Citation
BUTARE, LA PRÉFECTURE
REBELLE
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Tome 2
RAPPORT
D'EXPERTISE
RÉDIGÉ À LA DEMANDE Du' TRIBUNAL
PÉNAL INTERNATIONAL
DES NATIONS UNIES SUR LE RWANDA
André Guichaoua
Université Paris l Panthéon-Sorbonne
(France)
Arusha (Tanzanie)
Mars 2004
BUTARE, LA PRÉFECTURE REBELLE
Éléments d'analyse de l'agenda de Pauline NYlRAMASUHUKO
(I" janvier - 31 décembre 1994)
Tome 2
RAPPORT D'EXPERTISE
RÉDIGÉ À LA DEMANDE DU TRIBUNAL PÉNAL INTERNA TIüNAL
DES NA TIûNS UNIES SUR LE RWANDA
André Guichaoua
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
(France)
Arusha (Tanzanie)
Mars 2004
Sommaire'
Tome 2: Éléments d'analyse de l'agenda de la ministre Pauline NYIRAMASUHUKO
du I" janvier au 31 décembre 1994
Pages
1. Présentation d'ensemble de Pagenda., .
1.1. Principes de transcription
1.2. Le carnet de relations de Pauline NYIRAMASUHUKO .. ,...............
1.3. Signification et portée de l'agenda
,
3
3
4
5
".......
2. Les activités relatées par Pauline NYlRAMASUHUKO
dans son agenda au
cours de la période du I" janvier au 6 avrîl1994
2.1. La dimension nationale de son activité politique........................................
2.2. L'engagement politique régional dela ministre NYIRAMASUHUKO............
3. Les activités de la ministre NYlRAMASUHUKO
jusqu'au départ au Zaïre...............................
4. La poursuite
restructuration
.
7
123
au-delà du 6 avril 1994 et
23
de la guerre au Kivu: encadrement de la population et
des instances dirigeantes du gouvernement en exil
,. .. . . .
67
5. Synthèse des fonctions de la ministre Pauline NYIRAMASUHUKO.
. . .. ... . . .. . ..
5.1. La propagande
'.. . . . . . . .. . . . . . . . . . . . ... .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . .
5.2. La guerre; des devises et des armes..... . .. .. .. . .. .. . .. . .. .. .. .. .. .. .. . .. . . . . . .. .. .. . ..
5.3. La guerre: des officiers ibyitso
'"..
5.4. Identifier, dénoncer et éliminer l'ennemi intérieur...
82
82
83
83
84
6. Au-delà de la défaite..................................
86
7. Conclusion
,
,
87
Liste des tableaux
Tableau n° 1 : Réunions des instances nationales du MRND (bureau politique et réunion des
ministres MRND) auxquelles Pauline NYIRAMASUHUKü
participa entre le lor janvier
et le 6 avril 1994
,
.
Tableau n" 2: Liste non exhaustive des réunions de mobilisation politique des Butaréens
auxquelles Pauline NYIRAMASUHUKO participa dans la préfecture de Butare ou à Kigali
en tre le lor jan vier et le 6 avril 1994
.
Tableau n° 3 : Liste non exhaustive des réunions et activi tés politiques à caractère national
auxquelles Pauline NYIRAMASUHUKO participa entre le 6 avril et le 17 juillet 1994 ..... ,
Tableau n" 4: Liste non exhaustive des réunions et interventions de mobilisation politique
auxquelles Pauline NYIRAMASUHUKO participa dans la préfecture de Butare entre le
6 avril 1994 et le 18 juillet 1994
.
Tableau n° 5 : Rôle dans le suivi politique et militaire des préfectures autres que Butare
au nom du Gouvernement intérimaire au-delà du 6 avril 1994
.
Tableau n° 6: La poursuite de J'activité politique en exil au Sud-Kivu et Nord-Kivu
(18 juillet-S novembre 1994)
"
,
.
2
7
13
23
24
25
67
ÉLÉMENTS D'ANALYSE DE VAGENDA DE PAULINE NYlRAMASUHUKO
(I" janvier 31 décembre 1994)
M
1. Présentation d'ensemble de l'agenda
1.1. Principes de transcription
Nous ne reprenons pas ici de manière exhaustive l'ensemble des apports livrés par cet agenda
assez régulièrement
tenu à jour par Pauline NYIRAMASUHUKO,
ministre de la Famine et de la
Condition féminine. Pour l'essentiel cependant, tous les éléments permettant de suivre et de
comprendre l'activité et les analyses de la ministre ont été repris et traduits.
Les passages transcrits sont rapportés comme tels, y compris lorsque des mots ou corps de phrase
sont alternativement rédigés en français ou en kinyarwanda. Par principe, nous avons reporté les
passages en kinyarwanda afin que le lecteur puisse disposer du texte original. La traduction en français
que nous avons proposée est toujours la plus proche possible d'une transcription littérale. Notamment
lorsqu'il s'agit du kinyarwanda, toute traduction repose sur des choix d'interprétation.
Choix
étroitement déterminés par le contexte danslequel les expressions trouvent leur place.
Les traductions en français sont indiquées entre parenthèses immédiatement
passage ou dans un paragraphe séparés selon la longueur de la traduction à opérer.
après le terme ou le
Par ailleurs, et pratiquement à chaque page, il nous a fallu recomposer ia suite cohérente des
paragraphes successifs. En effet, lors de sa prise de notes, Pauline NYIRAMASUHUKO utilise
chaque espace disponible, quelle que soit la date de la page, pour y rapporter les événements ou faire
ses commentaires. Lors de ce travail de reconstruction, en cas d'incertitude avérée sur la place exacte
où devrait se trouver tel ou tel paragraphe ou phrase, nous avons explicitement mentionné le choix que
nous avons retenu. Mais, malgré le soin apporté à ce travail fastidieux, il se peut que, des erreurs aient
été commises.
En outre, chaque fois que nécessaire lorsque les passages étaient transcrits de manière brève ou
elliptique, nous avons introduit en complément les informations indispensables à la compréhension du
texte et des annotations (identité des personnes, date, lieu, etc.). Ces notes et commentaires, dont nous
portons l'entière responsabilité, sont toujours dissociés explicitement du texte original de l'agenda.
Enfin, pour faciliter la lecture, nous avons souvent supprimé les abréviations utilisées par l'auteur
en mentionnant le mot dans son intégralité. Pour celles que nous avons fréquemment maintenues, les
plus courantes sont:
Adjt = adjudant
Bg = bourgmestre
Cl ""communauté internationale
Cpl = caporal
Dde demande
Dircab ::::directeur de cabinet
Em ""Emmanuel
Gdm = gendarmerie
Gvt = gouvernement
Rda = Rwanda
Sip = sous-préfet
=
Nous avons presque toujours écrit en entier les noms des communes, sous-préfectures et
préfectures mentionnés. À l'inverse, et compte tenu du nombre de mentions et de l'usage général de
ces appellations, nous avons maintenu les dénominations utilisées par l'auteur relatives aux ministères,
3
les mêmes termes peuvent aussi être utilisés pour qualifier le titulaire du ministère. Nous les reprenons
ci-dessous (dans l'ordre protocolaire) :
Présirép
: présidence
de la République
ou président
de la République
(Dr Théodore
SINDIKUBWABO, MRND, Butare)
Primature e premier ministère ou premier ministre (Jean KAMBANDA, MDR, Butare)
Minaffet :::::ministère ou ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération (Jérôme
BICAMUMPAKA, MDR, Ruhengeri)
Mininter :::::ministère ou ministre de l'Intérieur et du Développement
Communal (Édouard
KAREMERA, MRND, Kibuye)
Minijust:::::ministère ou ministre de la Justice (Agnès NTAMABYALIRO, PL, Kibuye)
Minadef e ministère ou ministre de la Défense (Augustin BIZIMAN A, MRND, Byumba)
Minagri :::::ministère ou ministre de l'Agriculture,
de l'Élevage et des Forêts (Dr Straton
NSABUMUKUNZI, PSD,Butare)
Miniprisec :::::ministère ou ministre de l'Enseignement
Primaire et Secondaire (Dr André
RW AMAKUBA, MOR, Ki.gali)
Minisupres :::::ministère ou ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la
Culture (Dr Daniel MBANGURA, MRND, Gikongoro, nommé chef de cabinet du Président,
remplacé le 26 mai par Jean de Dieu KAMUHANDA, MRND, Kigali)
Minifin:::::ministère ou ministre des Finances (Emmanuel NDINDABAHIZI, PSD, Kibuye)
Minifop » ministère ou ministre de la Fonction Publique (Prosper MUGIRANEZA, MRND, Kibungo)
Mininfor » ministère ou ministre de l'Information (Éliézer NIYITEGEKA, MDR, Kibuye)
Minicomart « ministère ou ministre du Commerce, de l'Industrie et de l'Artisanat (Justin MUGENZI,
PL, Kibungo)
Miniplan :::::
ministère ou ministre du Plan (Augustin NGIRABATWARE, MRND, Gisenyi)
Minisanté e ministère ou ministre de la Santé (Dr Casimir BIZIMUNGU, MRND, Ruhengeri)
Minitracom := ministère ou ministre des Transports et des Communications (André NTAGERURA,
MRND, Cyangugu)
Minitraso e ministère ou ministre du Travail et des Affaires Sociales (Jean de Dieu HABINEZA, PL,
Gisenyi)
Minitrape :::::ministère ou ministre des Travaux Publics et de l'Énergie (Hyacinthe NSENGIYUMYA
RAFIKI, PSD, Gisenyi)
Mineto :::::ministère ou ministre du Tourisme et de l'Environnement (Gaspard RUHUMULIZA, PDC,
Gitarama)
Minifaprofe :::::ministère ou ministre de la Famille et de la Condition Féminine (Pau1ine
NYIRAMASUHUKO, MRND, Butare)
Minijeuma := ministère ou ministre de la Jeunesse et du Mouvement Associatif (Callixte
NZABONIMANA, MRND, Gitarama)
1.2, Le carnet de relations de Pauline NYIRAMASUHUKO
L'agenda commence par une série d'adresses. La première page, au début de l'agenda, est
consacrée à des numéros de téléphone de la préfecture de Butare. Sont regroupés là en premier lieu des
numéros utiles (médecin, banque, UNR Butare et Ruhengeri - établissements que dirigeait son époux),
tous les autres numéros correspondent à des relations professionnelles très ciblées :
- Des personnels politiques
locaux (Théodore SINDIKUBWABO,
Joseph KANYABASHI,
RUNYINYA BARABWIRIZA,
Straton NSABUMUKUNZI,
Jean-Baptiste SEBALINDA, Eugène
RWAMUCYO) et des interlocuteurs
utiles en matière de sécurité (les sous-préfets Gaëtan
KA YITANA, en fonction à Nyabisindu, et Assiel SIMBALIKURE en charge de la sous-préfecture de
Busoro, le commandant Pascal BARAHIRA, commandant de la Gendarmerie de Nyanza, le le"
substitut du bureau du procureur Jean-Baptiste MATABARü.
Hormis ce dernier, il est possible de
constater que si tous ne sont pas (ou plus membres du MRND), ils soutiennent les tendances Power
4
des partis;
« indépendant»
NSABUMUKUNZI,
PSD;
SEBALINDA,
; sans oublier les deux sous-préfets du MRND
MDR;
RWAMUCYO,
extrémiste
« dur » ;
. Viennent ensuite deux beaux-frères de Pauline NYIRAMASUBUKO
(Anastase MUNY ANDEKWE,
président du MDR Gikongoro, et Thaddée KWITONDA,
originaire de Ruhengeri, dirigeant de la CDR
à Kigali) et les principales dirigeantes du « mouvement des femrnes » du MRND auxquelles s'ajoute
Agnès NTAMAB Y AURO,
ministre de la Justice. Le reste de la page recense des personnalités
politiques majeures (Justin MUGENZI,
Casimir BIZIMUNGU,
Matthieu NGIRUMPATSE,
Joseph
NZIRORERA,
Prosper MUGIRANEZA,
l'épouse
d'Augustin
NGIRABATWARE,
une fille de
Félicien KABUGA) et des financiers (directeurs de banques et du PNAS). Signalons le numéro de
téléphone de la ligne personnelle
du Président BABY ARIMANA
à sa résidence de Kanombe. Les
pages suivantes recensent de nombreux numéros de la Primature, des ministères, des projets. Notons
les coordonnées
du chef d'État-Major,
Déogratias NSABIMANA,
de la religieuse Sœur Télesphore,
sœur de Juvénal BABY ARIMANA qui travaillait au ministère de la Jeunesse, etc.
1.3. Signification
et portée de l'agenda
Par définition un agenda sert à consigner les dates, rendez-vous
et tâches que son propriétaire
souhaite mémoriser ou auquel il accorde de l'importance.
Il s'agit donc toujours d'une sélection de
faits qui, selon les individus
et la rigueur avec laquelle
il tienne à jour ce document,
laisse
inévitablement
des tranches horaires ou journalières plus ou moins importantes non documentées.
Dans le cas de Pauline NYIRAMASUHUKO,
la tenue irrégulière
laisse échapper de très
nombreux éléments, notamment de la sphère privée qui ne sont pratiquement
jamais rapportés. Par
contre, son activité publique, débordante, est largement
consignée. Certes, elle ne mentionne que les
faits ou réunions marquantes de son agenda quotidien, mais l'intérêt principal de ce document réside
dans le fait qu'il sert parallèlement
de carnet de notes. Pauline NYIRAMASUHUKO
y retranscrit
presque systématiquement
les compte-rendus
des réunions, et y apporte de nombreux commentaires et
toutes sortes de remarques
personnelles
sur l'actualité.
Compte tenu de l'importance
et de la
multiplicité
de ses fonctions
officielles
et de ses «missions>}
officieuses,
ces notes lui sont
indispensables.
C'est ainsi que tous les domaines
de l'activité
politique à caractère national d' une
ministre (conseils des ministres), d'une militante éminente du MRND, le parti présidentiel (réunion
des ministres du MRND, membre « permanent » du bureau politique national) sont couverts ou font
l'objet de commentaires
généralement
détaillés.
Il en va de même pour les préoccupations
de la
représentante
et dirigeante politique de la préfecture
de Butare : réunions des congrès communaux et
préfectoraux du MRND, réunion informelle des ressortissants
de Butare résidant à Kigali.
À bien des égards, cette prise de note abondante
et directe peut apparaître surprenante et ne
correspond pas aux comportements
habituels des personnalités
politiques rwandaises, dans l'ensemble
peu soucieuses
de consigner par écrit leurs activités et réflexions.
Sans expérience de ses nouvelles
fonctions, la prise de notes abondantes supplée donc certainement
la « mémoire orale » privilégiée par
ses collègues.
On peut cependant
d'emblée
introduire
une autre explication,
complémentaire
de la
première. Cette prise de note assidue lors de la plupart des réunions politiques importantes avait, selon
de nombreuses
informations
que nous avons recueillies,
le don d'énerver au plus haut point les autres
participants
qui d'une manière générale s'abstinrent
d'aborder
autant que possible certains sujets en
présence de Pauline NYIRAMASUHUKO.
Le franc parler de cette ministre atypique et peu discrète
était craint, d'autant
plus qu'elle déclencha
fréquemment
des conflits interpersonnels
du fait des
propos intempestifs
qu'elle rapportait.
En outre, les liens directs que Pauline NYIRAMASUHUKO
entretenaient
avec le Président HABYARIMANA
et son épouse ainsi qu'avec les autres membres du
cercle présidentiel faisaient qu'elle était considérée comme « en mission» pour leur compte et chargée
d'informer
le plus fidèlement possible les hauts dignitaires
de ses divers contacts et appréciations.
À
maintes reprises, les ministres eurent la preuve de cette étroite concertation,
par exemple lorsque des
propos inattendus et hors sujet par rapport à l'ordre du jour prévu du conseil de gouvernement
étaient
5
avancés par la ministre pour être aussitôt approuvés et repris par le Président
formuler telle recommandation
ou faire prendre telle décision.
qui en profitait alors pour
Pour autant, il importe d'indiquer que "la plupart des faits et analyses relatées dans cet agenda
sont rapportés par la ministre qui assistait à telle ou telle assemblée ou qui participait comme d'autres
acteurs aux événements décrits. C'est pourquoi, au-delà de la simple présence, qui peut être considérée
souvent comme déjà hautement significative,
il est très important de préciser en plus à quel titre et à
quelle fin elle intervient dans l'activité de ces groupes ou structures. Par ailleurs, il importe d'aller audelà des propos ou remarques de la scribe pour apprécier dans quelle mesure elle les sélectionne, les
(re- )formule et surtout dégager l'adéquation entre ces propos et des actes.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, nous voudrions encore ajouter un commentaire
qui s'est imposé à nous «spontanément»
avant toute analyse fine.
d'ensemble
De prime abord, deux remarques immédiates
peuvent être dégagées après une première lecture
de l'agenda. La principale tient au fait que l'agenda ne mentionne pratiquement
aucune activité liée à
ses fonctions de ministre en charge du ministère
«technique}}
de la Famille et de la Condition
féminine, hormis la clôture le 12 mars 1994 de la Semaine de la femme. On peut penser que la
mention, le 8 février, d'une réunion reportée du « cabinet » relève de cette attribution, imaginer aussi
que son statut de femme ministre lui-valut de participer
à l'accueil de la ministre française Lucette
MICHAUD-CHEVRY
le 27 janvier,.et
justifierait
peut être aussi la mention d'une conférence de
presse à l'hôtel Méridien de Kigali le 10 février (dont il n'est pas indiqué si c'est elle qui l'a tenue ou
si elle n'a fait qu'y assister), pour autant le bilan de son investissement
strictement
professionnel
demeure des plus ténus. Ce n'est que lorsqu'elle se retrouva en exil à Goma que sa fonction «sociale»
réapparaît de manière explicite avec les visites des camps de réfugiés, mais là encore il n'est pas établi
au vu des notes prises que la finalité de cet investissement
corresponde
bien aux fonctions de ce
ministère:
concrètement,
il s'agit de.recenser et d'encadrer
les populations,
de rétablir les éléments
d'une administration
par le gouvernement
vaincu et, parmi ses priorités, de prendre en charge les
familles des militaires des ex-FAR.
La seconde est l'importance
des chiffres et décomptes reportés tout au long de l'année dans son
agenda. L'agenda
sert en quelque sorte aussi de livre de comptes comme en tenait les ménagères
soucieuses d'une gestion serrée de leur budget familial. En fait, dans le cas présent, les montants et
quantités
achetées
(essentiellement
de la nourriture)
sont toujours
impressionnants,
Pauline
NYIRAMASUHUKO
faisait donc des « affaires»
qui pouvaient concerner l'approvisionnement
du
restaurant familial de Butare (achats assurés à partir de Kigali), un éventuel restaurant mentionné (le
17 janvier) avec des apports de Charlotte
NYIRANSENGIMANA
(femme d'affaires
installée à
Kigali'),
de Mme MUKEKA
(grand
commerçant
de Kigali
importateur)
et de Jeanne
HABYARIMANA,
la fille aînée du Président HABYARIMANA,
ou encore les associations
pour
lesquelles elle collecte des fonds y compris parmi les membres du conseil des ministres. Plus tard, audelà du 6 avril, ses dépenses et transactions,
alors bien plus importantes
et diversifiées,
servirent
manifestement
d'autres finalités plus politiques (cf. par exemple agenda en date du 18/06 ou CM du
10 juin, etc.).
Reprenons
maintenant
la présentation
des éléments
de cet agenda de manière
méthodique,
1 Elle possédait notamment
un atelier de couture qui assurait notamment la fabrication des uniformes des lnterahamwe
dont le tissu lui était fourni par l'homme d'affaires Félicien KABUGA. Parallèlement, elle entretenait le fameux. groupe
Irüerahamwe de Remera dénommé lnyange et dirigé par Aloys NGIRABATW ARE (hutu. Gisenyi).
6
2. Les activités relatées par Pauline NYIRAMASUHUKO dans son agenda au cours de la
période du let" janvier au 6 avri11994
2.1. La dimension nationale de son activité politique
Dans le tableau ci- dessous, nous avons établi pour faciliter la lecture et la compréhension du
texte suivant une synthèse des activités à caractère politique qu'elle mentionne dans son agenda.
Tableau n" 1 : Réunions des instances nationales du MRND (bureau politique et réunion des
ministres MRND) auxquelles Pauline NYlRAMASUHUKO
participa
entre le L" jan vier et le 6 avril 1994
· Samedi l or janvier: réunion du bureau politique élargie aux ministres et députés issus du MRND : ordre
du jour: GTBE (agenda PN, 01/01)
· Dimanche 2 janvier: (date incertaine) réunion (des responsables du MRND ?) avec le président de la
République (agenda PN, 02/01)
· Mardi 4 janvier: entrevue Pauline NYIRAMASUHUKO et Joseph NZIRORERA, secrétaire général du
MRND : débat sur la composition partisane du GTBE et de l' ANT (agenda PN, 4/01)
· Lundi 10 janvier: bureau politique du MRND : fermeté politique, réaction des partis associés, soutien à
RTLM (agenda PN, 10/01)
· Vendredi 14 janvier: réunion des ministres MRND (agenda PN, 14/0i)
· Mercredi 19 janvier: réunion du bureau politique + des ministres du MRND + directeurs de cabinet
(agenda PN, 19/01)
- Vendredi 4 février: réunion des ministres MRND + directeurs de cabinet (agenda PN, 4/02)
- Mercredi 9 février: réunion du bureau politique du MRND (agenda PN, 9/02)
- Lundi 21 février: réunion bureau politique du MRND (agenda PN. 21/02)
- Mardi lOI'mars; réunion bureau politique du MRND (agenda PN, 10'103)
- Vendredi Il mars: réunion des ministres MRND (agenda PN, 11103)
· Mercredi 16 mars: réunion bureau politique du MRND + ministres (agenda PN, 16103)
· Mardi 22 mars: réunion du bureau politique du MRND (agenda PN, 22/03)
· Samedi 2 avril: réunion des ministres du MRND pour la mise en place du OTEE (agenda PN, 2/04)
Si l'on aborde les questions de politique nationale relatées de manière privilégiée dans l'agenda,
deux points reviennent sans cesse: le premier concerne la mise en place des institutions de transition
et la répartition des postes et des responsabilités, et le second les rapports avec la « communauté
internationale» et les ambassades étrangères en relation avec ce premier point.
La place prépondérante occupée par la question de la mise en place des institutions de transition
(GTBE et ANT) ne surprend guère puisqu'elle faisait l'objet des affrontements les plus vifs entre les
différents blocs en compétition pour le contrôle du pouvoir. Dans l'optique de la mouvance
présidentielle et du MRND, l'objectif central était de différer ou de bloquer leur mise en place jusqu'à
l'obtention d'un nombre suffisant d'alliés ou de soutiens parmi les représentants des partis de
l'opposition au sein du gouvernement ou de l'assemblée. Représentants qui pourraient priver le FPR et
les Forces démocratiques du changement (MDR, PSD, PL, PDC, PSR) de la majorité des deux- tiers
qui leur accordait des pouvoirs déterminants dans le fonctionnement des institutions et la conduite des
affaires politiques jusqu'à la fin de la période de transition.
Les 4 et 5 janvier, deux pages de l'agenda sont consacrés aux décomptes des ralliés potentiels
après l'entrevue que Pauline NYIRAMASUHUKO
a avec Joseph NZIRORERA, secrétaire national
du MRND, le 4 janvier. Le lendemain, le 5 janvier, était la date fixée pour l'installation officielle des
organes de transition avec la prestation de serment du président de la république et l'installation de
l'assemblée (70 membres) et du gouvernement (composé d'un premier ministre et de 20 ministres).
L'équation
gouvernementale
décrite
par Pauline
NYIRAMASUHUKO
bloque cependant
sur
l'évidence politique:
«21 divisé par 3 égale 7 » et il n'existe à cette date qu'un ministre PL (Justin
MUGENZI) sur lequel le MRND peut compter. Pour l'Assemblée
nationale (agenda PN, 5/01), les
calculs sont à la fois plus simples et plus complexes. Le MRND dispose de 11 députés nommés et du
soutien des membres des petits partis croupions dont il a suscité la création (5). Il lui est donc vital de
débaucher
des députés issus des partis de l'opposition
ou d'imposer
la nomination
de députés
appartenant aux tendances Power de ces partis. La liste transmise ce même jour à la première ministre
par le président de la Cour constitutionnelle
avait tranché le désaccord en faveur de l'opposition
en
refusant d'intégrer les députés Power présentés par des instances du PL et du MDR. Pour autant, dans
ses calculs, Pauline NYIRAMASUHUKO
ajoute aux Il députés désignés par le MRND, 5 MDR, 2
PDC, 5 « autres ~}et 5 PL. Sur cette base, un total de 28 députés favorables
à l'Alliance pour le
renforcement
de la démocratie (ARD) serait atteint soit 4 de plus que la minorité de blocage (fixée à
24: 70/3 ::::::23,3). Prudemment,
Pauline NYIRAMASUHUKO
déduit néanmoins
en deuxième
hypothèse les 5 PL non acquis.ice qui faisait repasser le nombre des députés favorables à la mouvance
présidentielle à 23, c'est-à-dire juste en dessous du seuil stratégique recherché l
Le commentaire
suivant accompagne
les décomptes
« Prestation de serment Présirép.
Le sentiment constant du PL est Power.
Manifestation de soutien au Présirép et pour montrer
-
de la ministre
notre indignation
(agenda
PN, 5/01) :
pour ce qui vient de se passer.
Compromis à privilégier
Éthique politique CDR et PD2 -7 Minaffet
Courtiser les petits partis politiques
Conférence de presse de 15 partis .
Diplomatie »
Le 5 janvier,
après la prestation
de serment
du président,
lors de la cérémonie
officielle
d'installation
du GTBE et de l'ANT qui se tenait l'après-midi,
seuls les représentants
de la mouvance
MRND étaient présents. La mise en place des institutions fut reportée sine die.
Le 14 janvier,
le débat entre les ministres du MRND reprend autour de la question
politique comme l'indique l'ordre du jour mentionné dans l'agenda (agenda PN, 14/01) :
des ministres issus du MRND
Informations:
blocage
- occupation du Mutara
- dissolution de l'armée dite déséquilibrée
- déposition du Présirép
- contact les ambassades
- situation au Burundi
du blocage
« Réunion
(+ nord)
l Nonce apostolique
II Belgique
III Tanzanie
IV Égypte
- Présirép risque d'être un bouc émissaire
- Déclaration à la nation? pas tout de suite
- Répondre au I" ministre « meeting 16/1
- Canaux parallèles d'info
1 Pour accroître
le nombre de ses alliés, le MRND avait exigé que la CDR et le parti démocrate aient eux aussi des
représentants au sein de l'ANT. La CDR ayant jusqu'à cette date refusé toute participation, cette revendication étaient
apparue comme une manœuvre dilatoire visant à bloquer la mise en place des institutions.
1 Minafett bis: poste à créer
à éviter
- Manifestation monstre »
Cet extrait illustre les thématiques obsessionnelles
de l'époque au sein du MRND, L'éventualité
que le FPR et les partis d'opposition
disposent des deux-tiers des voix à l'ANT déclenchait une peur
panique à la présidence.
Juvénal HABYARIMANA
craignait de faire l'objet d'un «coup d'État
constitutionnel
» suscité par les oppositions
coalisées sous un prétexte quelconque.'
La peur d'une
mise en accusation
suivie d'une demande de déposition
apparaît comme une angoisse irraisonnée
nourrie notamment par le retour d'Alexis KANY ARENGWE,
son rival de toujours évincé en 1981. Le
blocage de la mise en place des institutions, comme on le verra ci-après, reposait bien évidemment sur
la volonté présidentielle
d'attendre
les effets de l'éclatement
des partis de l'opposition
intérieure en
tendance pro-FPR et Hutu Power pour conforter l'assise réduite à la portion congrue de la mouvance
présidentielle
du fait des accords d'Arusha.
Mais une seconde lecture s'impose
qui concerne le
personnage central de l'État, le président HABYARIMANA.
Ce dernier voulait absolument sécuriser
sa fonction et sauvegarder
la plénitude de ses marges de manœuvre tout au long de la période de
'transition, Il lui fallait pour cela contrôler au minimum un des trois pouvoirs clés:
le poste de président de la Cour constitutionnelle
détenu par Joseph KA VARUGANDA,
un de
ses plus fidèles soutiens depuis le coup d'État de 1973 mais qui, ne s'estimant pas récompensé de ses
loyaux services, venait de rejoindre les rangs du MDR devenant ainsi un des adversaires les plus
redoutés et haïs par le Président;
le second était le poste de ministre de la Justice considéré comme stratégique car son titulaire
maîtrisait les poursuites liées à une éventuelle mise en accusation du président Or ce poste revenait à
Aloys NIYOYIT A, Tutsi, membre du PL tendance NDASINGW A ;
le troisième tenait à la majorité qualifiée des deux-tiers à!' ANT.
L'enjeu central de cette période d'attente tournait donc autour de l'attitude du président de la
Cour Constitutionnelle
qui à plusieurs reprises donna raison à l'opposition
dans les négociations sur la
validation des candidats députés. Tout laisse penser que si Juvénal HAB Y ARIMANA avait été sûr de
ce poste, les institutions
auraient pu être installées
dans les délais au début 1994, Mais la mise en
insécurité personnelle du président faisait justement partie de la stratégie de l'opposition. Tout comme
la menace d'Une vengeance
d'Alexis
KANYARENGWE,
les rumeurs entretenues
sur l'éventualité
d'une procédure
de déposition
suite à une mise en cause pour l'assassinat
des personnalités
de la
première république (dont le premier président de la république Grégoire KA YIBANDA), assassinats
qu'il ordonna personnellement
quelque temps après le succès de son coup d'État en 1973, rappelaient
avec insistance les dossiers des nombreuses
victimes qui accompagnèrent
l'accession
à un pouvoir
sans partage de Juvénal HABY ARIMANA, De même, les deux-tiers des voix étaient nécessaires pour
toute révocation ou nomination des hauts responsables
de l'État.
Par ailleurs, au moins les trois premiers pays cités dans l'agenda
étrangères considérées comme « hostiles» au MRND.
faisaient
partie des ambassades
De même, la dénonciation
des titulaires
des ministères
de l'Information
et des Affaires
étrangères faisait partie des slogans récurrents du MRND : Faustin RUCOGOZA
du MDR était sans
cesse vilipendé pour son parti pris supposé et fut assassiné dès le 7 avril par la Garde présidentielle. Le
poste des Affaires étrangères relevait aussi du MDR. La tentative de mettre en place un « Minaffet
bis » pouvait permettre d'améliorer
la communication
avec l'extérieur,
mais ce problème était en fait
) Cf. article Il du Protocole d'accord entre le gouvernement
de la République rwandaise et le Front parriotique
rwandais portant sur les questions diverses et les dispositions finales: «En cas de violation de la Loi fondamentale par le
Président de la République, la mise en accusation est décidée par l'Assemblée nationale de transition statuant à la majorité
des deux-tiers des membres présents et au scrutin secret. Cependant, avant de procéder au vote sur cette mise en accusation,
l'Assemblée nationale de transition doit requérir l'avis de la Commission politico-rnilitaire dont question à \' article IV de
l'accord de N'Sele tel qu'amendé à Gbadolite Je 16 septembre 1991 et à Arusha le 12 juillet 1992. Elle peut requérir
également l'avis du Facilitateur. En cas de confirmation de la pertinence de la mise en accusation, le Président de la
République est justiciable de la Cour constitutionnelle, qui est seule compétente pour prononcer la démission d'office, »
déjà réglé depuis plusieurs mois par le biais d'Augustin NGIRABATWARE, ministre du Plan, que le
Président utilisait comme son porte-parole à l'étranger. C'est lui qui accompagnait le président dans
ses déplacements officiels en lieu et place du titulaire du poste des Affaires étrangères, Boniface
NGULINZIRA, du MDR, en charge des négociations d'Arusha.
