Citation
Le 13 mai 2022, la mairie de Paris a rendu hommage à la résistance des Tutsis de Bisesero en inaugurant la place Aminadabu Birara, du nom du héros mort le 25 juin 1994. Deux jours après, les miliciens hutus débutent les massacres, sans que les militaires français stationnés non loin n’interviennent. Après 17 ans de bataille judiciaire et alors qu’un non lieu général se profile dans l’affaire Bisesero, Survie, la LDH et la FIDH font un point d’étape sur ce dossier.
Quand le génocide contre Tutsis commence, en avril 1994, des dizaines de milliers d’entre eux se regroupent sur les hauteurs de Bisesero, à l’ouest du Rwanda, non loin de Kibuye. Ils résistent efficacement aux génocidaires, sous la conduite notamment d’Aminadabu Birara, jusqu’à ce qu’une grande offensive des Forces armées rwandaises (FAR) et des milices Interahamwe cause la mort de la plupart d’entre eux, les 13 et 14 mai. Les Tutsis ayant survécu à cette attaque massive se terrent, affamés, pourchassés quotidiennement par les milices et la population hutue, encadrée par les militaires rwandais et les autorités civiles.
Entre le 27 et le 30 juin, des centaines de Tutsis ont été exterminés à Bisesero, alors que les troupes françaises, informées, se trouvaient à quelques kilomètres à vol d’oiseau. Cette inaction délibérée a eu pour conséquence de laisser le champ libre aux tueurs. L’instruction ouverte par la justice française en 2005 est en cours de clôture, alors que des questions cruciales sont toujours sans réponse : pourquoi aucun ordre de secourir les Tutsis de Bisesero n’a-t-il été donné par la hiérarchie militaire, sur place et à Paris, et surtout quelles sont les personnes qui ont décidé de cette abstention ?
Retrouvez ci-dessous le dossier que nous avons réalisé sur l’Affaire Bisesero :
https://survie.org/IMG/pdf/dossier_bisesero_final_mai_2022.pdf