Fiche du document numéro 32655

Num
32655
Date
Lundi 27 juin 1994
Amj
Hms
23:00:00
Auteur
Fichier
Taille
28653
Pages
3
Sur titre
Journal de 23 heures
Titre
Ces milices hutu s'arment et s'entraînent sous les yeux des militaires français avec un objectif, contrer la progression du FPR
Sous titre
Selon Le Monde, l'enregistreur de vol de l'avion présidentiel abattu le 6 avril dernier à Kigali serait entre les mains de l'ex-capitaine Barril.
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Lieu cité
Lieu cité
Lieu cité
Mot-clé
Mot-clé
Mot-clé
Résumé
- On the ground the situation is difficult: the fighting continues a few kilometers from the French positions.

- At Goma airport in Zaire, food aid from the Red Cross is being loaded. Rice and lentils that will be transported to refugee camps in Rwanda.

- This aid, the 1,500 soldiers of Operation Turquoise have the mission of escorting it. For this the patrols intervene more and more deeply inside the Rwandan territory.

- Today they reached less than 20 kilometers from the RPF lines. There the paratroopers reported a fairly strong concern among the inhabitants.

- The great unknown, these Hutu militias who arm themselves and train under the eyes of the French soldiers with one objective, to counter the progression of the RPF.

- Because despite Operation Turquoise, the rebels of the Rwandan Patriotic Front do not let go: in Kigali their fight against government forces intensifies. Mortar shells hit the Church of the Holy Family where thousands of Tutsi are taking refuge. Five of them were killed.

- Today, however, the Rwandan capital experienced one of its rare moments of hope: thanks to a brief lull in the fighting, 45 seriously injured people were evacuated from the city to a sheltered hospital. shells.

- In this news, it should be noted that, according to our colleague Le Monde, the flight recorder of the presidential plane shot down on April 6 in Kigali is in the hands of ex-captain Barril, former commander of the GIGN and currently unofficial adviser to several heads of state in black Africa.

- The French government declares to be unaware this evening of the existence of a possible private investigation into the attack which cost the life of the Rwandan President and which triggered the war.

- On April 6, shortly after 8:30 p.m. As it prepares to land, the Falcon 50 which is bringing the Rwandan President back to Kigali is hit by two rockets and crashes in the very enclosure of the presidential residence close to the airport. The Rwandan President, Juvénal Habyarimana and the President of Burundi who accompanies him are killed in the disaster.

- A mysterious case that rebounds today with the assertions of a man who has already often talked about him: ex-captain Barril, former commander of the GIGN, now unofficial adviser to several African heads of state.

- Paul Barril who claims to hold the black box of the device, the existence of which the authorities had until then always denied. The former officer went to Kigali at the request of the family, now refugees in France, in order to conduct all the investigations he deems useful in order to reveal the truth about the attack. Agathe Habyarimana: "You know, there are investigations that are being done. But I can tell you that the population immediately said that it was the RPF. I can guarantee you that it is not the Rwandan army that fired on the President. Because the Rwandan army had no missiles".

- The revelations made today remind in any case that nearly three months after the attack, no official investigation has yet been opened.
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Philippe Lefait :] […] Sur le terrain la situation est difficile : les combats se poursuivent à quelques kilomètres des positions françaises. Laurent Lejop.

[Laurent Lejop :] Sur l'aéroport de Goma au Zaïre, on charge l'aide alimentaire de la Croix-Rouge. Du riz et des lentilles qui vont être acheminés vers des camps de réfugiés au Rwanda [on voit des hommes noirs décharger d'un camion des caisses de vivres de la Croix-Rouge].

Cette aide, les 1 500 soldats de l'opération Turquoise ont pour mission de l'escorter. Pour cela les patrouilles interviennent de plus en plus profondément à l'intérieur du territoire rwandais [on voit des camions frappés d'une Croix-Rouge puis un militaire français en train de charger un obus dans une automitrailleuse].

Elles sont parvenues aujourd'hui à moins de 20 kilomètres des lignes du FPR [on voit une colonne de jeeps P4 avec à leur bord des militaires français au béret noir]. Là les parachutistes ont fait état d'une inquiétude assez forte parmi les habitants [diffusion d'une carte du Rwanda et de l'Est du Zaïre localisant notamment les villes Cyangugu, Kibuye et Goma, d'où partent trois grosses flèches rouge en direction de la ligne de front qui coupe le Rwanda en deux].

