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Journal de 24 heures [1:48]
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Le Rwanda sombre chaque jour davantage dans l'horreur : les combats auraient fait plus de 200 000 morts, certains avancent même le chiffre de 500 000 victimes
Sous titre
Bernard Kouchner n'a pas pu obtenir l'autorisation d'évacuer 360 civils bloqués à Kigali.
Résumé
- Fighting, massacres, abuses: Rwanda is sinking deeper into horror every day. Despite everything, the UN Security Council has once again postponed the dispatch of a reinforcement of blue helmets on the spot.
- In a little over a month the fighting would have killed more than 200,000 people, some even put the figure at 500,000 victims.
- In Rwanda new corpses appear, every day, on the roads that were cleared yesterday. The militiamen are still in action and many civilians, often young boys, armed, are difficult to control.
- It is from Kigali, the capital, that a new estimate of the toll of this war arrived today: 500,000 dead perhaps.
- And despite the urgency, the Security Council has postponed until early next week the adoption of a resolution through which the international community can give itself the means to put an end to the pitiless tragedy in Rwanda.
- "A day late is a day too long" declared the United Nations representative in Kigali, for the moment a helpless spectator of the carnage.
- Bernard Kouchner, the former Minister of Humanitarian Action, tries for his part in Kigali a punctual action: to release the Tutsi prisoners in a large hotel in the city and in the stadium. Bernard Kouchner: "It's one of the real humanitarian disasters of this time. So, using the word 'genocide' is not my habit. But these people were killed for what they were! Not for what they did! And so that's the definition of genocide".
- This evening in Kigali we still heard sporadic gunfire and exchanges of artillery. The Hutu government tries to stop the progression of the Tutsis of the RPF. And in the night, the massacres will continue.
- Bernard Kouchner was unable to obtain authorization to evacuate 360 civilians stranded in Kigali.
Citation
[Florence Duprat :] Combats, massacres, exactions : le Rwanda sombre chaque jour davantage dans l'horreur. Malgré tout le Conseil de sécurité de l'ONU a reporté une nouvelle fois l'envoi d'un renfort de Casques bleus sur place.
En un peu plus d'un mois les combats auraient fait plus de 200 000 morts, certains avancent même le chiffre de 500 000 victimes. Patricia Coste.
[Patricia Coste :] Au Rwanda de nouveaux cadavres, chaque jour, apparaissent sur des routes hier dégagées [on voit un véhicule de l'ONU passer devant un cadavre gisant au milieu d'une route]. Les miliciens sont toujours en action et de nombreux civils, souvent de jeunes garçons, armés, sont difficilement contrôlables [on voit notamment des miliciens armés près d'une barrière ; l'un d'eux, machette en main, ouvre la barrière à l'approche d'une voiture].
C'est de Kigali, la capitale, qu'est parvenue aujourd'hui une nouvelle estimation du bilan de cette guerre : 500 000 morts peut-être [un homme désigne deux cadavres gisant dans leur sang ; l'un d'eux est en tenue militaire].
Et malgré l'urgence, le Conseil de sécurité a reporté au début de la semaine prochaine l'adoption d'une résolution par laquelle la communauté internationale pourra se donner les moyens de mettre fin à l'impitoyable tragédie rwandaise [on voit des soldats et/ou des miliciens en train de manipuler des munitions].
"Un jour de retard est un jour de trop" a déclaré le représentant des Nations unies à Kigali, pour l'instant spectateur impuissant du carnage [on voit des Casques bleus devant l'aéroport de Kanombe ; la scène suivante montre Roméo Dallaire en train de s'entretenir avec des officiers des FAR].
Bernard Kouchner, l'ancien ministre de l'Action humanitaire, tente de son côté à Kigali une action ponctuelle : faire libérer les Tutsi prisonniers dans un grand hôtel de la ville et dans le stade [on voit Bernard Kouchner assister à une réunion en présence notamment de Théoneste Bagosora et Roméo Dallaire].
[Bernard Kouchner : "C'est une des vraies catastrophes humanitaires de ce temps. Alors, employer le mot 'génocide' n'est pas mon habitude. Mais ces gens ont été tués pour ce qu'ils étaient ! Pas pour ce qu'ils ont fait ! Et donc ça, c'est la définition d'un génocide".]
Ce soir à Kigali on entendait toujours des tirs sporadiques et des échanges d'artillerie. Les gouvernementaux hutu tentent d'arrêter la progression des Tutsi du FPR. Et dans la nuit, les massacres vont continuer [diffusion d'images de tirs d'armes lourdes au-dessus de Kigali, filmées à la nuit tombante].
[Florence Duprat :] Et j'ajoute que Bernard Kouchner, l'ancien ministre de l'Action humanitaire, n'a pas pu obtenir l'autorisation d'évacuer 360 civils bloqués à Kigali, la capitale.