Date
Mercredi 13 avril 1994
Sur titre
Journal de 24 heures
Titre
Les belligérants rwandais ont demandé aux militaires étrangers de quitter le pays sous 48 heures. Après, ils règleront leurs comptes entre eux
Sous titre
Une colonne de soldats belges est venue sauver 18 ressortissants étrangers réfugiés dans un hôpital psychiatrique au nord de Kigali.
Résumé
- More than 100,000 refugees have fled the Rwandan capital. At the same time, 20,000 soldiers of the Patriotic Front invaded the city and are currently fighting the government forces.
- A Rwandan psychiatric hospital where foreign nationals were hiding was evacuated by the Belgian army.
- This column of Belgian soldiers came to save 18 foreign nationals taking refuge north of Kigali. In a psychiatric hospital besieged since the day before by Hutu bands, the soldiers will discover the daily horror of this war. A black man calls out to a Belgian soldier: "For three days, there have already been corpses in there! There are a lot of wounded! There are 300 people, men, women, old people…".
- Hands raised in sign of peace, 500 members of the Tutsi ethnic group ask for help. In vain. The Belgian soldiers will only accomplish their mission: only the 18 foreigners will be evacuated, shocked.
- One of the whites later confessed: this evacuation meant death for most of the Tutsi who remained there. Because this is the content of the message that the Rwandan belligerents sent to the foreign soldiers: everyone must be gone within 48 hours. Afterwards, they will settle their accounts between them.
- Already 20,000 soldiers of the Rwandan Patriotic Front have entered Kigali. Fighting intensifies around the airport. The Tutsi, on the verge of taking power, would wait for the last foreigners to leave to make the final assault.
Type
Transcription d'une émission de télévision
Citation
[Catherine Ceylac :] Bonsoir. Plus de 100 000 réfugiés ont fui la capitale rwandaise. Dans un même temps, 20 000 soldats du Front patriotique ont investi la ville et combattent en ce moment même les forces gouvernementales.
Un hôpital psychiatrique rwandais où des ressortissants étrangers s'étaient cachés a été évacué par l'armée belge. La terreur se lit sur les visages, comme en témoignent ces images commentées par Laurent Lejop.
[Laurent Lejop :] Cette colonne de soldats belges est venue sauver 18 ressortissants étrangers réfugiés au nord de Kigali. Dans un hôpital psychiatrique assiégé depuis la veille par des bandes hutu, les militaires vont découvrir l'horreur quotidienne de cette guerre [on voit des militaires belges en train de se déployer autour des véhicules des ressortissants occidentaux].
[Un homme noir avec une moustache et une chemise rouge interpelle un soldat belge : "Depuis trois jours, y a déjà des cadavres là-dedans [une incrustation "Ndere [Ndera], Rwanda" s'affiche à l'écran] ! Il y a énormément de blessés ! Y a 300 personnes, hommes, femmes, vieillards…".]
Mains levées en signe de paix, 500 membres de l'ethnie tutsi demandent de l'aide. En vain. Les soldats belges n'accompliront que leur mission : seuls les 18 étrangers seront évacués, choqués [on voit des gens complètement hagards, amaigris ou blessés se diriger les mains en l'air vers les militaires belges].
[Un vieux Père blanc s'adresse à un militaire belge : - "Heureusement, apparemment, qu'ils n'ont pas voulu du mal à nous. Mais…, mais…". Le militaire : - "Ils sont plus…". Le Père blanc : - "On savait…, on savait plus sortir".]
Un des Blancs l'avouera ensuite : cette évacuation signifie la mort pour la plupart des Tutsi restés sur place [on voit un homme blanc dans une civière se faire installer à l'arrière d'un véhicule par des soldats belges]. Car c'est bien la teneur du message que les belligérants rwandais ont adressé aux militaires étrangers : tout le monde doit être parti sous 48 heures. Après, ils règleront leurs comptes entre eux [gros plans sur les Tutsi abandonnés à Ndera et sur les étrangers occidentaux évacués].
Déjà 20 000 soldats du Front patriotique rwandais sont entrés dans Kigali. Les combats s'intensifient autour de l'aéroport [on voit des soldats belges en train d'évacuer leurs ressortissants]. Les Tutsi, en passe de prendre le pouvoir, attendraient le départ des derniers étrangers pour donner l'assaut final.