[Général Raymond Germanos : "Nous ne savons pas exactement, euh, ce qui peut se passer d'une vallée à l'autre. Et c'est cela que nous recherchons à savoir pour pouvoir apporter aide et assistance".]

La grande inconnue, ces milices hutu qui s'arment et s'entraînent sous les yeux des militaires français avec un objectif, contrer la progression du FPR [gros plans sur des Interahamwe équipés d'armes en bois en train de défiler].

Car malgré l'opération Turquoise, les rebelles du Front patriotique rwandais ne lâchent pas prise : à Kigali leur combat contre les forces gouvernementales s'intensifie [on voit des panaches de fumée s'échapper de certains quartiers de la capitale]. Des obus de mortier ont touché l'église de la Sainte-Famille où des milliers de Tutsi sont réfugiés. Cinq d'entre eux ont été tués [on voit le toit d'un bâtiment religieux détruit puis des blessés gisant sur le sol].

Aujourd'hui la capitale rwandaise a toutefois connu l'un de ses rares moments d'espoir : à la faveur d'une brève accalmie dans les combats, 45 blessés graves ont pu être évacués de la ville vers un hôpital à l'abri des obus [gros plans sur des blessés transportés dans des camions].

[Philippe Lefait :] Dans cette actualité on notera que, selon notre confrère Le Monde, l'enregistreur de vol de l'avion présidentiel abattu le 6 avril dernier à Kigali serait entre les mains de l'ex-capitaine Barril, ancien commandant du GIGN et actuellement conseiller officieux de plusieurs, euh, chefs d'État d'Afrique noire.

Le gouvernement français déclare ignorer ce soir l'existence d'une éventuelle enquête privée sur l'attaque qui a coûté la vie au Président rwandais et qui a déclenché la guerre. Caroline [Carole] Caumont.

[Carole Caumont :] Le 6 avril dernier, peu après 20 h 30 [une incrustation "6 avril 1994" s'affiche à l'écran]. Alors qu'il s'apprête à atterrir, le Falcon 50 qui ramène le Président rwandais à Kigali est touché par deux roquettes… et s'écrase dans l'enceinte même de la résidence présidentielle voisine de l'aéroport [diffusion d'images de l'épave de l'avion]. Le Président rwandais, Juvénal Habyarimana, ici à gauche, et le Président du Burundi qui l'accompagne sont tués dans la catastrophe [diffusion des portraits de Juvénal Habyarimana et de Cyprien Ntaryamira].

Une affaire mystérieuse qui rebondit aujourd'hui avec les affirmations d'un homme qui a déjà souvent fait parler de lui [diffusion de la Une du journal Le Monde et notamment d'un article intitulé "Rwanda : l'énigme de la boîte noire"] : l'ex-capitaine Barril, ancien commandant du GIGN, aujourd'hui conseiller officieux de plusieurs chefs d'État africains.

Paul Barril qui affirme détenir la boîte noire de l'appareil, dont les autorités avaient jusque-là toujours nié l'existence. L'ancien officier s'en serait emparé à Kigali où il s'est rendu à la demande de la famille, aujourd'hui réfugiée en France, afin de conduire toutes les investigations qu'il jugera utile à la manifestation de la vérité sur l'attentat [zoom sur des passages de l'article précité du journal Le Monde].

[Agathe Habyarimana, "Veuve du PDT Rwandais" [une incrustation "26 avril 1994" s'affiche à l'écran] : "Vous savez, il…, il y a des enquêtes qui sont en train de se faire. Mais je peux vous dire que tout de suite les…, la…, la population a dit que c'est le FPR. Mais, euh, comme moi j'ai quitté le pays sans savoir ce que…, euh…, les gens disaient, je peux vous garantir que… c'est pas l'armée rwandaise qui a tiré sur le Président. Parce que l'armée rwandaise n'avait pas de missiles".]

Les révélations faites aujourd'hui rappellent en tout cas que près de trois mois après l'attentat, aucune enquête officielle n'a encore été ouverte [diffusion d'images de l'aile du Falcon abattu et de la villa présentielle].
Haut

fgtquery v.1.9, 9 février 2024