Attention : ce document exprime l'idéologie des auteurs du génocide contre les Tutsi ou se montre tolérant à son égard.
Traduction
Dr H. K. Frey Confidentiel Juin 1964 Analyse de la situation générale au Rwanda Mes sources pour cette évaluation sont mes conversations récentes avec le Président de la République, le Procureur de la république, des ministres et fonctionnaires, avec les Suisses du Rwanda, notamment avec Mgr Perraudin, avec le Président de la Banque d'Emission souscripteur, ainsi qu'avec les ambassadeurs des États-Unis (Withers), Belgique (Standaert), Grande-Bretagne (Bennett), la France (Barbey) et la République Fédérale d'Allemagne (Lippoldes); I. Aspect politique Le plan de renverser la république depuis l'étranger avait surpris le gouvernement au moment où il avait largement surmonté la résistance interne à l'intégration politique des Batutsi et se préparait à achever d'assurer l'égalité dans tous les domaines. De son appel à participer au nouvel état, après la visite du représentant du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés fin septembre, adressé aux réfugiés rwandais en 1963, le président a promis le retour des éléments républicains et de réduire l'influence des agitateurs fidèles au Mwami, François Rukeba, Michel Kayihura, Munyakazi et leurs partisans. Que ceux-ci aient réussi peu de temps après, avec le soutien moral et matériel d'une grande partie des réfugiés et de leurs amis étrangers à déclencher de véritables actions militaires, a mis le gouvernement dans un état de choc, aggravé par la peur, après l'échec de la politique d'apaisement, de subir un revers à l'intérieur du pays. Même si les attaques ont pu être repoussées - notamment à cause de l'action concentrique de l'ennemi entreprise de tous les côtés - la réponse du gouvernement a prouvé à quel point il avait été blessé. Certes, le jour de la première attaque le 21 décembre 1963, il s'est décidé d'en appeler au Secrétaire général de l'ONU, mais les demandes d'aide aux États membres l'UAM (Union africaine et malgache) ont été faites de manière Hésitante et présentées sans l'objectivité nécessaire. Un reportage complet n'a pas été soulis à la presse internationale. Avec le massacre de Gikongoro dans la période du 24 au 28 décembre, accompagné d'autres atrocités dans d'autres préfectures le choc est devenu paralysie. Le gouvernement a juste après le 21 déc ordonné des mesures contre tous les suspects et également — sur la base d'un jugement du tribunal militaire — l'exécution de 22 leaders du soulèvement. Mais il n'avait donné aucune instruction pour des mesures de terreur aussi brutales. Les responsables — surtout le préfet de Gikongoro — se sont réfèrés à l'état d'urgence général, qui leur donne droit de prendre des mesures extraordinaires face au danger extérieur. Ce serait le sens de ce que le gouvernement a appelé "Auto-Défense" lors d'un événement précédent. Certes, le gouvernement a immédiatement dépêché avec les pleins pouvoirs le ministre de l'agriculture à Gikongoro qui pouvait arrêter le massacre, pourtant le gouvernement s'est montré incapable d'empêcher d'autres crimes partout dans le pays. Il a laissé les autorités locales et les cellules du parti à partir de fausses considérations s'appuyer sur l'opinion populaire dans un domaine beaucoup trop vaste. Il n'a pas osé s'opposer contre la haine raciale qui éclatait sauvagement, camouflée en acte patriotique. L'absence de dirigeants a conduit à l'absence de droits. Le résultat est d'environ 3 000 morts dans tout le pays. Le président dans les entretiens privés dès janvier a pris du recul par rapport à ces événements malheureux et n'a pas fait valoir l'argument d'"auto-défense". Cela ne doit pas être envisagé ; les méfaits sont une conséquence de la « fureur et terreur" [en français]. Les coupables doivent être punis. Il a décidé cependant de ne pas s'engager dans des mesures répressives immédiates, craignant que cela ne soit interprété à tort comme une faiblesse par le peuple face à l'ennemi. L'autorisation d'enquête officielle concernant Gikongoro, que le procureur de la République avait sollicitée fin décembre, n'a pas été accordée. En revanche, le président a publié une concoction connue sous le nom de "Livre