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Un lecteur nous adresse le texte du message adressé le 1er janvier à leurs fidèles par les évêques du Ruanda, et qui infirme en partie sur un point la lettre que nous avait écrite M. Vuillemin à propos des massacres tribaux au Ruanda (voir le Monde du 4 février 1964).
« Quant à l'Eglise, écrivait M. Vuillemin, soucieuse de maintenir son influence, elle n'intervient que discrètement. Si certains Pères ont pris avec courage le parti des victimes, les hautes autorités semblent avant tout désireuses de ne pas nuire à la réputation d'un gouvernement si attaché aux institutions ecclésiastiques. »
Le message des évêques du Ruanda fait une large part aux difficultés que rencontre le gouvernement de Kigali, mais ajoute : « En déplorant les attaques terroristes qui ont eu lieu récemment, nous ne pouvons pas nous taire non plus sur leur répression (...). Nous ne voulons pas juger, mais seulement demander à nos autorités de se rappeler qu'elles sont, dans l'exercice de leurs pouvoirs, les représentantes de Dieu, et qu'à ce titre surtout elles doivent respecter scrupuleusement sa sainte loi. »
Les auteurs de ce texte poursuivent : « Connaissant (...) certaines réactions violentes de la population en quelques régions du pays : meurtres d'innocents, incendies, vengeances personnelles, vols et autres désordres, nous les condamnons absolument non seulement comme indignes de chrétiens, mais encore comme tout simplement honteuses et dégradantes. »
Signalons d'autre part que l'Ouganda a décidé le déplacement de 10 000 Tutsis réfugiés du Ruanda, et qui vivaient jusqu'à présent à proximité de la frontière de leur pays d'origine. Ils seront désormais installés dans une vallée située plus à l'intérieur du territoire ougandais.