Abstract
- Laurent Boussié: "Since 5.25 a.m. this morning, not very many artillery fire but above all infantry combat have resumed around the capital and in the city center. Yesterday evening [June 26] there was a fairly strong offensive by the Rwandan Patriotic Front on Mount Kigali held by the government. The night was a little bit calmer despite a few cannon shots. Yesterday was marked above all by shooting and sporadic shelling which prevented any medical evacuation of the wounded. As a result, the health and medical situation has worsened further at the Red Cross hospital since for six days now, no injured person has been able to be evacuated. The Rwandan Patriotic Front is trying to take the city of Kigali as quickly as possible. It is certainly one of their key objectives. When meeting the president of the Rwandan Patriotic Front the other day, he explained to me that the capture of Kigali was a symbol. That said, for 48 hours, for 72 hours, the front is practically stabilized and it seems that the government soldiers oppose a fairly firm opposition to the Rwandan Patriotic Front".
- Currently 1,100 French soldiers are involved in Operation Turquoise. Yesterday [June 26] the first signs of tension appeared with the Hutu militiamen in the west of the country.
- If the French soldiers have not yet really established a foothold in Rwanda, the reconnaissance missions continue at high speed according to the same pattern: in the border zone of Rwanda, a band not exceeding fifteen kilometers in length depth between the towns of Cyangugu in the south and Gisenyi in the north.
- Purpose of the operation: to deter troublemakers, militias, protect populations, identify refugee camps in order to prepare humanitarian aid.
- Missions which are sometimes carried out in regions hostile to the progression of detachments but more often in a country where the population considers French soldiers as saviors. Here on this trail, somewhere to the east, a scattered crowd greets a convoy.
- Operation Turquoise currently involves 1,100 French soldiers and 40 Senegalese stationed mostly in Zaire in Goma. Yesterday [June 26] 500 tons of materials arrived. The system should gradually reach 2,500 men.
Citation
[Laurence Piquet :] Le déploiement des forces françaises se poursuit au Rwanda.
[Laurence Piquet interviewe Laurent Boussié, en duplex de Kigali.]
Laurence Piquet : Avant de faire un premier bilan d'l'opération Turquoise, nous allons évoquer la situation à Kigali. Laurent Boussié, est-ce que les tirs d'artillerie ont repris ce matin dans la capitale ? Laurent…
Laurent Boussié : Oui absolument Laurence. Depuis, euh…, bonjour. Depuis, euh…, 5 h 25 ce matin, des tirs d'artillerie pas très nombreux mais surtout des combats d'infanterie ont repris, euh, sur la…, autour de la capitale et dans le centre-ville. Hier soir [26 juin] il y a eu une offensive assez…, assez forte du Front patriotique rwandais sur le mont Kigali tenu par les gouvernementaux. La nuit a été un tout p'tit peu plus calme malgré quelques coups de canons. Et puis effectivement depuis 5 heures, euh, 5 h 25 pratiquement, euh, ce matin, les combats d'infanterie se déroulent de manière incessante [diffusion d'images de la ville de Kigali au-dessus de laquelle s'échappent des panaches de fumée].
Laurence Piquet : Est-ce qu'on peut faire un bilan des pilonnages de la journée d'hier [26 juin] Laurent ?
Laurent Boussié : Écoutez, euh…, la…, la journée d'hier a surtout été marquée par, euh, des tirs, euh, des bombardements sporadiques qui ont, euh, empêché toute évacuation sanitaire de blessés. Et c'qui fait qu'la situation sanitaire et médicale s'est encore aggravée à l'hôpital de la Croix-Rouge puisque depuis six jours maintenant -- six jours c'est énorme ! --, aucun blessé…, aucun blessé n'a pu être évacué.
Laurence Piquet : Alors comment est-c'qu'on peut interpréter cette nouvelle offensive du Front patriotique rwandais ?
Laurent Boussié : Écoutez, euh…, je crois que, euh, le Front patriotique rwandais, euh, essaie de prendre la ville de Kigali le plus rapidement possible. C'est certainement un de leurs objectifs clés. En rencontrant l'autre jour le président du Front patr…, du Front, euh, patriotique rwandais, il nous avait expliqué…, il m'avait expliqué que la prise de Kigali était un symbole. Cela dit, depuis 48 heures, depuis 72 heures, le front est pratiquement stabilisé et il semble que les soldats gouvernementaux opposent au Front patriotique rwandais une opposition assez ferme.
Laurence Piquet : Merci beaucoup Laurent pour toutes ces informations.
Actuellement 1 100 soldats français sont impliqués dans l'opération Turquoise. Hier [26 juin] des premiers signes de tension sont apparus avec les miliciens hutu à l'Ouest du pays. Benoît Mousset.
[Benoît Mousset :] Si les soldats français n'ont pas encore véritablement pris pied au Rwanda, les missions de reconnaissance, elles, se poursuivent à grande vitesse selon le même schéma [on voit un hélicoptère Puma en train d'atterrir ; des militaires français, dont le lieutenant-colonel Jean-Rémy Duval, en descendent] : dans la zone frontalière du Rwanda, une bande ne dépassant pas une quinzaine de kilomètres de profondeur entre les villes de Cyangugu au sud et Gisenyi au nord.
But de l'opération : dissuader les fauteurs de troubles, les milices, protéger les populations, recenser les camps de réfugiés afin de préparer l'aide humanitaire [on voit des soldats français au béret noir entrer dans un village puis dans la cour d'un bâtiment].
Des missions qui s'effectuent parfois dans des régions hostiles à la progression des détachements [gros plan sur un convoi de véhicules civils à l'arrêt ; un homme tient un drapeau tricolore] mais plus souvent dans un pays où la population considère les soldats français comme des sauveurs. Ici sur cette piste, quelque part à l'Est, une foule dispersée accueille un convoi [on voit des jeeps P4 entrer dans un village sous la clameur des villageois].
L'opération Turquoise implique actuellement 1 100 soldats français et 40 Sénégalais stationnés pour la plupart au Zaïre à Goma [on voit un militaire français et des soldats noirs devant des obusiers]. Hier [26 juin] 500 tonnes de matériels sont arrivés. Le dispositif devrait atteindre progressivement 2 500 hommes [gros plans sur des militaires français en train de charger des obus dans une automitrailleuse].