blanc" dans laquelle la vérité est décrite de manière colorée et incomplète et il ne s'écarte pas non plus de son message délivré le 28 janvier dicté par sa haine, sa colère et sa déception. Son fort choc émotionnel est devenu visible en conséquence. L'image de l'homme d'État chrétien-social, bien-pensant et démocrate bien établie a commencé à faiblir. Là, il est tombé au plus bas. Tous les observateurs étrangers s'accordent à dire que depuis, c'est-à-dire depuis mars/avril, il y a eu un net changement. Il y a plusieurs raisons à cela. Une fois que le gouvernement s'est rendu compte que par sa passivité envers ce qui s'est passé et par faute de compte rendu objectif sa réputation au niveau mondial avait souffert. Il s'est rendu compte que cette réputation ne peut être rétablie que par l'action : une action en justice nationale et une politique étrangère mesurée. Dans le parti Parmehutu, les éléments pondérés ont repris le dessus, Une réforme judiciaire est en préparation. Parallèlement, le gouvernement est confronté au fait que l'ennemi aussi est affaibli. La promesse faite aux réfugiés de l'ouverture du chemin du retour n'a pas eu lieu. À la place, il y a des milliers de morts et beaucoup plus de nouveaux réfugiés à déplorer, La direction des Inyenzys est elle-même divisée, son symbole politique, l'ex-Mwami Kigeri V., est menacé d'expulsion par le Kenya après avoir déjà été banni d'Ouganda et du Tanganyika. Les conférences de Dar-es-Salaam et de Lagos se sont déroulé défavorablement en raison de la présentation maladroite du point de vue rwandais. Il n'y a pas eu de condamnation unilatérale du Rwanda, mais plutôt du Burundi qui a été au moins aussi critiqué en tant que foyer d'agression contre un un autre État africain. L'Ouganda a vivement critiqué les réfugiés pour avoir détourné les subventions caritatives à des fins politiques. Enfin sont parus dans la presse internationale après des reportages sensationnels un certain nombre de récits objectifs sur les massacres, qui rendent justice au Rwanda républicain agressé. Cette amélioration de la situation a redonné confiance au gouvernement et les avis des conseillers étrangers ont été de nouveau pris en compte. Le premier pas du président a été son appel aux réfugiés, dans lequel il renouvelle son invitation à rentrer au pays. Pour les esprits occidentaux, cet appel peut être un mélange de démagogie et de sentimentalité africaine. Mais il est sérieux et ne devrait pas manquer d'avoir un impact sur les réfugiés. Le président s'est adresser à son peuple trois fois de plus; deux fois dans sa langue nationale avec des explications sur la situation économique et sur le problème de la race et des réfugiés, et le 1er mai avec un déclaration programmatique sur la politique future du Rwanda. Ces trois discours font preuve d'un réalisme remarquable, sont mesurés et prévoyants. La divergence avec le message du 28 janvier est frappante. Cela montre que le président a retrouvé à nouveau l'exercice son self-control et sa vue d'ensemble d'homme d'État. Une autre chose est positive : le président est déterminé à mener à bien l'affaire de Gikongoro et à engager les autres poursuites pénales faisant suite aux événements de décembre/janvier Le procureur, homme droit et courageux, dispose désormais du soutien total du gouvernement, Il espère être en mesure de transférer d'ici la fin du mois les dossiers criminels relatifs à Gikongoro au tribunal compétent de Gikongoro et ilest convaincu que le juge local conduira la procédure sans concessions. Le ministre de la justice a clairement soutenu le procureur de la République. Il y a donc espoir que ce chapitre, si regrettable pour le pays, puisse être clos prochainement. Dans l'appréciation de l'ambassadeur se trouve exprimé avant tout l'aspect politique étrangère : les événements à Zanzibar et au Tanganyika ont montré que dans ces pays, économiquement déjà remarquablement développés et bénéficiant des avantages de la domination coloniale britannique, une sensiibilité latente aux influences radicales de gauche se fait ressentir. Le Royaume du Burundi, voisin du Rwanda au sud, est, malgré la prépondérance majoritaire du mouvement bahutu gouverné par un gouvernement composite à majorité batutsi, de