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LE texte d'un « Appel pour l'arrêt immédiat du génocide au Rwanda », lancé par un groupe de citoyens « interpellés par l'atonie des opinions, le silence ou la partialité des médias, le repli des responsabilités des gouvernements », a déjà recueilli plus de trois mille signatures, allant de personnalités de renom -- prix Nobel, universitaires, écrivains, artistes, chercheurs, élus -- aux simples citoyens. Dénonçant un « massacre planifié par des membres de la garde présidentielle, des militaires, des miliciens du MRND, l'ancien parti unique, des voyous qui profitent du désordre pour piller et assouvir des vengeances personnelles », le texte note que les cibles des tueurs appartiennent à trois catégories de personnes : d'abord les membres de l'ethnie tutsie, puis les dirigeants, cadres, militants ou sympathisants des partis d'opposition au pouvoir militaire, qu'ils soient hutus ou tutsis (catégories massivement visées), enfin, de façon plus sélective, les commerçants, intellectuels et cadres qui ne sont pas proches du pouvoir ainsi que les religieux catholiques et protestants qui tâchent de s'opposer aux massacres.
« Là comme ailleurs, aujourd'hui comme hier, l'argument ethnique est utilisé pour créer une confusion politique et permettre au pouvoir en place de maintenir sa domination », souligne encore le texte, qui a été transmis, avec la liste des signataires à la présidence de la République, au premier ministre et au gouvernement, aux présidents de l'Assemblée nationale, du Sénat et des groupes parlementaires.
(Pour obtenir le texte complet et la liste des signatures, s'adresser à Jean-Michel Yung ; fax : 67.52.39.11, tél. : 67.61.57.83.)