Enfin, à la date du 14 janvier, le MRND préparait effectivement sa grande manifestation du 16
janvier au stade de Nyamirambo à Kigali. Cette manifestation devait sceller l'alliance du MRND avec
les éléments Power du PL (MUGENZl) et du MDR (MUREGO et KARAMIRA).
Le 17 janvier, au lendemain de cette «manifestation
mentionne cette remarque:
monstre
»,
Pauline NYIRAMASUHUKO
Démocratie:
Inyenzi ou Inkotanyi zayigiye he ?
Ko baturuka mu bihugu bidukikije bitayiturusha !
Uganda, Burundi, Zaïre, Tanzanie.
Féodalité.
{« La démocratie: où les Inyenzillnkotanyi
T'ont-ils apprise alors qu'ils viennent des pays voisins qui
n'ont pas de leçon à nous donner en la matière? Féodalité »] (agenda PN, 17f01).
Le 19 janvier, le compte-rendu établi par Pauline NYIRAMASUHUKO
Bureau politique et des ministres du MRND traduit un net durcissement:
de la réunion du
« EU inquiet sur les cas d'insécurité paraît-il causés par lnterahamwe
Tanzanie Amba Tambwe
Swinen Belgique
750 000 $ par jour pour entretenir la Minuar
Nonce apostolique '= contre Rukokoma' et MRND
Secteur Kagugu Kigali - tranchée fusilier
Identifier les vrais Interahamwe
car ngo barya amafranga ya opposition bakagambana (« ils
prennent l'argent de l'opposition et deviennent des traîtres »), soupçons à éviter, 33 secteurs pour
Interahamwe alors que 19 administratifs
Comment travaille la MINUAR ? pas de transparence ?
Discussion des intellectuels juristes sur message du Présirép à la radio. » (agenda PN, 19/01).
La mise en cause des. ambassades étrangères devient plus ferme. Le Nonce apostolique,
fréquemment victime de menaces d'intimidation à l'époque, est accusé d'être hostile au MRND. Les
milieux. extrémistes proches de l'akazu le haïssaient ouvertement et le traitaient d' Inkotanyi. La
« conférence souveraine»
avait été proposée par l'opposition lors de l'instauration officielle du
multipartisme afin de partager le pouvoir en attendant l'organisation d'élections pluripartites et elle
avait fait alors l'objet d'un refus formel du pouvoir. Au début de l'année 1994, après la réussite de sa
manifestation populaire contre l'installation d'une assemblée contrôlée par des membres désignés par
des partis majoritairement issus de l'opposition intérieure et extérieure, le MRND demeurait plus que
jamais fidèle à son slogan « turasnaka
amato ra» (<< nous voulons les élections ») même si les
circonstances ne s'y prêtaient guère.
Notons enfin, les deux. points consacrés
au mouvement de jeunesse du MRND, les
Interohamwe. Pauline NYIRAMASUHUKO relève tout d'abord, de manière dubitative, leur mise en
cause par l'ambassade des États-Unis comme facteur d'insécurité. La seconde remarque est beaucoup
plus intéressante car elle situe clairement la concurrence que se livraient les partis pour s'attacher des
hommes de main et l'ambivaience de leur engagement. On se reportera sur ce point aux éléments
d'analyse développés dans le tome 1, § 5.2. au sujet de la SORWAL qui fut la principale entreprise
étatique contrôlée par le MRND et dont la vocation fut de financer le débauchage des militants de
• Conférence nationale souveraine.
10
l'opposition au profit des jeunesses Interahamwe. Cet extrait prouve explicitement que les jeunesses
Interahamwe étaient bien sous la responsabilité du bureau politique du MRND et de son état-major
puisqu'il s'agit ici d'ajuster l'organisation interne de la milice en 33 secteurs' avec les 19 secteurs
administratifs de la préfecture de Kigali Ville.
La même tonalité va perdurer lors de la réunion des ministres du 21 janvier:
« Réunion Ministres du MRND + cabinet
Mesures de sécurité + moyens
Coordination informelle / le premier ministre, qui l'a empêché de formaliser?
Nous décidons de répondre à ses calomnies / lettres CMRND, PL, PDC) »
C'est à cette époque qu'en l'absence du nouveau cadre institutionnel prévu par les accords
d'Arusha,
la mouvance présidentielle
commença
à considérer le gouvernement
d'Agathe
UWILlNGIYIMANA comme démissionnaire de facto et que se consolidèrent des lieux de pouyoir
informels. À compter du 5 janvier, Agathe UWILINGIYIMANA se refusait à organiser des conseils
de ministres qui auraient été présidés par le Président HAB Y ARIMAN A. Il est vrai que ce dernier,
après sa propre installation, ne semblait pas très pressé de voir mis en place le gouvernement de
transition.
Le 18 février, Pauline NYIRAMASUHUKO
«
note:
Annonce de la mise sur pied des institutions de transition le mardi 22/2/94
».
Mais le 21 février l'analyse change:
« Réunion Bureau politique MRND
Situation au PL
Lando campe sur ses positions
MOR - Butare" - Gitarama - Byumba
La liste des personnes devant participer à la transition
qui? »
n'est pas publiée. Que faisons-nous?
avec
Figure ensuite sur la même page la note suivante:
«Mort de GATABAZI à 22 heures du soir en revenant d'une réunion convoquée à une [heure] très
avancée 21 heures du soir par l'opposition au Méridien»
Le 11 mars se tient une nouvelle réunion des ministres du MRNO toujours consacrée au même
thème du refus de l'opposition d'accepter que la liste PL MUGENZI (hutu) se substitue à celle du PL
NDASINGW A (tutsi).
Problèmes des institutions
La communauté internationale rentre dans la logique du FPR d'exclure
[NDASINGWA] n'est pas acceptée dans son entièreté. C... ) »
«
le PL si la liste Lando
Le 16 mars se déroule une autre réunion du bureau politique + ministres du MRND. La tension
s'accroît et il est désormais ouvertement question de manœuvres du MRND visant à faire « constater
l' inapplicabilité de l'accord d' Arusha » par tous les partis:
5 Parmi les secteurs
spécifiques à l'organisation
des lnterahamwe figuraient les secteurs administratifs situés à la
périphérie des trois communes PVK, dont Kanombe (notamment
les quartiers où résidait le Président), Butamwa et
ShyorongL
6 À cette date, Agathe UWILINGIYIMANA
n'est plus que la présidente formelle du MDR Butare qui est passé sous la
tutelle de Jean KAMBANDA et des militants Power.
11
_ Réunion FPR + Partis + Églises pour le rassurer que la réunion avec le Présirép le 27 février 1994
était dirigée sans contrainte
À ne pas faire car:
- Problèmes de souveraineté
_ Subterfuge pour retourner en arrière - voir les réunions I" ministre de Bobo" et du Présirép
- Tuerie de Kirambo
- Ingérence aux affaires intérieures du FPR
À accepter si pour constater I'inapplicabilité de l'accord d'Arusha donc y inviter tous les partis.
(fund raising) politique de représailles »
La réunion du Bureau politique du MRND du 22 mars 1994 apparaît comme cruciale. Sous la
pression des ambassades, la date du 25 mars avait été retenue pour l'installation définitive des
institutions.
« Problème des institutions
PL --7 Minijust
MDR Power hiérarchisation des objectifs des Power
l . Détrôner le Président + les nordistes
2. Destituer Rukokoma + Agathe
3. Lutter contre les Inyenzi (FPR)
Comment continuer le combat après les institutions »
La question centrale consiste désormais à s'interroger sur le contenu de l'alliance entre le
MRND et les tendances Power des partis d'opposition. La hiérarchisation des objectifs du MDR
Power proposée par Pauline NYIRAMASUHUKO
peut être contestée dans la mesure où l'alliance
avec la mouvance présidentielle apparaît alors prioritaire, mais il est clair qu'au-delà de la ligne
ethniste pro-hutu qui soude le bloc en voie de consolidation,
des divergences fondamentales
subsistent.
Pourtant, à cette date, le MRND peut considérer que sa stratégie de fédération des tendances
Pauline NYIRAMASUHUKO à la fin de son compterendu du comité préfectoral de Butare du 26 mars (note finale de la page de son agenda datée du 20
mars, cf. infra § 3, p. 19), sur la base des estimations effectuées à la veille de l'installation de l'ANT,
le potentiel des voix assurées à l'ANT au terme d'ultimes et dures tractations lui confère une majorité
relative. Outre les 11 voix du MRND, le PSD serait censé fournir l'appoint de 6 membres, le MDR, 5,
le PL, 5, les petits partis, 78 et le PDC 2, soit un total estimé de 36 voix. Le débat sur la minorité de
blocage serait donc dépassé et la « mouvance» aurait atteint, voire même irait au-delà de la majorité
absolue. Cet élément est capital dans la compréhension des événements ultérieurs.
Power est un succès. En effet, comme l'indique
En effet, le 25 mars, l'installation du OTBE et de l'ANT fut encore reportée, mais cette fois du
fait du d'un prétexte invoqué par le FPR (participation de la CDR à l'ANT). Les ambassades et les
représentants des Nations unies siégèrent alors immédiatement et agitèrent la menace d'un arrêt
immédiat de l'aide économique. Les différentes parties se soumirent le soir même à cet ultimatum et
fixèrent au 8 avril la date définiti ve de l'installation des nouvelles institutions."
«
Réunion des ministres du MRND du 2 avril
Roger BOOH-BOOH, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Rwanda.
Sont décomptés les 5 membres des petits partis signataires de l'accord, plus les deux députés de la CDR et du PD dont
les responsables des partis, réunis le 4 avril 1994, jugaient l'admission envisageable après l'installation de l'ANT.
9 À cette date, le FPR avait déjà organisé
la logistique de l'attentat contre le président HABYARIMANA et n'attendait
que l'occasion la plus propice pour parachever sa stratégie de prise de pouvoir. Pour lui, le & avril devenait alors une date
1
8
butoir.
12
aussi à la réunion et représente avec Pauline NYIRAMASUHUKO
la direction préfectorale et
nationale du parti. Le ton de la reunion est polémique, ouvertement partisan. Gishamvu est passée sous
administration PSD et la lutte pour le contrôle politique des communes est vive dans la sous-préfecture
de Busoro.
Extraits agenda PN, 18 janvier
« lnribacyuho ntijyaho kubera PUMDR
Démocratie ni iki ?
Gushyira hamwe uduke dufite
Les institutions de transition ne se mettent pas en place à cause du PLlMDR
Qu'est ce que c'est la démocratie?
Mettre en commun le peu dont nous disposons »)
(«
SINDIKUBW ABO :
inda n'umudomo
- Irusinzi ni itora.Banze amatora
Nayo arabanga
Ibyo isali yasumbye iseseme
Umugabo asubira kucyo yanze. Banze révolution
« Bameze
none baragarutse
abasore bakoraga siporo yo gukubita.
Inama nkuru y'inyanza muri 1958 yashatse gukuraho amoko
isuka n'agatebo,
kugirango
ikiboko.Hari
ihishe ibibazo byaliho »
( ...)
[« Leur cupidité dépasse les limites de l'entendement
La victoire appartient aux urnes, Ils ont dit non aux élections et ont été battus. li
À propos du sujet: « quand la cupidité prend le pas sur la déontologie»
Un homme revient-il sur ce qu'il avait dédaigné l l
Ils ont dit non à la révolution 'et' maintenant ils 12 reviennent. Prenez garde! Leur corvée et leur fouet
reviennent (la houe, le panier, le fouet) .13 Il Y avait des jeunes qui faisaient de l'administration du fouet
aux gens leur sport 1
En 1958, à Nyanza, le Conseil supérieur du pays a voulu nier l'existence du problème ethnique pour
dissimuler les vrais problèmes de l'époque. »] [fin p. 18/0I}
(Suite agenda, p. 19/01, bas de page)
Serwakira yadutwaye utworoshye (kubuhoza) atumukanye PSD, PL, MDR, abafite ireme
bagumye muri MRND. Garuka ntiwaciwe ri'uko bashatse guhana inda ya bu kuru
Tutélaire inyanya
tKubohozas, comme le PSD,le PL et le
MDR. Ceux qui ont le tempérament solide sont restés au MRND.
Reviens, tu n'as pas été banni, car il fallait céder les postes volontairement. »)
(« Un ouragan a emporté les choses de moindre importance
Après divers échanges sur la situation communale (20/01), le renouvellement des instances du
ème
parti est organisé pour chaque secteur (l nom) et cellule (3 noms) [21 (2 moitié), 22 et 23 janvier).
Trois secteurs sont dotés d'un responsable lnterahamwe.
À nouveau, la preuve est donc apportée que
les jeunesses lnterahamwe
sont bien organisées et leurs responsables nommés par les instances du
parti MRND, représentées ici, lors d'un congrès communal par le président du eND et un ministre,
Vient ensuite le compte rendu du congrès préfectoral du MRND Butare qui s'est tenu le 28
janvier 1994 (agenda PN, 6/01). Le président en titre du comité préfectoral n'est même pas
mentionné (RUNYINYA BARABWIRIZA) et tout laisse penser que Pauline NYIRAMASUHUKO
II
Allusion aux premières
élections
de l'indépendance
où l'DNAR
battue.
12
13
Les Tutsi.
Allusion aux travaux forcés du temps de la monarchie coloniale,
14
refusait les élections, y participa néanmoins et fUI
préside la réunion de facto. Ce congrès revêt une certaine importance compte tenu de la présence de
Théodore SINDIKUBWABO, président du CND, et du président du parti, Matthieu NGIRUMPATSE.
Les trois points à l'ordre du jour sont:
1. Kureba ibyakozwe depuis le dernier congrès
2. Démocratie Amateka
3. Ingamba mu rwego rwa prefecture.
«< Évaluation des activités depuis le dernier congrès;
Démocratie, histoire;
Stratégie au niveau préfectoral »)
Ruhashya, Kigernbe, Huye, Nyabisindu. On n'y a pas fait de congrès
Kwihatira gushaka abarwanashyaka mu bakozi n'abacuruzi
S'efforcer de recruter des adhérents parmi les fonctionnaires et les cornmerçants ») (fin p. 6/01)
«{
(Suite agenda, p. 7/01, 2ème §)
Le groupe de réflexion est restauré
Umusanru w'abarwanashyaka kuko ishyaka litungwa na ba nyiralyo
(« Cotisation par les adhérents car le parti vit de ses membres »)
lshimuve ry'obaselire
{« La prime des responsables des comités de cellule »)
Les constats effectués lors du point n" 1 abordé consistent tout d'abord à recenser les communes
qui, à cette date, n'avaient pas encore organisé leur congrès communal ; le second concerne le
recrutement « d'adhérents parmi les fonctionnaires
et les commerçants ». La préoccupation est
prosaïque car le parti vit de ses membres, notamment des cotisations. Ce sujet faisait de manière
récurrente l'objet de débats complexes depuis la fin du monopartisme. Notamment, la question des
primes des membres des comités de cellules n'avait pas été réglée de façon satisfaisante. En fait, après
l'amendement, à la fin 1991, de la loi portant organisation territoriale, la cellule qui était jusque là l'un
des organes communaux du parti unique MRND était devenue l'échelon de base de l'administration
territoriale. Par voie de conséquence, le gouvernement décida que l'État devait aussi prendre en charge
les membres des comités de cellule et transféra au tomatiquernent la charge financière à l'État à travers
l'administration
communale. Cette décision, prise avant l'arrivée sur la scène politique de
l'opposition, fit l'objet de vives contestations. Si l'opposition soutenait la réforme érigeant la cellule
comme organe de base de l'administration territoriale, elle n'acceptait pas le versement des primes aux
membres des comités de cellules alors en fonction. Élus dans le cadre du MRND, ces membres
demeuraient aux yeux des partis de l'opposition des militants de ce parti, Seuls les futurs membres des
comités de cellule élus dans le cadre du multipartisme devaient alors être pris en charge par l'État (cf.
aussi infra Conseil des ministres du 10 juin).
Théodore SINDIKUBW ABü
généraux de circonstance :
et Matthieu
NGIRUMPATSE
tiennent
ensuite
des propos
Dr SINDIKUBW ABO
Kureba - kunva - gukora Ntibavure ngo haguruka mpicare-Gukuraho akarengane-barnwe mu ngabo bararengana-ese abantu
bajyanywe mu mashyaka n'iki ?
Kurwana ishyaka : gukora ikintu cy'ingirakamaro kivunanye kandi ...
"ijwi lya rubanda rugufi"
Umulyango uiarimuye urazima ndetse ukazimira
Regarder (observer) - écouter - travailler - réfléchir.
- Ils ne disent pas "ôte-toi pour que je m'y mette"
- Supprimer l'injustice
- Certains membres des forces années sont frappés d'injustice
(« -
15
- Pourquoi les gens ont-ils adhéré aux partis
- Militer pour le parti: faire quelque chose de très important, difficile et ...
- La voix du petit peuple
- Une famille qui ne communique pas s'éteint ») (fin p. 7/10)
(Suite agenda, p. 8/01)
Président NGIRUMPATSE :
« • Ikigereranyo cy'iki gihe no muli 1960
Tutsi homeland Ubupfura si isura ahubwo ni ubwenge
«
MRND niyo ifite umurage nyakuri
~ ubwenge ni amayeri.
- FPR irashaka guhindura byinshi ikurikije ingoma ya cyami
Kurwariya ubutegetsi FPR kubunaniza
Ishyaka ni nk'agahugu gato,ligomba kugira ba maneko
Problème Ntya70-Karama
est de gl/SUrJAIa - amak/( ru")
Comparaison de cette période avec les années] 960
_Tutsi homeland. La noblesse ne se juge pas sur le faciès mais sur un comportement moral digne.
C'est le MRND qui détient le vrai héritage"
_ L'intelligence consiste à savoir orienter la réaction de l'autre (à être malin)
. Le FPR veut changer beaucoup de choses dans le sens de la monarchie.
- Le FPR s'oppose au pouvoir, le paralyse
_ Le parti est comme un petit pays, il doit avoir des agents de renseignement
_ Le problème Ntyazo'Ï-Karama est celui d'être visité, information »)
(« -
Enfin, un professeur de l'UNR, Théophile RUSINGIZANDEKWE,
« Politique izirana n'ibintu 3
1) Ubusambo
déclare que:
2) Umujiriya
3) Ubwoba"
[« La politique n'aime pas 3 choses:
1) La corruption
2) La colère
3) La peur]
À la différence
polémiques.
Le 30 janvier
NYIRAMASUHUKO
du rapport du précédent
congrès
communal,
les propos sont policés, peu
se tient un nouveau congrès communal du MRND à Muyaga, mais Pauline
n'en fournit pas de compte rendu. Elle ne s'y est peut être pas rendue.
En date du 2 mars, Pauline NYIRAMASUHUKO
relate la réunion avec le MRND ville de
Butare. Dans ce compte rendu se structure un argumentaire que nous verrons ensuite repris dans de
très nombreux rapports. Il s'agit de l'identification des «mauvais» et de commentaires divers et
généralement très tranchés sur les individus (agenda PN, 2/03).
«
PSD organisateur des troubles:
- Bashimiki
- Gatorano entrepreneur
. Bihira
- Mulindahabi Charles
- Prof. Mbonigaba Charles du Groupe Scolaire
14
15
Celui de la révolution de 1959.
Commune Ntyazo.
16
- Pasteur Gasana
- Ngendahayo
- Kurawige Straton
- Muzirna : petit frère Minagri"
- Égide ~ Station BP Gérant
- Kabayiza (Prof. Groupe Scolaire)
- Ex-Bourgmestre C6meJ7
- Femme Jeanne Groupe Scolaire
- Power Ildephonse"
- Sorwal : Cyiza
- Pajero kaki distribué les grenades
- Préfet: ngo cya Higaniro cyahunte'"
- Déo Kayitakire
- Kayitani Gaëtan UNR »
Cette réunion se tient après les durs affrontements qui suivirent J'assassinat le 21 février de
Félicien GATABAZI, chef incontesté du PSD, puis celui de Martin BUCYANA, président de la CDR
lors de sa traversée de Butare le surlendemain.
Les « organisateurs des troubles» furent les
responsables locaux du PSD qui menèrent l'attaque contre M. BUCYANA et entretinrent l'agitation
jusqu'à ce que les membres du PSD emprisonnés soient libérés. La plupart furent tués dès le début de
la guerre en avril 1994.
Les noms et faits relatés en fin de texte sont très importants et illustrent certaines activités
militantes du MRND Butare au sein de la SORW AL, principale entreprise industrielle de la préfecture.
Jean-Léonard CYIZA, employé de la SORWAL (secteur Range, MRND/CDR) faisait partie des
recrutements récents de militants nordistes (Ruhengeri) effectués par Alphonse HIGANIRO, le
directeur, lui-même originaire de Gisenyi. Comme homme de confiance de la direction, CYIZA gérait
l'utilisation du parc des véhicules de la SORWAL lors de l'organisation des meetings du MRND dans
la préfecture de Butare. Ici, il est décrit comme étant en charge de la distribution de grenades. Cet
épisode est d'autant plus remarquable qu'à la même époque l'épouse d'HIGANIRO, Alphonsine
MUKAKAMANZI, femme éminente de Butare et activiste de la CDR, fut mise en cause par le
parquet de Kigali après la découverte inopinée d'un chargement de kalachnikovs, de munitions et de
grenades dans un véhicule 4 x 4 de la SORW AL accidenté à Kigali. Ces armes destinées, semble-t-il,
au Burundi furent saisies par le colonel MARIEN de la MINUAR (déposition de François-Xavier
NSANZUWERA, ancien procureur de la République de Kigali à l'époque des faits, devant la Cour
d'assisses de Bruxelles le 18 mai 2001). Manifestement,
ces grenades bénéficiaient aussi à des
utilisateurs locaux grâce au MRND. Au cours de la guerre, Jean-Léonard CYIZA devint un des
responsables les plus actifs de la défense civile.
Le 15 mars, la réunion des membres butaréens du MRND résidant à Kigali souligne les priorités
du moment (agenda PN, 10/01) :
- Insister sur la cohabitation des partis
_Kwishisha abahandi cg (cyangwa) abo mudasangiye ubuhoko
(« Ne pas faire confiance dans les autres et se méfier des gens avec lesquels vous ne partagez pas
l'ethnie» )
16
17
Il s'agit du plus jeune frère du ministre Frédéric NZAMURAMBAHO.
Il s'agit de Côme HABINEZA, ex-bourgmestre MRND de Shyanda (1990-93), responsable
de l'UO Gakoni, devenu
un militant actif du PSD.
18 Il s'agit vraisemblablement
du lieutenant Ildephonse HATEGEKIMANA,
alors commandant a.i. du camp Ngoma qui
joua un rôle décisif et discret dans la mise en place des jeunesses Interahamwe à Butare, voire dans l'organisation de ces
trafics et distribution d'armes.
19 En français:
«Le préfet: le 'gros' HIGANIRO s'est enfui » (on dit que le préfet - Jean-Baptiste HABY ALlMAN A,
Tutsi membre du PL _ a déclaré ... Ce propos désobligeant viserait le directeur de la SORWAL, un personnage puissant de la
préfecture, considéré comme le « secrétaire exécutif» du représentant local de [' akazu, Séraphin BARARENGANA, frère du
président HABYARIMANA et professeur à l'UNR (cf. tome I, § 4.3.).
17
_ Ngo (<< on dit gue ») le fils Bucyana
justice de travailler et de prendre
a dû fuir car l'on
voulait le prendre en otage pour empêcher
la
les PSD. »
La cohabitation des partis est la priorité absolue face au FPR, malgré les handicap régionaux et
ethniques. Elle relève à nouveau les dégats majeurs
causés par l'assassinat
à Butare de Martin
BUCYANA,
président de la CDR, ainsi que les difficultés
que rencontre la justice pour gérer ce
dosssier alors même que les auteurs sont dans ses mains.
Mais la réunion la plus intéressante de l'agenda au cours de la période antérieure à la reprise de
la guerre est celle du comité préfectoral du MRND du 26 mars 1994 (pages du 24/03 au 25103 puis
17/03 au 20/03).
« Huye
Habuze
abajya
kwigaragambya
abaturage
barebana
neza kuko
amashyaka
hafi yose yemeye
ko
Gatabazi aU intwali yatabarut<:p
«< Il n'y a pas eu de manifestants
Bonne
cohabitation
de la population
parce que tous les partis
ont reconnu
que Gatabazi
était un
héros »}
Nyaruhengeri
Bamanuye
ibendera
rya
MRND
bagenda
b arikurunga
ku mapine
y'imodoka
Toyota
Minitrapé.Rucyahana
niwe wateje invururu
Mpayimana : Nyabarongo yavuye muri FPR ngo niwe usigaye akora recrutement
(<< Ils ont enlevé le drapeau du MRND qu'ils ont traîné et sali avec les pneus du véhicule
verte
Toyota
du
vert
du Minitrape. C'est RUCY AHANA qui a provoqué les troubles.
Mpayimana -7 NY ABARONGO
n'est plus dans la ligne du FPR. C'est lui qui fait actuellement
recrutement
le
»)
Maraba prezida Antoni (Président Antoni)
Yari yagiye i Shyanda bamwaka moto ye ajya guhamba
nyina wa Léonard de Mbari ex prezida MRND
Batwaye imodoka yo Bg. Mugusa bambara ...
{« Maraba : le président Antoine
Il était allé, en moto, à Shyanda participer à l'entrerrement
MRND Mbazi. Ils lui ont pris sa moto
On s'est emparé du véhicule du bourgmestre
de Mugusa
de la mère de Léonard,
ex-président
du
et on l'a obligé de payer. .. ») (fin p. 24/03)
(Suite agenda, p. 25/03)
2 caisses de primus
Bg wa Maraba nawe yagize ingorane
(<< 2 caisses de Primus.
Le bourgmestre
de Maraba
n'abaturage
a eu aussi
abasoresha
des problèmes
avec la population
lors de la collecte
des
impôts »)
Pretida MRND Shyanda bashatse kumwica
Le garçon Rutayisire
eUS? de Kigernbe
utuye
mu i Range
nawe
y'abagomba kwicwa ngo ni lnterahamwe. Byakozwe na Dr. Straton
Nzarubara Deo commerçant
frère de Nsonere + Padiri w'i Higiro
yagize
ingorane
+ ababyeyi
-yali
bohereje
kuli liste
abana
mu
nkotanyi 70 personnes 13 bataragaruka
(<< Tentative d'assassinat du Président du MRND Shyanda
Le garçon RUT A YISIRE CUSP originaire de Kigembe, résidant à Range, a eu aussi des problèmes. Il
figurait sur la liste de ceux qui devaient être assassinés
sous prétexte que c'est un lnterahamwe
Ce fut orchestré
20
par le docteur
NSABUMUKUNZI,
Stratorr"
futur ministre de l'Agriculture
du gouvernement
18
intérimaire.
NZARUBARA Déo, commerçant et frère de NSONERA + le prêtre de BIGIRO + les parents, ont
envoyé des enfants dans les rangs du FPR 70 personnes dont 13 non encore de retour »)
Ndora
lmodoka ya Kanyabashi - Daihatsu niyo yatwaye ibendera ryacu irikurunga hasi
({(C'est le véhicule Daihatsu de KANY ABASHI qui a traîné notre drapeau à même le sol »}
Karama
Batwitse ibendera ku muturage warizamuraga
(« On a brûlé le drapeau chez un paysan qui le hissait régulièrement chez lui ») (fin p. 2Sf03)
(Suite agenda p. 17/03)
Nyaruhengeri (suite) Oscar Président
Abateje invururu harimi abakàrasi bo mu mugi - uretse ibendera ryacu ryabaga kwa Kavamahanga
ndet~e banamusenyeye inzu (amadilisk.J.J}'u-a)"'-----------------------------Abaturage bàrashaka
gouvernement.
Chez Kantano bafashe 2 jerrycans d'essence kuli PRB
barayobye noneho bajya kwiba muli centre de négoce ibintu byinshi Bakubise mubyara we bamuvuna
akaboko banashaka interahamwe ngo ikize Konseye Mbogo abaturage baramuhisha. Nyakiru
Nta PSD igaragara ihali
(« Parmi ceux qui ont provoqué les troubles figurent les délinquants de la ville
À part notre drapeau qui était gardé chez KAV AMAHANGA, ils ont détruit sa maison (les fenêtres).
La population veut le gouvernement.21
Chez KANT ANü, ils ont pris 2 jerrycans d'essence au PRB (projet rizicole de Butare), ils se sont
trompés de chemin et sont allés au centre de négoce où ils ont volé beaucoup de biens. Ils ont tabassé
son cousin et brisé son bras. Ils ont cherché un lnterahamwe pour voler au secours du conseiller de
Mbogo mais la population l'a caché.
Nyakizu
Il n 'y a pas de PSD en situation de force »)
Gishamvu
Nta nvururu ziturutse ku rupfu rwa Gatabati zabaye kuko MRND yavuze ka asire ka yashakaga
kwigarukira muli mouvance républicaine
(<mort parce qu'il voulait revenir dans la mouvance républicame ») (fin p. 17 f03)
(Suite agenda, p. 18/03,
i·me §)
Dr. Gasana Anastase, ex-Minaffet,
Stratège du MDR y'amajyojyi Rukokoma :
_ l" ngo Exploiter l'antagonisme Nord-Sud, Hutu-Tutsi au sein du MRND
22
(<1. Il a dit : Exploiter l'antagonisme Nord-Sud, Hu tu-Tutsi au sein du MRND »)
Stratégie:
J. Gushima inama y'umutekano
2. Contact avec amashyaka surtout ce qui met en doute inyenzi
3. Cimenter Nord-Sud
4. Kugira ubulyo bwo kwirwanaho, maîtriser ibirara (fin p. 18f03)
(Suite agenda, p. 19/03)
5. Gutanga liste y'abagiye gukora imyitozo muli FPR Utiliser lesMass média
6. Gukora itangaza mubyerekeye gusebanya muli Butare. Umutekano-ikibazo cy'inzara
21
LeGTBE.
21
Amajyojyi
: qualificatif
appliqué au MDR·TWAGlRAMUNGU
ce parti est ainsi assimilé à une drogue.
19
(pro-FPR). Amajyojyi
signifie
«
graines de haschisch ",
[« Stratégie (du MRND dans la préfecture de Butare)
1. Remercier le conseil de sécurité
2. Contact avec les partis surtout ceux qui mettent en doute les Inyenzi.
3. Cimenter NORD-SUD
4. A voir le moyen de se défendre. Maîtriser les délinquants
5. Publier la liste de ceux qui ont rejoint le FPR pour s'entraîner. Utiliser les média.
6. Faire un communiqué à propos de la diffamation dans Butare.
La sécurité, le problème de la faim. »l
_ L'engagement
des jeunes
muli FPR b'i Butare
Tugomba
natwe kugira
urubyiruko
rvvacu kugirango
ruhangane n'urwabo
Guhuza urubyiruko, la formation, kubaha iki ?
Cherchons les moyens financiers
PSTP HIMO indice de pauvreté
ilimo amakomini
yiganjemo
l'opposition
noneho
bagakoresha
les
jeunes babo
faire un devis kubikenewe donc relever interahamwe très urgent.
Avoir au moins 50 jeunes par commune
(<< L'engagement des jeunes de Butare au FPR. Nous devons nous aussi avoir une aile de la jeunesse
afin qu'elle puisse s'opposer à la leur.
Réunir la jeunesse, la formation, que faut-il lui donner? Cherchons les moyens financiers.
PSTP RIMO --7 indice de pauvreté: il couvre les communes qui sont majoritairement
dans
l'opposition et il emploie les jeunes ressortissants de ces communes.