sorte que dans un avenir prévisible un renversement de l'Ancien Régime soit dans le domaine du possible. Il est à craindre que par intérêt pour cet Etat, Moscou et Pékin essaient alors de s'impliquer dans la tourmente de la révolution. La République du Congo demeure une structure hétérogène qui, en l'absence d'une volonté politique commune de ses parties constituantes, constitue pour longtemps un troupeau dangereux. Le voisin du nord, l'Ouganda, est susceptible d'être politiquement mieux consolidé, mais la structure démocratique est là aussi encore inexistante avec ses royaumes régionaux. Et l'avenir du Kenya est plombé par le fait que l'afflux des devises étrangères sans l'Ouganda et le Tanganyika ne suffit pas à maintenir intactes les infrastructures considérables et donc le tissu social. Comparé à ces États au cœur de l'Afrique, le Rwanda est une république intérieurement stable et orientée vers l'ouest. L'ambassadeur américain met un accent particulier sur ce constat qui constitue pour la position future de son gouvernement l'aspect prioritaire. Les autres ambassadeurs ont également souligné que leurs gouvernements appréciaient la remarquable stabilité que le Rwanda a prouvé dans la grave crise de cet hiver. Si maintenant le moment est venu de nettoyer le dossier des délits criminels, il n'y a aucune raison pour davantage de retenue.
Citation
dodisStch BEN
Dr. H,.K, Frey
VERTRAULICH
Juni 1964
Beurteilung der allgemeinen Lage in Rwanda
Meine Quellen für diese Beurteilung sind meine kürzlichen Gespräche mit dem Präsidenten der Republik, dem Staatsanwalt
der Republik, Ministern und Beamten, mit den Schweizern in Rwanda,
insbesondere mit Erzbischof Perraudin, mit dem Präsidenten der
Emissionsbank, sowie mit den Botschaftern der Vereinigten Staaten
(Withers), Belgiens (Standaert), Grossbritanniens (Bennett),
Frankreichs (Barbey) und der Bundesrepublik Deutschland (Lippoldes),
I, In politischer Hinsicht
Der Plan, die Republik von aussen her zu stürzen, hatte
die Regierung in einem Moment überrascht, wo sie die inneren Wider-
stände gegen die politische Eingliederung der Batutsi weitgehend
überwunden hatte und sich anschickte, diesen die vollständige
Gleichberechtigung auf allen Gebieten zu sichern. Von seinem
Appell zur Mitarbeit am neuen Staat, nach dem Besuch des stell-
vertretenden UN-Hochkommissars für die Flüchtlinge Ende September
1963 an die Rwanda-Flüchtlinge gerichtet, versprach sich der
Präsident die Rückkehr der republikanischen Elemente und eine
Einengung des Zinflusses der MNwami-treuen Agitatoren Francois
Rukeba, Michel Kayihura, Munyakazi und ihrer Mitläufer. Dass es
diesen kurz darauf gelang, mit der moralischen und materiellen
Unterstützung eines grossen Teils der Flüchtlinge und ihrer ausländischen Freunde eigentliche militärische Aktionen auszulösen,
versetzte die Regierung in einen Schockzustand, verstärkt durch
die Furcht, nach dem Misserfolg der Politik des Apeasment im
Innern des Landes einen Rückschlag zu erleiden,
Wenn auch die Angriffe zurückgeschlagen werden konnten
— nicht zuletzt deshalb, weil der Feindeine konzentrische Aktion
von allen Seiten unternahm — bewies die Reaktion der Regierung,
wie sehr sie getroffen war. Zwar entschloss sie sich noch am Tage
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2
des ersten Angriffs am 21. Dezember 1963 zu einem Appell an den
UN-Generalsekretär, doch die Hilfegesuche an die Mitgliedstaaten
der UAM (Union africaine et malgache) wurden bloss zögernd und
ohne die nötige Sachlichkeit vorgebracht, Eine umfassende Berichterstattung an die internationale Presse unterblieb,
Mit dem Massaker in Gikongoro in der Zeit vom 24. bis
28, Dezember und weiteren Untaten in anderen Präfekturen wurde
der Schock zur Paralysie. Die Regierung hatte gleich nach dem
21. Dezember Massnahmen gegen alle Verdächtigen angeordnet und
auch — auf Grund eines Urteils des Militärgerichts — die Hinrichtung
von 22 Führern des Aufstandes durchgeführt. Sie hatte aber. keinerlei Weisungen zu derart brutalen Terrormassnahmen gegeben. Die
Verantwortlichen — vor allem der Präfekt von Gikongoro — beriefen
sich auf den allgemeinen Notzustand, der sie angesichts der Gefährdung von aussen zu aussergewöhnlichen Massnahmen berechtige,.
