Citation
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REP(IBLIQUE FRANCAISE
MINISTERE DE
L'INTERIEUR
DIRECTION GENERALE
DE LA POLICE NATIONALE
DIRECTION CENTRALE
DE LA POLICE JUDICIAIRE
DIVISION NATIONALE
ANTI- TERRORISTE
n° 144 /,W
)
AFFAIRE :
C/... X
Assassinat en relation avec une
entreprise terroriste.
OBJET:
Déposition de Monsieur Albert
Henri BUISINE ex-intendant
du Maréchal Sese Seko
MOBUTU.
PROCES VERBAL
L'an deux mille deux
le cinq décembre
à quatorze heures quarante-cinq
NOUS, Pierrick GUILLAUME
Lieutenant de police
en fonction à la division nationale anti-terroriste
de la Direction Centrale de la Police Judiciaire
Officier de Police Judiciaire en résidence à PARIS, ------------------------------------ Agissant en vertu et pour l'exécution de la commission rogatoire délivrée le
3 octobre 2000 par monsieur Jean-Louis BRUGUIERE, Premier viceprésident chargé de l'instruction et monsieur Jean-François RICARD, Premier
juge d'instruction au tribunal de grande instance de PARIS, relative à
l'information n° 1341 suivie contre X... du chef d'assassinat en relation avec
une entreprise terroriste, ---------------------------------------------------------------------- Vu les articles 81, 151 et suivants du code de procédure pénale,------------------ Sur ordre de monsieur le commissaire divisionnaire Frédéric VEAUX,
Chef de la division nationale anti-terroriste de la direction centrale de la
police judiciaire, en collaboration avec le chargé de mission Pierre
PAYEBIEN affecté au service, -------------------------------------------------------------- Avis préalablement donné à Monsieur le Procureur de la République à
BLOIS(Loir-et-Cher),-------------------------------------------------------------------------- Nous trouvant au domicile de Monsieur Albert Henri BUISINE lieu-dit
"la Bijourie" 26, route de Blois à COUR CHEVERNY (Loir-et-Cher), celui-ci,
connaissance prise de notre mission et serment prêté dans les formes de droit
déposecomme suit:
--- "Je me nomme Albert Henri BUISINE. Je suis né le 28 juin 1950 à
CAR VIN (Pas-de-Calais). J'exerce actuellement la profession d'administrateur
desociété.
--- Je réside habituellement au domaine de la palmeraie, chute de la Lukaya à
dans le village KIMUENZA à KINSHASA ----------------------------------------------- Pour répondre à votre question, je vous confirme que j'ai effectivement
occupé la fonction d'intendant auprès du Maréchal Sese Seko MOBUTU,
Président du Zaïre de 1984 à 1996, --------------------------------------------------------- Ma tâche consistait à gérer la maison civile sur le plan logistique, j'avais le
rang de ministre. Pour répondre à votre question je me trouvais à
GBADOLITE début avril 1994.
--- uestion: Selon des informations portées à notre connaissance, vous auriez
été présent le 6 avril 1994 à KIGALI, pouvez vous confirmer celles-ci et en
indiquer les raisons ? --------------------------------------------------------------------------- Réponse: Je ne suis pas à KIGALI le 6 avril 1994. J'ai quitté GBADOLITE
le 6 avril vers 12 heures 00 dans le but de récupérer un avion à KINSHASA
pour me rendre à GOMA ensuite. Je vous précise qu'à KINSHASA j'avais
récupéré une valise de liaison téléphonique satellite avec un appareil de
cryptage. A GOMA, j'ai récupéré un véhicule pour me rendre à KIGALI. Il
était environ 18 heures 30. --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
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soz
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--- suite du procès verbal de déposition de monsieur Albert Henri B ISINE
ex-intendant du Maréchal Sese Seko MOBUTU.
- feuillet numéro deux, ----------------- Après un appel téléphonique au président MOBUTU à GISENYI, en cours
de route j'apprends qu'il y avait des incidents à KIGALI. Je vous précise que
j'étais accompagné de deux gardes du corps congolais dont le colonel LISASI,
commandant de la place de GOMA.
--- J'ai contacté le président et lui ai demandé ses instructions, il me
demandera de faire demi-tour.
--- Au bout d'un certain temps vers 23 heures 30, nous avons fait retour et
avons regagné GOMA après quelques difficultés sur la route.
--- En arrivant nous avons appris par des ressortissants belges que l'avion du
président rwandais s'était craché dans l'enceinte de sa propriété.
--- J'appelle immédiatement sur la valise cryptée le président MOBUTU, qui
se trouvait à GBADOLITE où dans les environs.
--- Je l'ai avisé de l'accident de l'avion et m'a dit qu'il en avait déjà
connaissance et il m'a chargé de mener des investigations rapides pour savoir
si il y avait des survivants. Suite à divers contacts téléphonique à KIGALI,
puis à des témoignages j'ai su qu'il n'y avait aucun survivant et que c'était
bien l'avion du président rwandais qui s'était crashé. La valise satellite
destinée au président rwandais avait pour but de sécuriser les conversations
entre lui et le maréchal car il était persuadé d'être écouté par différents
services y compris ceux de la Minuar.
