Sous titre
Entre avril et juillet 1994, les trois quarts des Tutsi rwandais sont assassinés dans ce que la communauté internationale reconnaît aujourd’hui comme le dernier génocide du xxe siècle. Pour être intelligible, cet évènement doit être réinscrit dans une histoire plus longue du Rwanda, histoire dont le moment colonial constitue un jalon essentiel. Le génocide des Tutsi est ainsi au cœur de controverses mémorielles mettant en jeu l’ancienne puissance coloniale belge, mais aussi l’Organisation des Nations unies et la France, accusée de compromission avec un gouvernement génocidaire qu’elle a soutenu jusqu’au bout, au prix de trois opérations militaires contestées (Noroît entre 1990 et 1993, Amaryllis en avril 1994 et Turquoise entre juin et août 1994). Aujourd’hui, l’écriture de l’histoire du Rwanda et du génocide ne peut faire l’économie de ces enjeux mémoriels, qui structurent la réception publique de l’évènement, au Rwanda, en France et ailleurs.