Dies sei der Sinn der von der Regierung bei früherer Gelegenheit
„angerufenen "Auto-Defense", Zwar entsandte die Regierung sofort
den mit Vollmachten ausgestatteten Landwirtschaftsminister nach
Gikongoro, der das Massaker aufhalten konnte, doch war die Regierung
unfähig, überall im Lande weitere Verbrechen zu verhindern. Sie
überliess den lokalen Behörden und Parteistellen aus falscher
Rücksichtsnahme auf die Völksmeinung ein viel zu weites Feld, Sie
getraute sich nicht, gegen den wild hervorbrechenden Rassenhass,
als patriotische Tat kamoufliert, vorzugehen, Die Führungslosig-
keit bewirkte Rechtslosigkeit, Das Ergebnis sind rund 3000 Tote
im ganzen Land.
Der Präsident ist in privatem Gespräch schon im Januar
von diesen bedauerlichen Ereignissen abgerückt und hat auch das
Argument der "Auto-Defense" nicht gelten lassen. So sei es nicht
gemeint gewesen ; die Untaten seien eine Folge von "fureur et
terreur", Die Schuldigen müssten bestraft werden, Er entschloss
sich aber nicht zu sofortigen Gegenmassnähmen, aus Sorge, dies
dodis.ch/31361
3.
könnte vom Volk im Angesicht des Feindes als Schwäche missverstanden werden.
Die Bewilligung zur offiziellen Untersuchung
über Gikongoro, um die der Staatsanwalt noch Ende Dezember nachgesucht hatte, wurde nicht erteilt. Dafür veröffentlichte der
Präsident ein als "Livre blanc" bekanntes Machwerk, in dem die
Wahrheit gefärbt und lückenhaft dargestellt war, und liess sich
auch nicht davon abhalten, seinen von Hass, Aerger und Enttäuschung
diktierten Message vom 28. Januar herauszugeben. Seine starke
emotionelle Erschütterung wurde hierdurch sichtbar. Das Image
vom christlich-sozialen, rechtdenkenden und demokratisch wohl
fundierten Staatesmanne kam ins Wanken. Hiermit war der Tiefpunkt
erreicht,
Alle ausländischen Betrachter sind sich einig, dass
seither, d.h. seit März/April, eine deutliche Wandlung eingetreten
ist. Dies hat verschiedene Gründe,
Einmal hat die Regierung eingesehen, dass sie durch
ihre Passivität gegenüber den Vorgängen im Innern und durch den
Mangel einer objektiven Berichterstattung einen weltweiten Verlust
an Ansehen erlitten hat. Sie hat begriffen, dass dieses Ansehen
nur durch Taten wiederhergestellt werden kann: durch Rechtsmassnahmen im Innern und durch massvolle Aussenpolitik. Innerhalb
der Parmehutu-Partei haben die besonnenen Elemente wieder die Oberhand gewonnen, Eine Justizreform ist in Vorbereitung, Gleichzeitig steht die Regierung vor der Tatsache, dass auch der Feind
geschwächt dasteht. Das den Flüchtlingen gegebene Versprechen,
den Weg in die Heimat zu öffnen, wurde nicht gehalten, An Stelle
dessen sind Tausende von Toten und weit mehr neue. Flüchtlinge
