Cet homme, qui a fait une remarquable carrière dans l'armée canadienne, s'est fait connaître du public pour avoir dénoncé l'inaction de la communauté internationale lors du génocide rwandais en 1994. Il n'a eu de cesse de rappeler que trois des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU — la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis — ont refusé l'envoi de troupes supplémentaires pour prévenir le déclenchement des massacres.
«
Comme membres permanents du Conseil de sécurité, ils ont une responsabilité envers l'humanité. L'ONU, c'est un instrument qui leur sert, qu'ils utilisent comme un bouc émissaire quand ça fait leur affaire ».
Sa carrière en quelques dates
Né le
25 juin 1946 à Denekamp, aux Pays-Bas, d'un père québécois (sergent dans l'armée canadienne) et d'une mère néerlandaise.
En 1960, à 14 ans, il s'enrôle dans les Cadets de l'armée canadienne.
En 1964, il entre au Collège militaire royal de Saint-Jean, au Québec.
En 1969, il obtient un baccalauréat en sciences du Collège militaire royal du Canada à Kingston, en Ontario.
En 1989, il obtient le grade de brigadier général, avant d'assumer le commandement du Collège militaire royal de Saint-Jean.
De juin à octobre 1993, il dirige la Mission d'observation de l'ONU en Ouganda et au Rwanda (MONUOR).
D'octobre 1993 à août 1994, il commande la Mission d'assistance des Nations unies au Rwanda (MINUAR), mandat au cours duquel il est témoin du génocide rwandais qui a fait plus de 800 000 victimes.
En 1998, il est promu lieutenant-général de l'armée canadienne.
En 2000, il est libéré des Forces canadiennes pour des raisons de santé.
En janvier 2004, il témoigne devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda contre deux responsables rwandais accusés de génocide.
En mars 2005, il est nommé sénateur par le premier ministre libéral Paul Martin.
Roméo Dallaire est l'un des militaires les plus décorés au pays. Parmi les honneurs qu'il a reçus : officier de l'Ordre du Canada, grand officier de l'Ordre national et commandeur de l'Ordre du mérite militaire. Depuis sa retraite de l'armée, il se consacre à sensibiliser le public au syndrome de stress post-traumatique chez les soldats, un mal dont il souffre.
Celui qui quittera bientôt le Sénat se bat aussi contre le phénomène des enfants soldats. Il est notamment l'auteur de deux livres à succès :
J'ai serré la main du diable. La faillite de l'humanité au Rwanda (Prix du Gouverneur général) et
Ils se battent comme des soldats, ils meurent comme des enfants. Pour en finir avec le recours aux enfants soldats.