Fiche du document numéro 24268

Num
24268
Date
Vendredi 5 avril 2019
Amj
Fichier
Taille
296904
Pages
2
Titre
Charlotte Mukankusi, instrument de Yoweri Museveni ?
Nom cité
Nom cité
Mot-clé
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RNC
Cote
Africa intelligence n° 1495 du 05/04/2019
Source
Type
Publication périodique
Langue
FR
Citation
Africa intelligence

n° 1495 du 05/04/2019

Charlotte Mukankusi, instrument de Yoweri
Museveni ?
Membre du groupe rebelle rwandais Rwanda National Congress (RNC), Charlotte
Mukankusi a publiquement admis mi-mars avoir échangé avec Yoweri Museveni. Elle incarne
ainsi le nouveau visage de la diplomatie ougandaise au Rwanda. Née en 1970 à Mbarara
(Ouganda), Charlotte Mukankusi épaule 23 veuves dans leur bataille juridique pour mettre en
cause le gouvernement rwandais dans l'assassinat de leurs maris. Actuellement cheffe du
bureau diplomatique du RNC, elle a été deuxième secrétaire de la Rwandan High
Commission en Inde. Bonne stratège, elle a rencontré en Ouganda un autre dissident
rwandais, Eugène-Richard Gasana, ex-représentant permanent de Kigali aux Nations unies.
Ce dernier, qui a obtenu fin mars le statut de résident permanent aux Etats-Unis, était à
Kampala pour pousser Museveni à autoriser le retour de Jackie Wolfson, dont la fondation a
été fermée lorsque le chef de l'Etat l'a expulsée en 2017 en raison de ses liens présumés avec
Bobi Wine (LOI nº1493). Mukankusi marche dans les pas d'un des fondateurs du RNC, David
Himbara. Reçu plusieurs fois à Kampala, cet ex-général de l'armée rwandaise a engagé le
cabinet de lobbying américain Podesta Group pour inciter les Etats-Unis à exercer une
pression diplomatique sur le Rwanda.

À double tranchant
Charlotte Mukankusi serait en passe d'obtenir la possibilité de retour dans leur pays pour 130 000
réfugiés rwandais en Ouganda, alors que Kigali considère qu'ils ont renoncé à leur citoyenneté.
Pour réaliser ce tour de force, le RNC de Mukankusi peut s'appuyer sur le soutien de l'homme
d'affaires rwandais Tribert Rujugiro Ayabatwa, décrit comme proche de Museveni. Pour
contrer la jeune femme, Paul Kagame, par l'intermédiaire de ses partisans de la diaspora, a tenté
sans succès de faire inscrire Mukankusi sur la liste noire des autorités canadiennes pour sa
relation avec les "organisations terroristes" RNC et Forces démocratiques de libération du
Rwanda (FDLR). La seule affaire qui entache son parcours reste une condamnation en 2014, en
Ouganda, à payer 350 millions USh aux victimes d'un accident imputable à Mukankusi
Construction. Tout tourné vers l'avenir, Museveni est voit en elle un moyen de dialoguer avec

Kagame. Ce dernier a reçu le 30 mars le troisième vice-premier ministre ougandais, Kirunda
Kivejinja, pour discuter de la fermeture de la frontière.

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