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8 h 50 du matin jeudi. L’ordre est arrivé. Les Français chargent leur Hercules en partance pour la Centrafrique. Soudain explosions. Trois obus de mortier, parfaitement alignés, tombent sur la piste, à 200 mètres du gros-porteur français. Tirs du FPR ? Peu probable : ces fins artilleurs n’auraient pas manqué l’avion. Alors quoi ?
Nous allons observer l’impact : le tir vient de l’est. De la base de Kanombe. Un officier français : « Les FAR nous aiment bien. Mais là, ils nous aiment carrément trop… »
10 h 50. Les moteurs de l’Hercules tournent. Explosions. Deux impacts, pratiquement au même endroit. Le signal est clair : les FAR ne veulent pas du départ de leurs « alliés ». 15 heures : je croise le commandant du bataillon de Kanombe, aussitôt « pris en charge » par le colonel Roman. Lui explique-t-il qu’il faut se montrer raisonnable ? Toujours est-il que, sans crier gare, le Hercules s’ébranle, s’engage sur la piste, décolle aussitôt, lâchant derrière lui un feu d’artifice de leurres anti-missiles.