Faire un devis des besoins. Relever lnterahamwe très urgent
A voir au moins 50 jeunes par commune. (fin p. 19J03)
(Suite agenda, p. 20/03)
Kutagira aho tubalizwa (permanence)
- On n'a pas de services à rendre à ces jeunes
- PNAS il reste 10 % dushobora gusabira amakomini
· RTLM
amakuru y'! Butare ntagerayo
M
yacu
=
GTBE
Le 5/111994 Presida yararahiye
après midi l'opposition
irabura
- lbyabuliyemo le 8/1/1994
· Mitingi ya MRND à Nyamirambo
Le 25/3194 FPR yarabuze irwariya CDR.
Permanence
(<<
- Absence de la permanence du parti
· on a pas de service à rendre à ces jeunes
- PNAS il reste 10% que nous pouvons demander pour nos communes
RTLM
Les informations concernant Butare n'arrivent pas à la RTLM (pour y être diffusé)
=
OTEE
_ Le Président
a prêté serment
le 5/1/1994
au courant
- Le rendez-vous manqué du 8J1/1994
- Le meeting du MRND à Nyamirambo
Le 25(3J1994 le FPR manque au rendez-vous
de l'après-midi
pour protester
20
et l'opposition
contre la CDR
a manqué à l'appel
PSD
MRND
MDR
Petits partis
PL
PDC
6
Il
5
7
5
2
36
N yaruhengeri
Huye - Mbazi
Gishamvu
Maraba
Ndora
Ngoma
Kigembe
Muy aga
Muganza
Nyakizu
Nyabisindu
Ce compte rendu exprime très explicitement la dégradation nette du climat politique dans la
préfecture suite à l'assassinat de Félicien GATABAZI (cf. Rapport, tome 1, encadré n° 4). Plusieurs
points s'en dégagent Dans de nombreuses communes, la liste des communes citées au cours des
débats regroupe essentiellement les communes MRND de la préfecture, les militants ou responsables
du MRND ont eu à subir la vindicte des partisans du PSD suite à l'assassinat de leur leader. Trois
communes y ont échappé: celle de Huye puisque tous, même les partisans du MRND reconnaissent
que «GATABAZI était un héros ». À Nyakizu, le PSD est trop faible pour manifester. À Gishamvu,
commune PSD, l'argumentaire
du MRND renvoyant la responsabilité de l'assassinat au FPR a
dissuadé des militants qui manifestement ne souhaitaient pas en découdre.
Quelques mises en cause nominales méritent ensuite d'être soulignées: à Nyaruhengeri, le FPR
est dénoncé pour la relance présumée de ses recrutements; à Ndora, Joseph KANYABASHI (PSD) est
ouvertement accusé d'Un sacrilège envers le drapeau du MRND ; Straton NSABUMUKUNZI (PSD)
est lui aussi considéré comme un chef d'orchestre anti-MRND ; enfin, les citoyens NZARUBARA,
NSONERE et HIGIRü
sont dénoncés comme Tutsi alliés du FPR. Les attaques contre
KANYABASHI et NSABUMUKUNZI,
encore adversaires politiques, permettent de mesurer la
rapidité des évolutions et changements d'alliance
que connurent ces personnalités politiques
lorsqu'elles durent se soumettre aux nouveaux dirigeants extrémistes mis en place après le 18 avril.
L'ensemble des autres commentaires sont apparemment déconnectés de la réunion proprement
dite et relèvent de notes que la ministre porte principalement sur la stratégie du MRND face à
l'opposition, stratégie ici explicitement défendue et illustrée par la ministre NYIRAMASUHUI(O en
personne.
Le schéma est simple, en s'appuyant sur l'alliance anti-inyenzi (Tutsi = cafards), il consiste à
cimenter » le Nord et le Sud, puis se donner les moyens de se défendre face aux délinquants
(partisans des autres partis pro-FPR), de dénoncer publiquement et notamment sur les médias les
partisans du FPR. Le média privilégié pour mettre en œuvre ces dénonciations est clairement
mentionné, il s'agit de la radio RTLM, dont la ministre regrette qu'elle soit insuffisamment informée
de ce qui se passe à Butare. Les jeunes de Butare étant considérés comme engagés en faveur du FPR,
le MRND se doit donc de structurer sa propre jeunesse à l'instar des autres préfectures vis-à-vis
desquelles Butare apparaît effectivement très en retard (notamment du fait de la faible radicalisation
politique et de l'action déterminée du préfet HABY ALIMANA).
«
La stratégie de consolidation des jeunesses Interahamwe repose sur quelques exigences tout
aussi simples: pour réunir des jeunes en nombre suffisant, leur assurer une «formation»
(des
entraînements) et les fidéliser, il faut pouvoir disposer de moyens financiers (« leur donner quoi? »).
La solution avancée, qui ne peut être que celle d'une ministre informée, est le recours aux fonds du
Programme spécial de travaux publics à haute intensité de main d'œuvre mis en œuvre par le BIT
(Bureau international du travail) dont la finalité consistait à injecter des liquidités sous forme de
salaires versés aux populations dans les communes les plus déshéritées en échange de la réalisation de
travaux d'infrastructures
sociales et productives. Ce programme était lui-même intégré dans un
ensemble plus vaste d'actions financées par la communauté internationale, notamment le Programme
21
national d'actions sociales coordonné par la Banque mondiale. Le PSTP était alors accusé par le
MRND de favoriser les communes tenues par l'opposition. En fait, des débats très vifs se déroulèrent
au niveau du gouvernement pour que ce programme soit effectivement destiné prioritairement aux
préfectures où les populations étaient les plus démunies, qui en l'occurrence étaient celles du sud,
favorables à l' opposition. La présidence retarda longuement le démarrage du programme pour obtenir
des contreparties dans les préfectures de Gisenyi et de Ruhengeri qui étaient relativement plus
«
aisées
».
Le propos de Pauline NYIRAMASUHUKO est limpide: il faut établir en urgence « un devis»
pour financer les Interahamwe
de Butare qui, étrangement, n'ont guère bénéficié de la manne
généreuse distribuée par la SORW AL à la direction nationale du mouvement, et utiliser les fonds du
PNAS encore disponibles pour la structuration des lnterahamwe de « nos communes» MRND. Dans
cette période de radicalisation, les thèmes centraux de la propagande et des actions de défense civile
apparaissent déjà parfaitement structurés et rodés. Il reste à passer à une mise en œuvre à grande
échelle. Ce n'était plus qu'une question de jour. Pauline NYIRAMASUHUKO disposa et géra alors
des fonds conséquents pour financer l'ensemble des mouvements de jeunesse associés sous la houlette
duMRND.
22
3. Les activités de la ministre NYIRAMASUHUKO au-delà du 6 avril 1994 et jusqu'au départ
au Zaïre
L'activité du gouvernement
intérimaire fut intense au cours des trois mois de guerre. On relève
pas moins de 19 jours où des activités collectives sont organisées (réunions formelles du conseil des
ministres, déplacements
collectifs, entrevues di verses), soit un jour sur quatre. De même, on peut
constater que la périodicité prévue du conseil des ministres hebdomadaire
du samedi puis vendredi,
semble-t-il, déborde souvent sur le lendemain en fonction des ordres du jour plus ou moins copieux et
de l'urgence de l'actualité. En fait, les membres étant regroupés en un lieu précis avaient la possibilité
de se rencontrer souvent et, comme toutes les informations
disponibles
par ailleurs le démontrent,
Murambi et Gitarama furent le lieu d'une multitude de réunions ou de conciliabules
divers entre tous
les groupes en compétition
pour définir une ou des politiques
à suivre.
Tableau n" 3: Liste non exhaustive des réunions et activités politiques à caractère national
auxquelles Pauline NYlRAMASUHUKO
participa entre le 6 avril et le 17 juillet 1994
• Samedi 9 avril: mise en place du G1 (prestation de serment) (agenda PN, 9/04)
• Mardi 12 avril: départ du G1 vers Murambi (agenda PN, 12/04)
• Samedi 16 avril: conseil des ministres, Murambi (agenda PN, I" et 2 février)
• Mardi 19 avril: déplacement du gouvernement à Butare et réunion de présentation du nouveau préfet de
Butare (agenda PN, 18104, 10-11102)
• Jeudi 21 avril: conseil des ministres, Murambi (agenda PN, 11-12/02)
e Samedi 23 avril:
conseil des ministres, Murambi (agenda PN, 17-18/02)
• Samedi 7 mai: conseil des ministres, Murambi (agenda PN. 7/05)
• Samedi 7 mai: rencontre avec le comité national d'lnterahamwe à Kigali (agenda PN, 25-26/0i)
• Mardi 17 mai: conseil des ministres, Murambi (agenda PN. 22·28/02)
• Vendredi 20 mai: conseil des ministres, Murambi (agenda PN, 20-21105)
• Dimanche 22 mai: réunion au domicile de Jean KAMBANDA (agenda PN, 22-25/05)
• Mercredi l " juin: conseil des ministres, Murambi (agenda PN, 01-03106)
• Lundi 6 juin: conseil des ministres, Murambi (agenda PN, 05-06/06)
• Vendredi 10 juin: conseil des ministres, Murambi (agenda PN, 30-31/05)
• Vendredi 17 juin: conseil des ministres, Gisenyi (agenda PN, 18/05)
• Lundi 20 juin : réunions à Kigali, État-major (agenda PN, 14-15/06)
• Mardi 21 juin: réunions à RTLM et préfecture de Kigali (agenda PN, 15106)
• Vendredi 24 juin: visite du cardinal Roger ETCHEGARAY au Rwanda (agenda PN, 24/06)
• Jeudi 30 juin: renouvellement de l'Assemblée nationale (agenda PN, 30106)
• Vendredi l" juillet: conseil des ministres, Gisenyi (agenda PN, 01-02/07)
• Mardi 5 juillet: conseil des ministres, Gisenyi (agenda PN, 05-04/07)
• Vendredi 8 juillet: conseil des ministres, Gisenyi (agenda PN, 08/07)
• Dimanche 10 juillet: conseil des ministres, Gisenyi (agenda PN, 11-12/07)
• Mardi 12 juillet: conseil des ministres, Gisenyi (agenda PN, 12/07)
• Vendredi 15 juillet: départ de Gisenyi vers Kibuye (agenda PN, 15/07)
• Lundi 18 juillet: départ de Cyangugu pour Bukavu (agenda PN, 18/07)
On note ainsi la présence
ou les passages
nombreux
de la plupart des chefs des partis, de
nombreux officiers. De ce fait, le caractère protocolaire
des invitations à ce qui s'appela les « conseils
des ministres » n'était guère respecté,
Retenons
simplement
pour ce qui nous concerne que la
recension des réunions établie à partir de cet agenda confirme la réalité et le caractère fonctionnel du
gouvernement
intérimaire. Il confirme surtout que Pauline NYIRAMASUHUKO
participa à toutes ces
réunions, ce qui n'exclut
pas que le GI tint d'autres
conseils auxquels elle n'aurait pas participé
(notamment lors de sa tournée dans les préfectures du nord-ouest fin avril-début mai).
23
Dans la distribution des fonctions effectuée au sein du gouvernement intérimaire, outre les
tâches techniques relevant de chaque membre selon ses attributions, des missions spécifiques étaient
confiées à tel ou tel (négociations, informations, participation à différentes réunions, etc.). Parmi ces
missions figurait le suivi politique des préfectures. La responsablité de la préfecture de Butare
incomba à Pauline NYIRAMASUHUKO. En ce qui la concerne, cette tâche était d'autant plus facile à
assumer que l'aller-retour entre Murambi en préfecture de Gitarama et Butare (où se trouvait le
domicile familial) représentait un trajet en voiture d'environ une heure et qu'il était possible de tenir
des réunions dans les deux villes le même jour.
22 mai : « Démystifier l'ennemi donc les journalistes partiraient avec les ministres chargés d'encadrer
les préfectures» (agenda PN, 25/05)
CM l" juin (agenda PN, 3/06)
Mifaprofe. ~ Muramba" et Butare
et lorgner sur Gikongoro
Tableau n° 4 : Liste non exhaustive des réunions et interventions de mobilisation politique
auxquelles Pauline NYlRAMASUHUKO
participa dans la préfecture de Butare
entre le 6 avril 1994 et le 18 juillet 1994
• Jeudi 14 avril: réunion commune Runyinya (agenda PN, 14/04)
• Mardi 19 avril: installation nouveau préfet de Butare avec GI (agenda PN, 1O/-1l/02)
• Samedi 7 mai: réunion avec le Comité d'Interahamwe de Butare (agenda PN, 25-26/01)
• Mardi 10 mai: réunion avec les jeunes de tous les partis à Butare (agenda PN, lO/05)
• Mercredi Il mai: réunions communes Nyabisindu et Rusatira (agenda PN, 11/05)
• Lundi 16 mai: conseil de sécurité de Butare (agenda PN, 30-31101, 19-20102,22/02). Entrevue avec le
préfet Sylvain NSABIMANA (agenda PN, 16/05)
• Mardi 31 mai: conseil de sécurité à Butare (agenda PN, 26-27/05)
• Vendredi 3 juin: visite dans la préfecture de Gikongoro, commune Mubuga, sous-préfecture Mwulire
(agenda PN, 28/05)
• Samedi 4 juin: commune Mbazi (agenda PN, 28/05); commune Kibayi, secteur Runyinya (?)
entraînement militaire de la défense civile (agenda PN, 28/05)
• Dimanche 5 juin: commune Mugusa (agenda PN, 28/05)
• Lundi 6 juin: commune Mbazi (agenda PN, 28/05)
• Mardi 7 juin: communes Ndora et Nyaruhengeri (agenda PN, 29/05)
• Mercredi 8 juin: mot d'ordre aux «bourgmestres et sous-préfets pour la mobilisation de la population et
utilisation des armes traditionnelles » (agenda PN, 29/05)
Recension non exhaustive
des interventions de Pauline NYlRAMASUHUKO
sur la situation politique à Butare
• Vendredi 20 mai: débat sur communes de Butare en conseil des ministres:
en Conseil des ministres
Muyira, Ntyazo (agenda PN,
20105)
• Vendredi 10 juin: Pauline dénonce en conseil des ministres le « commandement militaire désorganisé à
Butare. » (cf. agenda NGIRAB ATW ARE 643)
• Vendredi 17 juin: plainte en conseil des ministres au sujet des o: autorités militaires qui ont refusé les
ordres de mutation », demande le remplacement des bourgmestres de Mbazi, Nyabisindu, Rusatira,
Ndora, Muganza et du préfet (cf. agenda NGIRABATW ARE 646)
• Samedi 25 juin: postes et carrières (commune Maraba, directrice LABOPHAR) (agenda PN, 25/06)
2J Paroisse et centre scolaire dans la commune Satinsyi en préfecture Gisenyi où Pauline NYiRAMASUHUKO
hébergée lors de ses déplacements en préfecture de Gisenyi,
24
était
Trois motifs de présence à Butare ressortent des activités rapportées, très partiellement, dans son
agenda:
des réunions
au niveau préfectoral
liées aux questions
de sécurité (comité préfectoral
notamment), des réunions avec les jeunesses des parti (milices), des visites dans les communes. Toutes
tournent autour de préoccupations
de maintien de l'ordre au sens large. Les informations
recueillies
servent ensuite à nourrir les compte-rendus
et débats suscités en conseil des ministres sur la situation
dans la capitale du sud,
Enfin, la ministre assura pour le compte du gouvernement
divers tournées
de nombreuses
préfectures
du pays. Là encore les préoccupations
sécuritaires
guerre motivent
et déplacements dans
propres au temps de
cette activité débordante,
Tableau n° 5 : Rôle dans le suivi politique et militaire des préfectures autres que
Butare au nom du Gouvernement intérimaire au-delà du 6 avril 1994
• Lundi 18 avril: conférence préfectorale à Gitarama (agenda PN, 18/04,5-9102)
• Mardi 19 avril: suivi politique de la préfecture de Gisenyi (agenda PN, 19104)
• Jeudi 21 avril: conférence préfectorale à Ruhengeri (agenda PN, 13-16/02)
• Samedi 30 avril: réunion à la préfecture de Kigali (agenda PN, 30/04)
• Mardi 3 mai: suivi politique de la préfecture de Gisenyi. Réunion de pacification sous-préfecture de
Ngororero, préfecture de Gisenyi (agenda PN, 22·24/04)
• Mercredi 4 mai: réunion préfecture de Kigali rural (agenda PN, 4/05)
• Vendredi 6 mai: réunion de pacification avec le Premier ministre dans la préfecture de Ruhengeri
(agenda PN, 6 et 5/05, 25-26/04)
• Vendredi 3 juin: visite dans la préfecture de Gikongoro, commune Mubuga, sous-préfecture Mwulire
(agenda PN, 28105)
• Samedi 18 juin: commune Musange, préfecture de Gikongoro pour le financement de l'autodéfense
civile à Gisenyi (agenda PN, 18/06)
L'ensemble
des notes reproduites dans l'agenda fournit un panorama
du temps et illustre fidèlement les thématiques politiques à l'ordre du jour.
9 avril 1994 : Mise en place du gouvernement
Kigali)
Page 9 avril
(prestation
assez précis de son emploi
de serment à l'hôtel des Diplomates à
Mise en place du gouvernement
Noces chez James KABERA
Lieutenant HA TEGEKIMANA
serait un Hutu de Gitarama"
et aurait fait tuer des Tutsi en fuite.
Avoir le courage de dire non aux administrateurs
civils qui veulent s'ingérer
dans la technique
militaire.
Neutraliser
quiconque
veut semer les troubles dans le pays.
La formule sur les rapports entre civils et militaires
a le mérite d'être claire: il faut laisser les
militaires gérer la guerre. Telle était du moins la position dominante
le jour où le gouvernement
intérimaire est intronisé par ces derniers. Cette position fut notablement infirmée le 16 avril du fait des
dissensions entre militaires et de l'effondrement
rapide du front à l'est du pays.
J4
Le lieutenant François HATEGEKIMANA
(14""" promotion de l'ESM) est originaire de Kigali.
25
11 avril 1994 : La consécration
Page du 11 avril
( ... )
Ngo iyo umugabo ayobora
de Pauline NIYRAMASUHUKO
urugo umugore abayobora
isi yose
On dit que quand l'homme dirige le foyer, la femme gouverne la terre entière »)
( ...)
Kwirinda gusenya ibyubatswe no kudahinduka ibikoresho
(« Éviter de détruire ce qui a été réalisé et de devenir des valets. »}
Note verbale à Dallaire et Khan, adjoint du représentant du Secrétaire général des Nations unies
(«
12 avril 1994
Page du 12 avril
Nous avons quitté Kigali pour Murambi (Gitarama)
14 avdl1994 : Notes diverses
Recension et dénonciation de
Page 14 avril
«
complices»
14 avril 1994 : commune Runyinya (préfecture de Butare)
Secteur Vumbi
Cellule Kiduha
Chez le comptable de préfecture
Turatsinze Alexis, fils Gakwaya
Abatwika (« ceux qui mettent le feu ») : moniteur agricole du secteur Kibingo
Responsable: Mulindabigwi monagri commune + Gaspard cellule Kibingo »
«
16 avril 1994 : Conseil des ministres (Murambi)
Pages du I" et du 2 février
Nomination du chef d'État-major
Ruhengeri contrôlé jusqu'à Cyeru
Byumba encerclé
Kigali Combat Rebero Gikondo
Gashyata - Jali2j mort de 2 Blancs
Mutara: FAR en débandade
20 000 morts de notre côté massacrés par le FPR
Apprendre notre population à manier les armes
. Réflexion Kintu offre d'intervenir en Ouganda -7 refus
- Palipehutu nous offre ses hommes. aussi refus
- Offre du Frodebu ? sincérité
Comité de crise chef d'État-major Gatsinzi
Problème d'acceptation
Confirmation du chef actuel
Les majors qui dirigent les unités de combat ntibamwemera
hésitant
Ou prendre quelqu'un parmi les colonels sur le terrain
Kabiligi
ou Bizirnungu A4
ii·mc IG26
l3ème BM27
2> Quartier de Kigali au pied du mont Jali.
26
(<< n'ont pas confiance en lui ») et il est
Bureau G3
au front depuis 1990 meneur d'hommes
1952
(fin p. rr/02)
né en 1952
(Suite agenda, p. 2/02)
Mugenzi : Kabiligi
R wamakuba : guha grader abarurwatiye base (<< grader tous ceux qui ont été se battre au front »).
Promouvoir les vrais guerriers.
Ngirabatware : Bizimungu (1 commando) Kabiligi OPS
Officier général du Sud et du Nord
Comment gérer le groupe Rusatira
12-1-56 Twagiramukiza Marc, fils de Ndayambaje originaire de Mugombwa - Muganza nommé
conseiller Affaires politiques et administratives à la Primature
Butare PSD28 : Nsabimana Sylvain
Kibungo PL : Rudakubana Anaclet"
Ruhengeri MDR : Nsabumugisha Basile
Gisenyi PL : Dr Zilimwabagabo
Byumba : Nyirimbibi Élie
Kigali rural : Karera François
Kigali ville : Renzaho Tharcisse
Gitararna : Uwizeye
Gikongoro : Bucyibaruta
Cyangugu : Bagarnbiki
Kibuye:
Cette réunion apporte des éléments décisifs à la compréhension du système de pouvoir à cette
date. Sans préjuger des négociations qui ont nécessairement eu lieu avant afin de préparer les points à
l'ordre du jour, il est manifeste que le gouvernement intérimaire apparaît bien comme le lieu où se
débattent et se prennent les décisions importantes, y compris sur les questions relevant de l'armée. Le
Gl apparaît ainsi comme la structure opérationnelle et de coordination effective de l'État en guerre.
18 avril 1994 : Conférence préfectorale de Gitarama
Page 18 avril et pages du 3 au 9 février
Réunion de la conférence préfectorale tenue à Gitarama le 18 avril 1994 en présence de Jean
30
KAMBANDA, premier ministre, et de Pauline NYIRAMASUHUK0
Cette réunion avait pour principal objectif la reconduction solennelle du préfet Fidèle
UWIZEYE dont on attendait le soutien à la politique du QI et la mobilisation de bourgmestres
majoritairement hostiles à la nouvelle ligne politique.
Nous nous limiterons à quelques commentaires sur des points significatifs. Les remarques
rapportées ici présentent des propos fort contradictoires entre des interlocuteurs qui désapprouvent ou
qui font semblant de ne pas comprendre les intentions des nouvelles autorités et d'autres qui,
ouvertement, poussent à des actions « guerrières ». Ainsi, alors que tous demandent l'appui des forces
de sécurité, la finalité des demandes demeure antagoniste: pour la commune Murama, le bourgmestre
,6 lime promotion de l'ESM
17 l3ème promotion
de l'ESM
2& Nominations de préfets.
19 Anaclet RUDAKUBANA
JO D'autres ministres du GI,
(1971-73), Ingénieur de guerre.
(1972-74), Brevet militaire.
n'était pas membre du PL mais du MRND. La zone était alors sous contrôle du FPR.
installé alors à Murambi à proximité de la préfecture, étaient aussi présents.
27
déclare très courageusement qu'il faut « tuer les tueurs »31 et réclame des armes et du personnel
(« Armement/bourgmestre
+ conseillers. Augmenter la police communale. N'a pas d'OP] »). par
contre dans celle de Runda, la cible est clairement annoncée: «Les agents communaux sont tutsi. Ils
ont des armes et des listes de ceux. qu'ils doivent tuer, demande la collaboration avec les militaires»
De même, des requêtes de bourgmestres apparaissent totalement déconnectées au regard de la
radicalisation globale à l'échelle nationale et dans certaines communes de la préfecture. Alors que le
bourgmestre de Nyakabanda parie de « cadavres dans la rivière Nyabarongo » : l'un demande la
compréhension pour héberger des Tutsi: « Il soutient le gouvernement. Il demande qu'on ait confiance
en lui par ce qu'il héberge des Tutsi soupçonnés d'abriter des Inkotanyi. » ; un autre demande très
sérieusement ce qu'il faut faire des Gardes présidentiels et des lnterahamwe arrêtés pour violences
alors qu il existe des témoins tutsi survivants de leurs exactions!! : « Il y a des Tutsi en fuite qui
connaissent ceux qui les ont malmenés et qui sont en prison (OP + Interahamwe).
Quid ? » ; un autre
dénonce les infiltrés potentiels: « Ceux qui viennent dans la commune sous prétexte de chercher de
quoi manger », avant de prononcer une phrase lourde de menaces pour tous les citoyens susceptibles
d'être soupçonnés arbitrairement de complicité: « Chercher l'ennemi sans passer à côté de lui (FPR) ».
1
Nous conclurons ce tableau fort hétérogène en relevant la déclaration émouvante et provocatrice
formulée par le bourgmestre de Taba, Jean-Paul AKA YEZD, premier condamné à une peine de prison
à perpétuité par le TPIR, qui, face à une assemblée majoritairement gagnée aux thèses génocidaires,
ose formuler publiquement la revendication suivante: « Faites quelque chose de vraiment concret qui
sauverait les Tutsi. »
« Réunion
avec la conférence préfectorale Gitarama
Mardi nouveau préfet Nsabimana Sylvain » (fin p. 18/04)
(Suite agenda p. 3/02)
Mot d'introduction du préfet
Mot de présentation du premier ministre il a enchaîné en expliquant la situation qui prévaut dans le
pays, notamment mise en place du Comité de crise et du gouvernement
4 ans de guerre
Nomination de BIZIMUNGU chef d'État-Major remplacement de NSABIMANA mort avec Présirép"
~ Birambo Kibuye
Mgr Gitarama Kabgayi «empêche les gens de s'enfuir
»,33
( ...)
Protestant" : « la sécurité de la population car il y a des gens armés dans la commune Mushubati.
Aider le bourgmestre à assurer la sécurité ». Engager plus de policiers.
Faciliter le voyage des religieux (fin p. 3/02)
(Suite agenda p. 4/02, 2ème moitié)
Sebununguri :
Gvt. Arasaba ko yagilirwa
Ashyigikiye
ikizere kuko afite abatutsi bakaba
bakekwa
ko babitse
Inkotanyi.
_ Ka Uganda n'ububiligi
bashyigikiye
inkotariyi mwabikoraho
iki mwitabaza
amahanga
?
)1 Il s'agit
de Jean-Damascène RUTIGANDA, bourgmestre MDR. Ce dernier passait pour un élément progressiste radical
qui avait déjà anticipé, par exemple, la suppression de la mention ethnique sur les cartes d'identité en rayant lui-même les
trois mentions sur celles qu'il délivraient. Malheureusement, cette décision entraîna la mort de nombreuses personnes sur les
barrages qui ne purent justifier de leur identité hutu et furent accusés de disposer de documents d'identité falsifiés.
n Relevons que le Premier ministre oublie déjà l'intermède GATSINZI.
)) L'évêque de Kabgayi, Mgr Thaddée NSENGlYUMV A était une « bête noire" des extrémistes et avait de longue date
joué un rôle de premier plan pour établir des contacts entre les différentes parties en conflit. 11est ici accusé de protéger les
Tutsi et opposants.
)4 Il s'agit
de l'évêque
Onesphore RWAJE (hutu, Ruhengeri)
mais déplacé sur Gitarama à la paroisse de Shyogwe).
28
de l'Église épiscopale
au Rwanda (en fonction à Byumba,
« Il soutient le gouvernement. Il demande qu'on ait confiance en lui parce qu'il héberge des Tutsi
soupçonnés d'abriter des Inkotanyi. »
L'Uganda et la Belgique soutiennent les Inkotanyi. Que pouvez-vous y faire? Sollicitez l'aide de la
communauté internationale? »
Mushubati :
Ikiganiro kuli radio 20 minutes byerekeranye umutekano
« Chronique à la radio 20 minutes en rapport avec la sécurité
»
Nyakabanda :
Officier uma;:e iminsi i Nyakabanda urasa ...
Imirambo muli Nyabarongo
Umuboyl utunze imodoka n'ibintu byinshi byasahuwe ...
« Un officier qui séjourne depuis quelques jours à Nyakabanda et qui tire. » (sous-entendu qui tue)
« Les cadavres dans la rivière Nyabarongo »
« Un boy qui possède un véhicule et beaucoup de biens pillés ... » (fin p. 4/02)
(Suite agenda, p. 5/02)
Évêque protestant R waje
Sebununguri, Shyogwe
Service des impôts = démentir les fausses informations
Salaires des fonctionnaires du mois de mars?
Sous-préfet de Kiyumba disparu
Gasana Affaires techniques et économiques disparu aussi
Rutiganda, bourgmestre Murama
Problèmes de communication
Armementlbourgmestre + conseillers
Augmenter la police communale
N'a pas d' OPl Tuer les tueurs
Les agents
Ndagijimana, commune Mugina
(...)
demande des armes
Kagabo Karoli" :
Ntongwe bafite amakalita y'inkotanyi dans 5 secteurs
À Ntongwe, ils ont des cartes des Inkotarcyi dans 5 secteurs. »] (fin p. 5/02)
«{
(Suite agenda, p. 6/02, 2ème moitié)
Hari abatutsi bahuri:e bazi n'ababirukanye bafunze-Gl' et Interahamwe - Quid
[« Il Y a des Tutsi en fuite qui connaissent ceux qui les ont chassés et qui sont en prison (GP +
lnterahamwe) Quid ? »]
Bourgmestre Kigoma
Demande renforcement de la Police communale et armement
Agashimwe k'abaselire k'umwaka umwe
. Abantu barakonje ntibozi intambara guhangana n'inkotanyi birabarushya
. lmpungenge ka infiltration.
Relâchement de la population kongera za barrières no gukanguro abaturage
J5
Bourgmestre MDR de Ntongwe.
29
[« Demande Je renforcement de la police communale et armement
La prime des membres des comités de cellule pour une année
La population hésite par peur et ignore tout de la guerre. Elle aura des difficultés à résister aux
lnkotanyi.
Peur des infiltrations.
Relâchement
de la population.
Augmenter
les barrières et sensibiliser
la
population »] (fin p. 6/02)
(Suite agenda, p. 7/02)
Ruhango:
Hakwiye détachement de la gendarmerie kuko FPR ihita iwabo
Kulinda centrale de Kigoma
(« Il y faut un détachement de la gendarmerie parce que le FPR considère cet endroit comme chez lui.
Protéger la centrale de Kigoma »)
Mbarubukeye J ean/Kayenzi :
Armement. Ngo yatewe na komini Musasa
Isura y'intambara.
Ese inkotanyi ni iki ? Moyen de déplacement
(« Armement. Il prétend que sa commune a été attaquée par celle de Musasa.
La nature de la guerre. Les lnkotanyi c'est quoi?
Moyen de déplacement »)
Nyandwi Justin: Musambira
Ntakibazo bafite ubu abaturage
b 'i Runda babateye
hali abimukira
ha Ruhengeri
na Gisenyi
lruwaro zifitwe n'abasivili
abagenda muli Komini ngo bashaka ibilyo
Gushakisha umwanzi batamurtyuzeho
Ngo akorana na Twagiramungu kandi ataribyo kuko hapfiliye umuntu wo muli Mijeuma.
Ngo abantu bali mu ishyaka limwe ngo nibo bashoboye kurwarïya umwanzi bonyine.
Ngo abona mu butegetsi halimo trou
[« Pas de problème actuellement. La population de Runda les a attaqués. Il y a des déplacés de
Ruhengeri et Gisenyi.
Le problème des armes entre les mains des civils
Ceux qui viennent dans la commune sous prétexte de chercher de quoi manger
Chercher l'ennemi sans passer à côté de lui (FPR)
On le suspecte de collaborer avec Twagirarnungu alors que c'est faux, cela parce qu'un agent du
Mijeuma est mort (à Musambira)
Les membres d'un même parti seraient seuls capables de lutter contre l'ennemi
Il pense qu'il y a un trou (défaillance) dans l'administration. »1 (fin p. 7/02)
(Suite agenda, p. 8/02, 2ème §)
Bg. Mukingr"
Arasaba ko impunzi zaba encadrés cyane cyane izili mu Byimana.
lkibazo cy'inzara
(« Il demande que les déplacés de guerre soient encadrés surtout ceux qui se trouvent à Byimana.
