Traduction
Nous sommes ici pour célébrer le vingt-cinquième anniversaire de la libération du Rwanda. C’est un privilège de marquer cet événement en compagnie de tant d’amis du Rwanda de part le monde. Au nom de notre pays, je vous remercie de votre solidarité et de votre amitié que vous témoignez depuis de nombreuses années. Cela signifie beaucoup pour nous. Je remercie tout particulièrement nos frères et sœurs, les chefs d’État et les premières dames, qui ont fait le voyage pour être parmi nous aujourd’hui. Pendant trois longs mois en 1994, la survie de notre pays a été mise en cause. L'une des pires tragédies s'y est déroulée. Une partie de la population a été pourchassée et tuée. Plus d'un million de personnes ont été assassinées. Ce 4 juillet, les forces de l'armée patriotique du Rwanda au mis un terme au massacre. Vingt cinq périodes de deuil se sont écoulées depuis lors. Et avec le temps, il est important de rappeler que la campagne contre le génocide est devenue plus qu'une opération militaire au sens classique du terme. C'est devenu une opération de sauvetage. Par exemple, un bataillon de nos soldats était stationné dans le bâtiment du Parlement, qui n’est pas si loin de ce stade. Ils ont subi de très lourdes attaques et ont été complètement coupés du reste de nos forces. Pourtant, ces troupes ont réussi à sécuriser ce stade même où nous nous trouvons, ainsi que les milliers de personnes qui se sont réfugiées ici alors qu’elles subissaient une très forte attaque. Ce n'était qu'un site parmi d'autres. Parmi nous aujourd'hui se trouvent des hommes et des femmes qui ont protégé les survivants et les ont menés en lieu sûr. Notre armée et les autres qui l'ont soutenue vivaient pour notre pays et d'autres sont morts. Ceux qui sont encore en vie continuent à le servir avec une dévotion inébranlable. Nous les remercions. Beaucoup d'autres combattants de la libération ne sont présents que dans nos mémoires parce qu'ils ont fait le sacrifice ultime de leur vie. D'où viennent cette humanité et cet héroïsme? La réponse est simple Nous avons cru en notre droit à la dignité en tant que Rwandais. Cette conviction a été le point de départ de la lutte de libération. L’objectif était de construire un Rwanda avec des droits égaux pour tous. En d'autres termes, une république dans le vrai sens du terme. Pendant des dizaines et des dizaines d'années, les Rwandais ont été traités comme des objets pouvant être utilisés et jetés par n'importe qui, en particulier les grandes puissances. Ce ne sera plus le cas. La souffrance des réfugiés, ainsi que l'oppression et la pauvreté de ceux qui sont restés ici, avaient une origine similaire. Avions-nous vraiment été unis à un moment quelconque de notre histoire? Et pourtant, notre culture nous fournit les outils pour une société prospère. La libération ne consistait pas à restaurer le passé, mais à créer quelque chose de fondamentalement nouveau et meilleur pour tous les Rwandais. Ce combat était nécessaire et même inévitable. Si d'autres combats sont nécessaires, nous serons là. Notre idéal d’unité et de justice a suscité un large soutien car il résonne si fort avec l’esprit humain. Mais la preuve est dans les actes, non dans les paroles. Au cours des vingt-cinq dernières années, nous avons fait de notre mieux pour gouverner conformément aux idéaux de libération pour lesquels nous nous sommes battus. La conduite de nos forces en est un exemple. Une autre preuve est la bravoure des Rwandais qui se sont opposés à la politique de division. Ou encore l’énergie dont notre peuple témoigne dans la transformation de la nation chaque jour, comme nous l’avons vu au cours des vingt-cinq dernières années. En conséquence, l'impossible est devenu gérable et même naturel. Des réalisations telles que la restauration de la confiance et de la paix, ou le travail ensemble, par exemple. Mais nous ne pouvons rien tenir pour acquis. La force qui se tient devant nous, avec d'autres acteurs de la lutte, est restée fidèle à la cause. Ils sont une représentation de l'esprit de ce pays. Il est de la responsabilité de chaque Rwandais d’augmenter ce que nous avons obtenu. Le Rwanda ressent le lien profond qui existe entre notre marche vers la libération et la quête plus large de l’Afrique pour l’autodétermination. Nous partageons tous les mêmes aspirations à être libres et à nous améliorer au maximum. Notre continent ne peut pas dépendre de ce qui se passe ailleurs. Notre mentalité devrait être de compter, d’abord, sur nous-mêmes et les uns sur les autres. Cela vaut la peine d'être répété: être Rwandais, c'est simplement être un Africain d'un endroit particulier. Dans cet esprit, je salue les forces des partenaires de la Communauté de l'Afrique de l'Est, ici avec nous aujourd'hui, qui ont mené des exercices de sensibilisation médicale. Je vous remercie. Je salue les représentants des partis politiques africains qui assistent à cette cérémonie. Et je remercie les chefs militaires qui sont venus de notre région et d’ailleurs. La logique de la libération est de transformer les mauvaises choses en bonnes choses. Ce que les Rwandais ont accompli est indéniablement réel. Mais nous devons rester assez humbles pour savoir que notre principal défi est la durabilité. Nous avons laissé le passé derrière nous et avons embrassé l'avenir en nous réunissant ensemble comme une famille. Nous devons rester solides dans la défense de ces valeurs à travers chaque génération. Nous ne perdrons plus notre chemin à nouveau. Je vous souhaite une joyeuse journée de la Libération.
