans les villages les plus reculés.
Messages drôles, bonne musique et haine
Porte-voix zélés de l’idéologie du régime « hutu power » dirigé par le président Juvénal Habyarimana, les animateurs ont préparé les esprits avant les massacres. Pendant le génocide, ils encourageaient les tueurs à accomplir leur « travail » meurtrier. Les Tutsi, qualifiés d’Inyenzi, « cafards » en kinyarwanda, devaient être anéantis jusqu’au dernier.
Dans le premier épisode de notre série en vidéo consacrée aux témoins du génocide, Étienne Nsanzimana nous raconte comment le « poison » était méthodiquement inoculé sur les ondes de cette radio extrêmement populaire à l’époque. « C’était très bien fait de leur part, parce qu’ils alternaient des messages drôles, de la bonne musique, raconte-t-il. Et après, ils utilisaient des mots codés pour parler des Tutsi… »