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Atiq Rahimi, Goncourt 2008, adapte le Renaudot 2012 de Scholastique Mukasonga. En 1973, dans un lycée de jeunes filles au Rwanda, pointe la haine.
Citation
Quand le prix Goncourt 2008 adapte au cinéma le prix Renaudot 2012… Notre-Dame du Nil, sorti en salle cette semaine, réalisé au Rwanda par Atiq Rahimi (Syngué Sabour) est tiré du livre éponyme de la Rwandaise vivant sur la côte normande, Scholastique Mukasonga.
L’histoire se passe dans un lycée catholique de jeunes filles en uniforme, au Rwanda, en 1973. Le même qu’a fréquenté Scholastique dans les années 1970.
On y voit monter la haine entre Hutu et Tutsi, prémisse du génocide de 1994 qui allait faire un million de morts en trois mois. « Virginia l’héroïne Tutsi, c’est moi, s’enflamme Scholastique, le refus de courber l’échine, celle qui ne veut pas partir du lycée sans avoir obtenu son diplôme. »
Dès la sortie du livre, avant même le Prix Renaudot, « Gallimard, l’éditeur, avait pensé à une adaptation et l’avait proposé à un producteur », raconte l’autrice.
« Très fidèle au livre »
Mais en 2013 c’est un autre producteur qui achète les droits : Dimitri Rassam, fils de Carole Bouquet. « Charlotte Casiraghi, la fille de Caroline de Monaco, est tombée sur le livre, à la gare de Lyon. Elle l’a dévoré dans le train. Elle pense alors, elle aussi, à un film et en parle à son ami producteur Dimitri Rassam devenu depuis son mari. »
Le premier projet au cinéma était imaginé avec Atiq Rahimi derrière la caméra. « Il se trouve qu’Atiq est ami de Dimitri qui l’a conservé pour le tournage. »
Quant à Atiq et Scholastique, ils ne sont pas des inconnus. Fréquentant les mêmes salons littéraires, « nous nous sommes retrouvés en pyjama dans l’obscurité d’un sous-sol du Hilton, à Montréal, où un début d’incendie s’était déclaré », rit encore Scholastique.
L’autrice, consultante sur le film, le juge « très fidèle au livre. Un travail de grande qualité tourné en sept semaines entièrement au Rwanda avec des jeunes actrices non professionnelles formées par Atiq pour le film et Pascal Greggory dans le rôle de Fontenaille. Les images et cadrages sont magnifiques. Ils montrent un pays aux beaux paysages, calme et apaisant loin de la fureur de 1994. »
Sorti là-bas l’an dernier, il a été longuement applaudi par les jeunes. Le Rwanda l’a coproduit avec la France et la Belgique.
Atiq Rahimi et Scholastique Mukasonga débattront avec le public à l’issue de la projection, à Hérouville-Saint-Clair, près de Caen, au Café des images, dimanche à 17 h.
Le prochain livre de Scholastique Mukasonga, Kibogo est tombé du ciel, sortira le 12 mars.
