Sous titre
Afin que le génocide des Tutsi, perpétré au Rwanda d’avril à juillet 1994, tienne toute sa place dans notre mémoire collective, la France souhaite rendre un hommage national, visible et permanent, à la mémoire des victimes.
Citation
Fruit d’une étroite collaboration entre l’Etat, la Ville de Paris et Ibuka France, association de représentants des rescapés, le projet de création d’un mémorial national en hommage aux victimes du génocide des Tutsi a pu faire l’objet d’une annonce officielle du Président de la République et de la Maire de Paris le 7 avril 2023, à l’occasion des commémorations du génocide. Implanté à Paris sur le quai d’Orsay entre le pont de l’Alma et le pont des Invalides, l’œuvre d’art commandée à vocation à s’intégrer à un site à haute valeur symbolique et patrimoniale. Non loin de plusieurs autres mémoriaux nationaux, sur un espace public très fréquenté, l’œuvre créée viendra signifier l’importance pour la France de ce fait historique majeur du XXe siècle. Appelée à durer pour les générations futures, cette création artistique constituera, au cœur de Paris, un appel à la vigilance face à cette entreprise terrifiante de destruction humaine. Elle permettra aux rescapés, aux proches des victimes et à toutes celles et ceux qui le souhaitent de se recueillir, notamment lors des cérémonies annuelles de commémoration. Elle contribuera ainsi à ce que les victimes ne soient jamais oubliées.
L’œuvre d’art en mémoire du génocide des Tutsi sera porteuse d’un message universel et qui ouvre une réflexion sur les autres génocides de l’humanité. Il s’agit, ainsi, de rendre un hommage solennel aux victimes des extrémismes et de la haine raciale et de promouvoir les valeurs de respect, de tolérance, d’égalité et de fraternité entre les peuples. Symbole de la résilience des survivants, l’œuvre offrira en partage un message universel d’humanisme et de paix et incarnera une célébration de la vie.
Le Centre national des arts plastiques (Cnap), commanditaire de ce projet a pour missions de soutenir et de promouvoir la création contemporaine dans sa plus grande diversité, tant du point de vue des disciplines – peinture, sculpture, design, photographie, vidéo, design graphique, etc. – que des parcours professionnels et acquiert pour le compte de l’État, des œuvres venant enrichir la collection dont il a la charge.
Cet appel à candidature international aboutira à la sélection de l’artiste, qui sera chargé de concevoir et de réaliser l’œuvre d’art. Le lauréat de la commande pourra être présenté publiquement à l’occasion de la 30e commémoration du génocide. L’œuvre d’art sera inaugurée le 7 avril 2025.
L’œuvre issue de cette commande intégrera la collection du Centre national des arts plastiques.
L’appel à candidature s’adresse aux artistes plasticiens justifiant d’un parcours professionnel avéré leur permettant d’accéder à la plateforme PLACE (https://www.marches-publics.gouv.fr).
Le dossier de la consultation de cet appel à candidature peut être téléchargé ci-dessous ou sur la plateforme Place à l’adresse suivante :
https://www.marches-publics.gouv.fr/app.php/entreprise/consultation/2321359?orgAcronyme=f5j
Nous attirons l’attention des éventuels candidats que seules les réponses déposées sur le site Place avant le 31 juillet 2023 à 12h pourront être prises en compte.
Le site d'implantation de l'œuvre
Esplanade Habib-Bourguiba
Paris 7e
L’esplanade Habib-Bourguiba est située le long de la Seine dans le 7e arrondissement entre le pont des Invalides et le pont de l’Alma. Le site constitue une partie de la promenade des berges de Seine sur le quai haut, une autre partie située en contre-bas est reliée à l’esplanade par la promenade Gisèle Halimi qui sont deux rampes circulées et connectées de part et d’autre de l’esplanade depuis le quai d’Orsay avec le port du Gros-Caillou.
Cet espace public résulte de la création d’une dalle au-dessus des voies ferrées de la ligne des Invalides créée en 1889 et qui desservait la gare du Champ-de-Mars puis prolongée en tranchée ouverte jusqu’à la gare des Invalides inaugurée en 1900. Le parterre enherbé témoigne de l’absence de pleine-terre et limite toute croissance végétale. La question de la portance de la dalle pour une œuvre d’art devra être appréciée par les services de la SNCF.
Le site est ouvert sans clôtures en accès libre 24 heures sur 24. Une aire de jeux pour enfant occupe le parterre central côté secteur aval. L’espace très ouvert sur le grand paysage des bords de Seine avec des vues perspectives lointaines sur la colline de Chaillot et en contrepoint le Grand-palais, offre l’opportunité d’accueillir des œuvres ou signes mémoriaux.
On peut inventorier sur le site la présence d’œuvres à vocations mémorielles ou artistiques disposées dans le sens amont-aval :
« Le Messager » d’Ossip Zadkine (1890-1967) est une sculpture figurative d’inspiration cubiste en bronze réalisée d’après un original en bois pour l’Exposition internationale de 1937.
« Le monument commémoratif de la campagne de Tunisie 1942-1943 » se présente comme un monument minéral représentant des livres posés à plat avec un médaillon du général Leclerc de Hauteclocque, inauguré le 16 octobre 1967 et géré par le ministère de la Défense.
« Le buste d’Habib Bourguiba » premier président de la République tunisienne de 1957 à 1987 réalisé par le sculpteur Ali Macunluoglu et inauguré par le Maire de Paris le 20 mars 2013 à l’occasion du 57e anniversaire de l’indépendance de la Tunisie.
Le site est concerné par des servitudes d’utilités publiques relevant de codes de l’urbanisme, du patrimoine et de l’environnement. L’esplanade Habib-Bourguiba est dans le site inscrit de la Ville de Paris (par arrêté du 06/08/1975) et aux abords de plusieurs monuments dont les plus visibles sont le pont Alexandre III (MH classé par arrêté du 19/04/1975) et l’hôtel particulier René Lalique (IMH partiel par arrêté du 26/10/1964) situé de l’autre côté de la Seine au 40 cours Albert-Ier dans le 8e arrondissement. On peut signaler la présence du bien Unesco « rives de Seine à Paris » reconnu pour sa valeur universelle exceptionnelle depuis 1991 mais qui ne présente pas une servitude mais une reconnaissance internationale.
L’installation d’une œuvre d’art sur l’esplanade Habib-Bourguiba nécessite un avis conforme de l’architecte des Bâtiments de France qui devra s’exprimer sur le « porter atteinte » aux monuments covisibles ou sur l’impact en matière de paysage dans le site inscrit.
Vue sur l'esplanade Habib-Bourguiba
© Cnap
Vue sur la Tour Eiffel
©Jonathan Sarago/MEAE