Date
Tuesday April 12, 1994
Titre
Press Advisory - Rwanda: foreign forces, foreign weapons, and abuse
Résumé
This press advisory from the Human Rights Watch Arms Project reiterates the conclusions of the January 1994 report, notably that France's support for the government of Rwanda "amounts to direct participation in the war", and calls for to the replacement of French troops deployed in Rwanda as part of an evacuation force with neutral forces from other countries.
Traduction
Plus tôt cette année, le Projet Armes de Human Rights Watch a publié un rapport détaillant le rôle joué par les forces étrangères et les armes étrangères dans le meurtre et les abus de milliers de civils pendant la guerre civile au Rwanda de 1990 à 1993. Les événements tragiques de la semaine dernière rendent les constatations et conclusions de ce rapport n’en sont que plus importantes et urgentes.
Le rapport montre comment la prolifération des armes au Rwanda au cours des trois dernières années a contribué à des violations massives des droits de l'homme. Alors que le gouvernement et les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR) sont les principaux responsables des abus, la France, l'Égypte, l'Afrique du Sud, l'Ouganda et d'autres pays qui ont fourni des armes et le soutien militaire aux combattants, tout en sachant que leur manque de respect pour les droits de l'homme entend également la responsabilité des morts abusives de civils.
La France, qui est identifiée comme le principal soutien militaire du gouvernement rwandais, est pointée du doigt pour avoir armé, entraîné et fourni une assistance au combat à une armée rwandaise coupable de violations massives des droits de l'homme, et pour n'avoir pas fait pression sur le gouvernement rwandais pour qu'il freiner les violations des droits de l’homme. Le rapport indique que, malgré les dénégations de la France, les activités de ses troupes au Rwanda pendant la guerre équivalaient à « une participation directe à la guerre ».
Compte tenu de cette implication passée, il est essentiel que les troupes françaises récemment déployées au Rwanda, notamment celles contrôlant l'aéroport, soient remplacées par des forces neutres venues d'autres pays. Un retour à une guerre civile totale, avec des niveaux encore plus élevés d’effusions de sang et d’atrocités contre les droits de l’homme, semble imminent. Pour espérer éviter cette situation, la communauté internationale doit tenter de négocier une trêve entre l'armée rwandaise et le FPR.
Au cours des trois dernières années, le Rwanda a été inondé d'armes, ce qui entraînerait un bilan effroyable en cas de reprise de la guerre civile. Le rapport de Human Rights Watch révèle un accord secret d'armes de 6 millions de dollars entre l'Égypte et le gouvernement du Rwanda, impliquant de l'artillerie, des mortiers, des mines terrestres et des fusils Kalachnikov. Il fournit également des détails sur un accord d'armement de 5,9 millions de dollars avec l'Afrique du Sud, conclu en violation de la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies s'opposant aux importations d'armes en provenance d'Afrique du Sud.
L'Ouganda est identifié comme le principal fournisseur d'assistance militaire au Front patriotique rwandais, qui est également coupable de violations généralisées des droits humains. L'Ouganda a officiellement nié avoir fourni une quelconque assistance militaire au FPR.
Le rapport recommande :
* Un moratoire d'un an sur toutes les expéditions d'armes mortelles vers le Rwanda.
* Tous les pays qui choisissent de vendre des armes ou de fournir une assistance militaire à une partie au Rwanda devraient légalement et explicitement la conditionner à la performance des bénéficiaires en matière de droits humains. Des armes d’une létalité accrue et d’une sophistication technologique accrue ne devraient pas être introduites au Rwanda. Tous les gouvernements, y compris l’Égypte, la France, l’Afrique du Sud et l’Ouganda devraient divulguer pleinement la nature de leur assistance militaire et de leurs transferts d’armes au FPR et au gouvernement rwandais.
* Les troupes françaises, ougandaises et zaïroises ne devraient pas être redéployées au Rwanda et ne devraient participer à aucun effort de maintien de la paix des Nations Unies, en raison de leur rôle passé dans le conflit.