zu beklagen, Die Führung der Inyenzys ist in sich gespalten, ihr
politisches Symbol, der Ex-Mwami Kigeri V., von Ausweisung aus
Kenya bedroht, nachdem er bereits aus Uganda und Tanganjika verbannt wurde. Die Konferenzen in Dar-es-Salaam und Lagos sind trotz
ungeschickter Vertretung des rwandesischen Standpunktes nicht
ungünstig verlaufen. Es kam nicht zu einer einseitigen Verurteilung
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Rwandas, sondern Burundi als Herd der Aggression gegen einen
andern afrikanischen Staat wurde mindestens ebenso gerügt. Uganda
hat heftige Kritik an den Flüchtlingen geübt, die eharitative.Zuwendungen zu politischen Zwecken missbraucht hätten. Schliesslich
sind in der internationalen Presse seit den Sensationsberichten
über die Massaker eine Reihe objektiver Darstellungen erschienen,
die dem angegriffenen republikanischen Rwanda Gerechtigkeit wider
fahren lassen.
Diese verbesserte Lage hat der Regierung ihr Selbstvertrauen zurückgegeben, Die Ratschläge ausländischer Berater wurden
neu überdacht. Der erste Schritt des Präsidenten war sein Appell
an die Flüchtlinge, worin er seine Aufforderung, in die Heimat
zurückzukehren, wiederholte. Dieser Appell mag für westliche Vorstellungen eine afrikanische Mischung von Demagogik und Sentimentalität sein, Er ist aber ernst gemeint und dürfte seine Wirkung auf
die Flüchtlinge nicht verfehlt haben. In letzter Zeit hat sich
der Präsident noch drei Mal an sein Volk gewandt ; zwei Mal in
seiner Landessprache mit Ausführungen über die Wirtschftslage und
über das Rassen- und Flüchtlingsproblem, und am 1. Mai mit einer
programmatischen Erklärung über die künftige Politik Rwandas.
Diese drei Reden zeigen einen bemerkenswerten Realismus, sind massvoll und weitblickend. Die Diskrepanz zum Message vom 28. Januar
ist frappant. Dies zeigt, dass der Präsident seine Selbstkontrolle
und seinen staatsmännischen Ueberblick wieder gefunden hat.
Ein Weiteres ist positiv zu werten: Der Präsident ist
entschlossen, das Verfahren betreffend Gikongoro rasch zum Abschluss
zu bringen und auch die übrigen Strafverfahren im Zusammenhang
mit den Ereignissen von Dezember/Januar voranzutreiben, Der Staatsanwalt, ein rechtlich denkender und mutiger Mann, geniesst nun
die volle Unterstützung der Regierung, Er hofft, die Strafakten
Gikongoro bis Ende Monats an das zuständige Gericht in Gikongoro
überweisen zu können, und ist zuversichtlich, dass der dortige
Richter das Verfahren konzessionslos durchführen wird.
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=5-
Der Justiz-minister hat sich klar hinter den Staatsanwalt gestellt. So besteht Hoffnung, dass dieses für das Land so bedauerliche Kapitel
bald abgeschlossen werden kann.