Le problème de la famine »)
Expérience de Kigali
Bg. Nyakabanda"
Barashaka Superefe
(<< Ils réclament un sous-préfet »)
.16
)7
Basile NSABIMAN A, déclaré MDR, mais sans avoir rompu avec le MRND.
Jean-Pierre RUKIRAMACUMU,
MDR.
30
S/P Koloni Placide
Secteur Gisali :
Abasore benshi bagiye muli FPR, Hali ibyangombwa
Vétérinaire + Abbé
»
FPR
Nyiranduga > Tutsi
Gisali hali impunri z'abarundi dde téléphone pour Ruhango
(« Beaucoup de jeunes du secteur ont rejoint les rangs du FPR, on y trouve les pièces d' identité."
=
Vétérinaire + abbé
FPR
Nyiranduga e Tutsi
Gisali - Il Y a des réfugiés burundais
. Demande le téléphone
Ruzigana Emmanuel, Komini Nyamabuye
Kwishishanya kw'abaturage n'abaselire
(« Méfiance de la population et des membres des comités
(Suite agenda,
Akayezu,
à Ruhango
de cellules)
0me
p. 9/02, 2
»)
(fin p. 8/02)
§)
Kornini Taba
Ngo nimugire icyo mukora kigaragara gifatika murengere
(« Faites quelque chose de vraiment
abatutsi
les Tutsi. »)
concret qui sauverait
Sixbert, Bg. Runda"
Abatutsi ngo ko uwabarengeraga
yapfuye murajya he ?
Abakozi
ha Komini
ni abatutsi
basanganywe
imbunda
n'amalisiti
y'abo
bagomba
kwica.
dde collaboration avec les militaires
(<< Maintenant que celui qui vous protégeait est mort, qu'allez-vous devenir, vous les Tutsi?
Les agents communaux
sont tutsi. Ils ont des armes et des listes de ceux qu'ils doivent
demande la collaboration
avec les militaires
Mushubati (commune)
Abahutu nibo bapfa kuko abatutsti bali muri za Paroisses
(« Seuls les Hutu meurent parce que les Tutsi, eux, se sont réfugiés dans les paroisses
Masango
tuer
»)
»)
( ... )
19 avril: Réunion d'installation du nouveau préfet Sylvain NSABIMANA à Butare
Pages des 10 et 11 février
« Réunion
de
présentation
du
nouveau
préfet
en
présence
du
Présirép
et du
l cr ministre
Bg. Nyaruhengeri
Bg. Runyinya
Bg. Gishamvu
Bg, Huye - 2000 déplacés
RUKERIBUGA
wa Rusatira
Abatera invururu bafite intwaro ziruta iro abaturage
(<< Ceux qui provoquent
les troubles ont des armes
population
J9
que celles
}»)
Mot du représentant
.\8
plus puissantes
des bourgmestres"
lbyangombwa : terme administratif pour désigner les pièces d'identité.
Sixbert NDA YAMBAJE, MRND déclaré «neutre» avant de rejoindre les rangs du MDR.
31
dont
disposent
la
Mot du Présirép.
Badukize abaturebera
abagambanyi babadukize
cyane cyane abagiye kwiga ubulyo bwo
kutwica
Qu'on nous enlève ceux qui nous observent sans nous aider, les traîtres, surtout ceux qui ont été
entraînés pour nous tuer» )41 (tin p. 10/02)
(«
(Suite agenda, p. 11/02)
Gvt y'abatabazi is'abagambanyi ntizizongera
(« Le gouvernement Abatabazi connaît les traîtres. Ils ne nous surprendront plus -.
19 avril 1994 : Notes sur l'installation
Page 19 avril
»42)
du nouveau préfet de Gisenyi
Le préfet de Gisenyi ZILIMWABAGABO est arrivé à son poste ce jour la nuit et n'a pas trouvé le
logement.
Le 21 - remise-reprise
Le 22 réunion bourgmestres + sécurité
Depuis le 23, réunions communes Rubavu, Kanama, Nyamyumba, Karago'"
21 avril 1994 : Conseil des ministres (Murambi,
Pages Il (2ème moitié) et 12 février
Gitarama)
Situation. Tuerie continue
Rivière Mwogo et Nyabarongo jonchées de cadavres.
Sur le front l'ennemi voudrait prendre la ville de Ruhengeri - Kivuruga
Base .Kigali - Rulindo - Tumba.
Il y a une pression FPR -7 Nyanza.
Mutara - Kibungo -7 le FPR est à Kayonza - Rwamagana (fin p. 11/02)
(Suite agenda,
p. 12/02)
Conditions du FPR
- Guhagalika les tueries (« arrêter les tueries »)
- Dénoncer le GVT et GP (Garde présidentielle)
Enquêtes conjointes avec le FPR sur les tueries
Théogène Rudasingwa ségéral (secrétaire général) du FPR voudrait que l'Uganda soit le médiateur
?l Tanzanie
3 missions
-7 OUA - Caire
~ Afrique Gabon - Togo - Sénégal
40
41
Joseph KANYABASHI, Ngoma.
« Enlever» signifie ici écarter, tuer. Trois cibles sont visées:
«ceux qui nous observent sans nous aider », c'est-à-dire
les Hutu «bien placés », l'administration
surtout les mili taires ;
« les traîtres », c'est-à-dire les opposants hutu;
«ceux qui ont été entraînés pour nous tuer )', c'est-à-dire
les Tutsi soupçonnés
d'avoir
territoriale et
été à Mulindi
pour
s'entraîner mi litairement.
•• Ils « les Ibyitso, les Tutsi, les Hutu de l'opposition.
4~ Ce préfet
nouvellement nommé, membre du PL, manquait totalement d'expérience ce qui explique les difficultés de
son installation et la quasi tutelle que la ministre lui impose. Il séjourna à Paris à partir du 8 janvier et ne revint au Rwanda
que le 4 avril. Après la mise en place du Gl, il fut alors fortement sollicité pour accepter le poste de préfet PL désormais
vacant du fait de la démission et de l'assassinat de Jean-Baptiste
HABYALIMANA (Butare). Il ne fut jamais considéré
comme étant" à la hauteur» (cf. infra CM du 10 juin).
32
1) La MINUAR : voudrait que les gens qui sont avec la MINUAR et aux Mille Collines quittent ces
endroits pour aller dans Kigali dans la zone de Kigali contrôlée par le FPR, donc Rencontre de Bobo et
le 1er ministre.
Évaluation des dégâts causés par la MINUAR
à la régie des aéroports.
21 avril 1994 : Réunion du Comité préfectoral de Ruhengeri
Pages du 13 au 16 février
Gushyiraho Préfet mushya Habumugisha Basile (MDR) commune
Inkunga-bamushyizeho bamutunguye asaba gusurwa
Kwerekana ka atali imilimo gusa ya kurabahitama
Nyarutovu
né 1946
(« Installation du nouveau préfet Habumugisha Basile de la commune Nyarutovu né en 1946. Soutien:
On l'a nommé à l'improviste. Il demande qu'il soit visité. Démontrer qu'il ne s'agit pas uniquement de
fonctions qui vont leur coûter la vie »)
Sous-préfet:
2 à nommer
Bourgmestre de Mukingo : à chercher
Évêque Ruhengeri
- Ubutabera - urukundo ikiremwamuntu
Twese dutere imbere dushyigikirane mu mahoro no guhura n'lmana
(« La justice-
l'amour - la personne
pai x et la rencontre
Nsekanabanga
humaine. Allons de l'avant, soutenons-nous
mutuellement
dans la
avec Dieu. »)
François-Xavier,
prore Ruhengeri
(procureur
de Ruhengeri)
Arasaba abakozi 214 substitut gusa conseil de la magistrature.
RI harashyirwaho lnzego zose ntitugomba gutegereza FPR
({( Il demande du personnel. 2/4 substituts en place seulement. Problème du conseil supérieur de la
magistrature. Réponse: Toutes les institutions seront mises en place sans attendre le FPR. }}) (fin p.
13/02)
(Suite agenda, p. 14102)
Bigirimana
Jean-Sauveur
Bg. Ndusu
Barasaba intwaro, moyens logistiques,
(<< La population
Téléphone
demande
salaires d'un an non payés
des armes, des moyens logistiques, les salaires d'un an non payés»)
en panne
Bus
Pas de carburant
dans Ruhengeri
SIP Busengo yarashe nyina
(« Le SIP de Busengo
a abattu sa mère »)
SIP Ntarwanda
lmodok.a ya préfet (« La voiture du préfet »)
lmpunzi de Butaro nta ravitaillement zibona ({{Les déplacés
Bg. Commune
de Butaro ne sont pas ravitaillés
»)
Nkuli
Abanyarwanda birukanywe muri Zaïre (« Les rwandais expulsés du Zaïre »)
Gufasha abantu : MIFAPROFE (<< Aide à la population:
MIFAPROFE »)
Sinamenye
Véhicule
Gervais,
Bg de Butaro
Gushingana abasubiye Butaro
(« Le problème
de la protection
de ceux qui sont retournés
à Butaro »)
Police - 2 amahema ("les bâches")
Bg. Nyamuga1i
Guhemba abakozi - sans véhicule -
{« Salaire du personnel
33
- sans véhicule - ») (fin p. 14/02)
(Suite agenda, p. 15/02, 2ème moitié)
Bg Kidaho
Bajyanywe de force 1 FPR
(« Ils ont été emmenés de force par le FPR »)
Bg Gatonde
Umuhanda Gatonde - Ndusu abîmé
(<< La route Gatonde-Ndusu abimée)
Nsengimana Innocent - Tribinstance
Moyen de contrôle
Muhawenimana Béatrice S/P Affaires sociales a.i.
Minerval: fonds Préfet + Cari tas
Recrutement 300 jeunes / commune
Abostlikare barashaka ibikoresho kugirango intambara rurangiza irangire vuba
(« Les militaires réclament du matériel afin que l'assaut final se produise vite »)
23 avril 1994 : Conseil des ministres (Murarnbi,
Pages 17 et 18 février
Gitarama)
Le 23/4/94
Propositions cessez le feu
Museveni
Mobutu
Pacification
Famille du Présirép
Téléphone par satellite
Accord de facilitation d'aide humanitaire
Mininfor. Rencontre le PAM
500.000 $ il- g:J Ndekezi
2500,000 $
3000.000 1
x2
la vente de notre avion est suspecte
600,000.000 (sic)
Utilisation des mercenaires
la tuerie perpétrée 1 FPR à médiatiser.
- Achat d'avion!
7 camps de réfugiés Tutsi à Gitarama prêts à sauter sur nous, Il faut les désarmer. (fin p. 17/02)
(Suite agenda, p. 18/02)
Appréhender les membres du FPR se trouvant à Gitarama
_ Urwikekwe ~ Gusaka ni ngombwa (« Suspicion ~ fouiller c'est nécessaire »)
_ Gutunga agatoki (« Dénoncer les complices, les pointer du doigt »)
34
30 avril: Réunion à la préfecture de Kigali
Page 30 avril
Préfecture
de Kigali
- Gutera inkunga ingabo aliko kumenya ba Bg..bahurue bagahembwa
- Imishahara y'abakozi iboneka hakavaho 113 cyo gufasha ingabo
- Les points stratégiques kuki zafashwe n'inkotanyi ?
Kulinda amateme (« Protéger les ponts »)
Gutangiza primaire et CERAI, Gisenyi, Gitarama, Butare, Gikongoro,
Cyangugu,
Kibuye -Ikiganiro
cy'ubulyo bwo kwilinda
S/P Bizirnana + SIP Kanzenze bashinzwe défense civile
(« Soutenir
matériellement
les militaires
mais penser aux salaires des bourgmestres
déplacés de
guerre
Le problème des retenues obligatoires d' 113 des salaires des fonctionnaires pour soutenir l'armée
Pourquoi les points stratégiques sont-ils tombés entre les mains des lnkotanyi ?
Rentrée scolaire des écoles primaires et des CERAI, Gisenyi, Gitarama, Butare, Gikongoro,
Cyangugu, Kibuye
Émission de la radio à propos de l'autodéfense
Le S/préfet Bizimana et le S/préfet de Kanzenze
I" mai 1994 : Notes diverses
Recension et dénonciation de
Page du 1er mai
le' mai 1994
Kazima Emmanuel
«
complices
EMS Hollande
sont chargés de la défense civile »)
»
ngo afite (aurait une) radio et il travaille pour le FPR
Ntyazo : Ndahimana Mathias
Muyira : Hategekimana Cléophas
Nyabisindu
:
Basorningera Charles
Mudacumura Jacques
Gakwandi ~
3 mai: Réunion de pacification à la sous-préfecture
Pages du 2 et du 3 mai
de Ngororero
(Gisenyi)
_ Bariyakubahwa muteraniye hano balimo Ministre w'amashuli mate n'ayisumbtcye.prezida
SI?, confessions religieuses, les Bg.Les conseillers namwe mwese babyeyi b'ibitsina byombi
(« Excellences,
M. le Ministre
partis, messieurs les S/préfets,
messieurs
les conseillers,
de l'Enseignement
primaire et secondaire,
mesdames et messieurs
les représentants
mesdames
et messieurs
des partis,
messieurs les présidents des
des confessions
religieuses,
»}
- Umutekano ni wose muri Gisenyi
(« La sécurité est totale dans la préfecture de Gisenyi »)
_ Abakuru b'urubyiruko rw'amashyaka ngo batang a laisser passer
(« Il paraît
que
les responsables
des jeunes
de différents
partis
délivrent
des laissez-passer
- lnterahamwe-Fi'R
- Gushyiraho commission yo kwamagana FPR no gushyigikira Gvt
. Gushyigikira ibikorwa by'amajyambere: usines
[« Créer une commission pour lutter contre le FPR et soutenir le gouvernement
Soutenir les actions de développement
(les activités
économiques)
35
: usines }}](fin p. 2/05)
»)
(Suite agenda, p. 3/OSl 2ème §)
- Abacuruzi nibakore
(« Que les commerçants vaquent à leurs activités habituelles »)
- Abaturage + abasilikare nibalinde inkiko z'u Rwanda.babe maso
({ Que la population et les militaires gardent les frontières, qu'ils soient vigilants »)
- Ntituzarangare ngo Kigali ifatwe linga urucira, mukeba rugatwara nyoko"
(« Ne manquons pas de vigilance afin que Kigali ne tombe pas entre les mains de l'ennemi.
Comme dit l'adage 'tu souhaites la mort de ta marâtre, mais elle emporte ta mère' »)
- Uhagarariye amashyaka. Mbonyumutwa Shingiro
(« Le représentant des partis Mbonyumutwa Shingiro »)
3 mai 1994 : Notes diverses
Recension et dénonciation de
Page du 3 mai (2eme moitié)
«
complices»
3 mai 1994
Major Ntambabazi petit frère de Nzamurambaho à Butare camp Ngoma
Ndikubwimana (adjudant) »
3 mai 1994 : Conférence préfectorale de Gisenyi
Pages 22 au 24 avril
3/5/94 Gisenyi
- Bazihana Fidèle juge
- Butsindiri Alphonse
- Rugaya Mathias: CDR
- Hakuzayezu (Matthieu, agent SONARW A)44
- Tegera (Pierre) : agronome"
1. Hali ibyibagirana.inama nkuru y'ubucamanra + de 50 tribunaux ne fonctionnent pas
Il y a des choses qui sont oubliées, le conseil supérieur de la magistrature. Plus de 50 tribunaux ne
(«
fonctionnent pas »)
Cour d'appel Ruhengeri
Tribunal Ngororero
2. Amabwiriza yo gushyira mu bikorwa izindi nshingano
Ese FPR yanze gushyikirana byagenda bite?
(« Les instructions pour exécuter d'autres missions
Que se passerait-il si le FPR refusait de négocier? »)
3. Kuba turetse ibyamashyaka turwane n'inyenzi kuko hali n'andi mashyaka comme la CDR, PECQ
afasha ingabo bitali mu magambo gusa
[« Mettons entre parenthèses les problèmes entre les partis politiques, luttons contre les lnyenzi parce
qu'il existe d'autres partis comme la CDR, le PECa, qui aident l'armée et pas seulement par les
discours» )
4. Umuhanda imodoka zahezemo (« la route où les véhicules ont été bloqués »)
•• MRND, proche de l'akazu, membre fondateur de RTLM.
45 MRND, proche de l'akazu.
Déjà en 1992, lorsqu'il était chef de projet PNAP (projet national d'amélioration des
pommes de terre) à Ruhengeri, il se faisait connaître comme extrémiste en conflit avec les lnkotanyi (cf. Kanguka, 12 mai
1992, p. 8).
36
Minitrape : imbunda (« les jeunes »
Défense civile: inyangamugayo
-;) imbunda
(«
les gens honnêtes ») : les armes, pas seulement des
réservistes (fin p. 22/04)
(Suite agenda, p. 23/04)
200 de Kibirizi à Butare
5, Barrières -) sans technique ni discipline
- Rencontre avec le FPR, plutôt le gouvernement que les militaires
_lntambara y'omagambo [« la guerre des mots (les médias) »]
- Problèmes de carburant
- Utiliser spécialement l'anglais - swahili
-Imilimo y'ubuhinzi n'ubworozi (imiti-amajumbire) [« les activités relatives à l'agriculture et à
l'élevage (les produits phyto-sanitaires - les engrais) »]
- Byamurenga bya Muragati (Banzi)
_ Kugira ishyaka limwe ngo turebeko
twatsinda (Abacuruzi
+ Abanyagisenyi
7.000.000
Frs pour
l'armée.
Kwigurira imbunda
- Bralirwa igiye guhagarara kubera sulfate
[« Byamurenga fils de Muragati (Banzi)
_Avoir un parti unique afin de pouvoir gagner. Les commerçants + les gens originaires de Gisenyi
7.000,000 Fcs pour l'armée
- Achat individuel des armes
La BRALIRW A est en voie d'arrêter ses activités faute de sulfate »]
Nsabimana: Gushima + inama y'amashyoka yose ... Ces 6 semaines zizachira inshingano ritarangiye
(« Remerciement + réunion de tous les partis. Six semaines expireront sans que les objectifs ne soient
atteints» )
- Co1. Nsengiyurnva" OPS Gisenyi
Défense civile 1500 personnes déjà formées
Barrières avec les responsables (fin p. 23/04)
(Suite agenda, p. 24)
Préfet
Gushima
Col. Nawe ngo niahisha. Ese ingabo z'igihugu
Kudafata
imodoka ku ngufu
ntiziyobowe
na gouvernement
iliho ?
(( Remerciement au Colonel. Lui aussi ne cache rien. Est-ce que les forces armées ne sont pas sous
l'autorité de l'actuel gouvernement?
Ne pas réquisitionner les véhicules par la force »)
_Mission conjointe Gvt. + commerçants et les autres capables de faire quelque chose en vue de
terminer la guerre
4 mai 1994 : Réunion Préfecture Kigali rural et sous-préfecture
Page du 4 mai
4 mai: Préfecture
Kigali rural + S/Préfecture
Rwamagana
- Guhererekanya
impunzi Rda et FPR
_Recruter abasore + imbunda dans le cadre de ta défense civile
46
Anatole.
37
de Rwamagana
et quelques Bourgmestres
de Kibungo
" Député Mutabaruka de Sake Kibungo »aratanzwe hali ndetse na les militaires Tutsi et ibyitso
bakulikirana abategetsi kubica
_ Feuille de route - Préfet. Kibungo ne peut pas retrouver son préfet
- Gucana umubano na Belgique
" Gvt y 'inzibacuho yag uye ntizabeha
(« - Échange de réfugiés entre le Rwanda et le FPR
_Recruter des jeunes + armes dans le cadre de la défense civile
_Le député Mutabaruka de Sake a été trahi; il Y a même des militaires Tutsi et leurs complices qui
filent les autorités pour les tuer
_ Feuille de route - Préfet. Kibungo ne peut retrouver son préfet
- Rompre les relations diplomatiques avec les Belges
- Le OTBE ne verra pas le jour »)
- Santé du Présirép.
6 Gakuliro Léonidas SIP Rwamagana yaba akorana n'inkotanyi
Oakuliro Léonidas S/préfet de la s/préfecture de R wamagana serait complice des lnkotanyi
(«
6 mai 1994 : Réunion de pacification
Pages 6 mai, 5 mai et 25·26 avril
avec le Premier
ministre dans la préfecture
»)
de Ruhengeri
+/- 400 personnes
Pacification à Ruhengeri
Discours Préfet, Premier ministre
Nzirorera "" Gvt yo gutsinda FPR no gutabara u Rwanda. Imishyikirano pas Rukokoma (( Un
gouvernement pour gagner et sauver le pays. Négociations pas Rukokoma" »)
La proportion dans l'armée serait proportionnelle aux membres de chaque ethnie
CDR Oahunde (« M. Oahunde de la CDR »)
Ubumwe bw'abohutu (<< l'unité des Bahutu »)
Dr Murego
Discipline mu ishyaka
FPR ni umwanzi
Ibyitso cya FPR bili muli Komini Ruhondo ngo bourg na l Pl ni babirengere
Nyamugali na Nyarutovu ngo abarwanashyaka ba MDR bahohotewe ngo ubucamanza
nibubukulikirane
.!!
{« La discipline au sein du parti
Le FPR est un ennemi
Les complices du FPR dans la commune Ruhondo : Que le Bg. et l'IP} les protége !
Les militants du MDR à Nyamugari et Nyarutovu victimes des exactions réclament que la justice s'en
occupe! 1 »)
Mbonampeka
Kurwana intambara abayoboke b'amashyaka yose bafatanye
Mu mishyikirano ntihagomba kwiregingo
(« Faire la guerre. Les militants de tous les partis doivent collaborer, s'entraider
Lors des négociations, il ne faut pas supplier »)
Ndungutse
Histoire de la révolution de 1959 (fin p. 6/05)
41
Conférence nationale.
38
(Suite agenda, p. 5/05)
Conseiller Butaro Uzabilinda Dan ashyigikiye umugabo ufite obana mu nkotanyi witwa Rwankana
Sostène. Militaire originaire de Nyamure waje kumulinda
Ntaganira wo kwa Sanvura
(~Sostène dont les enfants ont rejoint les Inkotanyi.
Un militaire originaire de Nyamure est venu le protéger
Ntaganira de la famille de Sanvura »)
- Camp Muhoza
- CpI Twilingiyimana Epaphrodite
Épiphanie-----Solange Silvère
.
Mukingo Kajerijeri
Niyoyita
Kinigi (fin p.S/OS)
(Suite agenda, p. 25/04)
- Balikeka AT Ruhengeri UNR
dde intwaro (<< demande des armes »)
- Continuation de l'année académique
- Salaires + bourses + nourriture
Bg. Ruhondo
_ Droit de réponse car le Dr Murego a fustigé le Bg. et l'IPI ngo ntakintu kidasanzwe cyabaye i
Ruhondo (« prétextant que rien de spécial ne s'est passé à Ruhondo »)
Rwagasore Paul: FPR
Préfet
Abanyamashyaka nibahure kenshi
Abaturage ba Ruhondo bazahure na Préfet le 14/5/1994
(« Que les responsables des partis se rencontrent souvent
Une rencontre de la population de Ruhondo avec le préfet aura lieu le 14/511994
»
Premier Ministre
Umukozi wa ORINFOR
Imihanda ya Ruhengeri à réparer : Minitrapé
Ibyerekeye intwaro. Twarakomatanyirijwe aliko ...
(« L'agent de l'üRINFüR absent doit faire son travail
Les routes de Ruhengeri à réparer: Minitrapé
À propos des armes, nous sommes frappés par un embargo ... ») (fin p. 25/04)
(Suite agenda, p. 26/04)
... twakoze uko dushoboye ubu dufite ibikoresho
- Ubutumwa en Afrique du Sud, ambassade
Amashyaka yose yemera Republika na démokarasi agomba gufatanya
(( ... mais nous avons fait le nécessaire. Actuellement, nous avons le matériel
Mission de service en Afrique du Sud, ambassade
Tous les partis qui luttent pour la République et la démocratie doivent collaborer )})
6 mai 1994 : Notes diverses
Recension et dénonciation de « complices»
Page du 26 avril
Nvaramasuhuko nashatse mu
«
Bahoro
48
» (« Je
me suis mariée dans le clan des Bahoro »)
Chez Kanyabikali
Ndora, secteur Ndora, cellule Rugara
Ses fils FPR Bareba - Mazoru - Kabera bamaze abantu
mu Rwobo kwa Balibutsa mu gashurushuru
(« Ses fils FPR Bareba - Mazoru - Kabera ont massacré des gens et les ont enterrés dans une fosse
commune chez Balibutsa à l'endroit dit Gashurushuru »]
Benoît wa Bikorabagabo (<< Benoît fils de Bikorabagabo »)
actuel bourgmestre de Ndora'"
Kabego + Sindambiwe
Mutabazi
7 mai 1994: Conseil des ministres (Murambi, Gitarama)
Pages du 7 mai et du 8 mai
7 mai 1994 : Conseil des ministres dirigé par Présirép
en présence du Premier Ministre
1. Situation inquiétante sur le front sud. L'ennemi fonce sur Gashora
2. Deuil national
3. Enquête sur l'attentat du Président
4. Permanence des ministres à Kigali à partir du lundi 9 mai
5 . Dossier technique de Georges Ruggiu
6. Des missions à l'extérieur un journaliste en France
7. Salaires des agents de l'Etat
8. Ravitaillement: les choses sont bloquées en Tanzanie
9. Soutien aux forces armées
10. Horaire du travail dans tout le pays
li. Défense civile
12. Gestion du centre Murambi (fin p. 7/05)
(Suite agenda, p. 8/05)
« Augustin Ndayambaje, commune Kigembe, secteur Rubana
Histoire Aü ; décembre 1993
Professeur Aparec
Mauvais
Capitaine Munyurangabo de Butare (un pilote)
Yibye indege (a détoruné l'avion)
Les meilleurs
Major Ntabakuze, Para -7 Gisenyi
Capitaine Hakizimana de Byumba"
4S
Date probable.
Cet extrait vient à la suite du compte rendu de la réunion de pacification
tenue à Ruhengeri le 6 mai
1994.
Il fut remplacé le 17 juin.
so Le capitaine Théodore HAKIZIMANA de Butero, commandant adjoint du bataillon paracommandos, a succédé au
major Aloys NTABAKUZE à la tête de cette unité lorsque ce dernier fut nommé commandant des opérations à Gitarama.
49
Afl
Mauvais
Major Michel Havugiyaremye51
Espérance Mme Wagara (rwandaise mariée à Wagara, réfugié burundais)
Officier Nzungize (lieutenant-colonel), frère de Ntezimanaf
7 mai 1994 : Rencontre avec le Comité national des Interahamwe
Page des 25 et 26 janvier
(Kigali)
53
7 mai 1994: Rencontre avec le Comité d'lnterahamwe
La situation est contrôlée par lnterahamwe
- Problème Zinnie-Mumena
.
_ Problème du parti MDR et les autres + les représentants des jeunes
- Respect du matériel de l'administration
_Le matériel particulier pour les jeunes Interahamwe
_ À Giti Cy'Inyoni (+ Bisengimana de Gikoro s'oppose aux lnterahamwe)
- Demande ESO - Harelirnana'"
_Le vol, le piUage par la Gendarmerie Nyamirambo Lt Baziruwiha G.D (fin p. 25/01)
« -
(Suite agenda) p. 26/01)
_Basabekwinshi -7 AC 4697 à Murarnbi
- Ndagije -7 il est à Butare
- Ravitaillement des Interahamwe
_ Autorisation de circuler 20 laisser-passer pour véhicules d' Interahamwe
- Chef de station Electrogaz zone Rernera ngari
- Setiba
-7 Gitikinyoni
-7 Rernera élargi»
Le compte rendu de cette réunion n'apporte pas en lui-même beaucoup d'éléments si ce n'est
qu'il confirme la pleine implication de Pauline NYIRAMASUHUKO
dans les débats politiques
majeurs avec les responsables des structures les plus actives dans les massacres et le génocide. Le
« Comité d' Interahamwe » correspond ici au Comité national (officiel et « parallèle »55)qui se réunit
sur convocation de la présidence du MRND.
Plusieurs enseignements peuvent être retirés de ces quelques remarques. Le premier se trouve
dans l'entrée en matière elle-même: « la situation est contrôlée par lnierahamwe ». Si les observateurs
extérieurs purent s'en convaincre sans mal, il est utile de voir ce constat personnellement confirmé par
la ministre NYIRAMASUHUKO.
Plus encore, si le contrôle de cette structure sur le terrain est
considéré comme acquis, il apparaît clairement que les ordres viennent d'un niveau supérieur, la
présidence du MRND en concertation avec le gouvernement (ou certains de ses membres),
au(x)quel(s) on se réfère pour obtenir des consignes ou des autorisations, couvrir des besoins ou
formuler des doléances. Parmi les consignes figurent ici l'attitude vis-à-vis des jeunesses des autres
partis (notamment du MDR). Parmi les autorisations, sont mentionnés les laissez- passer pour leurs
5'
Originaire de Butare, le major Michel HAVUGlYAREMYE
était commandant du groupement
au Zaïre à Uvira lors de la destruction des camps.
52 Laurien NTEZIMANA,
théologien catholique de Butare, Le colonel Alphonse NZUNGlZE
de Rwarnagana, Mort
était commandant du camp
Bigogwe, où il hébergeait de nombreux réfugiés tutsi.
S) Pages des 25 et 26 janvier
1994 de l'agenda.
5~ Il s'agit du capitaine gendarme Gelace HARELIMANA
originaire de Ruhengeri affecté avant la guerre à Nyanza, puis
au service du personnel à l'état-major de la gendarmerie. Il fut nommé commandant du groupement de gendarmerie de
Gikongoro au mois de juin 1994 lorsque le major Christophe BIZIMUNGU devint officier de liaison auprès de l'Opération
Turquoise.
55 La milice du MRND était dirigée par un comité national
(officiel) qui travaillait sous les ordres du comité exécutif du
MRND. Il coexistait avec un e: comité parallèle» regroupant divers « conseillers ».
véhicules, l'utilisation de « matériel particulier de l'administration » ou encore leur «ravitaillement ».
Parmi les doléances, on relève le conflit entre SETIBA, le grand patron des lnterahamwe de Giti
Cy'Inyoni avec Paul BISENGIMANA, bourgmestre de Gikoro.
10 mai 1994 : Réunion avec les jeunesses des partis à Butare
Page 10 mai
Réunion avec les jeunes de tous les partis à Butare
Responsable: Bunera
[Cette réunion se tient trois jours après celle du Comité national des Interahamwe,
mettre en œuvre sur le terrain, au niveau des préfectures, la stratégie arrêtée à Kigali.]
11 mai: Réunions dans les communes de Nyabisindu
et Rusatira
(Butare)
Page du 11 mai
Secteur Kayanza
Le conseiller a eu peur, il est parti
Il n'y a pas eu de formation des jeunes ni d'armes
Le bourgmestre est mort
Comité y 'ubutabazi :::::
comité de crise composé de 7 membres dans le secteur
il 5' appelle Jean
Commune Rusatira
Umuhungu w'i Rwaza
Théo gène (« Un garçon originaire de Rwaza »)
Policier communal
Dan watwaye abahunze inka 4
(« Le policier communal Dan a ravi 4 vaches aux déplacés »)
_ Samweli wa Nkerabigwi ikimasa cyanite kuli arrêté
Samuel, ms de Nkerabigwi
[« Le bœuf a été mangé à l' endroi t dit Arrêt (de bus) »]
Minani de Cyegera
Budaraganya
-7 Kandagaye (Jean-Baptiste)"
12 mai 1994 : Notes diverses
Page 12 mai
A)
Athanase
. Rukangira lui demander si ex-Directeur üRINFOR
Habamenshi Innocent BNR ~ Kwitonda
Lieutenant Rwanyonga -7 Doctorat I
56
Il fut nommé bourgmestre
au Kenya
de Rusatira le 17 juin 1994.
d?
il s'agit alors de
16 mai 1994 : Entrevue entre Pauline NYIRAMUSUHUKO
et le préfet Sylvain NSABIMANA à
la préfecture de Butare
Pages 16 mai
Muvunyi Gucikisha (a aidé à s'enfuir)
Kayombya, colonel Nshizirungu, Ruhutinyanya, ss (<< sous surveillance
Capitaine Mugabo gendarme - Umugogwe patron du groupement
Ntambobazi -7 camp Ngoma »
«
de ») Gakwerere
Relatée de rnaruere extrêmement
brève, cette entrevue
illustre
les rapports
tendus qUI
prévalaient alors entre les différentes autorités politiques,
administratives
et militaires. Elle permet de
mieux comprendre le climat du Conseil de sécurité qui se tint parallèlement
et la distribution des rôles
entre les participants,
.
