Sur titre
Journal de 19 heures [1:53]
Titre
Situation toujours très confuse au Rwanda, en particulier dans la capitale Kigali. Les massacres entre Hutu et Tutsi continuent
Sous titre
Selon toute vraisemblance, les militaires belges et français devraient quitter le Rwanda d'ici demain [15 avril].
Résumé
- Situation still very confused also in Rwanda, in particular in the capital Kigali. The massacres between Hutu and Tutsi continue.
- This afternoon, as the last Belgian peacekeepers were preparing to leave the country, shells fell on the airport.
- Before leaving Rwanda, the Belgians multiplied evacuations today. Each time, the soldiers are very tense. Feverish, even terrified expatriates. And there is reason: this morning, one of their convoys was taken under fire. The response was immediate. Luckily there were no injuries.
- But the Belgians, in recent hours, have had to take more and more risks. All foreigners in the capital have been bailed out. There are only some left outside of Kigali.
- The soldiers will also discover completely panicked inhabitants: hundreds of Tutsi refugees are calling for help. A black man calls out to a Belgian soldier: "For three days, there have already been corpses in there! There are a lot of wounded! There are 300 people, men, women, old people…".
- On several occasions already, their village has been attacked by bands of Hutu. But the Belgians will not be able to do anything for them: only the 18 foreigners who worked in the psychiatric hospital will be evacuated. These are the orders.
- In all likelihood, the Belgian and French soldiers should leave Rwanda by tomorrow [April 15]. The RPF's ultimatum will indeed have expired. The capital will then be delivered to the armed bands. The Tutsi rebels are also in the city. Their leader has also affirmed that he had absolutely no intention of negotiating any ceasefire.
Citation
[Richard Tripault :] Situation toujours très confuse aussi au Rwanda, en particulier dans la capitale Kigali. Les massacres entre Hutu et Tutsi continuent.
Et cet après-midi, alors que les derniers Casques bleus belges s'apprêtaient à quitter le pays, des obus sont tombés sur l'aéroport. Morad Aït-Habbouche.
[Morad Aït-Habbouche :] Avant de quitter le Rwanda, les Belges ont multiplié aujourd'hui encore les évacuations [une incrustation "Kigali (Rwanda)" s'affiche à l'écran]. À chaque fois, les militaires sont très tendus. Les expatriés fébriles, voire terrorisés. Et il y a de quoi : ce matin, l'un de leurs convois a été pris sous le feu. La réplique a été immédiate [on voit des soldats belges lourdement armés en train d'évacuer leurs ressortissants en tirant à de nombreuses reprises depuis leurs véhicules]. Heureusement il n'y aura aucun blessé.
Mais les Belges, ces dernières heures, ont dû prendre de plus en plus de risques. Tous les étrangers de la capitale ont été sortis d'affaire. Il n'en reste plus qu'à l'extérieur de Kigali. Dans des villages comme celui-ci [un vieux Père blanc s'adresse à un militaire belge : "Ah, on a vécu des trucs. Ah…"].
Plus loin, les militaires vont découvrir aussi des habitants complètement paniqués : des centaines de réfugiés tutsi appellent au secours [on voit des gens complètement hagards, amaigris ou blessés se diriger les mains en l'air vers les militaires belges].
[Un homme noir avec une moustache et une chemise rouge interpelle un soldat belge : "Depuis trois jours, y a déjà des cadavres là-dedans ! Il y a énormément de blessés ! Y a 300 personnes, hommes, femmes, vieillards…" [il est interrompu par un autre homme noir en chemise rose qui s'adresse au soldat belge en lui disant : "Je suis le [inaudible] de l'UNICEF"].]
À plusieurs reprises déjà, leur village a été attaqué par des bandes de Hutu. Mais les Belges ne pourront rien faire pour eux [on voit une foule de gens terrorisés lever les bras en l'air devant les militaires belges] : seuls les 18 étrangers qui travaillaient dans l'hôpital psychiatrique [il s'agit de l'hôpital de Ndera] seront évacués. Tels sont les ordres [on voit une femme blanche se faire escorter par deux soldats belges].
Selon toute vraisemblance, les militaires belges et français devraient quitter le Rwanda d'ici demain [15 avril]. L'ultimatum du FPR -- le Front patriotique du Rwanda -- aura bel et bien expiré [on voit une auto-mitrailleuse de l'ONU circuler dans Kigali]. La capitale sera livrée alors aux bandes armées. Les rebelles tutsi sont d'ailleurs dans la ville [on voit un barrage de miliciens dans Kigali]. Leur leader a d'ailleurs affirmé qu'il n'avait absolument pas l'intention de négocier un quelconque cessez-le-feu [diffusion d'images d'archives montrant des soldats du FPR en train de chanter à l'arrière d'un camion Daihatsu].