--- Et à ce propos je sais que le président était fort inquiet pour sa sécurité. ------- Cette valise devait être installée au domicile même du président et quant-à
la durée de ma mission je n'en connaissais pas la durée comme à toutes les
missions
--- uestion: Dans les jours qui ont précédé l'attentat du 6 avril 1994, s'était
tenue à GBADOLITE, une réunion à laquelle assistaient, les Présidents du
Zaïre, du Rwanda et du Burundi, en connaissiez vous les raisons ?------------------- Réponse: Je confirme cette réunion du 4 avril 1994, j'étais présent à
GBADOLITE, j'y ai effectivement noté la présence des présidents du Burundi
et du Rwanda accompagnés de leurs conseillers dont je ne connais pas les
identités
--- Par contre du côté Zaïrois je peux vous citer monsieur Honoré NGBANDA
consiller spécial du président en matière de sécurité et monsieur Félix
VUDWAE TEPE MAKO directeur de cabinet de la présidence.
--- Cette réunion avait pour but de préparer le sommet du 6 avril à DAR ES
SALAAM, je ne peux pas vous apporter plus de précisions. Je ne peux vous
dire si le président MOBUTU devait y assister mais en tout cas je n'ai pas eu
d'instructions pour préparer un tel voyage.
--- Je n'ai pas eu l'occasion de discuter avec les pilotes français de l'appareil. ---Question: Avez eu connaissance des motifs qui ont incité le Maréchal
MOBUTU à ne pas se rendre au sommet de DAR-ES-SALAAM le 6 avril
1994 et d'une manière générale étiez vous avisé de ses déplacements ? ------------ Réponse: Je ne peux vous donner aucune précision. A mon retour de
KINSHASA je pense être en mesure de pouvoir vous apporter des précisions
sur les déplacements éventuels effectués depuis le début de l'année 1994. -------- uestion: Aviez vous des contacts professionnels avec les responsables des
services de sécurité et de renseignements du Zaïre ? ------------------------------------ Réponse: Absolument aucun lien. -----------------------------------------------------
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b6s a 3
--- suite du procès verbal de déposition de monsieur Albert Henri B ISINE
ex-intendant du Maréchal Sese Seko MOBUTU.
- feuillet
feuillet numéro trois, ----------------- uestion: Après l'attentat, avez vous constaté la présence à GBADOLITE
d' officiers des "Forces Armées Rwandaises" ainsi que celle de l'ex-capitaine
Paul BARRIL et connaissiez vous les raisons de leur visite ? ------------------------ Ré onse: Paul BARRIL je l'ai rencontré à maintes reprises dans
l'entourage du président à GBADOLITE mais je ne sais plus si c'est à cette
occasion
--- J'ai également aperçu des officiers rwandais mais je ne connais ni leur
grade ni leur identité.
--- Je ne suis pas en mesure de vous fournir de renseignements sur la remise au
président ou à son entourage de ce qui s'appelait « la boite noire », des
bobines d'enregistrement et autres objets provenant de l'aéroport et de
l 'avion.
--- uestion: Selon M. Honoré NGBANDA, conseiller spécial du Président
MOBUTU en matière de sécurité, suite à la rencontre des chefs d'Etat à
GBADOLITE le 4 avril 1994, il était prévu qu'il se rende à KIGALI, dès le
retour du Président HABYARIMANA de DAR-ES-SALAAM, en compagnie
de membres des services de sécurité zaïrois pour évaluer les risques d'attentat
contre le Président rwandais, étiez vous concerné par cette mission ? -------------- Réponse: Non je n'étais pas concerné par cette mission car ce n'était pas
dans mes attributions et outre je vous précise que ce genre de service était très
cloisonné. Ce cloisonnement était dans les habitudes du maréchal et faisait
parti de ces pratiques. Je n'étais pas au courant de cette mission que devait
effectuer monsieur NGBANDA.
--uestion: D'après les déclarations d'officiers des "Forces Armées
Rwandaises" confirmées par le général Yangandawelé TEMBELE excommandant de la 4éme région militaire de GOMA, le Maréchal MOBUTU
avait souhaité récupérer les deux tubes lance-missiles présumés avoir été
utilisés lors de l'attentat, afin de les remettre à un gouvernement ou à une
instance internationale qui aurait ordonné l'ouverture une enquête concernant
cet attentat, aviez vous recueilli des informations à ce sujet ? ------------------------ Ré onse: Non jamais je n'ai été informé de la récupération de ces tubes
lances missiles par le général TEMBELE et c'est la première fois que j'en
entendsparler.
--- uestion: Selon notre enquête, lorsque le Maréchal MOBUTU avait fait
transférer en juillet 1994 de GOMA à KINSHASA, la dépouille du Président
HABYARIMANA, les militaires du "Front Patriotique Rwandais" auraient
tenté d'abattre l'avion à l'aide d'un missile sol-air, aviez vous entendu parler de
cettetentative ? --------------------------------------------------------------------------------- Réponse: De même j'ignore cette tentative d'abattre cet avion. Le corps a
bien été réceptionné à GBADOLITE où il a été inhumé.
--uestion: Après l'attentat, des délégations du "Front Patriotique
Rwandais ", sont elles venues à GBADOLITE pour y rencontrer celles du
gouvernement intérimaire rwandais ? ------------------------------------------------------ Ré onse: Ils sont passés plusieurs fois en juillet 1994 à KINSHASA. Ils
étaient reçus par le président MOBUTU. J'ignorais les raisons de leur
présence
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--- suite du procès verbal de déposition de monsieur Albert H n i
BUISINE ex-intendant du Maréchal Sese Seko MOBUTU. ------------------feuillet numéro quatre, ------------Je ne vois rien d'autre à ajouter si ce n'est qu'en matière de sécurité le
président MOBUTU était très attentif et avait mis à plusieurs reprises son
homologue rwandais en garde et en lui apportant souvent une aide technique
etmatérielle.
--- Après lecture faite personnellement, monsieur Albert-Ilenri BUISINE
persiste et signe avec nous le présent à seize heures trente. -------------------------Monsieur Albert Henri BUISINE le Lieutenant de police
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