À quoi correspondent
ces phrases elliptiques?
La ministre NYIRAMASUHUKO
s'invite en
tête à tête chez le préfet pour lui faire part de son indignation face aux défaillances qui prévalent dans
le dispositif de défense et de sécurité:
_ la première concerne l'aide que le lieutenant-colonel
Tharcisse
MUVUNYI
était soupçonné
apporter
à Robert
KA YOMBY A, au colonel
Anselme
NSHIZIRUNGU
et à Faustin
MUNYESHYAI<;A,
alias RUHUTINYANYA,
pour s'enfuir au Burundi. La dénonciation
provient du
sous-lieutenant
Ezechiel GAKWERERE57,
originaire
de la commune
Shyorongi
en préfecture
de
Kigali, qui commandait
la première compagnie d'instruction
de l'ESO «Nouvelle
formule ».58 Robert
KA YOMBY A était un grand commerçant
tutsi de Rwamagana
(Kibungo), un transporteur;
Anselme
NSHIZIRUNGU
était officier des FAR, proche du MDR, originaire de Kigali et affecté à la Primature
; Faustin MUNYESHY AKA, était un commerçant
tutsi en bière originaire de Butare et ancien salarié
de la BRALIRWA,
un «complice
}). Pour comprendre
l'attitude
de Tharcisse
MUVUNYI,
il faut
préciser les relations familiales qui l'unissaient
à Robert KAYOMBYA.
L'épouse
de MUVUNYI,
tutsi de Kibungo, était la sœur de KA YOMBY A et seul un officier du rang de MUVUNYI avait la
possibilité de protéger KAYOMBYA
et de le mettre à labri",
c'est pourquoi il se réfugia à Butare le
Il avril chez MUVUNYI qui se voyait dans l'obligation
morale de le protéger. Il gagna le Burundi le
15 avri1 avec l'aide de MUVUNYI.
La responsabilité
vis-à-vis de la parentèle était d'autant plus
grande que l'épouse
tutsi de KAYOMBYA
était la fille d'un très important
commerçant
tutsi de
Kigali, Tharcisse KAREKEZI,
enrichi dans l'exportation
de peaux tannées et la fourniture de viande à
l'armée. Ce dernier avait marié trois de ses filles respectivement
avec Bonaventure
HA-BIMANA,
ème
secrétaire général du parti unique MRND de 1975 à 1991 (et donc 2
personnage de l'Etat jusqu'à
l'instauration
du multipartisme),
avec Thaddée
MUSONI,
un fils d'Eliab
ND AMAGE,
grand
commerçant
installé à Kigali et originaire de Gitarama,6o et avec Sylvestre KAMALI, originaire de
Gisenyi et ancien ambassadeur
du Rwanda dans di vers pays dont la Chine, son dernier poste, Vis-à-vis
du colonel Anselme
NSHIZIRUNGU,
la position
du lieutenant-colonel
MUVUNYI
apparaissait
encore plus compliquée.
Menacé de mort, celui-ci avait gagné Butare dès le 16 avril et avait aussitôt
tenté de faire passer ses enfants au Burundi, mais ils avaient été arrêtés et ramenés à Butare par les
militaires
du camp Ngorna. Il avait alors demandé
protection
au commandant
de l'ESO qui,
manifestement,
ne s'impliqua guère pour faire fléchir l'hostilité des militaires. Ce n'est que le 26 juin,
après le retour du général GATSINZI
à Butare, qu'Anselme
NSHIZIRUNGU
réussit à gagner la
frontière et à passer au Burundi. Quant à RUHUTINYANYA,
il fut tué au courant du mois de mai.
Son corps en état de décomposition
avancé fut, d'après des témoins, identifié à la sortie de la ville vers
le 25 juin. Lors du déplacement
des autorités
sur les lieux (autorités
militaire,
communale
et
préfectorale),
il apparut qu'Il s'agissait
d'une erreur, A cette occasion,
le préfet NTEZILYAYO
déclara qu'il savait que ce ne pouvait être le cadavre de RUHUTINYANYA
qui, selon lui, était mort
51
Le sous-lieutenant
Ézechiel GAKWERERE
se distingua
pour son activisme antitutsi et joua un rôle important dans
l'entraînement des groupes lnieronamwe à Butare et Gikongoro.
5S La « nouvelle forrnuie » concemait les élèves recrutés directement
li la sortie de l'enseignement primaire et qui recevait
à l'ESO une formation équivalente aux trois premières années du secondaire avant d'entrer dans le cycle de formation
militaire spécifique.
19 Malgré une réputation
peu favorable au sein de la haute hiérarchie (ainsi le général Déogratias NSABIMANA le
« soupçonnait » d'être tutsi), Tharcisse MUVUNYI était considéré
comme un officier important. il était originaire de la
même commune Mukarange qu'Augustin BIZIMUNGU, alors chef d'État-major.
6Q Quant à lui, Éliab ND AMAGE
est le beau-père du colonel Laurent RUTA YISIRE (Gikongoro), de feu Félicien
GATABAZI (Butare), de feu le lieutenant-colonel Froduald MUGEMANYI (Gikongoro), etc.
dans «d'autres
conditions»
qu'il connaissait
mais qu'il n'a pas précisées. D'après divers
témoignages, RUHUTINY ANY A aurait été tué d'une balle dans la tête devant l'hôtel Faucon. Un
témoignage précise gue l'auteur de l'assassinat était le sous-lieutenant Jean-Pierre BIZIMANA, alias
RWATSI, demeurant à Buye et qui dirigeait le l " peloton de la 3ème compagnie « Nouvelle formule »
de l'ESO;
elle proteste en second lieu envers la nomination du capitaine Jean de Dieu MUGABO,
originaire de Gisenyi, nommé commandant du groupement de gendarmerie qu'elle dénonce comme un
«umugogwe »61,c'est-à-dire un tutsi du Nord! En fait, le capitaine est hutu. Cette filiation tutsi lui
serait ainsi attribué du seul fait que son installation à Butare n'était pas précédée par une réputation
d'extrémiste prohutu ;
enfin, troisième dossier à l'origine de sa visite, la nomination d'un « complice des lnkotanyi »
à la tête du camp Ngoma. Il s'agit du major Charles NTAMBABAZI, gui avait sollicité une mutation
dans le Sud pour se mettre à l'abri des menaces qui pesaient sur lui à Kigali où il était commandant de
la compagnie transport de «La Base» à Kanombe. Il était en fait le frère de feu le ministre
NZAMURAMBAHO (famille dont P. NYIRAMASUHUKO
a déjà dénoncé un autre frère comme
« organisateur des troubles» à Butare en février 1994 (cf. infra, p. 16).
Cette mise en perspective situe Pauline NYIRAMASUHUKO
comme la promotrice la plus
intransigeante d'une ligne dure qui ne respecte même plus les solidarités nouées entre les différentes
composantes des élites de l'ancien régime. C'est bien elle qui tente de conduire l'élimination des
ennemis jusqu'à son terme alors même gue les énergies de beaucoup se relâchent. Comme on le verra,
cette ligne s'imposa à la fin du mois de mai avec la relance des activités de l'autodéfense civile sur
ordre du gouvernement intérimaire et le renouveHement des cadres «timorés », dont le préfet
NSABIMANA.
16 mai 1994: Conseil préfectoral de sécurité de Butare
Pages des 30-31 janvier, 19-20 février, 22 février
- Llrwikekwe no gutinyatinya bituma akazi kadatanglra
(« La suspicion et la peur font que le travail ne commence pas
»)
Le problème de l'essence. Il n'y a pas de réserve
_ Autorisation de circuler en ville/commandant de place avec autorisation du bourgmestre commune
Ngorna.
- Les motos n'ont pas l'autorisation de circuler
. Les bicyclettes ne nécessitent pas d'autorisation quoique dangereux
_Imodoka sans plaque zigomba gufatwa niyo zaba zitwawe n'abasilikali
_ Ibirangashyaka
biveho hasigare
ishyaka limwe ryo kurwariya
inkotariyi alizo mwanzi wacu twese
aho guhora mwikanga interahamwe
(<< _ Les véhicules sans plaques doivent être saisis même s'ils sont conduits par des militaires,
_ Les insignes des partis doivent disparaître pour laisser place à un seul parti qui combattra les
Inkotanyi, notre ennemi commun, au lieu d'avoir toujours peur des Interahamwe ») (fin p. 30101)
(Suite agenda, p. 31/01, zerne §)
Mauvais
-+ BAKUNDUKIZE Tharcisse
Crête Zaïre-Nil
61 Le massacre des Bagogwe
se déroula en janvier et février 1991 dans la région des Volcans. Il fut organisé par les
autorités civiles et militaires, suite à l'attaque du FPR sur la ville de Ruhengeri le 23 janvier et illustra la mise en œuvre d'une
stratégie génocidaire à l'égard de populations civiles prises en otage en riposte aux. incursions militaires du FPR.
Nimulinde
ibyambu byose, tous les coins stratégiques
lshimwe ry'abaselire lizaboneka
Ikibazo cyere-keranye no kwirwanaho
Bg. Nagire 'liste y'abajura abahe amasomo yo gukunda amahoro n'igihugu
_ Ko turi mu ntambara umuntu w'icyitso cyangwa wagiye kwiga ku Mulindi ibyo bikwiye kuvaho
- Gusaka gahunda irahali
(« -Garder tous les ponts, tous les coins stratégiques
_Les primes des membres des comités de cellule seront disponibles.
Le problème de la défense civile
Le bourgmestre devrait avoir une liste des bandits, qu'il leur donne des leçons de morale, pour aimer
H
leur pays et la paix.
_ Puisque nous sommes en g~erre, un complice ou celui qui a été entraîné à Mulindi, ils doivent
disparaître.
_ La perquisition: le programme est là. )})(fin p. 31/01)
(Suite agenda, p. 19/02)
_ Kwigisha abantu kwirwanaho ngo ni ukwigisha abakiga ngo bazamare abanyenduga !!
Kugenzura tugomba kubifatanya kuko umujyi n'uterrva ni twese tuzazahara:
Umusivili ntagomba kwilirwa kuli barrière y'abasiiikare
kuko bamwe niho batungira agatoki
(<< _ On dit que former la population à l'autodéfense civile reviendrait à entraîner les gens originaires
du Nord à éliminer les gens du Sud! 1
_ Nous devons tous participer aux contrôles, car si la ville est attaquée tout le monde en subira les
conséquences
_ Les civils ne doivent pas passer la journée aux barrières tenues par les militaires car c'est de là que
viennent les délations ~})
Colonel Muvunyi
_ Hari abantu bajenjetse
En plus de la carte d'identité
mugomba
gusaka sérieusement
umuntu aho aturuka kugirango urebe niba ari u Rwanda
Mugomba kudutungira agatoki.Guellilas
irrvanywa n'indi guellilas
_ Démystifier l'usage d'armes kuko tugomba kumertya kuyikoresha.
_ Hégémonie Hima-tutsi de la zone interlacustre niyo ishakwa ngo vuba aha le
mukabaza
H
18 mai abahutu lero
nimwe mubwirwa
(« Il y a des gens qui ne sont pas sévères. En plus de la carte d'identité, vous devez fouiller
sérieusement; demander à l'intéressé d'où il vient pour tester s'il connaît le Rwanda
_Vous devez procéder à des dénonciations et indiquer les gens aux militaires
_ La guérilla est contrecarrée par une autre guérilla
_Démystifier l'usage d'armes parce que nous devons tous savoir les utiliser
C'est l'hégémonie Rima-tutsi de la zone interlacustre qui est visée, et d'ici peu. Le 18 mai. Les Hutu
H
sont avertis. ») (fin p. 19/02)
(Suite agenda, p. 20/02)
Directeur de cabinet
Gukunda ibiruu nibyo bigiye gutuma dutsindwa Mutange ibyo mufite turwane ku gihugu cyacu.
Umuganda wo kuvanaho urwihisho -abatazaza baraba ali abafasha umwarui.
Gukora Nimudakora inzara izaduisinda ubwayo. "Wima igihugu amaraso imbwa ikayanywera ubusa"
- Umusanzu
w'ingabo
{« _ L'attachement à
nos biens. Voilà ce qui va nous conduire à la défaite. Donnez tout ce que vous
possédez afin de protéger notre patrie.
_Les travaux. communautaires Umuganda pour détruire les planques. Ceux qui ne viendraient pas y
participer seraient considérés comme des complices de l'ennemi.
_Mettez-vous au travail sinon nous serons vaincus par la faim elle-même.
« Tu refuses du sang à ton pays et le chien le boi t gratuitement. »
Les cotisations destinées à l'armée »)
Sous-préfet
Information igomba kwihuta
(( L'information doit être donnée à chaud »)
Vice-recteur
L'umuganda + réunion
(« Les travaux communautaires + réunion »)
Rekeraho62
Ese les Bg. Basobanuye iyi ntambara icyo ali cyo ?
(« Les Bourgmestres ont-ils expliqué la nature de cette guerre? »)
Bg. Shyanda :
Ntiyunvikana n'abaturage ngo hari abaniu bahishe mu bigo, Save Bivuzwe na Konseye Gatoki. Il a
une liste des suspects?
(« Le bourgmestre de Shyanda n'est pas en bons termes avec la population. Il y a des gens qui se
cachent au sein des établissements de Save. Ceci est rapporté par le conseiller GATüKL Il a une liste
des suspects." ») (fin 20/02)
(Suite agenda, p. 22/02)
Félix
Imutekamo muke
Uruhusa rwo gutunga
Imbunda
Gatanguriya : Komini zo ku nkiko zincique kwita bwaro
(« Insécurité.
Autorisation de posséder des armes
Gatanguriya : les communes frontalières doivent retenir une attention particulière »)
Ce compte rendu apparaît à bien des égards surprenant et il est dommage que l'identité de tous
les intervenants ne soit pas rapportée. Vraisemblablement
la première partie correspond à une
intervention du préfet NSABIMANA, président du conseil. Mais on ne peut exclure que les propos
transcrits aient été réécrits et radicalisés par la rédactrice du document. Il faut garder en mémoire
qu'aussi bien NSABIMANA que MUVUNYI viennent d'être pris en flagrant délit de sollicitude
envers les
«
complices
».
Soulignons tout d'abord que des réserves fortes envers la politique des massacres systématiques et la
défense ci vile ressortent des propos, soit ouvertement (( - On dit que former la population à
l'autodéfense
civile reviendrait à entraîner les gens originaires du Nord à éliminer les gens
originaires du Sud!! ; - Nous devons tous participer aux contrôles, car si la ville est attaquée tout le
monde en subira les conséquences» ; « - Les civils ne doivent pas passer la journée aux barrières
tenues par les militaires car c'est de là que viennent les délations»;
« L'attachement à nos biens.
Voilà ce qui va nous conduire à la défaite. Donnez tout ce que vous possédez afin de protéger notre
patrie. ») ou indirectement {« La suspicion et la peur font que le travail ne commence pas », « au lieu
d'avoir toujours peur des Interahamwe » ,. « Les bourgmestres ont-ils expliqué la nature de cette
guerre? »J.
La tonalité générale est cependant extrêmement combative et les incitations formulées sont
explicites: le bourgmestre de Ngoma devrait avoir une liste des « bandits » ; « il y a des gens qui ne
62
L'adjudant-chef
Emmanuel REKERAHO,
membre du comité de sécurité, avait en charge la formation de recrues pour
l'armée.
6) Cette
dénonciation par le conseiller de secteur GA TOKI équivaut à une déclaration de candidature
l'élimination du bourgmestre Théophile SHYIRAMBERE serait envisagée avec l'approbation des autorités.
au cas où
sont pas severes » ... Des phrases fortes sont prononcées autour du tryptique: dénonciation,
perquisition, élimination: « Puisque nous sommes en guerre, un complice ou celui qui a été entraîné à
Mulindi, ils doivent disparaître»,.
«- La perquisition,'
le programme est là. », Le. colonel
MUVUNYI et le directeur de cabinet ministériel présent à cette réunion se distinguent par leur
agressivité: « C'est l' hégémonie Rima-tutsi de la zone interlacustre qui est visée, et d'ici peu. Le 18
mai. Les Hutu sont avertis. » ,. « - Les travaux communautaires Umuganda pour détruire les planques.
Ceux qui ne viendraient pas seraient des complices. » ,. « Tu refuses du sang à ton pays et le chien le
boit gratuitement
»,
Notons que ce texte est agrémenté d'une touche personnelle par Pauline NYIRAMASUHUKO :
un encart spécial est réservé à un cadre du projet Crête Zaïre-Nil avec la mention: «Mauvais »,
Synonyme à cette page comme à d'autres d'élimination programmée.
17 mai 1994 : Conseil des ministres (Murambi,
Pages des 22 au 28 février (bis)
Gitarama)
Conseil des ministres du 17/5/94
Instruction sur la défense civile
#;. Soutien aux Forces Armées Rwandaises
*' Reconnaissance des Républiques tchèque et slovaque
*' Gestion du centre de Murarnbi
Note de la V-P CND64
'* Mission d'un journaliste de l'Orinfor en Europe
*' Demande d'asile politique sieur Georges Ruggiu
:j:; Avis du Gouvernement
rwandais sur la Minuar A
*' Nomination chefs de mission diplomatique Paris et Bonn.
:j:; Mission à Berne (fin p. 22/02)
:j:;
(Suite agenda, p. 23/02)
Nomination des Bourgmestres et Sous/Préfets
--? vendredi
_Inventaire du charroi et leur gestion ~ Minitransco
_ Remplacement des magistrats ~ Minijust
_Réfugiés en Tanzanie et emprisonnés là-bas par l'instigation de certains membres de la Croix-Rouge
et du FPR
- Gushaka les devises (<< chercher les devises »)
Commercialisation des minerais ~ Copimar
_ Mouvement suspect des Tutsi à Goma pour l'embargo des Hutu rwandais D'ailleurs l'aéroport de Gama nous est fermé aujourd'hui
_Libérer les gens du FPR qui sont aux Mille Collines, H6tel Méridien, Hôtel Amahoro (fin p. 23/02)
(Suite agenda, p. 24/02)
La Minuar A dans ces dispositions ne nous donne pas des garanties comme quoi le FPR ne va pas
nous attaquer
_ L'embargo frappe le Gouvernement et non le FPR
- La neutralisation de l'aéroport de Kanombe
_La situation est grave. Le pont Rwabusoro est coupé donc nous sommes sans liaison possible avec
Kigali et Kibungo et Byumba en utilisant ce dernier.
_Refus de la personne de Dallaire pour conduire la Minuar A
_ Problème de manque de sulfate d'alumine. (fin p. 24/02)
{)4
Vice-présidente
du eND, Immaculée NYIRABIZEYIMANA.
A'7
(Suite agenda, p. 25/02)
_Goulot d'étranglement de nos commandes d'armes
- Défense civile.
Contrôles ibishanga de jour et nuit (« Contrôles des marais de jour et de nuit »)
Carte d'identité + akamenyetso ka FPR «( Lors du contrôle, vérifier la carte d'identité +
chercher un signe distinctif éventuel du FPR »)
_Goulot d'étranglement, tous les services impliqués dans la commande d'armes doivent faire des
efforts. Minadef. Minifin, BNR. Nos ambassades au bord de la banqueroute €ttF il faut leur donner des
moyens.
- L'embargo sur les armes
_ La crédibilité du gouvernement entamée par le FPR qui a réuni les industriels étrangers leur assurant
qu'il va travailler avec eux car la prise du pouvoir à Kigali est imminente
- Manque d'argent
- Mangue de moyens de communication
. La méconnaissance des marchands d'armes
_La relation avec le Zaïre instable, que le Zaïre accepte d'être notre intermédiaire. (fin p. 25/02)
(Suite agenda,
p. 26/02)
(1) Commission 1er ministre
(2) Cessez-le-feu et Doss. Dallaire.
(3) Défense civile -7 Minadef
Mifaprofe, Mijeuma, Mineto, Miniprisec'"
Pour vendredi
Nomination des Bg et S/P
Charroi de l'État
Défense civile
Nomination des magistrats (fin p. 26/02)
(Suite agenda, p. 27/02)
(1) Gestion de la guerre
BNR'- Minifin - etc. ont décidé de mettre la main sur tous les comptes en devises
(2) Résolution n° 918 du 17 mai 1994
_ négociation du cessez le feu sans conditions ou avec conditions au Zaïre chef d'État-Major de la Défense civile
(3) Défense civile -7 Document Minadef. Moyens à mettre en œuvre pour mener à bien la défense civile ~
(4) Transport de certains produits notamment la sulfate d'alumine lia MINUAR
la commission n'est pas du tout avancée
Communication du Présirép
Mbangura.
- Dir cabinet
Ngirumpatse
- Chargé de Mission
Kayinamura
- Édue
Mukamanzi Monique, conseiller affaires économiques
- ÉCaTI
Niragire Jean66 (fin p. 27/02)
- Planif'
6S Ministères de la Défense, de la Famille et de la Promotion
féminine, de la Jeunesse et du Mouvement associatif, du
Tourisme et de j'Environnement, de l'Enseignement primaire et secondaire, Une telle formulation a le mérite d'être claire et
indique, sous la responsabilité du ministère de la Défense, la « hiérarchie » des ministères en charge de la mobilisation de la
population ...
66 Il ne s'agit
pas là d'une
République.
nomination
nouvelle. Depuis
plusieurs
années, il occupait ce poste à la présidence
de la
(Suite agenda, p. 28/02)
Mission de cessez-le feu
Le FPR n'a pas signé le même document que le Gouvernement rwandais
Les 2 délégations n'ont pas pu travailler ensemble
Le FPR veut brouiller le Gvt Rdais avec le facilitateur et le médiateur'"
_Avoir quelqu'un là-bas un militaire pour question d'armes au Zaïre'"
_Leur téléphone pour que nous soyons régulièrement en contact.
_Mugenzi + Ngirumpatse au Caire et Rabat en passant / Nairobi ont vu Minaffet et Président Arap
Moï
_ Les ambassadeurs résidant à Nairobi mais accrédités au Rwanda
_Bangladesh dit que dufite, ibyitso ds notre armée (<< Le Bangladesh dit que nous avons des complices
dans notre armée » )
_ L' Occident nous a vendu, il faut chercher d'autres alliances. (fin p. 28/02)
(Suite agenda, p. 28/02 bis)
Caire: Minaffet - Prësirëp nous comprennent grâce à leur ambassadeur à Kigali et le notre - On a pu
obtenir la levée de l'embargo sur les armes
_ Conférence de presse: les ressortissants belges -7 responsabilité du gouvernement belge?
- Relations avec le Soudan - Lybie
Tunisie -7 sommet de l'OUA futur
N'ont pas été à Rabat
Arnba Chine-
20 mai 1994 : Conseil des ministres (Murambi,
Pages des 20 et 21 mai
Gitarama)
Conseil des ministres du 20/5/94
l - Mugina - Ukozehasi Jean-Népomuscène
* Ndamage Martin.
Lie en Histoire
2 - Muyira
3 - Ntyazo
4 - Muhazi
5 - Cyimbogo.
Nomination du Colonel Kanyamanza Directeur Régie des aéroports du Rwanda- 66 véhicules sur place.
Maintenance des véhicules
- Problèmes des magistrats
Conseil supérieur de la Magistrature
_ Inventaire de ceux encore existants en activité.
_ Commission de réflexion sur le fonctionnement des institutions: dualité
- Loi sur l'état d'urgence.
- Imbabazi aux prisonniers. (<< amnistie »)
_ Violation des droits de l'homme zone FPR (fin p. 20/05)
Guerre médiatique:
(Suite agenda, p. 21/05)
une cellule destinée à encadrer la presse
"1 Facilitateur (président zaïrois) : Sese Seko MOBUTU; Médiateur (président tanzanien) : Ali Hassan MWINYl.
6& Le conseil des ministres nomma le 20 mai le colo~el Ephrem SETAKO (hwu, Ruhengeri),
attaché militaire à Kinshasa.
Spiridion Shyirambere en France professeur dans un lycée voudrait nous aider dans la guerre
médiatique.
- Nommer les consuls
- Achat des pages dans les journaux
- Assainir le personnel de nos ambassades
_Rédiger un document sur les causes profondes de ta guerre - film le Rwanda après la mort du
Président Habyarimana.
_ Nomination d'un attaché militaire temporaire à Kinshasa. Colonel SETAKü Ephrem
22 mai 1994: réunion chez le Premier ministre Jean KAMBANDA à Gitarama
Pages du 22 au 25 mai
Chez Kambanda
- Abanyabugesera baraje
18 personnes kwa
oncle + gd frère décédés
mais ses enfants et femmes sont là.
- décès + Nkerabigwi + son fUs
Emmanuel Gakwaya.
Komini Ngenda segiteri Gakomeye (« Commune Ngenda, secteur Gakomeye »)
- Représentant du Ministraso
Grégoire -7 défend les belges
- SIP Bicamumpaka
sa secrétaire
- Kabagambe -7 DGB - 2 sœurs
Préfet -7 convoi
Gatsinzi Antoine" -7 Muvunyi
Karekezi + chauffeur pelle mécanique
Directeur prison.
11 ! lbyerekeye imbunda pour le Cercle des Républicains
Républicains» )70 (fin p. 22/05)
..
(«
à propos des fusils pour le Cercle des
(Suite agenda, p. 23 25/05)
Présentation des décomptes des populations déplacées du Bugesera (sous-préfecture Kanazi) fuyant
l'offensive du FPR et hébergées dans la préfecture de Butare (classement par commune et préfectures
M
d'origine).
La page du 25 mai s'achève avec la phrase suivante:
«
Démystifier l'ennemi donc les journalistes partiraient avec les ministres chargés d'encadrer les
préfectures»
28 mai: Recension et dénonciation
Page 28 mai
de
«
complices »
ESO
Caporal HAKIZIMAN A 9 ans
Caporal UKHAZINUBANDA (9
69
70
Commerçant. Il travaillait avec l'épouse du lieutenant-colonel MUVUNYL
Dont le chef était Eugène RWAMUCYO, professeur à l'UNR. Ce dernier joua un rôle important dans la mobilisation
antitutsi et l'encadrement
des activistes, notamment à l'Université.
Yabwiye amagornbo mabi abokenage kuri Mwogo [« aurait adressé des mots indignes à la population à
Mwogo » (la rivière MwogO)]71
31 mai 1994 : Conseil de sécurité à Butare
Pages du 26 et du 27 mai
Muyaga-Rusatira-Mugusa
-> Ruhashya - Nyabisindu
Kugemulira aboli ku rugamba ntibishoboka donc bagomba kuiya ibyo basanze
(« Il est impossible de ravitailler ceux qui sont sur le front; ils doivent donc manger ce qu'ils trouvent
sur place» )
Fouille systématique
Résister sur place
Incorporation provisoire
de 2000 jeunes honnêtes
d'ici 2 jours
- Débroussailler et
- Éclaircir les forêts
. Faire les tranchées d'observation
et d'écoute
- Tenue de rechange civile.
Ibikote by'imbeho (<< Des manteaux pour se protéger
contre le froid »)
- U muganda pour tous
Ndora n'ont que 3 fusils n'ont pas de radios
Tueries par FPR Bugeri-Ntyazo
Curusi-Mugusa
Gushaka lmipanga (« Chercher des machettes»)
Signe distinctif iikirere) [« feuille de bananier »] (fin p. 26/05)
(Suite agenda, p. 27/05)
Maraba 30 - Dirprison Munyeragwe"
Runashya 30 - Prore"
Rusatira 60 . Sylvain + Shyanda
Mugusa 60 - Préfet
Muyaga 60 - Rutayisire"
Runyinya-Gishamvu
: S/p75
- Décide la ligne de départ
_ Progression à vue. A voir les observateurs devant la masse
_ La commune Ngoma devrait faire cette fouine dans les différentes
forêts car 3/4 de la commune est
faite de forêts
. Risque de pillage. Chaque cellule devrait avoir au moins cinq responsables.
_ Logistique buri wese agomba kugira icyo ashinzwe (<< Chacun doit doit avoir une attribution
précise» )
_L'UNR voudrait
avoir des fusils pour l'autodéfense
1er juin 1994 : Conseil des ministres
Pages des 1er au 3 juin
(Murambi,
avec leur cotisation
Gitarama)
or
Conseil du Gouvernement
Jeudi l juin
Échange sur la situation du mouvement
Ils ont 9 années d'ancienneté. Les deux sont des «mauvais ».
n Le chiffre indique les effectifs que chaque responsable, indiqué ensuite. doit regrouper pour conduire l'opération
11
ratissage avec les machettes et les feuilles de bananier.
7) Procureur de la république:
Mathias BUSHISHL
14 Sous-préfet.
7\ Assiel SIMBALlKURE.
~1
de
96ème bataillon Muvumba
Bugesera
et maintenant
(commune
de) s'est replié depuis Byumba - Rwamagana,
Nyanza et Rukondo
19 tonnes de munition e 2 jours
Problèmes: manque de munitions
et du personnel
d'encadrement
au sein de l'armée: ibyitso
entre l'armée et le gouvernement,
Manque de cohésion
Manque de cohésion
Kibungo-
certains voudraient
négocier celle
(fin p. rr/06)
(seuls) avec l'ennemi
(Suite agenda, p. 2/06)
Cotisation
1er ministre
Mifaprofe
Minitraso
Minifope
Miniplan
5000
5000
2000
2000
2000
2000
2000
Minitrape
Minisupres
Primus
Ibijumba
Imiboga
Fruits
Imyumbati
lgihaza
2700
300
200
Sel
430
Inyama
Ubutunguru
Primus
1000
100
7400
+ 2500
500
100
80
+ 2 000
(fin p. 2/06)
(Suite agenda, p. 3/06)
1 Minifope
G.i1m:.am.a: Mijeuma -7 Nyabikenke.
Gisenyi
.t
: Miniplan + Minitraso :
Mineto -7 Popul" + Défense
Miniprisec
Mifaprofe.
civile
-7 bureau à Gisenyi
-7 Muramba et Butare
et lorgner sur Gikongoro
-+ Lybie
9.000.000
4.200.000
Bagosora
$
L -+ Égypte - Tchad.
$ -7 iniwaro (« les arrnes »)
+ Ruhorahoza
[Jean-Boscol"
L le Mounier
2.200.000 $. depuis 7 mois.
Garantie de livraison
l'adresse du fournisseur
prix FüB - où .
Capitaine Habimana de Gisenyi ngo yishe interahamwe ngo kuko zafashe umututsikazi du FPR.
76
Byumba.
Karamira yagiye gushaka intwaro il ne revient pas encore
(« Le capitaine Habimana de Gisenyi aurait tué des lnterahamwe qui avaient violé une femme tutsi du
FPR
Karamira est en mission pour acheter des d'armes. Il ne revient pas encore »)
Bakundukize Innocent agronome Mata (fin p. 3/06)
(Suite agenda, p. 4/06)
Conseil des Ministres
Déc1sions.