In der Beurteilung der Botschafter ist vor allem der
aussenpolitische Aspekt zum Ausdruck gekommen: Die Ereignisse
in Zanzibar und Tanganjika haben gezeigt, dass in diesen Ländern,
die wirtschaftlich bereits bemerkenswert entwickelt sind und aus
den Vorzügen britischer Kolonialherrachaft Nutzen ziehen, eine
latente Anfälligkeit für linksradikale Einflüsse besteht. Das
Königreich Burundi, Rwandas Nachbar im Süden, wird trotz der weit
überwiegenden Bahutu-Bewegung von einer mehrheitlich aus Batutsi
zusammengesetzten Regierung geleitet, so dass dort in absehbarer
Zeit eine Auseinandersetzung mit dem Ancien Régime im Bereich des
Möglichen liegt. Beim Interesse, das Moskau und Peking für diesen
Staat bekunden, ist zu befürchten, dass diese dann versuchen würden,
sich in die Revolutionswirren einzuschalten. Die Republik Kongo
bleibt ein heterogenes Gebilde, das mangels gemeinsamen politischen
Willens seiner Teilstaaten auf lange Zeit einen gefährlichen Unruhe-
herd darstellt, Der nördliche Nachbar Uganda dürfte politisch am
besten konsolidiert sein, doch ist auch dort die demokratische
Struktur mit seinen regionalen Königtümern noch mangelhaft, Und
Kenyas Zukunft ist durch die Tatsache belastet, dass der Devisen-
zufluss ohne Uganda und Tanganjika nicht genügt, um die beträchtliche Infrastruktur und damit das soziale Gefüge intakt zu halten.
Mit diesen Staaten im Herzen Äfrikas verglichen ist Rwanda
eine im Innern stabile und gegen Aussen westlich orientierte Republik. Der amerikanische Botschafter hat besonderen Wert auf die
Feststellung gelegt, dass für die weitere Haltung seiner Regierung
diesem Aspekt Priorität zukommt. Auch die andern Botschafter
haben betont, dass ihre Regierungen die bemerkenswerte Stabilität,
die Rwanda in der schweren Krise dieses: Winters bewiesen habe,
positiv vermerkt hätten. Wenn es nun zu einer Bereinigung der
strafrechtlichen Tatbestände. komme, so bestände kein Grund für
weitere Zurückhaltung.
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= 6
II. In wirtschaftlicher Hinsicht
Ohne die wirtschaftlichen Schwierigkeiten übersehen‘ zu
wollen, muss man anerkennen, dass Rwanda die kritischen Monate dieses
Jahres gut überstanden hat. Das wichtigste Ereignis war die Auflösung
der Währungs- und Zoll-Union mit Burundi. Die Regierung hat ZWAar
keineswegs auf diese Separation hingearbeitet, doch gibt sie sich
Rechenschaft, dass es vernünftiger ist, den grösseren Wirtschaftsraum
mit einem kleineren zu vertauschen, wenn der Partner wegen seiner
höheren Infrastruktur, doch ungenügenden Produktivität, einen über-
„mässigen Devisenanteil beansprucht. Die Liquidation der bis dahin
gemeinsamen Emissionsbank ist abgeschlossen. Die meisten "“Organismes
communs" sind ebenfalls bereits liquidiert oder stehen kurz davor,
Die neuen Aemter leiden unter dem Mangel an qualifiziertem Personal
und an Erfehrung, doch gibt es keine Korruption.
Der Devisenzufluss seit Jahresbeginn war gering, was aber
nichts Aussergewöhnliches ist, da die Erlöse aus. dem Hauptexport-
artikel, dem Kaffee, erst ab Juli eingehen, Trotz der Knappheit an
fremden Währungen war‘ die Regierung nicht genötigt - im Unterschied
zu Burundi —-, lebenswichtige Importgüter von der Liste A auf die
Liste der mit freien Devisen einzuführenden Waren zu setzen. Es zeigt
sich. hier der Vorzug eines infrastrukturell zurückgebliebenen Landes
Än Krisenzeiten, Trotzdem ist der Voranschlag der Devisenbilanz dieses
‚Jahres passiv, Dies rührt von der ungenügenden Kaffee-Ernte und dem
Rückgang der Mineralienförderung her. Die Veberbrückung dürfte aber
mit Hilfe einer belgischen Devisenleistung bis zum Herbst möglich sein.