* La mission des forces de maintien de la paix des Nations Unies devrait explicitement inclure la surveillance des violations des droits de l'homme et des acquisitions d'armes par toute partie. Le gouvernement rwandais et le FPR devraient détruire les armes rendues inutiles par la fin de la guerre, sous la supervision d'observateurs internationaux.
Le rapport, intitulé « Armer le Rwanda : le commerce des armes et les violations des droits de l'homme dans la guerre au Rwanda », est basé sur les enquêtes de Frank Smyth, journaliste et consultant du Arms Project qui s'est rendu au Rwanda et en Ouganda en 1993.
Des exemplaires de « Arming Rwanda » sont disponibles au prix de 3 $ auprès de : Département des publications, Human Rights Watch, 485 Fifth Avenue, New York, NY 10017.
Citation
Earlier this year, the Arms Project of Human Rights Watch released a report detailing the role that foreign forces and foreign weapons played in the killing and abuse of thousands of civilians during Rwanda's civil war from 1990 to 1993. The tragic events of the past week make the findings and conclusions of this report all the more important and urgent.
The report documents how the proliferation of weapons in Rwanda over the past three years has contributed to massive human rights abuses. While the government and Rwandan Patriotic Front (RPF) rebels are primarily responsible for the abuses, France, Egypt, South Africa, Uganda and other nations that provided arms and military support to the combatants while knowing their disrespect for human rights also hear responsibility for abusive civilian deaths.
France, which is identified as the major military backer of the government of Rwanda, is singled out for criticism for arming, training, and providing combat assistance to a Rwandan army guilty of massive human rights abuses, and for failing to pressure the Rwandan government to curb human rights violations. The report states that, despite France’s denials, the activities of its troops in Rwanda during the war were "tantamount to direct participation in the war."
Given this past involvement, it is essential that the French troops recently deployed to Rwanda, especially those controlling the airport, be replaced with neutral forces from other countries. A return to all—out civil war, with even higher levels of bloodshed and human rights atrocities, appears imminent. If there is to be any hope of avoiding this, the international community must try to broker a truce between the Rwandan army and the RPF.
During the past three years, Rwanda has been flooded with weapons, ensuring an appalling toll in the event of renewed civil war. The Human Rights Watch report uncovers a secret $6 million arms deal between Egypt and the government of Rwanda, involving artillery, mortars, landmines and Kalashnikov rifles. It also provides details on a $5.9 million arms deal with South Africa, made in contravention of the United Nations Security Council resolution opposing arms imports from South Africa.
Uganda is identified as the main provider of military assistance to the Rwandan Patriotic Front, which is also guilty of widespread human rights abuses. Uganda has officially denied providing any military assistance to the RPF.
The report recommends:
* A one—year moratorium on all lethal arms shipments to Rwanda.
* All countries which choose to sell arms or provide military assistance to any party in Rwanda should legally and explicitly condition it upon the human rights performance of the recipient. Weapons of increased lethality and technological sophistication should not be introduced into Rwanda. All governments, including Egypt, France, South Africa, and Uganda, should fully disclose the nature of their military assistance and arms transfers to the RPF and Rwandan government.
* French, Ugandan, and Zairian troops should not he redeployed to Rwanda and should not participate in any United Nations peacekeeping efforts, because of their past role in the conflict.
* The mission of United Nations peacekeeping forces ought explicitly to include monitoring human rights Violations and arms acquisitions by any party. The Rwandan government and the RPF should destroy weapons rendered unnecessary by the war's end under the supervision of international monitors.
The report, titled "Arming Rwanda: The Arms Trade and Human Rights Abuses in the Rwandan War," is based on investigations by Frank Smyth, a journalist and consultant to the Arms Project who visited Rwanda and Uganda in 1993.
Copies of "Arming Rwanda" are available for $3 from: Publications Department, Human Rights Watch, 485 Fifth Avenue, New York, NY 10017.