1. Nomination Amba Bonn
Gnl NDINDILlYIMANA
2. Nomination chef E.M. ON
Col MUBERUKA77
3, Nomination Préfet Gitarama
Major UKULIKIYEYEZU78
3 au 7 juin 1994: Déplacements et notes diverses de Pauline NYIRAMASUHUKO
Pages du 28 au 29 mai
Le 3 à Gikongoro ~ Mubuga sous-préfet Mwulire
Le 4 Mbazi
Mwulire Atelier
Le 5 Mugusa population sans action, militaire envoi sans cartouches
I:!. ! Préfecture Butare non gardée
car brigade fermée le parquet non opérant
NSHIZIRUNGU
MUNYENGANGO
MUVUNYI
Frère NZAMURAMBAHO
Préfet"
Le 6 « chez SEMWAGA des gens ont été tués, les autres ont été tabassés ». Les gendarmes ont tiré sur
la population causant l'insécurité dans la cornmune'" (fin p. 28/05)
(Suite agenda, p. 29/05)
les armes même cotiser pour cela
Le 7 Ndora et Nyaruhengeri
RWANGOMBWA81
6. !Dossier Minitraso bajyanye abana Sud Kivu (<< ont conduit des enfants au Sud Kivu »)
::::>l
Terre des hommes et Croix-Rouge
les encadreurs ni abasore baruta abana ubwinshi (( sont des jeunes plus nombreux que les enfants »).
C'est un recrutement pour le FPR déguisé 3 bus82
Le 8 : les bourgmestres et sous-préfets ~ mobilisation de ta population et utilisation des armes
traditionnelles'"
71
17 Originaire
de Musasa (Kigali rural), il était lié à différentes personnalités de la préfecture (J. KA V ARUGANDA,
Laurent SEMANZA, Charles NYANDWI, Bonaventure HAB IMAN A, etc.), Les ressortissants de cette région passent pour
plus sudistes que nordistes et à ce titre, sa nomination paraissait acceptable pour les gens du sud.
18 Il s'agit de Jean-Damascène
UKURIKIYEYEZU (hutu, Gitarama),
79 Liste de traîtres. Cf. tome 1, note 352, p. 151.
80 Cf. tome 1, p. 152SI Nom d'un commerçant
de Nyaruhengeri qui s'occupait de la collecte des cotisations.
61 Le dépit du prédateur devant les proies qui lui échappent
est ici exprimé ouvertement Le convoi humanitaire emmenait
effectivement un certain nombre d'adultes tutsi cornme « accompagnateurs»
des orphelins et enfants abandonnés,
gJ Le 8 juin est une date importante:
c'est le jour où sont arrivés dans les préfectures les nouveaux textes envoyés par le
ministère de l'Intérieur sur l'organisation de l'autodéfense civile et la relance des massacres. Comme d'habitude, la ministre
zélée, qui maîtrise les informations et assure le suivi de toute la chaine de décision, anticipe leur mise en œuvre avant même
que le cadre formel soit établi: priorité aux massacres 1
Mbazi "" Étienne Prof. Commune 1 Siméon
•
LE FPR veut prendre les hauteurs
ibisi bya H uye hali abafatiwe muri Runyinya
«(( la
des montagnes de Huye. Certains ont été arrêtés à Runyinya ») .
_ Kigembe "" SESONGA akoresha (« ernploie») les jeunes Tutsi"
6 juin 1994: Conseil des ministres (Murambi, Gitarama)
Pages du 5 et 6 juin (1 er §)
Conseil du
6/6/94
Bourgmestres
de Shyorongi,
Mbogo, Kanombe", Tumba
(Byumba)
démontrent
le manque
d'encadrement
de la population
Être combatif dans la guerre médiatique
Contrat avec 1 français
70 000 $ spécialiste de communication
2éme au public américain
3éme envoi d'un journaliste européen
Présirép voyage Tunis
Passant 1 Genève. Zaïre
Effectif des militaires + 200 GD).
Blessés ± 5 000 et 1 000 morts
Engagement des intellectuels pour l'encadrement
*
des militaires
ESM se trouve à Kigeme
Rappeler ce (ceux) qui sont aux études à l'étranger.
Désertion. ~ les traquer et les juger - avoir des prisons militaires,
*
Formation
de la police militaire
auditorat
militaire-
(fin p. 5/06)
(Suite agenda, p. 6/06)
Regrouper aban tu bose bafite imbunda
{« Regrouper
«( Les
»)
tous les gens qui possèdent des fusils »)
La défense civile n'a de sens que de défendre la zone non encore au combat (occupée)
lbyitso militaire
Nomination
complices
de Munyengango
militaires
86
ES0
Et de
6 juin 1994 : Notes diverses
Page 6 juin
Rwagasore
Siméon a un téléphone
Karenzi Daniel""
Kalinganire
87
satellite de BBC
FPR
* Habimana
Alphonse
Père Habimana Paulin
Mère Nyandwi
Secteur Mukindo
Commune Kibayi
Dans le langage des
Ces trois communes
8. Remplace Tharcisse
81 Avocat au Burundi.
84
85
tueurs de l'époque, cette mention si gnifie : à éliminer!
se trouvent dans la préfecture de Kigali rural.
MUVUNYI, cf. tome l , § 8.3., p. 142.
11 y était considéré comme le r!'présentant du FPR.
chaîne
ND 25833 1 680649
Secteur Runyinya - Kibayi
Imyitoto gisilikare Même pour les filles
(« Des entraînements militaires même pour les filles» )
9 juin 1994: Visite de la commune Muganza (Butare)
Page 9 juin
Commune Muganza : barrières non gardées
Secteur Muganza. Conseiller MRND
10 juin 1994: Notes diverses
Page 10 juin
Colonel Munyengango
Nyarwaya ufite umukwe Kalinda Gama
Demande Mme Colonel Ndahimana
fille de Kagernana Jean
(<<
qui a un beau-fils du nom de Kalinda à Gama
»),
10 juin 1994 : Conseil des ministres (Murambi, Oitarama)"
Pages des 30 et 31 mai
Conseil des Ministres du 10 juin 1994
CICR Gama n'a le mandat que pour Gisenyi et Ruhengeri
600 T sorgho 300 haricots
500 farine de manioc
200 orphelins venant de Kabgayi qui sont à Kabaya + Il handicapés
*
Mineto ngo, [« selon (le ministre du) MINETOS!)), le préfet de Gisenyi n'est pas à la hauteur
et quelques bourgmestres
La défense civile n'est pas maîtrisée à Gisenyi'"
Butare 2 000.000 pour défense civile 1 fonds pour l'auto-défense civile
part du gouvernement
Kg}, umucuruzi azatange imbunda 2, imwe pour lui, indi pour le quartier.
(« Que chaque commerçant donne 2 fusils, un pour lui, un autre pour le quartier »)
Secteur scolaire 10 fusils Iles enseignants
Bg Mbogo est chez lui Mugambazi
OPS Rulindo à féliciter
S/P. de Murambi doit revenir"
Élèves terminal (fin p. 30/05)
Ce fut le dernier conseil des ministres tenu à Murambi. Une partie du gouvernement se retira ensuite vers Glsenyi,
Ministère de l'Environnement et du Tourisme.
90 À la lumière de ce propos, on comprend pourquoi le préfet Charles ZlUMBAGABO fut maintenu en fonction par les
&8
89
nouvelles autorités du FPR.
91 Préfecture
de Kigali rural. Rulindo n'est pas une commune, mais une région qui couvre une partie des communes
Mbogo et Tare (préfecture de Kigali rural) et celle de Tur:nba (préfecture de Byumba).
(Suite agenda, p. 31/05)
Bonne collaboration entre sous-préfet Rushashi et Kiyumba" et même entre les Bg.
- Encadrement des déplacés
Bourgmestre Butamwa a déserté'", il avait dans son bureau 80 fusils
ors Ruhengeri
Li col Bivugabagabo
Distribution contestée des fusils.
Kinigi e 120 fusils
Toute la population est mobilisée pour la défense civile (militarisée)
Information
Kibu)!e : le centre n'a pas de déplacés
Shuri ry'i Nyamishaba
licumbikiye
abantu (« L'école de Nyamishaba héberge des gens »)
- Eto (école technique) -7 banques populaires
_ Entenne ya Karongi à protéger. (« L'antenne de Karongi à protéger »)
_ Abahutu benshi infiltrés par le FPR ds Kibuye (<< beaucoup de Hutu sont infiltrés par le FPR dans
Kibuye »)
_Problèmes fermeture marché le long du lac Kivu
Rwamatamu le Bourgmestre est le frère de Sendashonga"
- Problème des Inyenzi mu Bisesero - Bwakira - on vole les déplacés
Le lor substitut travaille avec les bandits de Birambo
+ 1 avocat nommé Mbonyumukura x: bandit
Guhemba abaselire/les Bourgmestres (« salaires des membres des comités de cellules et des
bourgmestres» )
17 juin 1994 ; Conseil des ministres (Gisenyi)
Pages des 18 et 19 mai + page 4 juin (2ème moitié: Nomination ... ) + page 9 juin
Nomination ... )
.
Situation sur terrain (militaire,
Manque d'armement.
défense
civile,
déplacés
(ime partie:
de guerre, politique
et diplomatique)
Comm~me Gishyita segiteri Bisesero hari inyenzi (« problème des Inyenzi dans la région de Bisesero
secteur Bisesero, commune Gishyita »)
_ Rwamatamu
et Major Jabo empêchent
une action concertée
pour en venir à bout
- Camps Giciye et Gaseke bien encadrés
_ Consul d'Italie peut accueillir 5 000 orphelins à Bukavu avec l'intermédiaire de Terre des hommes
Singirankabo entraîne la défense civile mais a des difficultés avec le cdt de place de Cyangugu"
Cotisation de 23 millions.
Mécanisme d'achat groupé d'armes (fin p. 18/05)
(Suite agenda, p. 19/05)
Karongi : pas gardé
Préfecture de Gitarama, sous-préfecture de Kiyumba.
Le bourgmestre de la commune Butamwa (préfecture de Kigali rural), Laurent TW AGlY AREZU, était membre du
MDR. Seul bourgmestre non-MRND dans cette préfecture dominée par les extrémistes Hutu Power, sa situation fut toujours
~2
9~
difficile.
94 Abel FURERE était le frère de Seth SENDASHONGA,
membre du FPR et ministre désigné de la Jeunesse et du
Mouvement Associatif dans le GTBE.
?5 Même si le lieutenant Samuel IMANISHIMIYE
exerçait la réalité du commandement militaire à Cyangugu, c'était le
commandant du groupement de la gendarmerie, le lieutenant-colonel
Innocent BA VU G AMEN SHI (hutu, Cyangugu) qui
était formellement le commandant de placede Cyangugu en raison de son grade le plus élevé. Nommé vers le 20 avril, et
malgré de graves menaces de la part des militaires, il rompit avec l'attitude de son prédécesseur, le major Innocent
MUNY ARUGERERO (hutu, Ruhengeri},
très actif dans les massacres et le génocide. Il fut victime d'une tentative
d'assassinat de la part des FAR au cours de laquelle un c!..eses accompagnateurs fut grièvement blessé.
Usine à thé de Gisovu n'a que 2 gendarmes, abareservistes bakwiye kuhalinda hose 20 pers (« Les
réservistes devraient garder ces deux endroits: 20 personnes »)
Kuwisumo Projet GTZ
Abasesero, ce sont des anciens éclaireurs guerriers féodaux. Chez le FPR Polisi Denis ... Rwigara sont
de la région et Bisesero a été choisi par Biseruka car connu par lui comme coin stratégique
Gisenyi sera attaqué depuis Bisesero et Kabuhanga < Gisenyi >. Il faut une opération musclée. Gisenyi
n'a qu'un seul bataillon, le 42e bataillon.
(. ..)
Ce conseil des ministres prolonge celui du 10 juin qui avait déjà mis au centre de ses
préoccupations la situation du secteur Bisesero en préfecture de Kibuye où des déplacés tutsi
regroupés, auxquels toute fuite était interdite, opposaient une forte résistance aux miliciens qui
tentaient de les massacrer. On peut noter que la légitimité de l'opération d'anéantissement des
déplacés de Bisesero est confortée à partir de pseudos arguments « historiques» et de haute stratégie
militaire, vis-à-vis desquels la ministre NYIRAMASUHUKO se montre particulièrement réceptive.
On soulignera encore que ce conseil des ministres renouvelle un certain nombre de cadres
défaillants, notamment
parmi les' bourgmestres,
pour les remplacer par des personnalités
combatives (pages 4 et 9 juin non reprises ici) : avec 4 nominations chacune, les préfectures de Butare
et de Gitararna arrivent en tête. La volonté de radicalisation continue donc à prévaloir dans ces
préfectures rétives, Lors du tour préliminaire des préfectures que les membres du gouvernement
effectuèrent, Pauline NYIRAMASUHUKo se plaignit à la fois de l'administration civile et militaire :
« Autorités militaires de Butare qui ont refusé les ordres de mutation. Mbazi, Nyabisindu, Rusatira,
Ndora, Muganza sont des bourgmestres à rernplacer » (agenda A. NGIRABATWARE,
réf.
K0243646). Deux des quatre nouveaux bourgmestres promus sont des valeurs sûres du MRND ayant
quitté leurs fonctions lors de l'instauration du multipartisme (Vincent NGIRUWONSANGA, .ancien
bourgmestre MRND de Nyabisindu nommé le 29 août 1991 et évincé lors des élections de 1993 et
Élie NDAYAMBAJE, ex-bourgmestre de Muganza de 1983 à 1992). Vincent NGIRUWONSANGA
avait déjà été repéré par Pauline NYIRAMASUHUKO
(cf. agenda, p. 3/05: «Ngiruwonsanga
Vincent de Nyabisindu petit frère Didace Ntuyenabo du Minadef Croix Rouge,). Fidèle UWIZEYE
tout comme Jean-Baptiste KANDAGA YE avaient une réputation de fermeté. Ce dernier avait lui aussi
été identifié par Pauline NYIRAMASUHUKO le Il mai lors d'une réunion dans la commune Rusatira
(agenda, p. 11105),
18 juin: Notes diverses
Page 18 juin
!::l ! Kunyura i Musange (« passer à Musange" »)
pour demander au gestionnaire des crédits Minifope de se rendre à Gisenyi
Imyambi pour 200 000 frs (« 78s pour 200000 frs »)
Je dois retirer une enveloppe pour l'autodéfense civile à Gisenyi"
20 juin 1994 : Conseil des ministres tenu à Kigali
Page 14 juin et début page 15 juin
KIGALI (20/6/94)
Commune
Musambira Reste segiteri Nkomane (secteur)
Problèmes de médicaments
96
9ï
Commune de la préfecture de Gikongoro.
Pauline NYIRAMASUHUKO se rendit effectivement
à Gisenyi et ne revint à Butare que le 23 juin.
Problèmes
de la population
Lycée Notre-Dame
regroupées
Mille collines
de Citeaux
l$W-B:Maj or
Défense civile: manque d'encadrement
Corot Bivanvagara est responsable":
122 m - 120
mortier 82 v 105
opération insecticide" dans les arrières
Munitions d'Air 4,100
Contrer les infiltrations
Aider à la reconquête dès terrains perdus.
101
Lundi et vendredi la coord" + G 3
Conflits entre les jeunes
partis
/:;,.! Les accords d'Arusha ? (fin p. 14/06)
*-
(Suite agenda, p. 15/06)
PVKB g Nyarugenge.
Problèmes eau et électricité
Les agents communaux Semunyana - Administrateur
Financier
Gasigwa Straton Dir technique Électrogaz
Défense civîleL~ Bwanakeye Jean-Baptiste -3" Eau et Gaz
abategetsi ba Partis
..
1 Sibornana
Éraste - Kigoma
(« les dirigean ts des partis »)
1 Hakizimana Augustin - Gikondo
21 juin 1994 : Visite au sîège de RTLM et à la préfecture de Kigali
Page 15 juin (Zème moitié)
2116/94
RTLM
Presse privée écrite
Demandes
- accès aux documents v
- photographier v
- bureau
- couvrir les visites officielles
- un financement
Urgent
à l'étranger
v
fonds de publication
= imodoka
'"
(<< véhicule ») + essence
imprimante à laser: réquisitionner
Préfecture :
Demande un véhicule
pour presse privée
+ carburant
_ voiture du 1er ministre
9B
Il s'agit du commandant
Patrice BlY ANY AGARA (hu[u,
Gisenyi)
. Il était responsable
ville de Kigali.
99 Opération élaborée contre les éléments ennemis infiltrés.
100 Le terme exact est « R 4 », fusil d'assaut d'origine
sud-africaine,
lOI Il s'agit du lieutenant-colonel
Paul RWARAKAB!JE (hutu, Ruhengeri)
ëme
de la 14
de la défense civile pour la
promotion de l'ESM.
Vendredi 24 juin: Notes diverses
Page 24 juin
Arrivée du Cardinal Roger ETCHEGARA
yl02
à Butare en provenance du Burundi
Jacques Verges, avocat de Mme HABYARIMANA à propos de l'assassinat du Présirép.
Le Gouvernement s'y joint?
Samedi 25 juin 1994 : Notes diverses (dossiers relatifs à la préfecture de Butare)
Page 2S juin
Mininter
Commune Maraba
S' il faut un changement
Donner la place à
- Habanabashaka Ildephonse
Inspecteur scolaire
D 7 Bacc II Adm. Public.
Nyagasaza
Nkabunguye Emmanuel - Agro,
Mujyambere Antoine Prés MRND
Minisanté
_ La dame du Labophar depuis le 6 avril n'a jamais
mis pied au Labophar : Nyirahumure
Dafroza
(Daphroser'?'
Son adjoint Bahonge Matthieu qui reste au travail a des difficultés puisqu'il doit faire signer tout
papier à Cyangugu'?'
Dimanche 26 juin 1994: Allocution lors d'une cérémonie religieuse en présence
HlS
Etchegaray suite à l'assassinat par le FPR de trois évêques catholiques le 8 juin
Page 26 juin
de Mgr
Remerciement Mort de 3 évêques qu'on côtoie presque tous les jours car ils hébergeaient les déplacés
Historique
Gvt de 1961, le partage de pouvoir les Tutsi ont abandonné leur poste pour attaquer et reprendre tout
le pouvoir, les événements au Burundi
- minorité ethnique devenant une majorité politique
- la cassure est consommée
Posons le problème ethnique car c'est le nœud du problème
Cardinal: Commission Justice et Paix
s'adresser aux consciences
cessez le feu
message de paix
102
10,
104
IDS
Elle participa le même jour à un diner avec le Cardinal.
Cette directrice était tutsi.
Il sollicite ainsi de remplacer la directrice à son poste.
L'agenda mentionne son arrivée au Rwanda le 24juin.
vente d'armes -7 son document
Évêque de Nyundo je ne suis pas un fugitif il veut administrer son diocèse
Veut des facilités auprès Rome
Jeudi 30 juin: Réunion de concertation
des partis politiques pour l'installation
de P Assemblée
nationale de transition
Page 30 juin
Décision politique d'élargir l'assemblée nationale, la renouveler en faisant participer tous les partis.l'"
Vendredi I" juillet: Conseil des ministres (Gisenyi)
Page «juillet 1994 » + pages des 1er et 2 juillet
Ç.9Ds.~il.9!ês..Milll~JIe_s,
1, Mise en place des Institutions: As, Nat.
2, Commission d'enquête sur les droits de l'homme
3, La situation militaire sur terrain: Problèmes des munitions4. Défense civile + barrières
5, Présence des militaires français
6, Les missions à l'étranger
7. 3 avions bloqués en Tanzanie
Lundi le 4 juillet: lore réunion de l'Assemblée nationale
Il MRND MDR PSD PL
CDR 5 PDC 4 PECQ PD! 3
2 RTD PADER Parti démocrate
1 MFBP PRD UNISODEC107 UDPR
PARERWA 1
Rama Rwanda IIOB
[Composition de l'Assemblée nationale: le tableau ci-après fait face à l'ordre du j'our du conseil des
ministres et illustre le point l]
44
44
Député Sakindi -7 FPR
+9
14
6
~
6
70
CDR
PECQ
RTD
Rama Rwanda
PDI
MFBP
PADER
UNISSQDEC
PARERWA
MRND
30/70
MDR
PSD
PL
40/70
PDC
UDPR
PRD
Parti démocrate
17 partis
106 Tous les partis ont remis au premier ministre leurs listes de candidats?
Celui-ci arrêta la liste définitive et organisa
avec les ministres de l'Intérieur et de la Justice les formalités matérielles et juridiques de la séance d'installation,
107 lhuriro ry 'Abokristo riharanira imibereho myiza na Démocratie,
Union social-démocrate chrétienne.
108 Le total de la représentation
parlementaire indiqué ici atteint 71 députés au lieu de 70,
[La liste ci-dessous indique les responsables des achats d'armes. Elle renvoie au point 3 de l'ordre du
jour du conseil des ministres]
Armement
- Bagosora
. Kayumba
- Mugenzi
- Nzirorera -7 réussi
_ Ruhoraboza'" (fin p. «Juillet »)
(Suite agenda, p. I" 107)
Kajeguhakwa aradutwara cafe yose yongera ibiciro buri munsi
(« Kajeguhakwa nous prend tout le café. Il augmente les prix chaque jour» )110
Le transporteur Duchâteau n'est pas crédible - mais il est aidé par Ayishashe qui est bien
Transamit »
Reste une société Belge quand même?
Finances: 6 millions $
«
Dimanche 3 juillet:
Page 3 juillet
Notes diverses
La ville de Butare est tombée
Nous l'avons quitté ce jourl1l
Celle de Kigali également
Lundi 4 juillet:
Page 4 juillet
Notes diverses
Mise en place de l'Assemblée nationale'"
Nzirorera
Ndungutse François
Nizeyimana RTDl13
Barayagwiza CDR
Mardi 5 juillet: Conseil des ministres à Gisenyi
Pages 5 juillet, + 4, 3 juillet (2eme partie) et 2 juillet
Conseil des Ministres
Information situation de guerre
Stratégie pour l'avenir
lOg Il s'agit du colonel Théoneste
BAGOSORA, directeur de cabinet au MINADEF;
du lieutenant-colonel
Cyprien
KA YUMBA, directeur des services financiers au MINADEF ; de Justin MUGENZl, président du PL, ministre et trafiquant
renommé; de Joseph NZIRORERA, secrétaire exécutif du MRND; du colonel Jean-Bosco RUHORAHOZA (Byumba),
responsable des bâtiments militaires à Kanombe (décédé). Il manque dans cette liste Froduald KARAMIRA, un des
principaux dirigeant du MDR, lui aussi commerçant réputé. Cf. supra agenda PN, en date du 1" juin.
110 Il s'agit
de Valens KAJEGUHAKWA,
grand commerçant
tutsi exilé à la fin de l'année 1990 juste avant le
déclenchement de la guerre et financier du FPR ... C'est ainsi qu'un éminent membre du FPR finance la logistique et les
activités du gouvernement intérimaire installé à Bukavu.
III Pauline
NYIRAMASUHUKO
et son mari quittent Butare, accompagnés par des membres de la famille de Jean
KAMBANDA, emmenant avec eux une douzaine de véhicules dont certains de l'Université. Ils s'installent à la paroisse de
Muramba, commune Satinsyi, préfecture de Gisenyi où il séjournèrent jusqu'au 15 juillet.
111 Bureau de l'Assemblée
nationale: président, lor et 2",<11" vice-présidents, secrétaire-député.
Il] Hutu de Byumba, un des dirigeants
du Rassemblement travailliste pour la démocratie.
Nomination
des cabinets
politiques
Jonction à Muhondo beaucoup de pertes même en vies humaines
Exige que les autorités viennent encadrer la population en déplacement
Ndibwarni
aurait choisi de rester à Kigali
_ Dépôts de carburant
_ Responsabiliser
au Zaïre donc contacter
les responsables
Pêtrorwanda
(info/Sebagira)
de chaque camp
Campagne café, carburant
Stabiliser le front. Faire un cordon de résistance
* Déclaration à la population sur guerre (fin p. 5/07)
(Suite agenda, p. 4/07,
EMS Belgique
à Cyangugu
voudrait s'installer
48 militaires
6 Enquête Internationale
ime §)
da 400 pers
- Zone
Cyangugu, préfecture Kibuye
Musange une partie de Gikongoro
? _ Inconvénients
de participer
~ Nzabahimana:
ngo Enoch yavuzeko les Français
aux Jeux de la francophonie
prolongement ya régime Habyarirnana
«< Enoch 114 a dit : les Français trouvent
b abonako
que le gouvernement
le gouvernement
actuel
il'
actuel n'est
pas le
est pas le prolongement
du
») (fin p. 4/07)
régime Habyarimana
(Suite agenda, p. 3/07, 2ème partie)
Minaffet,
Chirac ont soutenu l'action
Turquoise
L'Amiral Lanxade J2M ?
Gouverneur Bukavu est pour nous
Mais Dircab Mobutu est marié à une Tutsi
<;;:;?
à nous
Installation d'Une radio contre nous au Zaïre
Refus donc voir plutôt la Tanzanie
- Présirép, lor Ministre
Minadef, Minifin
Minaffet Mininfor,
Mininter Cl0 heures)
(fin p. 3107)
(Suite agenda, p. 2/07)
Primature
-
115 :
Mbonyumutwa
Shingiro
Twagirumukiza
Marc
Mukandayisenga
Quitterie
Affaires politiques
Muhirwa
Nzeyimana
Patricie Kgl + Kibuye
Affaires Éducation,
Ambroise
et extérieures
Jeunesse,
- Sécurité,
!14
Il s'agit d'Enoch
Culture
\ Affaires Éco. Fin. Planification
Iv+- frère Akana
RUHIGIRA
Défense
(hutu. Kibuye), ancien ministre
place du gouvernement pluripartite d'avril 1992.
liS Mouvement de nomination
dans les cabinets ministériels.
à la Présidence,
puis des Finances jusqu'à la mise en
Minaffet :
- Kalinganire
Dir cab.
- Munyeshyaka I1dephonse
- Nyagahima
AL Pol.
Miniprisec
Kazare Faustin
Kamanzi Jean-Pierre
Kanyandekwe
Af Techn,
A P - Cyangugu
AT
Mininfor
- Sebahakwa
- Gasimba François-Xavier
- Munyaneza Léonard
~ Informaticien
AT
Sonarwa
A P Juriste
Mercredi 6 juillet: Réunion des ressortissants de Butare à Gisenyi
Page 6 juillet
Gisenyi : réunion Abanyabutare bari i Gisenyi (« ressortissants de Butare installés à Gisenyi »}
- Problèmes kubohoza (<< libération »)
Prefegitura yacu par action de sabotage dans les arrières du FPR
((< Le problème de la libération de notre préfecture par action de sabotage dans les arrières du FPR »)
- Encadrement des déplacés donner beaucoup d'idées
Problème du recrutement du FPR
_ Muyira - Ntyazo - Nyabisindu - Rusatira - Mugusa - Muyaga - Ruhashya - Shyanda - Mbazi - Ndora
- Ngoma - Huye
_ Militaires ibyitso : Kubasimbura
Rusatira
Gatsinzi '
Mugemanyi
Ndamage Jeanne
Ndamage (Martin)
Rwabukwisi
Habyarabatuma
Musonera
(«
militaires complices du FPR : les remplacer
»)
ou Habyarimana"
Jeudi 7 juillet: Notes diverses
Page 7 juillet
Demande rendez-vous avec le représentant de l'Unicef qui se trouve à Goma
_ Perspectives: négociation avec le FPR puisque Twagiramungu est aussi FPR.
Il s'agit du général Léonidas RUSATIRA (Ruhengeri), commandant de l'ESM ; du général Marcel GATSINZI (Kigali
commandant de l'ESO ; du colonel Froduald MUGEMANYI
(Gikongoro},
chef du service de santé de l'armée et
directeur de l'hôpital militaire de Kanombe tué par l'APR après la destruction des camps de réfugiés au Congo, marié à la
sœur du major Jeanne NDAMAGE (Gitarama),
officier à l'ESM ; major Martin ND AMAGE (Gikongoro), nouvellement
affecté à l'ESM, sans fonctions précises; du colonel Alexis RWABUKWIZI, rentré de stage, sans fonctions, tué par !'APR
après la destruction des camps de réfugiés au Congo; du major gendarme Cyriaque HABYARABATUMA (Gikongoro), excommandant de la gendarmerie de Butare muté à Kigali le ~9 avril; du colonel Venant MUSONERA {Gikongoro), rentré de
stage et encore sans fonctions; du major Emmanuel HABYARIMANA
(Byumba), nouvellement affecté à l'ESM, comme
116
rural),
directeur des études.
La Communauté Internationale a créé un déséquilibre en favorisant la minorité au n (point de vue)
militaire.
La solution réaliste serait de sécuriser la minorité, mais aussi la majorité, donc 2/3 - 113minorité de
blocage.
La population est avec nous.
Nos détracteurs disent que nous sommes un gouvernement autoproc1amé
Un problème posé: ethnique
Vendredi 8 juillet:
Page 8 juillet.
Conseil des ministres à Oisenyi
11/19117
Conseil des Ministres
_ Commission des Nations Unies enquête sur les événements au Rwanda
_ Communication avec les journalistes
- Négociation avec le FPR
- Situation politique et militaire
- Approvisionnement
_ Vente café sans contrat donc manque de transparence, pourquoi le Minitrape se mêle dans le dossier
Situation militaire désastreuse
Démotivation suite prise Kigali
6- Déclaration de Kigeme
Conseil
Contre le remaniement
1er ministre, Mininfor, Minitraso
Mbangura, Miniplan
oF
Sécurité
(1) Minif Minitrape Minicomart + Minitransco
Patrimoine
(2) Minadef Mininter Minijust
(3) Minaffet + Primature Présirép
Suite Sites (pour réfugiés)
(4) - Mininter + Minaprofe Mijeuma
Ministraso, Miniprisec
Minesupres
Dimanche 10 juillet: Conseil des ministres'"
Pages des Il et 12 juillet
à Gisenyi
- Conseil des ministres du 10/7J94
Info sur la situation politico-militaire
Stratégie pol., rnil., diplomatique
Les déplacés
Déclaration de Kigeme
117
Cette mention, qui commence
à apparaître dans l'agenda,
concerne le nombre de présents au conseil des ministres. Les
défections se font de plus en plus nombreuses au fil des semaines.
liB D'après nos informations,
ce conseil s'est étalé su.::les deux journées des 10 et il juillet.
France discrédite le gouvernement
souscrit et fait respecter l'embargo
soutien Twagiramungu
ne veut étendre la zone de sécurité
collecte info contre abacamp'l" (gvt)
cessez-le-feu mais prise de Ruhengeri imminente
Yannick Gérard Amba France à Gama
Pas d'ethnie ni région hommes nouveaux
négocier dans la dignité
Le gvt ne doit pas se sentir fautif
ramener le calme
négocier avec le FPR
aide humanitaire
Guhunga .'plan yo guhunga
Message
« OUA,
(« Fuir: plan d'évacuation»)
SONU, Ma1i, Rwalings, Tanzanie'Î" (fin p. 11/07)
(Suite agenda, p. 12/07)
- Minifaprofe + Minitransco
- Autorités locales
- Identifier les sites et chefs de famille
- Mineprisec Minisupres Mijeuna
_ Primature (kuneka aho bagiy) (« se renseigner
sur leur destination»
)
Mardi 12 juillet: Conseil des ministres à Gisenyi
Page du 12 juillet (2"me partie)
Le 1217/94 8/19
Qbser:vation : assurer le suivi
Entrepôt de notre patrimoine au Zaïre à louer
288 T.
= 576.000
$
ne pas décaisser
car les Tutsi au Zaïre veu1 ent s'approprier
nos patrimoines
achat du billet de 5 000 FRS par la BNR
Off. se désolidarisent
avec Rusatira,
Musonera, Rwabukwisi, Mugemanyi
- Révoquer et arrêter Rusatira
Minadef se charge de garder la radio
Jeudi 14 juillet: Notes diverses
Page 14 juillet
Visite à Karuhanga
dans commune
Mutura"
Vendredi 15 juillet: Notes diverses
Page 15 juillet
Quitte Gisenyi
avons passé la nuit à Kibuye
Signification inconnue.
