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Le président français Emmanuel Macron a annoncé mardi qu’il se rendrait « au Rwanda à la fin du mois de mai », et avoir « à cœur » avec le président Paul Kagame « d’écrire une nouvelle page de la relation » entre la France et le Rwanda.
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Cette annonce intervient au lendemain d’une déclaration du président rwandais estimant que les deux pays avaient « désormais de bonnes bases sur lesquelles créer une bonne relation », après un rapport d’historiens français concluant à des « responsabilités accablantes » de Paris dans le génocide des Tutsi en 1994.
Le déplacement du président français portera sur des thématiques « à la fois politique, mémorielle mais aussi économique et sanitaire », a-t-il déclaré devant la presse, à l’issue d’un sommet sur les économies africaines où M. Kagame était présent.
Interrogé sur d’éventuelles excuses que pourrait faire la France, à l’instar de la Belgique quelques années après le génocide, le président français s’est refusé à préciser ce qu’il comptait déclarer aux Rwandais. « Ce que j’aurai à y dire, je le dirai à ce moment-là », a-t-il répondu.
Lundi, M. Kagame a estimé dans un entretien à France 24 et RFI que la décision revenait sur ce point à Paris, tout en soulignant qu’il « apprécierait » le geste.
La question du rôle de la France avant, pendant et après le génocide des Tutsi du Rwanda, a été un sujet brûlant pendant des années et a même conduit à la rupture des relations diplomatiques entre Paris et Kigali entre 2006 et 2009.
En mars, le rapport Duclert a conclu aux « responsabilités lourdes et accablantes » et à l’« aveuglement » du président socialiste de l’époque François Mitterrand et de son entourage face à la dérive raciste et génocidaire du gouvernement hutu que soutenait alors Paris.
« Je peux m’accommoder » des conclusions du rapport, qui a écarté la « complicité » de la France, a commenté lundi M. Kagame. Le président rwandais, qui dirigeait en 1994 la rébellion tutsi qui mit fin au génocide, a longtemps accusé Paris d’en être « complice ».
Le génocide a fait plus de 800.000 morts, essentiellement au sein de la minorité tutsi, entre avril et juillet 1994.