Zu diesem Zeitpunkt wird sich die Frage einer Zuwendung des
International Monetary Fund (IMF) stellen. Voraussetzung hiefür ist
eine Überprüfung des Wechselkurses, Dies kann erst geschehen, wenn der
nationale Devisenhaushalt einige Zeit besteht und Rückschlüsse auf die
.durchschnittlichen Exporterlöse und Importaufwendungen zulässt. Man
wird dann entscheiden müssen, ob durch eine Aenderung des Wechsel-
kurses ein besserer Ausgleich zwischen Auslands und Inlandpreisen
erreicht werden kann, EZine auf Exportförderung gerichtete Abwertung
J/.
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To
muss wohl überdacht werden, weil damit eine Erhöhung der Import-
preise eintritt, was bei einem so importabhängigen Land leicht
inflationistisch wirkt. Mit der Neufixierung des Wechselkurses
sollte der freie Devisenkurs aufgehoben werden, der einseitig den
Devisenausländern Nutzen bringt. Es wäre richtiger, nur einen Kurs
zuzulassen und gleichzeitig die Finanzzahlungen ins Ausland zu
verbessern, Die indischen Händler, die ihre Gewinne ins Ausland
zu bringen suchen, werden einem schwarzen Kurs nur dann Vorsehub
leisten, wenn die Transferquoten ungenügend sind. Die leicht
überblickbare Volkswirtschaft sollte daher die Regierung zu einer
liberalen: Devisenpolitik ermutigen. Korrekturen könnten wenn
“nötig immer angebracht werden. Im Falle einer solchen Politik
ist zu erwarten, dass der IMF eine unter den üblichen Bedingungen
rückzahlbare Devisenhilfe im Rahmen der Quote von 12, 5 Millionen
Dollars gewährt.
Gleichzeitig wird das Land eine eigene Handelspolitik
aufbauen müssen. Der Zolltarif, immer noch der gleiche wie zur Zeit
der Wirtschaftsunion Kongo-Ruanda-Urundi, bedarf einer Anpassung
an die Bedürfnisse des Landes, Der fiskalische Effekt darf nicht
den Import lebenswichtiger Güter hindern, bzw. preistreibend wirken,
Sobald die Devisen- und Handelspolitik einigermassen konsolidiert
ist, kann man daran gehen, neuen Anschluss bei andern Wirtschafts-
partnern zu suchen, Devisenmässig blickt Rwanda nach Ostafrika,
Wenn auch ein Eintritt in die dortige Währungs-Union vorläufig
nicht in Frage kommt, so wird doch eine Intensivierung des Handels-
und Zahlungsverkehrs angestrebt, Sondierungen haben bereits statt--
gefunden, Mit Burundi und Kongo wären Freihandelszonen für einzelne
Warengruppen zu erwägen, Für diese Zahlungen müsste der freie
Zahlungsverkehr gesichert sein, Die Devisenbilanz kann aus eigenen
Kräften erheblich verbessert werden, wenn lebenswichtige Import-
güter im Lande selbst produziert werden, An erster Stelle steht die
Verbeserung der Vieh- und Milchwirtschaft und ihrer Verwertungs-
betriebe, Es ist zu hoffen, dass die FAO sich dieses Projektes an-
nimmt, eventuell mit Unterstützung des Special Fund der UN.
./.