SGNU ; secrétariat général des Nations unies; Rwalin gs • chef d'État du Ghana.
121 Préfecture de Gisenyi.
119
120
Lundi 18 juillet: Notes diverses
Pages 18 et 19 juillet
Avons quitté Cyangugu pour Bukavu
Brigade de Sécurité routière
Chez FEFEI22
A 5287 Toyota camionnette
KU 2106 B
Mazdateyeta Ctte 9168
Minibus ~ 90.000 kms de l'Onatracom
Élie: de l'Onatracom Kibuye
Vit chez Fefe miwe ugambanira amamodoka. (« C'est lui le complice de Fefe qui fournit les
renseignements sur les véhicules saisis» )123
même la Pajero PNLS du Préfet Kibuye. (fin p. 18/07)
(Suite agenda, p. 19/07)
Véhicules
TT 3456
Toyota Hilux
KANAZI
Véhicules SIP Kanzenz6 KANAZI
A pris f*tFt la plaque H22354 C
W chassis YN 80.000 6198
Couleur blanche
Plaque Rwandaise A 9006
Toyota Hilux de l cabine
Plaque A 4917
Chauffeur Muhire Albert ~ S/Préfet Muhire
Actuellement BB 3015
Peugeot 305 station wagon
Plaque A 5105
Couleur bleue Electrogaz
Ikirahuri cy inyuma
Cyaramenetse plaque ri volvo
1
(«
La vitre arrière est cassée, la Volvo n'a plus de plaques »)
Prise par 1 major
KV 2861 e
ln Le dénommé « Fefe » était le commandant du groupement de Gendarmerie à Bukavu. Ce personnage à la réputation
sulfureuse se fit connaître comme un grand prédateur et racketta abondamment les réfugiés s'emparant de manière
systématique de tous les véhicules de valeur ou en bon état.
ID En fait qui les dénonce
à l'administration
zaïroise. À Bukavu, les autorités zaïroises avaient été chargées par le
Premier ministre rwandais de récupérer les véhicules de l'État appropriés par des individus. Disposition qu'elles mirent en
œuvre avec zèle pour s'en emparer (notamment la brigade de sécurité routière commandée par le dénommé « Fefe »}, La
ministre Pauline NYIRAMASUHUKO,
qui avait gagné Bukavu avec un véritable charroi, en fut elle-même la victime. Elle
dénonce ici un agent rwandais qui participe à ce trafic ayec Fefe.
4. La poursuite
de la guerre
au Kivu:
instances dirigeantes du gouvernement
encadrement
de la population
et restructuration
des
en exil
Tableau n? 6 : La poursuite de l'activité politique
(18 juillet-S novembre
en exil au Sud-Kivu et Nord-Kivu
1994)
.23 juillet: réunion des ministres avec le président de la République à Bukavu (agenda PN, 23/07)
• 25 juillet: conseildes ministres à Goma (agenda PN, 25/07); mise en place d'un Comité de crise autour
de Joseph NZIRORERA (agenda PN, 24/07)
.27 juillet: conseil des ministres à Gama (agenda PN, 27/07)
• 29 juillet: « rencontre » de ministres en exil (agenda PN, 12-13/05)
.2 août: mise en place de la sous-commission militaire du Sud-Kivu (Bukavu) (agenda PN, 2/08)
• 3 août: réunion avec le premier ministre (Bukavu) (agenda PN, 3-5108)
.4 août: réunion des députés à Gama; conseil des ministres (agenda PN, rr,2 et 4/08)
• 6 août : réunion du premier ministre avec les préfets, sous-préfets et bourgmestres (Bukavu) (agenda
PN, 15,24,28-29/01)
.9 août: réunion des ONG rwandaises avec les personnalités du GI (Bukavu) (agenda PN, 29-31 juillet);
rencontre Jean KAMBANDA avec les évêques protestants (Bukavu) (agenda PN, 31/07)
• 12 août: réunion Théodore SINDIKUBWABO,
Jean KAMBANDA, Gratien KABILIGI, Pauline
NYIRAMASUHUKO (Bukavu) (agenda PN, 12/08)
• 13 août: conseil des ministres à Bukavu (agenda PN, 13, 12 et 11/08)
• 28 août: conseil des ministres à Bukavu (agenda PN, 14-16/08)
.5 novembre: visite du premier ministre dans le territoire de Kabare (agenda PN, 5, 4 et 3111)
.25 novembre: assemblée nationale (agenda PN, 3/04)
Mercredi 20 juillet:
Page du 20 juillet
Notes diverses
Front de Libération Nationalel24
Guérilla:
" idéologie pourquoi l'on se bat
" tactique
_'abasilikari batungwa n'ibitunze Nyabuturi
[« Les militaires se nourrissent sur place dans la nature (comme Nyabuturij'"
»]
Nous sommes de guérilleros.
Il nous faut un noyau civil et militaire
" Pensée politique
- Relations extérieures
_Commission des Bourgmestres - Préfets
- Groupes des Fonctionnaires
Samedi 23 juillet:
Réunion des ministres et du Président
Théodore SINDIKUBW ABû (Bukavu,
Zaïre)
Page 23 juillet
Rencontre des ministres avec le Présirép (voir
114
Devint le FROLINA.
l1S
«
Nyabuturi
»
est une araignée que l'on rencontredans les bananeraies,
Nou velle organisation
de l'armée
Nouvelle structure adaptée
Créer un comité « politico-rnilitaire
»
A vons quitté Bukavu pour Gema
Dimanche 24 juillet:
Page 24 juillet
Notes diverses
À Goma, nous avons vu trois cadavres
morts de faim et de choléra
Lundi 25 juillet: Conseil des ministres tenu chez Joseph NZIRORERA
Pages 25 puis 24 juillet
Chez Nzirorera
Conseil des Ministres
1. Encadrement
2.
3.
4.
5.
8119
population
à Goma
(Fonctionnaires
(Étudiants
(Paysans
Encadrement militaire
Patrimoine, sa gestion -7 vol des véhicules
Contact politique et diplomatique
La nouvelle stratégie politico-militaire
Harcèlement du FPR
Fonctionnement
du gvt
Est-ce que le gvt Zaïrois nous accepte comme gvt en exil? Droits de l'homme
Carte du BeR pour entrer sous la protection de la convention de Genève
6.
7.
Rencontre
Kibumba
Domaine
avec le gouverneur
non!
Sites
-7 1.000.000 habitants
Katale - Rutshuru
Révoquer:
Gatsinzi
Gari Saveri -7 yaroze nos militaires
Byusa : recrutement du FPR
Nyetu (7) : finance les opérations
[« Saveri (Xavier)
a empoisonné
nos militaires
»]
louches
Mushindimu"
Kazungu:
Mbarushimana
:
Munyakazi:
(fin p. 25/07)
(Suite agenda, p. 24/07,
1. AF. Sociales
2. Finances et Patrimoine
3. informations
Déclaration yo kutemera le gvt de Kigali y' lnkotany:
(« Déclaration de ne pas reconnaître le gouvernement
126
imc §)
lnkotanyi installé à Kigali »)
Homme d'affaires congolais d'origine rwandaise je la zone Masisi-Rutshuru.
Commission
Assemblée
Encadrement
Bureaux
Patrimoine
Sécurité
Nationale
- AF Soc. - Affaires
étrangères
- Mininter
et sécurité
et fin.
Les véhicules ont été volés
La population déplore le silence du gvt
- Comité de crise (structure légère
(nous permettant
Ont rencontré le l" V (ice) I" Ministre
Zaïre nous aide à rentrer chez nous
Comment harceler le FPR ?
Réunion militaire à Gama
Nom des FAR, Orgn (organisation)
Les maquisards n'ont pas de solde.
Mardi 26 juillet (Nord-Kivu,
Page 26 juillet
Zaïre)
Visite des camps
-7 Kibumna
-7 Rugali
-7 Katale près de Rutshuru
-7 collectivité de Bwisha
Mercredi 27 juillet: Conseil des ministres à Goma
Page 27 juillet (i·me moitié) + bas page du 26 juillet
Conseil des Ministres du 2717194
Fonctionnement
du gvt
Droits de l'homme
Lettre de remerciement
au Président Zaïrois
_ Président Irakien favorable à nous
y envoyer un émissaire I-Ir-a-k-,
L-y-b-i-e-,
K-en-y-a-,-S-o-ud-a-n-,-E~g-y-p~tel
Gabon et Togo - Zaïre - Congo
Contact informel avec l'Unita
Burundi -7 Nyangoma et son équipe
_ Il Y a des militaires qui vont de l'autre côté
- Comité de crise
(ministres
qui fonctionne
(Ass. Nationale
tous les jours
(militaires
(les partis
_ Quels messages devons-nous donner à la population
et à l'armée?
(Suite agenda, p. 26/07)
Le gouverneur'i"
Il est remplacé
127
De la BNR.
est allé déposer sa famille à Nairobi
Habamenshi Innocent
(fin p. 27/07)
29 juillet 1994 : Réunion du « Conseil des ministres
), (Bukavu, Zaïre)
Pages des 12 et 13 mai
Rencontre le Samedi 2917/94
Résidence
La Frégate 1
Arusha
Riviera -7 ?
Tanganyika
1. Comment exploiter la compréhension du Présirép Zaïrois
9..-7 lbyerekeye imodaka za leta twazanye
(<< à propos des véhicules de l'État que'Dous avons emmenés »]
*
Encadrement de la population surtout certains groupes spécialisés, (fin p. 12/05)
(Suite agenda, p. 13/0S)
_ Ikibazo cy' ibilibwa ("le problème des vivres")
lposho ry'abasilikali ("le problème de la solde des militaires")
200.000 $
_Transfert de la population dans des sites ngo ni I" ministre ubuza abantu kujya mu makambi ?
(« On dit que ce serait le l " ministre qui empêcherait les réfugiés de gagner les camps »)
_ Certains contacts auxquels nous devrions réfléchir
- Prezida Zaïrois : remerciement
Demande appui financier et politique
Lui demander de pouvoir mener des activités politiques
- 40.000 T des haricots à transporter
Kugura amasuka à 2 $
(« Acheter des houes à 2 $ »)
_ Kwambutsa abaturage bari muli zone de sécurité (( faire traverser la population qui se trouve dans
la ... [zone de sécurité] »)
- Modalités pratiques
La vie des membres du gvt intérimaire
Moyens, pièces de voyage
Sécurité
- Nomination d'un Dircab
Mardi 2 août: Mise en place de la Commission militaire
(Bukavu)
Page du 2 août
Commission de 8 militaires
Général Kabiligi
Ruhorahoza
Hategekimana (aumonier militaire)
Kinyoni
Karuz ahe 128
""
Recenser tous les problèmes notamment familles
Droits de l'homme liste y'abicanyi bo muri FPR
Général de brigade Gratien KABILIGl (hutu, Cyangugu), lieutenant-colonel IR RUHORABOZA Jean-Bosco (hutu,
lieutenant-colonel
HATEGEKIMANA
François (hutu, Kigali), major Stanislas KINYONI (hutu, Kigali rural)
alors G2 de la gendarmerie, major KARUGAHE Prançcis-Xavier (hutu, Byumba).
l2B
Byumba],
(« Liste des criminels
du FPR à dresser par le Mininfor
»)
Dans le comité militaire mis en place par les autorités civiles et militaires installées à Goma
figurait notamment Augustin BIZIMUNGU,
commandant
des FAR, KABILIGI commandant adjoint,
le colonel MUBERUKA,
commandant de la région de Gornaet le major NTABAKUZE,
commandant
adjoint de Gorna, La commission
mentionnée
ci-dessus
correspond
plutôt à une sous-commissions
opérationnelle
dans la zone de Bukavu.
Mercredi 3 août: Réunion avec le Premier ministre (ministres et autres) (Bukavu, Zaïre)
Pages du 3 août, du 4 août (1 ère moitié), puis du 5 août
Vol de mon véhicule par le second de Fefe
Réunion
avec le PM
Compte-rendu de la réunion tenue à Gama
Nzabonirnana -7 Bagira
Aaron Aronzo place Lumumba
Dr Massud -7 Centre hospitalier italien à Bagira
Nzabandora Innocent
Semuhungu Innocent
Rusengamihigo
Place Lumumba
Rukeratabaro G. NSE
Mwalimu Taximen G.B.
Ndamage : a.B.
Adjudant Ruhigita Auditorat militaire
Capitaine Kinguti«
«
Nsengiyumva Nicolas Patron Résidence
Hôtel Résidence - Arusha - Tanganyika
La Frégate
Patrimoine
Minerais + 200.000 $ Mijeuma
Thé et café à partir de Cyangugu
Perte de 62.000.000 Frw
Il.000 $ - 8.000 $
?
_Amanama abili. Bemeza Structure + Kabiligi
(militaire
(« deux réunions:
mise au point d'une structure
+ Kabiligi) ») (fin p. 3/08)
(Suite agenda, p. 4/08)
_Ikibazo Nord-Sud ingo cyavutse
Problèmes
du Présirép
(« le problème
-7 logement
Nord-Sud
à 1.000 $
Mbangura vit à Panzi
_ Problèmes d' info -7 cassette vidéo
- Absence de coordination
. Travailler avec les ONG zaïroises
- Les Églises
PM
-7 Quitterie
-7 Patricie
-7 les Barundi
-7 les députés -»
Religieux à Muko
- Près MPR
demain 14 heures
- Vendredi
serait posé)
à 10 heures - S/Préfets + Bourgmestres (samedi) Bagira
ONG
- Rencontre des partis politiques
. Réfugiés
(sites
(accueil et
(orientation (fin p. 4/08)
(Suite agenda, p. 5/08)
Liste des familles de :
- cadres administratifs
politiques
FAR
Magistrature
Le gouvernement l'a demandé au Minijust et Dircab. Présirép
Décès 600 militaires à Goma
20 à Bukavu
Gufatanya - Gusangira (« s'entraider - partager »)
Une organisation politico-militaire englobant les officiers
Mercredi 4 août:
Conseil des ministres avec le Premier
ministre sur les problèmes des députés
(Bukavu, Zaïre)
Page du 4 août (bas de page), du 2 août (2eme moitié) puis du 1cr août
Le 4/8/94
Problèmes des députés
1. Kumeriya aho inkambi abaturage bagenewe ziherereye
2. Aho gvt igeze mu gushaka umutekano w 'impunsi muli Zayire (fin p. 4/08)
(Suite agenda, p. 2/08)
3. Ikioazo cy'omafaranga ese tubaye abande ? ababikije muri banki se bo bite?
Ababitse les devises se bo ?
4. Kugoboka abari munzira bara mu buhungiro
Transport, abagifite impamba nishira bizagenda bite?
5. Amamodoka ya teta arakoreshwa ate ? (fin p. 2108)
(Suite agenda, p. t" /08)
6. Bus rikwiye gukorera abantu bose. Ubu se zirakoreshwa na nde, zirokorera nde ?
7. Les représentants des Églises bifuza kubonana na PM
Archevêque de Bukavu
8. Ikioazo cy'Ingabo
9. Ikibazo 'cy'u Rda n'ibindi bihugu cyane cyane ib itabana na les E. U.
(« 1. Savoir où se trouvent les sites destinés à la population
2. Où le gouvernement en est-il avec la recherche de sécurité de ses réfugiés au Zaïre ?
3. Le problème d'argent. Qu'allons-nous devenir? Qu'en est-il de ceux qui ont déposé leur argent
dans des banques? et quid de ceux qui y ont déposé des devises?
4. Aider ceux qui sont en chemin vers l'exil: transport, nourriture ... Que deviendront-ils lorsque les
vivres s'épuiseront?
5. Comment les véhicules, patrimoine de l'État, seront-ils utilisés?
6. Les bus sont censés être au service de toute la population. Sous quelle autorité sont-ils
actuellement ? À qui profitent-ils?
.
or
7. Les représentants des ÉgHses souhaiteraient s'entretenir avec le l ministre et l'archevêque de
Bukavu
8. Problème de l'armée
9. Problème des relations diplomatiques du Rwanda avec les autres pays surtout ceux. qui ne sont pas
sous la coupe de États-Unis )))
Poser le problème en citant l'hégémonie Américaine pour installer les hamites au pouvoir au détriment
des bantous dans la sous-région
Samedi 6 août: Réunion du Premier ministre avec les préfets, sous-préfets
et bourgmestres
(Bukavu, Zaïre)
Page 6 août et pages 15/01, 24/01, 28/01, 29/01
Préfets Cyangugu, Gikongoro, Butare
Inkotanyi zageze muli Komini ., Taliki ...
- Zishe abantu bangahe ?
Abana, abagore,
abagabo
umurenge
Zabicishije iki ? gute. Zabahambye rite ? H ehe ? Abo zatwaye, umubare
_ Zibashyira mu nkambi. He
_Les nouvelles actuelles de nos communes
(« L'arrivée du FPR dans la commune: date ...
_Combien de gens ont-ils tués?
Les enfants, les femmes, les hommes
- Comment les ont-ils tués?
_ Avec quoi ont-ils été tués? Où et.cornment les ont-ils enterrés?
- Ceux. qu'ils ont enlevés: le nombre.
Les mettent-ils dans des camps? où ?
Les nouvelles actuelles de nos communes»)
1cr Ministre:
- Encadrement
- Situation politique: asile
_Imodoka/Mbangura (« les véhicules »}
_Les mettre à l'office des routes izisigaye
(«
ceux qui restent ») (fin p. 6/08)
(Suite agenda, p. 15/01)
-Député Mutabaruka Sylvani
Ibyitso bidukulikiranye na hano mu buhungiro
[« Les complices (du FPR) nous poursuivent même dans notre asile »]
_Ntahondi Félicien p.e ibyo abasûtkari -1' kubyirukana
{« Par exemple les complices militaires: les renvoyer »)
- Biniga Damien
Asile
Contact politique et diplomatique
amafaranga depuis mars 1994 (<< les salaires depuis mars 1994
»)
Félicien (originaire de) Nyamagabe
Amashuli {« les écoles )))
_ Semakuba
- Préfet Butare
_Panzi-Pentecôte Paroisse Cyayi ?
Ikibazo cy'abaturage bari Utura i Burundi ku mupaka bakaba barinzwe n'abczungu ngo FPR
n'abasoda ba Burundi bakabica
_Abasilikali bokili hakulya ngo babuza abantu guhunga. Que faire?
[« Le problème de la population (réfugiée) à "Utura'' (Uvira ?) au Burundi à la frontière protégée par
les Blancs (les européens)
où le FPR et les soldats burundais feraient des exécutions sommaires.
Les militaires
qui ne franchissent
pas encore la frontière
(qui sont encore au Rwanda) et qui
empêchent la population de s'enfuir et prendre le chemin de l'exil. Que faire? »l
- Nos ambassades
. Ntiwakora byose. Propose gushyiraho za commissions
+ moyens
(<< On ne peut pas tout faire. Propose la mise en place des commissions
_ Redynamiser
les services de renseignements
+ moyens »)
et l'ûrinfor
(fin p. 15/01)
- Cotisation
(Suite agenda, p. 24/01)
Manque d'info ituma habaho ibihuha (« le manque
d'information
Ntivunwa (François), Bourgmestre Gashora
Abat! muri zone humanitaire - Muko n'ahandi
(<< Le problème de ceux qui sont dans la zone hurnanitaire
>
qui engendre
des rumeurs )))
Muko et ailleurs »)
Ntarwanda SIP Ruhengeri
Radio y'obasuwisi ngo izavuganira impunzi muri Zaïre
(( La radio des Suisses défendrait les réfugiés au Zaïre )~)l29
Préfet Cyangugu
Ngo turaregwa muli Belgique natwe niturege
(« Il paraît qu'on nous accuse en Belgique, faisons de même »)
Bg. Kayove
Turataha
lperereza
(( Quand
Où est-ce
ryali ?
likorera he ?
rentrerons-nous?
qu'opère le service de renseignement?
»}
S/P Busengo
Commission réfugiés
Bg. Musambira
Kwiga uko tuzasubira
iwacu ntidutekerere
intambara
sur le plan amasasu
gusa.
Retro info : Abatumwa mu mahanga
{« Étudier comment rentrer chez nous sans compter uniquement
sur la guerre par les armées
Rétro-info : ceux qui sont envoyés en mission à l'étranger. ») (fin p. 24/01)
(Suite agenda, p. 28/01, zème §)
Abasubira muri zone FPR ni abashonji.Iruigo ntigomba gusumbwa n'inzara. Aliko hari n'ababashuka
ngo barabarengera.
(« Ceux qui retournent
vengeance.
dans la zone du FPR sont des affamés.
On abuse ct' eux en leur promettant
protection
La faim ne doit pas être plus forte que la
»)
Bg. Bwakira
lbanga inkotanyi ziduniga-lbyuso
[« Le secret des Inkotanyi
129
qui nous poursuivent:
les cornplices
Réputation faite alors à la radio Agatashya de la ~ondation
»)
Hirondelle (Lausanne, Suisse).
S/P Muhire
Umukozi wahunganye carte rose
[« Un agent (de l'État) qui a pris le chemin de l'exil avec la carte rose. »]
Zone humanitaire
Désorganisation de notre année.
Dircab. Mininter
Sur 12 sites. Karehe - Murara -Mudake Nyakavogo - Warungu, niio zikora
_Gushyiraho abantu bacunga umutungo (UNR bakodesha imodoka bakilira)
Kujya gucumbika kuri ReR en guise de pression
[« Sur 12 sites, seuls les sites Karehe - Murara - Nyakavogo Warungu fonctionnent. (fin p. 28/01)
(Suite agenda, p. 29/01)
Nommer des gestionnaires du patrimoine (à l'UNR, ils mettent les véhicules en location et détournent
l'argent)
Aller camper au HCR en guise de pression »]
9 août 1994: Réunion des üNGs avec le Premier ministre
Page des 29, 30 et 31 juillet (1 ère moitié)
(Bukavu, Zaïre)
9/8/94
ONG
1. Mukanduhije Félicité - Duterimbere Bieta
2. Umutesi Marie-Béatrice
3. Kamanzi Speciosa (CC)
4. Nyirankundabera Josepha (Prefed)
5, Hategekimena : Adenya
6. Nyiranzabandora Thérèse: Duterimbere
7. Épiphanie Kampundu : Haguruka
8. Nzambazamariya Marie
9. Mukarusagara
10. Uwamutara Revocate, Réseau des femmes
l l . Butare Innocent: Ararnet
12. Nayigizente Évariste
13. Buregeya Alfred - Scout du Rwanda
14. Asiel
15. 16. Musabimana J.-M.V.
17. 18. 19. Quitterie
20. Shingiro
21. Pauline
22. 1cr ministre
- Encadrement population
- Contacts diplomatiques
Patrimoine (fin p. 29/07)
*
*
(Suite agenda, p. 30/07)
+ d'engagement et se manifester en entrant en contact avec les autres üNG
pression pour demander l'aide pour les réfugiés
L Kamanzi Spéciosa
Nyakavogo cekera - Kabarabe
Info et communication
Radio Maendeleo émission apolitique
organisation des camps- santé et hygiène
appui et conseil
situation socia-politique du Rwanda
ont mis des commissions en place
3. Nyirankundabera
4. Buregeya: scout européen
Baje kumushaka
Yabuze aho bamuhera amafaranga impossibilité de transfert de fonds
Fax ou télécopie
Buregeya: scout(s) européen(s) sont venus le chercher. Il (Buregeya) ne trouve pas la voie par
laquelle ils pourraient lui envoyer de l'argent.. .. »)
.
5.
Dr Butare: un petit groupe de réflexion yatekerera (« qui se pencherait »), sur les causes
profondes de cette situation. Comment en sommes-nous arrivés jusque là ? (fin p. 30/07)
(«
(Suite agenda, p. 31/07)
ÉPiphanie: guhumuliza la population hari aho mutagera kandi FPR ya igera hase
("Tranquilliser la population car il y a des endroits où vous ne mettez pas le pied, alors que le FPR, lui
arrive partout")
Évariste - Amamodoka yagaruzwa ate ? "7 une commission
(« Comment récupérer les véhicules de l'État? -7 une commission
9 août 1994: Rencontre
eme
Page 31 juillet (2
»
du Premier ministre avec les évêques protestants
(Bukavu, Zaïre)
moitié)
9/8/94
Le PM rencontre les Évêques protestants
- Abasaba kuvugira abaturage
({ Il leur a demandé d'être les défenseurs de la populatiou »)
Échan~
.
Conférence des Églises de toute l'Afrique
_ L'Église du Christ au Zaïre travaille avec l'Église du Rwanda réfugiée, nous demande d'encadrer la
population en ayant un programme gouvernemental qui est celui de retourner dans notre pays; des
slogans ...
Ministère zose zagambye
gukora iyo programme
(« tous les ministères
devraient
s'atteler
programme» )
Kumenya aho twasize uko bame:e ["Connaître la situation de ceux qui sont restés (au Rwanda)"]
1 journaL..
Chaque ministère igakorana un comité des volontaires
({ chaque ministère collaborerait avec un comité des volontaires »)
Mininter - Affaires sociales, Mineprisec.
_Présence militaire étrangère dans notre sous-région?
Vendredi 12 août: Réunion chez le Président de la République avec le Premier ministre et le
Général Gratien KABILIGI (Bukavu, Zaïre)
Page du 12 août
6. ! J'ai promis d'installer les familles des militaires dans les camps de réfugiés
_ Ballon d'essai pour vérifier l'information
à ce
13 août: Conseil des ministres (Bukavu, Zaïre)
Pages du 13 août, du 12 et du 11 août
Conseil des Ministres
chez le Minagri
130 -
4/19.
- Dircab - Primature
Ikibazo cy' amafaranga yaheze muli Banque i Gama kirakomeye
(« Le problème
des fonds qui sont toujours en banque
à Goma est difficile à résoudre »
- Problèmes de coordination
Les officiers traîtres
Ngirabatware
Kigali
Harelimana
Butare IJI
Karangwa
Gitarama
Colonel Cyiza
Cyangugu
132
_ Bavugamenshi
Cyangugu
lJJ
qui font partie du comité d'initiative
Mininfor
Nsengiyumva chez des Inkotanyi à Bukavu'"
(tin p. 13/05)
(Suite agenda, p, 12/08, 2ème moitié)
Patrimoine
imodoka (« les véhicules »)
café et thé
Entrevue avec le président du MPR, a promis de nQUS aider
Mission à Kinshasa: Murego et Mpamo + le président MPR
Entrevue avec le Murundi Dr Batungwanayo
soutient Nyangoma'"
(fin p. 12(08)
(Suite agenda, p. 11(08)
Situation café de Nkora
Café de Kibuye -7 Mugambira"
Café de Cyangugu - perdu car ramassé et non payé
Major Tererahol'" et Ndagijimana
témoin échange 10 tonnes contre kérozène ? faux
parti avecOpération
café avec Lieutenant
Samue1l3&
Thé: Samuel + Préfet Cyangugu
139
Shagasha + Pfunda
no Le ministre de l'Agriculture, Straton NSABUMUKUNZI.
131 Il n'existe pas, a priori, d'officiers
de ce nom originaire de Butare,
1)2 Major NGiRABATWARE
Félicien (Kigali), Il HARELIMANA
ff (Butare), major KARANOWA Pierre Claver
(Gitarama), major CYIZA Augustin (Cyangugu), lieutenant-colonel BAVUOAMENSHI Innocent (Cyangugu).
IJ.\ Ce passage
est énigmatique car les officiers mentionnés
n'entretenaient
à l'époque aucun contact entre eux et
n'appartenaient donc à aucun comité d'initiative (A. CYIZA et 1. BAVUOAMENSHi
regroupaient les militaires en zone
Turquoise pour les rattacher à l' APR, P.-C. KARANGW A était à Kibuye avec les militaires français puis gagna
Mombassa ... ). Ce comité d'initiative,
censés regrouper les officiers marginalisés, apparaît comme une invention des
ministres du 01.
134 il s'agit de François
NSENGlYUMVA, ex-directeur de la radio.
I~S Il s'agit de Charles BATUNOWANAYO,
réfugié, médecin installé à Kigali et exerçant au CBK, frère de Léonard
NYANGOMA. Ministre de la Santé burundais dans le gouvernement KANYENKIKO du 5 octobre 1994.
1J6
lJ7
Un commerçant.
Il s'agit du major Cyprien TERERAHO
(hutu, Ruhengeri),
chargé des approvisionnements.
us IMANISHIMIYE.
139 Usines à thé de la préfecture
de Cyangugu. Pfunda, usine à thé dans la préfecture de Gisenyi.
Gisakura Directeur a refusé la livraison
Vendu chez Kagego - 11.300 $
Commission
500 $
Le Minagri
681 $ hôtel
Essence
pour 2 fûts
Reste
1.762 $
no
Directeur
Gisovu Thé
usine
+ Mugenzi
28 août 1994: Conseil des ministres (Bukavu, Zaïre)
Pages du 14, 15, 16 août
lor Ministre
Minijust
Mininter
Mijeuma
l40
Mifaprofe
3300
2
66.000
Conseil des ministres
du 28/8/94
Démission du ministre Casimir Bizimungu
Cause: non fonctionalité du gouvernement
pour résoudre
les problèmes
des Rwandais
en exil: donc
gvt déficient
_ non crédibilité sur le plan international
Une autre structure qui remplacerait le gvt (politico-mil.itaire)
Personnes nouvelles
Plus dynamiques, non souillées
1
Partis
_ Miniplan _ Minisupres
- Minisanté
- Minifope
- Miniprisec
- Minadef
- Mineto - (fin p. 14/08)
(Suite agenda, p. 15/08)
Pourquoi cette structure politico-mi1itaire
?
Est-ce qu'en supprimant les structures connues:
gvt et Assemblée
Nationale
l'on deviendra
crédible?
_ Plusieurs personnes ont abandonné le combat sans dire au revoir?
Il Y a des gens qui aimeraient prendre les initiatives et qui sont freinés par les institutions
déjà - ils désirent avoir un cadre de travail
\Affaires socialesl
Encadrement de la population
Santé - Profemme - Mininter
Information - documentation
- renseignements
q Mininfor
!Affaires Et.!
--7 Minaffet
140
Présents au
«
conseil des ministres ».
plus
qui existent
!patrimoinel
(Minitrape
(Transco
(Minagri (fin p. 15/08)
(Suite agenda, p. 16/08)
Défense et affaires militaires
Militaire + Défense civile
Affaires judiciaires
150.000 $
Rafiki
80.000 Minifin
et
141.000 $ Mbarushimana
Minitrape
1er ministre
8,100 $
Colombo Tentalite
50,000 $
30.000 $
il lui reste 32.000 $.
]
30 août: Notes diverses
Page du 30 août
Les uns rentrent en laissant frères et sœurs ex-FAR
« Le sentiment d'unité du peuple "
Sentiment d'humiliation
Rentrer comme objet
Dépendre d'un pouvoir tutsi
Août-septembre:
Notes diverses
Pages des 12 et 13 octobre
_Maître Luc De Temmerman Avocat de Mme Babyarimana
A des preuves impliquant un ministre du FPR dans l'attentat contre son mari
-16 août, le général Dallaire est remplacé par son compatriote le général Toussignant
_ Le rapporteur spécial pour le Rwanda de la commission des droits de l'homme des Nations Unies, M
René Degny-Séguy
_ Le représentant spécial de l'ONU à Kigali Mr Shaharaguan Khan confirme que les soldats du FPR
ont assassiné des civils (Le Soir 25/8/94)
_ Le 31/8/94, le nouvel Ambassadeur à l'ONU prend possession de son siège au Conseil de sécurité
Monsieur Bakuramutsa Manzi (fin p. 12/10)
(Suite agenda, p. 13110)
7/9/9 _ Human Right Watch annonce massacre de civils à Gitararna - Save Butare
_ Le BeR dénonce les massacres perpétrés par le FPR dans le rapport'
GERSONY. / 23/9/9tt
On estime à 106 le nombre d'ONG opérant au Rwanda (26/9/94)
c
5 novembre: Visite du Premier ministre et présentation du nouveau « Gouvernement en exil »
(territoire de Kabare, Zaïre)
Pages des S, 4 et 3 novembre
Visite du PM à Mushwushwe (camp de réfugiés rwandais installé à J'Institut des techniques agricoles
et vétérinaire, territoire de Kaoare)!"
