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Journal de 23 heures
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Une partie des rebelles a déjà pénétré dans Kigali. Ces violences auraient fait déjà plusieurs milliers de morts
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Depuis samedi [9 avril], 1 600 personnes ont pu être évacuées. Les ambassades, elles, ferment les unes après les autres.
Résumé
- French troops who were sent last Saturday [April 9] to Rwanda to evacuate French nationals began their withdrawal today. On the spot in Kigali there is always panic, the fighting continues. Rebel troops have now entered the city.
- It is under the watchful eye of French paratroopers that foreigners leave Kigali. The trucks reach the airport as quickly as possible and on each side of the streets, dozens of corpses are strewn on the ground.
- Since Saturday [April 9], 1,600 people have been evacuated. The embassies are closing one after the other. A white lady: "Soldiers came to my house. They were looking for the Prime Minister's daughter because she lives next door. They absolutely wanted to find her to kill her".
- Behind them the foreigners leave a country delivered to the massacres. The interim government has fled and clashes between the mostly Tutsi rebel forces and the mostly Hutu regular army continue.
- This evening the Tutsi of the Patriotic Front of Rwanda are only waiting for the departure of the French and Belgian troops to take the airport. But some of the rebels have already entered Kigali. This violence has already caused several thousand deaths. Civil war sets in.
- A few Rwandans were able to join France but for the moment the United Nations seem incapable of avoiding civil war.
Type
Transcription d'une émission de télévision
Citation
[Christine Ockrent :] Bonsoir. Les troupes françaises qui avaient été envoyées samedi dernier [9 avril] au Rwanda pour évacuer les ressortissants français ont commencé aujourd'hui leur retrait. Sur place à Kigali c'est toujours la panique, les combats continuent. Les troupes rebelles sont maintenant entrées dans la ville. Éric Thibault.
[Éric Thibault :] C'est sous l'œil vigilant des parachutistes français que les étrangers quittent Kigali [un bandeau "aujourd'hui, Rwanda" s'affiche en haut de l'écran]. Les camions rejoignent au plus vite l'aéroport [on voit des soldats français en train d'évacuer des Blancs ; une incrustation "Kigali" s'affiche à l'écran] et de chaque côté des rues, des dizaines de cadavres jonchent le sol [on voit un camion-benne jaune garé à côté de plusieurs corps ensanglantés].
Depuis samedi [9 avril], 1 600 personnes ont pu être évacuées. Les ambassades, elles, ferment les unes après les autres.
[Une dame blanche [elle s'exprime en anglais mais ses propos sont traduits] : "Des soldats sont venus chez moi. Ils cherchaient la fille du Premier ministre parce qu'elle habite juste à côté. Et ils voulaient absolument la trouver pour la tuer".]
Derrière eux les étrangers laissent un pays livré aux massacres [on voit des militaires français faire descendre des camions des familles qui se trouvent ensuite regroupées sous un préau]. Le gouvernement provisoire a pris la fuite et les affrontements entre les forces rebelles, à majorité tutsi, et l'armée régulière, essentiellement hutu, se poursuivent [diffusion d'images d'archives de soldats du FPR].
Ce soir les Tutsi du Front patriotique du Rwanda n'attendent que le départ des troupes françaises et belges pour prendre l'aéroport. Mais une partie des rebelles a déjà pénétré dans Kigali. Ces violences auraient fait déjà plusieurs milliers de morts. La guerre civile s'installe [diffusion d'images d'archives montrant des soldats du FPR en train notamment de tirer à l'arme lourde].
Une ressortissante rwandaise en pleurs, tout juste arrivée en France : "Je crois que je suis la seule survivante alors qu'est-ce que je pourrais dire d'autre ? C'est le sang qui coule là-bas. Tout le monde est tué… En tout cas je suis contente que je sois en France".]
Quelques Rwandais ont pu comme cette jeune femme rejoindre la France [on voit une dame blanche réconforter une Rwandaise en la prenant dans ses bras] mais pour l'instant les Nations unies semblent incapables d'éviter la guerre civile [on entend une dame dire à propos de deux fillettes noires : "Y'a pas de problème…, y'a pas de problème elles reviennent avec nous"].