Fiche du document numéro 20689

Num
20689
Date
Mercredi 31 janvier 2018
Amj
Auteur
Fichier
Taille
3690005
Pages
0
Titre
Le Rwanda, terrain de chasse d'un affreux de la Françafrique
Nom cité
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Nom cité
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Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
BOB DENARD, le mercenaire français (décédé en 2007) à l’origine de plusieurs coups d'Etat en Afrique, a prêté main-forte aux génocidaires du Rwanda, en 1994. Cette information inédite, révélée par un rapport à paraître de l’association Survie (consacrée aux relations France-Afrique), dépasse de loin la simple curiosité historique. Elle apporte une nouvelle charge au passif de certains responsables français, accusés de complaisance vis-à-vis d’un régime dont le bilan a dépassé 800 000 morts. Dans la débâcle des Forces armées rwandaises, chassées Dans la débâcle des Forces armées rwandaises, chassées par le Front patriotique rwandais, qui a mis fin au massacre des Tutsis (et des Hutus modérés), adversaires et journalistes ont découvert des documents — authentifiés depuis — du régime vaincu. Une lettre du 13 septembre 1994, adressée par le ministre de la Défense au Premier ministre, Jean Kambanda, mentionne une « mission d'assistance » confiée au groupe «Martin et compagnie » par le gouvernement. Une autre, sous forme de reçu, signée le 5 juillet 1994 par Robert-Bernard Martin, atteste du versement au signataire de 1,086 million de francs par l'ambassade du Rwanda en France. Etc.

Sévices secrets



Un faux passeport et un faux permis de conduire, retrouvés depuis, tout comme le témoignage d’un de ses ex- lieutenants le prouvent : ce Martin n’est autre que Robert (dit Bob) Denard. Il s’est mis au service des génocidaires, à l'instar d’autres militaires et mercenaires français tels que Paul Barril, l’ancien « gendarme de l'Elysée ».

Tout comme Barril, Denard n’est jamais sorti des radars des services de renseignement français. En 1995, ce fidèle de Jacques Foccart, maître des basses œuvres franco-africaines durant plus de vingt ans, s’est essayé à un coup d'Etat aux Comores. Conclu par un fiasco. L'enquête puis le procès qui a suivi ont montré que la DGSE surveillait de près les agissements de cet «affreux ». Ministre de la Coopération en 1994 et en 1995, ancien de la DGSE lui-même, Michel Roussin a déclaré que la France l’avait « pour le moins laissé faire ».

Nullement clandestin, Denard était, à l’époque, sous contrôle judiciaire. Et son faux passeport avait été délivré très officiellement par la préfecture des Hauts-de-Seine. Comment imaginer que ses agissements rwandais aient pu passer inaperçus des services, alors qu'il avait pour lieutenant et confident un informateur de la DST ?

Il est vrai que certains chefs barbouzes, à l’image de leur bienveillance pour Barril, voyaient d’un bon œil ce soutien apporté au régime naguère protégé par la France. Délivrant à ces électrons libres ce que les services appellent un « feu orange ». Traduction : « Vous n'êtes pas couvert, bonne chance... » Touchant, non ?
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