Gutoza abana ko ali abanyarwanda ali na ho bakomoka kandi bazasubirayo,
(« Donner une éducation aux enfants Jeur rappelant leur appartenance à la communauté
qu'ils viennent du Rwanda et qu'ils y retourneront
Ka abategetsi
bagiye
cg baciriwe
urabanza
rwandaise,
»)
rwo
gupfa
nibataha
(ahubwo
mugo
mba kwitorera
abandi)
Gutekereza gutyo ni nkubusazi.
Gusa lero
[« puisque les autorités sont parties ou qu'enes sont sous le coup de la peine capitale, vous pouvez
rentrer (vous devez plutôt en élire d'autres). De tels raisonnements illustrent un mépris envers vous »],
Hagiyeho Gvt yo gucyura impunzi
Abandi bamwe bane(n)zwe ko bahunze mbere yanyu
abandi basigaye bita kubi bazo byabo bwite,
abandi banyereza umutungo byabaye ngombwa ko duhindura.
[« Toutefois, un gouvernement chargé de rapatrier les réfugiés vient d'être mis en place
Certains ont été accusés d'avoir pris le chemin de l'exil bien avant vous (bien avant la population)
d'autres sont restés pour s'occuper uniquement de leurs intérêts personnels, d'autres ont été accusés de
détournement. Il a été jugé nécessaire de procéder à des changements })]
Bamwe ngo kuko badasubiye muri Gvt ngo ntirizarema,
Nibcreke dusubire mu Rwanda berekane ubushobozi.
Hali abatakili ministre kuko ubuhungiro butatwemerera
kugira ministeri nyinshi.
(<< Certains sous prétexte qu'ils n'ont pas été repris au gouvernement disent qu'il n'atteindra
pas ses
objectifs et qu'ils contribueront à son échec.
Qu'ils attendent notre retour au Rwanda pour montrer ce dont ils sont capables.
Certains ne sont plus ministres parce que la situation en exil ne nous permet pas d'avoir plusieurs
ministères. )})(fin p. 5/11)
(Suite agenda, p. 4/11)
Liste des Ministres"?
Ilrubanra guhera igihe intambara yatangiriye
(« Un procès depuis le début de la guerre »)
Gukoresha ingufu igihe imishyikirano izaba inanirartye qd et comment
(<< Utiliser la force si les négociations n'aboutissent pas, quand et cornrnent »)
]"' Premier ministre zaïrois.
,.~ Formé à Bukavu le l" novembre
1994. Outre la reconduction
du tandem butaréen
«
Président/Premier
était composé des 7 ministres suivants:
Président de la République: Dr Théodore SINDIKUBWABO
(MRND, hutu, Burare)
Premier Ministre: Jean KAMBANDA (MDR. hutu, Butare)
Ministre des Affaires sociales et des Réfugiés: Callixte KALIMANZIRA (MRND, hutu, Buicre}
Ministre de l'Information: Joseph KARINGANIRE (MDR, hutu, Kibungo)
Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération: Jérôme BICAMUMPAKA (MDR, hutu, Ruhengeri)
Ministre de la Défense: Colonel Athanase GASAKE (hutu, Ruhengeri, officier en retraite)
Ministre du Patrimoine et de l'Équipement: Innocent HABAMENSHI (MDR, hutu, Ruherrgeri)
Ministre de la Justice: Stanislas MBONAMPEKA (PL, hutu, Ruhengeri)
Ministre de la Mobilisation et de la Jeunesse: FLédéric KA YOGORA (MRND. hutu, Gisenyi)
ministre », il
Ngo niuugarda ibanga tuvugira han:e nk 'imandwa
[« (il paraît que) nous ne gardons pas nos secrets, nous mettons tout sur la place publique comme les
imandwa (les adeptes de Lyangombe)
Ngo bavugako
interahamwe
»)]
alizo zica, ziba n'ibindi
ni abantu bose ·40 ans.
(« On dit que ce sont les lnterahamwe
qui tuent, qui volent, etc ...
Mais tes Interahamwe sont tous les gens de moins de 40 ans. »)
Aliko interahamwe
Yavuze uko abaministres
Kubashimira
bakulikirana
kuko bakomeza
n'aho bakomokaga
cyera. Ubu bakomoka
mu mpuntl.
kwihangana.
Il a présenté les ministres et leurs origines régionales. Maintenant, ils sont tous issus de la masse des
réfugiés. Les remercier parce qu'ils gardent courage. ))
(«
Turataha
vuba aliko
ngo ntidushobora
guhinga
imbwija
ndetse
no kumesa
ngo tudataha
biteze cg
imyenda itaruma.
[« Nous rentrerons dans tes meilleurs délais, nous ne devons même pas semer les imbwija (sortes
d'épinards), ni lessiver nos habits car nous pourrions rentrer avant la récolte ou avant que ces habits ne
sèchent. »] (fin p. 4/11)
(Suite agenda, p. 3/11)
Ibibazo
(( Questions »)
Umuntu wambuwe
ipikipiki
ngo hali avocat du HCR ese avocat wa Leta aliho koko, ese uwo namenye
nzamureke ?
RI Niba waratangiye wakomeza natwe tukabitangira.
Igisubizo cyaboneka vuba
[« Un type à qui on a pris (par la force) sa moto en présence d'un avocat du ReR. L'État (sous-
entendu l'État rwandais) a-t-il vraiment un avocat? Devrais-je abandonner l'avocat que j'ai trouvé?
Ri Si tu as commencé, tu continues. De notre côté, on s' y mettrait. La réponse serait vite trouvée. >}]
lmishahara ?
RI Ntibashobora
(«
kuduha
amafaranga
yacu tuâatashye.
Les salaires? Ils ne peuvent pas nous donner nos salaires si nous ne rentrons pas. »}
Une veuve d'un militaire
umugabo
we yaguye
ku rugamba
Paracommando
Kanornbe
Avril
1994
ntiyahembwe.
RI Yandike kuko abasilikare bahembwejusqu'enjuin
[« Une veuve d'un militaire para-commando du camp Kanombe tombé sur le champ de bataille en
avril 1994. Elle n'a pas reçu le salaire de son mari.
Rf Qu'elle réclame par écrit parce que les militaires ont reçu leurs salaires jusqu'en juin. »]
Abantu barashimutwa
(runyinya),
ntavuliro
lihali,
RJAmarondo.
Abashinzwe kuvura bakwiye gushakwa.
[« Des gens sont fréquemment enlevés (camp Runyinya).
Il n'y a pas de dispensaire
ou centre de
santé.
Rf Il faut faire des patrouilles. Le personnel médical doit être cherché/recruté. ») (fin p. 3/11)
(Suite agenda, p. 2/11)
Kubwimana Frederic, Commune Runyinya, Sect Kanama. Remere Siméon ngo azaze kumutwara.
(<< Kubwimana Frédéric de la commune Runyinya, secteur Kanama. Que Rernera Siméon vienne le
véhiculer.
»}
5, Synthèse des fonctions de la ministre Pauline NYIRAMASUHUKO
La lecture de ce document peut dans bien des domaines être considérée comme autosuffisante:
chaque page apporte son lot de faits, d'indications, de commentaires qui démontrent sans conteste
l'engagement déterminé de Pauline NYIRAMASUHUKO dans la politique menée alors pour anéantir
toute forme d'opposition intérieure faute d'être en mesure de contenir la pression militaire du FPR.
Cet engagement se présente autant comme une responsablité assumée au titre des fonctions exercées
que comme l'expression d'une adhésion personnelle totale à cette politique.
Je voudrais cependant insister sur quelques éléments de synthèse couvrant l'ensemble de
l'année 1994. Je ne reviendrais pas sur les prédispositions
«radicales»
qui se manifestent sans
dissimulation avant le 6 avril et me limiterais à la période de la guerre civile (avril-juiHet) et à sa
continuation jusqu'en novembre 1994.
Pauline NYIRAMASUHUKO
est alors au faîte de sa carrière et aucune entrave ne bloque son
action et la mise en application de ses convictions.
Partons tout d'abord d'un constat essentiel: tous les membres du gouvernement intérimaire
débattent régulièrement et précisément de la situation politique, militaire, sociale et diplomatique. Ils
sont parfaitement informés de ce qui se passe dans le pays, de la stratégie des différents acteurs en
conflit, des moyens mis en œuvre, de l'impact de leurs décisions et, ce n'est pas le moindre, de la
perception de la situation par la «communauté
internationale})
sous ses différentes formes de
représentation (ambassades, chefs d'États et gouvernements, médias, églises, etc.).
Du constat cru fait le 21 avril en conseil des ministres :
« Situation. Tuerie continue
Rivières Mwogo et Nyabarongo jonchées de cadavres, )}
jusqu'au terrible lapsus de la prise de note du 20 mai, toujours en conseil des ministres:
« - Problèmes des magistrats
Conseil supérieur de la Magistrature
Inventaire de ceux encore ~
en activité. »,
les ministres n'ignorent rien de la réalité rwandaise « sur le terrain », Qui plus est, et nous entrons
alors dans le premier point de cette synthèse, une part déterminante de leur réflexion est centrée sur la
«
guerre médiatique ».
5. l, La propagande
Malgré la faible efficacité sans cesse reconnue à ce volet de l'action gouvernementale, chaque
conseil des ministres et pratiquement toutes les réunions de sensibilisation, de pacification ou autres
comporte une entrée «communication
»; Tous les supports furent recensés et pratiqués:
de la
sensibilisation de journaliste à l'achat de prestations publicitaires dans la presse internationale, en
passant par la nomination de consuls, le renvoi d'ambassadeurs,
l'envoi d'émissaires spéciaux,
l'installation d'attachés, la panoplie des moyens d'information vis-à-vis de l'extérieur a été amplement
utilisée tout au long de la guerre, À l'intérieur du pays, le conseil des ministres met en place une
cellule chargée d'encadrer la presse, tous les cadres de l'État sont mobilisés ou mis sous surveillance
pour accréditer les mots d'ordre officiels et Pauline NYIRAMASUHUKO elle-même se mèle d'aller
négocier les moyens daccroîre
la pénétration de la RTLM.
Non seulement, les membres du gouvernement intérimaire sont parmi les citoyens rwandais
parmi les mieux informés, mais ils produisent eux-mêmes la part essentielle de l'information
disponible à destination des populations de l'intérieur.
Ils s'arrogent en outre un monopole sur
l'ensemble des supports de l'information nationale,
5.2. La guerre:
des devises et des armes
Le second point qui revient pratiquement
à l'ordre du j our de chaque conseil des ministres et
réunions officielles est la situation militaire (toujours
catastrophique)
et le débat sur le manque
d'armement.
Pour contourner l'embargo sur les armes, le gouvernement
intérimaire déploie un large
dispositif de solutions pour se procurer des ressources
(CM du 17 mai - Gushaka les devises! }»)
permettant d'accéder aux marchés paral1èles de l'armement.
Vente de «l'avion»
(CM, 23 avril), collecte
publique
(Conf. Préf. Gisenyi,
3 mai: «Les
commerçants
+ les gens originaires
de Gisenyi
7.000.000
Fcs pour l'achat
des armes »),
commercialisation
des minerais (CM, 17 mai), confiscation
des comptes en devises (CM, 17 mai:
« Gestion de la guerre:
BNR - Minifin - etc. ont décidé de mettre la main sur tous les comptes en
devises »), vente du café à Valens Kajeguhakwa
(CM, 1er juillet), transfert du « patrimoine » au Zaïre
(CM, 12 juillet), confiscation des dépôts en devises, la mobilisation de tous est décrétée pour renforcer
la position des négociateurs
officiels-qui font apparemment
l'apprentissage
d'un milieu qui leur est
peu familier.
Le CM du 17 mai lance un appel solennel:
«Goulot d'étranglement,
tous les services impliqués
dans la commande d'armes doivent faire des efforts. » et des émissaires approchent tous les pays amis
(Lybie, Égypte, Tchad - CM du l " juin) et marchands
d'armes (CM, 17 mai). Les démarcheurs sont
cités: Bagosora, Kayumba, Mugenzi, Nzirorera, Ruhorahoza,
Karamira (CM I" juin, l" juillet, etc.).
Pour autant, ces efforts apparaissent impuissants à renverser le cours de la guerre et les divisions entre
militaires font irruption dans les ordres du jour à partir du début du mois de mai.
5.3. La guerre:
des officiers
ibyitso
Je relèverai en premier cette phrase pleine de sous-entendus
adressée par le préfet de Gisenyi au
colonel NSENGIYUMV
A qui lui donnait la parole lors de la conférence
préfectorale
du 3 mai à
Gisenyi : « Est-ce que l'armée n'est pas sous l'autorité de l'actuel gouvernement?
». La défiance est
alors clairement
exprimée:
lors de la même conférence,
il est recommandé
que le gouvernement
reprenne en main les négociations
avec le FPR et ne se laisse pas déposséder
par les membres
militaires des délégations (« - Rencontre avec le FPR : plutôt le gouvernement
que les militaires }}\43).
Cette thématique,
manifestement,
plait à Pauline NYIRAMASUHUKO
qui va se l'approprier
à son
niveau pour appliquer à l'institution
militaire des classements
aussi simples que ceux qu'elle soutient
sur l'unité du peuple hutu face à l'ennemi tutsi. À partir du CM du 7 mai, elle recense régulièrement
les « meilleurs » et les «mauvais»
et estime surtout que sa préfecture est trahie pratiquement
à tous
les niveaux de la hiérarchie
et des corps (capitaine
Munyurangabo
de Butare, officier Nzungize
(lieutenant-colonel),
frère de Ntezimana
(7 mai). Le 16 mai, l'actualité
préfectorale
de Butare est
centrée sur la trahison des élites militaires que dénonce violemment Pauline NYIRAMASUHUKO
:
«
Gucikisha
Muvunyi
Kayombya,
Capitaine
colonel Nshizirungu,
Mugabe
Ntambabazi
gendarme
-7 camp Ngoma
Le l" juin, le qualificatif
« _ Manque
_ Manque
de cohésion
de cohésion
Ruhutinyariya,
- Umugogwe
S5
patron
Gakwerere
(sous-lieutenant)
du groupement
»
suprême
est exhibé
pour qualifier une partie de l'institution
au sein de l'armée:
ibyitso
entre l'armée et le gouvernement,
certains
voudraient
négocier
militaire :
celle (seuls)
avec l'ennemi ».
Complices et traîtres !
Le 6 juin, la contre-offensive
14)
est lancée pour reprendre
Est ici visé le général Marcel GATSINZI,
ministre André NTAGERURA.
commandant
en main l'armée:
de l'ESO à Butare, qui conduit alors les négociations avec le
« Engagement des intellectuels pour l'encadrement des militaires
ESM se trouve à Kigerne
Rappeler ce (ceux) qui sont aux études à l'étranger.
Désertion. -7 les traquer et les juger - avoir des prisons militaires, auditorat militaireFormation de la police militaire »
Pauline NYIRAMASUHUKO identifie immédiatement pour sa gouverne personnelle « son » traître de
proximité, qui vient tout juste d'être nommé à Butare : «Ibyitso militaire (« complice ») Nomination
de Munyengango ESO
»
Enfin, le 6 juillet en réunion à Gisenyi, elle peut mentionner que l'armée, quasi défaite, sera au
moins épurée. La liste suivante reprend la plupart des officiers, généralement originaires du sud, qui
étaient ou furent en fonction à Butare ou Gikongoro. EUe règle là ses comptes avec une institution
ambivalente qu'à la différence de l'administration civile, elle n'arriva pas à se soumettre à Butare.
« _ Militaires ibyitso : Kubasimbura (<< militaires complices du FPR : à remplacer »)
Rusatira
Gatsinzi
Mugemanyi
Ndamage Jeanne
Ndamage
Rwabukwisi
Habyarabatuma
Musonera
ou Habyarimana
Le 12 juillet, suite à la déclaration de Kigeme rendue publique par le général RUSA TIRA, le QI
croit discerner un éclatement parmi les officiers opposants et envisage immédiatement de pousser cet
avantage en prenant la décision de révoquer RUSATIRA et de l'arrêter.
Avec la défaite, le 20 juillet, au lieu de procéder à une analyse lucide de l'impuisssance et de
l'effondrement de l'appareil militaire, Pauline NYIRAMASUHUKO
transcende, pour son propre
compte, l'échec en théorisant une stratégie de guérilla et magnifiant des militaires vivant de rien
comme des « araignées ». Trois jours plus tard, r armée est réorganisée et un comité politico-rnilitaire
est mis en place. Ce « comité de crise», qui se réunit tous les jours (agenda PN, p. 27/07) regroupe
les rescapés du conseil de gouvernement, de l'as semblée nationale, de l'armée et des chefs de partis
demeurés fidèles à la ligne qu'incarne alors Joseph NZIRORERA (agenda PN, p. 25/07), Parmi les
premières décisions figurent la révocation du général GATSINZI et le constat que des militaires
regagnent le Rwanda ... Le 2 août, est installé une commission mili taire d'officiers inconditionnels qui
suscite immédiatement le retour de la litanie des « officiers traîtres» (CM du 13 août).
Manifestement, les subtilités de cette institution divisée et nurnilée échappèrent toujours à
Pauline NYIRAMASUHUKO. Sur ce sujet, elle n'évolua pas: son analyse demeura celle qu'elle avait
retenu le 19 avril de la bouche du président SINDIKUBW A.BO qui venait entériner le remplacement
des responsables civils et militaires de Butare : « Qu'on nous enlève ceux qui nous observent sans nous
aider, les traîtres, surtout ceux qui ont été entraînés pour nous tuer », Les premiers cités étaient les
«
Hutu aisés », les seconds, les militaires.
SA. Identifier, dénoncer et éliminer l'ennemi intérieur
Nous entrons là dans le domaine où les convictions de la ministre Pauline NYIRAMASUHUKO
furent les plus en phase avec la rhétorique et l'action du gouvernement intérimaire.
Dès le 14 avril, et avant même que Butare ne soit embrasée du fait de la volonté des autorités
politiques, la dénonciation des complices, «ceux qui mettent le feu» fait partie de ses phobies
personnelles. Le premier volet de cette politique, « identifier et dénoncer» nous semble parfaitement
illustré par la déclaration programmaüque du bourgmestre de Musarnbira, le 18 avril: « Chercher
l'ennemi sans passer à côté de lui »: L'ennemi est par définition partout et du fait de sa nature fluide et
insaisissable tous ceux sur qui pèsent des soupçons doivent être éliminés. Son bilan du conseil des
ministres du 23 avril retient l'essentiel:
_ Urwikekwe -7 Gusaka ni ngombwa (<< Suspicion ~ fouiller c'est nécessaire »)
_ Gutunga agatoki (« Dénoncer les complices, les montrer du doigt »)
Son agenda recense ensuite ses propres démarches en la matière, notamment en préfecture de Butare
(notes du 3 mai, du 6 mai, 16 mai, 28 mai, 6 juin, 25 juin). La suspicion est permanente et la
dénonciation suit: les « mauvais » sont nommément désignés.
Pauline NYIRAMASUHUKO fut ensuite omniprésente sur les principaux. fronts de la lutte
contre l'ennemi intérieur (cf. réunion du 30 avril à la préfecture de Kigali où est abordée la question de
la propagande à propos de l'autodéfense civile) ; des compagnes en faveur de la pacification (souspréfecture de Ngororero, et conférence préfectorale de Gisenyi le 3 mai), préfecture de Kigali rural et
sous-préfecture de Rwamagana le 4 mai, préfecture de Ruhengeri le 6 mai, rencontre avec le comité
national d' Interahamwe le 7 mai. Du 10 au 16 mai, l'agenda illustre au travers d'une série de réunions
(avec les jeunesses des partis à Butare le 10 mai, dans les communes de Nyabisindu et Rusatira le Il
mai, le 16 mai au cours de réunions préfectorales) que Pauline NYIRAMASUHUKO met en œuvre à
Butare les leçons tirées de son périple au nord et dans la capitale brutalement résumées dans la phrase:
« Puisque nous sommes en guerre, un complice ou celui qui a été entraîné à Mulrnindi, ils doivent
disparaître! » (CPS,· Butare, 16 mai). Aucune ambiguïté ne transparait quand à l'usage des termes
pudiques relatifs aux massacres: umuganda (travaux communautaires), la perquisition, mettez vous au
travail, contrôle jour et nuit, débroussailler et éclaircir les forêts ..,
Quelques points méritent vraiment d'être soulignés: le premier tiré du compte-rendu du conseil
des ministres du 10 juin 1994 situe bien la paranoïa et le souci méticuleux du travail bien fait qui
prévaut dans le microcosme ministériel (il situe parallèlement les centres d'intérêt de la ministre !) :
« Kgl umucuruzi
azatange
imbunda 2, imiwe pour lui, indi pour le quartier. (« Un commerçant
donnera 2 armes, une pour lui, une pour le quartier »} ». Le second montre que la ministre n'hésite pas
à prendre personnellement
en charge des tâches que l'on pourrait imaginer voir confier à des
subordonnés: ainsi le 8 juin, elle recommande aux bourgmestres et sous-préfets de Butare « la
mobilisation de la population et [1'] utilisation des armes traditionnelles », puis, le 18 juin, associant la
parole aux. actes, elle écrit: «Imyambi
pour 200 000 frs (« Flèches pour 200 000 frs »). «Je dois
retirer une enveloppe pour l'autodéfense civile à Gisenyi ». La ministre prouve ainsi une définition coextensive de sa fonction assumant tous les échelons de la chaîne de commandement:
des décisions
centrales en matière d'élimination des ennemis à l'approvisionnement
en armes des tueurs sur le
terrain. En troisième lieu, c'est toutefois le compte rendu du conseil de sécurité préfectoral tenu à
Butare le 31 mai 1994 qu'elle supervise en tant que ministre en charge de la préfecture, qui fournit la
vision la plus crue de l'organisation minutieuse des massacres de masse avec des descriptions précises
des consignes et des tâches ainsi que les stratagèmes (signes distinctifs) mis en en œuvre pour la
relance des massacres dans le cadre de l'auto-défense
civile préconisée par la circulaire
gouvernementale du 25 mai.
6. Au-delà de la défaite
Même la défaite et l'exil ne permirent pas de prendre quelque distance avec les
mortifères: la défense civile, qui fonctionna comme substitut à l'impuissance militaire, était
l'ordre du jour dans les conseils
des ministres
tenus à Gorna. Le 28 août,
NYIRAMASUHUKO se fait encore le chantre de la liaison entre l'action militaire et la défense
passions
encore à
Pauline
civile.
En fait, l' exil donna l'occasion à Pauline NYIRAMASUHUKO de manifester une nouvelle fois
sa détermination et sa combativité. Alors que les abandons au sein du G1 touchaient la majorité des
membres, la ministre de la Famille et de la Condition féminine poursuivit son engagement et assura,
en quelque sorte, la continuité formelle des institutions. Cette continuité pouvait être considérée
comme nécessaire, voire vitale face à des demandes sociales fortes et au dénuement de millions
d'individus aux conséquences dramatiques. Il apparaît cependant clairement que la conception de
l'action gouvernementale privilégiée par la poignée de rescapés du 01 concerne prioritairement
l'encadrement politique, voire paramilitaire, des populations et leur propre survie politique.
Pour autant, la compréhension de son positionnement politique me semble assez difficile. On la
retrouve à la fois mêlée aux décisions politiques les plus éminentes avec la mise en place du «comité
de crise» puis du « comité politico-militaire » qui regroupe les éléments moteurs de la rébellion qui
s'esquisse, mais en même temps, elle joue un rôle surprenant en « collant» au premier ministre Jean
KAMBANDA, notamment en lui servant de « cadre d'accueil» lors de ses déplacements brefs à
Goma où il est haï, voire en danger - c'est là que sont installés les dignitaires nordistes de l'ancien
régime _ et d'autre part en montant avec lui des structure de coordination servant à mobiliser la
solidarité et à assurer la poursuite de l'encadrement de la population (cf. réunion des ONG du 9 août).
Structure dans laquelle, parmi les personnalités d'envergure, on ne retrouve en fait que Shingiro
MBONYUMUTW A (Gitarama), Pauline NYIRAMASUHUKO
et Jean KAMB ANDA ! Or Jean
KAMBANDA est isolé par les militaires et les nordistes (bien avant que le RDR ne soit justement créé
en avril 1995 pour l'évincer définitivement des prérogatives auxquelles il s'accroche). Apparemment
donc, Pauline NYIRAMASUHUKO s'est attachée à lui jusqu'au bout. Deux hypothèses prévalaient
alors: soit elle le suivait par conviction politique, soit elle était chargée de le surveiller pour l' akazu.
Des questions subsistent cependant sur la compréhension que Pauline NYIRAMASUHUKO
pouvait avoir de son environnement alors même que la plupart des ministres avaient estimé plus
prudent de quitter « le navire» :
« _ Plusieurs personnes ont abandonné le combat sans dire au revoir? »
« Une autre structure qui remplacerait le gvt (politico-militaire)
Personnes nouvelles, plus dynamiques, non souillées » (28/8/1994)
Manifestement, elle ne s'estime pas concernée par les motivations qui les animent. Son cadre
d'analyse alterne alors entre la colère:
« Les uns rentrent en laissant frères et sœurs ex-FAR (. .. )
Sentiment d'humiliation
Rentrer comme objet
Dépendre d'un pouvoir tutsi»
Ou l'adhésion à de vaines illusions:
Tuzataha vuba aliko ngo ntidushobora
guhinga imbwija ndetse no kumesa ngo tudataha biteze cg
imyenda itaruma.
(<< Nous rentrerons dans les meilleurs délais, nous ne devons même pas semer les imbwija (sortes
d'épinards), ni lessiver nos habits de peur de partir avant la récolte ou avant que ces habits ne
sèchent.
»1
7. Conclusion
Au total, l'analyse de ce document prouve à l'évidence que le gouvernement intérimaire, loin de
jouer le rôle d'une simple chambre d'enregistrement
soumise à des forces supérieures, assuma
pleinement la part de responsabilité qui lui incombait compte tenu de ses prérogatives et des moyens
dont il disposait.
Ses prérogatives étaient celles d'un gouvernement de plein droit, statut qui n'a jamais été
contesté par ses membres tel que cela ressort des notes prises au cours de l'ensemble de la période de
la guerre et au-delà jusque dans les camps de l'exil. À aucun moment non plus, les compte-rendus
disponibles ne laissent suggérer, par illusion ou par conviction, que ce gouvernement agit sous la
pression de groupes de pouvoir parallèles qui tenteraient de lui imposer une politique qui ne serait pas
la sienne ou à laquelle il n'adhérerait pas. Plus encore, l'ensemble des autres sphères de pouvoir,
militaire, judiciaire, législatif sont systématiquement présentés comme relevant de son autorité, malgré
les défaillances avérées.
Si de nombreux passag.es déplorent la faible efficacité des FAR (ou plus crûment la débandade
face à l'ennemi) ainsi que les divisions au sein de l'institution militaire, si l'administration publique territoriale ou judiciaire notamment - fait l'objet de vives mises en cause du fait de sa faible
opérationna1ité ou du « relâchement» qui y prévaudrait, toute l'action du gouvernement intérimaire
consisterait à galvaniser les énergies, à améliorer les performances ide l' ensemble par tous les
moyens disponibles: de la propagande à la répression. La panoplie de l'action du GI couvre largement
le volet de la guerre médiatique, de la sensibilisation sous contrainte des populations de tous âges et de
toutes catégories, mais plus fermement plusieurs conseils des ministres se concentrent sur l'utilisation
des moyens de rétorsion les plus radicaux vis-à-vis des opposants à la guerre et aux massacres:
révocation d'officiers, prison et tribunaux militaires, renvoi de fonctionnaires, élimination. Certes, le
gouvernement n'eut pas les moyens de mettre en œuvre, notamment vis-à-vis de l'armée, la plupart
des dispositions répressives décrites (même si les révocations, les mutations et intimidations de toutes
sortes furent bien réelles). Mais d'une part, l'intention était clairement affirmée, de l'autre, loin d'être
gêné dans son action par l'absence d'un cadre de droit, ce furent les tentatives d'assassinats et les
assassinats tout court qui illustrèrent la mise en œuvre de cette politique par le 01.
Plus fondamentalement; si la conduite de la guerre propremen.t dite échappait partiellement et
malgré sa volonté, au contrôle du gouvernement intérimaire, aucun doute ne subsiste sur le fait qu'il
assuma la conception, la logistique, la réalisation et l'évaluation de la lutte contre l'ennemi intérieur,
c'est-à-dire les massacres de la population civile tutsi et plus largement de tous les acteurs timorés ou
indécis qui n'adh érèrent pas, d'une manière ou d'une autre, au projet génocidaire sans cesse mis au
centre des enjeux: « Posons le problème ethnique car c'est le nœud du problème» (agenda PN,
26/06), «Un problème posé: ethnique» (agenda PN, 7107). De ce point de vue, le gouvernement
intérimaire se veut le fer de lance de la guerre totale, la « finale» trurangiza en kinyarwanda).
À la lumière de l'ensemble des informations contenues dans cet agenda, il me faut toutefois
repréciser l'affirmation introductive sur le rapport qu'entretient l'auteur avec les faits et analyses dont
il rend compte ou qu'il développe. En effet, si la plupart des faits et analyses relatés dans cet agenda
sont rapportés par la ministre et peuvent ne l'engager qu'indirectement, il est toutefois avéré, au
terme de cette présentation, que pas une seule remarque de Pauline NYIRAMASUHUKO ne peut être
considérée comme une réserve ou un désaveu de la politique brutale qu'elle décrit avec complaisance
et à laquelle elle souscrit non pas uniquement en la relatant mais en l'anticipant. Dans ses notes
diverses, Pauline NYIRAMASUHUKO démontre qu'elle se porte elle-même à la tête du mouvement,
qu'elle s'affiche comme parmi les plus combatifs et les plus virulents dans la dénonciation et le
châtiment des « ennemis ». L'application dans l'exécution des ordres et des consignes collectifs dans
« sa » préfecture témoigne, hors de toute contrainte, d'Une totale intériorisation.
Cette posture personnelle est poussée à un point tel, que le raisonnement pourrait être renversé.
L'agenda de Pauline NYIRAMASUHUKO offre-t-il une image fidèle de ce qu'a été l'activité
effective du gouvernement intérimaire, qu'il s'agisse de l'expression de ses membres ou de la volonté
obsessionnelle d'anéantir tout ce qui pouvait être assimilé à un adversaire?
Cela ne me semble pas prouvé. Bien des informations attesteraient au contraire que des
ministres ne remplirent que la part minimale et imposée de leur tâche mortifère, que d'autres
utilisèrent de nombreux artifices pour justifier leur manque d'ardeur ou firent preuve d'un grand
absentéisme. La débandade et les divisions ne furent pas que le fait des militaires et touchèrent aussi
l'équipe gouvernementale. Mais ce phénomène apparut comme moins visible et décisif car, du fait de
la polyvalence des fonctions, il suffisait d'un noyau déterminé relativement restreint, et souvent
complété par l'apport de non-membres du cabinet ministériel, notamment les chefs des partis et les
multiples « conseillers )), pour faire fonctionner la machine à massacrer. Pendant la guerre, voire audelà dans les camps, ces fonctions d'encadrement idéologique et militaire furent assumées par divers
sous-groupes qui se soucièrent assez peu de la légitimité institutionnelle de leur mandat. La passion et
l'aveuglement de Pauline NYIRAMASUHUKO
ne la mettaient pas en position adéquate pour
percevoir ces démarcations, ou, si elle les a perçues, elle ne voulut pas reconnaître le caractère
inéluctable de la défaite et l'efficacité dérisoire de l'arme génocidaire.