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KIGALI 7 mars - Les étrangers résidant à Kigali s'interrogent sur le rôle joué par le contingent français au Rwanda, où les troupes rebelles affrontent les forces gouvernementales dans les collines, à une trentaine de kilomètres seulement au nord-ouest de la capitale rwandaise.
Paris a rejeté les accusations du Front patriotique rwandais - FPR, opposition armée - affirmant que les quelque 700 soldats français présents au Rwanda, encadraient les troupes gouvernementales dans les combats.
Le ministre de la Coopération Marcel Debarge a réaffirmé en début de semaine avec force que la seule préoccupation de la France reste la recherche d'une solution politique
et que l'envoi de troupes supplémentaires au Rwanda visait à assurer la sécurité des ressortissants français
- 400 environ - résidant au Rwanda.
Les rebelles ont cependant demandé samedi à Dar Es-Salam des garanties concernant le retrait du contingent français avant tout accord de leur part sur la reprise des pourparlers de paix inter-rwandais, suspendus début février.
Aux points de contrôle à Kigali, les soldats français demandent aux Rwandais leurs papiers d'identité et fouillent les voitures à la recherche d'armes.
Quatre mille expatriés, dont 1.500 Belges, sont présents dans la capitale et nombreux sont ceux qui affirment qu'ils quitteront Kigali si les troupes françaises se retirent.
Les autorités françaises soutiennent que leurs troupes ne sont déployées qu'à Kigali mais un journaliste de l'AFP a vu des soldats français circuler en jeep à moins de deux km de la zone des combats.
Ils sont là pour nous prévenir en cas de menace sur la capitale et nous permettre d'évacuer rapidement les étrangers
, affirment les officiers.
Quelles que soient les intentions des Français, s'ils n'étaient pas là, les rebelles seraient aujourd hui a Kigali
a déclaré un diplomate occidental.
Des employés d'organisations humanitaires étrangères ont pour leur part affirmé que les soldats français paraissaient commander les troupes gouvernementales rwandaises, composées majoritairement de Hutus, la rébellion recrutant plutôt chez les Tutsis.
Paris a rappelé avoir demandé l'envoi de forces des Nations unies pour prendre leur relève au Rwanda.
La France entend soutenir une initiative
du gouvernement rwandais visant l'instauration d'un cessez-le-feu supervisé par des observateurs de l'ONU avait également indiqué mercredi dernier un porte-parole du quai d'Orsay à Paris.
Selon des diplomates occidentaux, Paris veut maintenir un équilibre entre le Rwanda francophone, ancienne colonie belge, et l'Ouganda anglophone. La plupart des dirigeants du RPF sont des anglophones, éduqués en Ouganda ou en Tanzanie
, affirment-ils.
Paris et Kigali soutiennent que des unités ougandaises entières combattent au Rwanda aux côtés des rebelles.
dc/vm.