dodis.ch/31361
„Bo
Aber auch eine stabilisierte Devisenbilanz wird auf lange
Zeit hinaus keinen Aufbau der Infrastruktur aus eigenen Kräften
erlauben. Christlich-soziale Kreise in Belgien bemühen sich,
eine namhafte Hilfe zu Gunsten Rwandas zu mobilisieren, mit der
Begründung, dass Burundi, d.h. insbesondere die Stadt Usumbura,
seinerzeit bevorzugt worden sei, Infrastruktur-Projekte könnten
vor allem vom Entwicklungsfonds der EWG und von der Weltbank finan-
ziert werden, Die andern Länder, insbesondere Frankreich, USA,
Grossbritannien, National-China, Deutschland und die Schweiz kommen
bloss für EBinzelprojekte in Frage, Eine neue Gesamtplanung ist
notwendig, da die seinerzeitige "Etude globale" des Entwicklungs-
fonds der EWG von der Voraussetzung eines gemeinsamen Wirtschafts-
raums Rwanda-Burundi ausging. Die französische Planungsgruppe, die
am Werke ist, wird noch einige Zeit brauchen. Man benötigt daher
einen Prioritätsplan, der die für die Entwicklung des Landes
dringend wichtigen Projekte aufzeigt, Diese müssen den interessier-
ten Ländern zum Studium vorgelegt werden. Eine bessere Koordination
der Geberländer ist dabei Voraussetzung.
1LII, Der schweizerische Beitrag
Das "Piece de resistance" der schweizerischen Cooperation
technique ist die "Trafipro", eine sich über das ganze Land er-
streckende Cooperative, die eine bessere Verteilung von Konsum-
gütern zu angemessenen Preisen und einen .preisgerechten Kaffee-
Ankauf anstrebt, Aus den Rückzahlungen der schweizerischen Kredite
sollen neue Projekte finanziert werden, In der "Trafipro" sind
gegenwärtig 4 Schweizer an leitenden Posten beschäftigt.
An zweiter Stelle steht die Aerzte-Mission mit 3 Spital-
Chefärzten. Im dichtbesiedelten Rwanda, wo auf 200'000 Menschen
ein europäischer Arzt kommt, hat diese aufopferungsvolle Hilfs-
und Lehrtätigkeit eine weit wirkende Bedeutung,
Ba
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„9
Zwei junge Architekten sind mit Projekten für Effentliche
Bauten beschäftigt: für ein neues Spital in der Hauptstadt Kigali,
eine "Ecole normale non-confessionnelle" am gleichen Ort, die
Erweiterung des Touristenzentrums im Nationalpark Kagera im
Norden des Iandes und neuerdings für ein rwandesisches Typ-Haus,
das unter Beibehaltung des lokalen Stils hygienischer, zweck-
mässiger und dauerhafter als die bestehenden Rundhütten sein soll.
Ein höherer Beamter der _ schweizerischen Zollverwaltung
leitet den Zolldistrikt an der Grenze nach Burundi, und ein
@eologe aus Graubünden ist Chef des "Service gs6ologique du Rwanda",
Der Schreibende fungiert als "conseiller juridique et &conomique
du President de la Republiaque" und vertritt gleichzeitig die Equipe
der schweizerischen Cooperation technique gegenüber der rwandesi-
schen Regierung.
Neben diesem - vorläufigen - offiziellen Beitrag muss der
grossen Leistungen gedacht werden, die seit Jahren von Schweizern
im Dienste der katholischen und_protestantischen Missionen erbracht
werden. Der hochangesehene Erzbischof des Landes, Mgr. Andre
Perraudin, ist Walliser, Verschiedene schweizerische "Peres blancs"
sind in den Missionen tätig, unterstützt von schweizerischen Lehr-
kräften, Laien-Missionaren und Krankenpflegerinnen, Die Protestan-
ten sind weniger zahlreich, doch leisten auch sie eine wichtige und
allerseits geschätzte Aufbauarbeit, vor allem auf dem Gebiet des
Schulwesens,
Die schweizerische Equipe, die gegenwärtig in Rwanda
am Werke ist, hat sich in der vergangenen Krisenzet bewährt. Sie
hat sich über Können, ruhiges Urteilsvermögen, Takt und Durchhalte-
willen ausgewiesen, Ihre Beziehungen zu Schwarz und Weiss sind aus-
geglichen und freundschaftlich, Zwischen Katholiken und Protestan-
ten herrscht konfessioneller Friede, Auf längere Sicht gesehen,
wird solche Entwicklungsarbeit das Ansehen unseres Landes mehren
und ihm neue Möglichkeiten eröffnen,
‚/.