Citation
We are here to observe the twenty-fifth anniversary of Rwanda’s liberation.
It is a privilege to mark this occasion in the company of so many friends of Rwanda from around the world. I thank you all, on behalf of our country, for your solidarity and friendship over many years.
It means a great deal to us. I most especially thank our brothers and sisters, the Heads of State and First Ladies, who have made the journey to be with us today.
For three long months in 1994, our country’s survival was in doubt. One of the worst tragedies unfolded. A segment of the population was being hunted and killed. More than a million people were murdered.
By July 4th, the forces of the Rwandan Patriotic Army had brought the killings to an end.
Twenty-five seasons of mourning have passed since then. And with time, it is important to recall that the Campaign against Genocide became more than a military operation in the conventional sense. It became a rescue mission.
For example, there was a battalion of our soldiers stationed at the Parliament building, which is not so far away from this stadium. They came under very heavy attack, and were completely cut off from the rest of our forces.
Yet those troops managed to secure this very stadium where we are, and the thousands of people sheltering here, while they were under very heavy attack. This was just one site, among many.
Around us today are some of the men and women who protected survivors and led them to safety. Our army, and those others who supported it, lived for our country, and others died. Those still alive continue to serve it with steadfast devotion. We thank you.
Many other liberation fighters are with us only in memory because they made the ultimate sacrifice.
Where did the humanity and heroism come from?
The answer is simple. We believed in our right to dignity as Rwandans. This conviction was the starting point of the liberation struggle. The aim was to build a Rwanda with equal rights for all. In other words, a republic in the real sense.
For decades and decades, Rwandans were treated as objects to be used and discarded by anyone, especially the powerful. It won’t be anymore. Both the suffering of the refugees, as well as the oppression and poverty of those who remained here, had a similar origin.
Had we ever truly been united at any point in our history? And yet our culture provides us with the tools for a successful society. Liberation was not about restoring the past, but creating something fundamentally new and better for all Rwandans.
This fight was necessary and indeed unavoidable. If there will ever be necessity for more fights, we will be there.
The vision of unity and justice attracted broad support because it resonates so strongly with the human spirit.
But the proof was in actions, not words. For the last twenty-five years, we have done our best to govern according to the liberation ideals that we fought for. The conduct of our forces is one example.
Another is the bravery of those within Rwanda who opposed divisive politics. Or the energy that our people give to transforming the nation every single day, as we have seen in the past twenty-five years.
As a result, the impossible has become manageable, and even natural. Achievements like restoring trust and peace, or working together, for example.
But we cannot take anything for granted. The force that stands before us, together with other actors in the struggle, have remained true to the cause. They are a representation of the spirit of this country. It is the responsibility of every Rwandan to extend the gains we have made.
Rwanda appreciates the profound link between our liberation journey and the wider African quest for self-determination. We all share the same aspirations to be free and to improve ourselves to the fullest extent.
Our continent cannot remain dependent on what happens elsewhere. Our mindset should be to rely, first of all, on ourselves and on each other.
It is worth repeating: Being Rwandan simply means being an African from a particular place. In that spirit, I salute the forces from the East African Community partners here with us today, who have been conducting medical outreach exercises.
Thank you. I hail the representatives from African political parties who are attending this ceremony. And I thank the military service chiefs who have come both from our region and beyond.
The logic of liberation is to turn bad things into good things. What Rwandans have achieved is undeniably real. But we must stay humble enough to know that our main challenge is sustainability.
We left the past behind us and embraced the future by coming together as a family. We must remain solid in defence of these values through each and every generation. We will not lose our way again.
I wish you all a very happy Liberation Day.