Fiche du document numéro 28640

Num
28640
Date
Vendredi 2 juillet 2021
Amj
Auteur
Fichier
Taille
239887
Pages
1
Sur titre
Note de lecture
Titre
« Vivant », l’hymne à la vie de V. Kabarari et E. Delage
Sous titre
Valens Kabarari et Elise Delage ont commis en octobre 2019, chez Ethiopia Editons, un ouvrage, fruit d’une rencontre inattendue, sur le génocide des Tutsi au Rwanda.
Nom cité
Nom cité
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
C’est à la fois le témoignage d’un rescapé du génocide
des Tutsi au Rwanda, en 1994, et le résultat
d’une de ces rencontres que l’on ne se lasse pas de
raconter. Valens Kabarari venait fraîchement d’arriver
de son pays natal, le Rwanda, en 2008. Il atterrit
à Lyon, en France, où il passe un BTS d’audiovisuel
avant d’intégrer l’INA (Institut national de l’audiovisuel).
Elise Delage aborde le génocide du Rwanda lors
de ses études de Lettres modernes à Paris III. Ils sont
mis en liaison par l’ONG Ibuka-Mémoire et Justice qui
œuvre pour le devoir de mémoire. Valens et Elise
créent un espace de parole dédié aux rescapés vivant
à Lyon. Ce travail poussera ensuite Valens à raconter
sa propre histoire via des enregistrements décryptés
par Elise et qui ont débouché sur « Vivant ».
L’ouvrage de 9 chapitres et 100 pages s’ouvre par
un préambule qui campe le contexte dans lequel le
projet a été conçu. Le reste du récit est raconté par
la bouche du gamin qui, à l’âge de 7 ans, en 1994, a
vécu l’innommable : ses parents et son frère cadet
ainsi que d’autres membres de sa famille, assassinés.
Les traumatismes des rescapés du génocide, la perte
de toute humanité, la reconquête identitaire en
s’attachant définitivement le nom de son père «
Kabarari » en lieu et place de celui qui était le sien «
Sindayigaya » avant le drame, sa sœur devenue subitement
muette du fait du… Puis les Gacaca et la
réconciliation. Parce que la vie doit reprendre le dessus.

« Témoigner la vie »

La vie doit continuer. « Nous pouvons cohabiter,
partager, construire un avenir commun. Après tout,
nous n’avons pas de choix. Nous appartenons tous à
la même humanité. Voilà comment j’ai trouvé ma
réponse. Pour la vengeance de la même façon, j’ai
construit ma propre définition : vivre, et essayer de
considérer mon vécu comme une sorte d’expérience
qui me permet de me questionner », écrit Valens,
insistant : « Ma vengeance ça a été de vivre, tout
simplement. C’est une vengeance qui dit « le projet
génocidaire n’a pas marché ». Et pour moi, c’est la
seule vengeance qui puisse vraiment faire échouer le
génocide ».La réappropriation de nom de son père,
pour pérenniser la lignée familiale, aura aussi contribuer
à redonner le goût de la vie à Valens. « Porter le
nom de mon père, témoigner, réaliser des films, des
pièces de théâtre, un livre : voilà ma revanche pour
que la vie reprenne le dessus », conclut l’ouvrage,
comme imprimer définitivement dans la conscience la
force du témoignage pour entretenir la mémoire universelle…
Témoigner pour vivre, témoigner la vie.

J.-C.E.
*Vivant, Valens Kabarari et Elise Delage, octobre
2019, Ethiopia Editons, 15 euros
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