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Journal de 12 heures
Titre
Aujourd'hui on entasse les corps dans des camions-bennes pour les jeter dans des fosses communes. Ils ne seront hélas pas les derniers : le FPR serait désormais aux portes de Kigali
Sous titre
La quasi-totalité des Français est partie mais on est toujours sans nouvelles de trois coopérants.
Résumé
- The situation in Rwanda now: 250 people arrived yesterday evening at Roissy from Kigali and among them, 94 orphans. No more French people on site, except those who did not want to leave.
- The French paratroopers will hand over control of the evacuation of foreigners to the Belgians. The French Embassy has been closed. The Interim Government of Rwanda has left its headquarters and fighting has resumed with renewed vigor in Kigali.
- Before, they were maybe neighbours, maybe friends, but that was before. Before the murder of Hutu President Habyarimana, before bands of Hutu backed by the regular army meted out their revenge in a bloodbath.
- Today the bodies are piled up in dump trucks to be thrown into mass graves. Unfortunately, they will not be the last: the rebel forces of the Rwandan Patriotic Front, with a Tutsi majority, are now at the gates of Kigali. They come to reinforce one of their battalions already quartered in the city. This morning, Kigali was once again buzzing with automatic weapon fire. The RPF claims to have sent 4,000 men to attack the capital. Announced objective: to depose the government and restore public order.
- Before this new battle, most Westerners were evacuated with the exception of 1,200 Belgians. Almost all of the French have left but we still have no news of three military aid workers. The Ministry of Cooperation affirmed yesterday [April 11] to fear the worst.
- The worst may be yet to come for the people of Kigali: this morning, panic engulfed the city after the government left its headquarters for an unknown destination.
- Calls for a truce launched by the UN are ignored. France and Belgium refrain from intervening. Most humanitarian organizations have left the country. Rwandan civilians no longer have any recourse against armed gangs.
Type
Transcription d'une émission de télévision
Citation
[Anne de Coudenhove :] La situation au Rwanda maintenant : 250 personnes sont arrivées hier soir à Roissy en provenance de Kigali et parmi elles, 94 orphelins. Plus de Français sur place, sinon ceux qui n'ont pas voulu partir.
Les parachutistes français vont remettre aux Belges le contrôle de l'évacuation des étrangers. L'ambassade de France a été fermée. Le Gouvernement intérimaire du Rwanda a quitté son quartier général et les combats ont repris de plus belle à Kigali. Le point avec Jean-Paul Gérouard.
[Jean-Paul Gérouard :] Avant, ils étaient peut-être voisins, peut-être amis, mais c'était avant [diffusion de la célèbre scène de massacre filmée par Nick Hughes depuis l'école française Saint-Exupéry ; une incrustation "Kigali (Rwanda), hier [11 avril]" s'affiche à l'écran]. Avant le meurtre du Président hutu Habyarimana, avant que des bandes de Hutu épaulées par l'armée régulière n'assouvissent leur vengeance dans un bain de sang [on voit une famille massacrée dans une rue de Kigali, devant des passants indifférents].
Aujourd'hui on entasse les corps dans des camions-bennes pour les jeter dans des fosses communes [on voit un camion-benne jaune garé à côté de plusieurs corps ensanglantés]. Ils ne seront hélas pas les derniers : les forces rebelles du Front patriotique rwandais -- le FPR --, à majorité tutsi, seraient désormais aux portes de Kigali. Elles viennent renforcer un de leurs bataillons déjà cantonné dans la ville. Ce matin, Kigali bruissait à nouveau de tirs d'armes automatiques. Le FPR affirme avoir lancé 4 000 hommes à l'assaut de la capitale. Objectif annoncé : déposer le gouvernement et rétablir l'ordre public [diffusion d'images d'archives de soldats du FPR].
Avant cette nouvelle bataille, la plupart des Occidentaux ont été évacués à l'exception de 1 200 Belges. La quasi-totalité des Français est partie mais on est toujours sans nouvelles de trois coopérants militaires. Le ministère de la Coopération affirmait hier [11 avril] craindre le pire [on voit des soldats français en train d'évacuer des Blancs].
Le pire est peut-être encore à venir pour les habitants de Kigali [une incrustation "Mulindi, le 10 avril 1994" s'affiche à l'écran] : ce matin, la panique a gagné la ville après que le gouvernement ait quitté son quartier général pour une destination inconnue.
Les appels à la trêve lancés par l'ONU sont ignorés. La France et la Belgique se gardent d'intervenir. La plupart des organisations humanitaires ont quitté le pays [diffusion d'images d'archives montrant des soldats du FPR en train notamment de tirer à l'arme lourde]. Les civils rwandais n'ont plus aucun recours face aux bandes armées [on voit des corps étendus dans les rues de Kigali].
