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Pierre-Claver Karangwa, 67 ans, a été arrêté dans le cadre d'une enquête néerlandaise sur son rôle dans le génocide, que les procureurs ont entamée après que la Cour suprême néerlandaise a déclaré, en juin dernier, qu'il ne pouvait être extradé vers le Rwanda par crainte d'un procès inéquitable.
Le Rwanda accuse Karangwa d'avoir joué un rôle clé dans le massacre de près de 30 000 Tutsis dans la paroisse de Mugina, près de la capitale rwandaise Kigali, en avril 1994, et avait demandé son extradition en 2012. Lors d'un procès concernant son éventuelle extradition en décembre 2022, Karangwa a déclaré qu'il était innocent des crimes dont il était accusé.
Karangwa, qui vit aux Pays-Bas depuis 1998, a été déchu de sa nationalité néerlandaise en raison des accusations de génocide, ce qui aurait théoriquement ouvert la voie à son extradition.
Mais la Cour suprême a refusé cette extradition en raison de la position de Karangwa en tant qu'homme politique de l'opposition.
Les procureurs néerlandais ont déclaré qu'ils soupçonnaient Karangwa d'être impliqué dans l'incendie d'une maison où se trouvaient des dizaines de femmes et d'enfants à la suite de l'attaque de la paroisse de Mugina.
On estime à 800 000 le nombre de Tutsis et de Hutus modérés tués au cours du génocide rwandais, orchestré par un gouvernement hutu extrémiste et exécuté par des fonctionnaires locaux et des citoyens ordinaires.
Les Pays-Bas ont déjà jugé et condamné d'autres suspects de génocide rwandais en vertu de la compétence universelle et ont également extradé des suspects de génocide vers le Rwanda.