Extrait de
Patrick de Saint-Exupéry, France-Rwanda : des mensonges d'Etat, Le Figaro, 2 avril 1998, p. 4
Citation
1.1 Le premier cercle
Ses membres connus et honnis des populations de toutes conditions paralysent l'action du chef de l'État et minent ses éventuelles velléités de transformation en profondeur. Parmi eux se distingue son épouse, le colonel Sagatwa (Chef de son secrétariat particulier, véritable cerbère de la Présidence), le ministre Tsirorera (Industrie et artisanat), le colonel Serubuga et le colonel Rwagafilita (respectivement chef d'état-major adjoints de l'armée et de la gendarmerie), le colonel Nsekalidje (retraité)...
Détenteurs objectifs de tous les pouvoirs depuis la révolution
sociale de 1973, ils les considèrent comme leur propriété
exclusive et désignent fonctionnaires, militaires et magistrats
aux principaux postes. Leur hostilité à toute évolution
démocratique ne les a pas empêché de comprendre que s'y opposer
sans discernement serait suicidaire. Aussi déclarent-ils, depuis
six mois, qu'elle est irréversible et sera bénéfique. mais,
simultanément, ils créent le maximum d'obstacles à sa réalisation
par :
- le renforcement inconsidéré des effectifs et des moyens des
forces armées afin de développer une clientèle fidèle et, à
l'occasion, nuire à tout changement par consommation de la
plupart des crédits possibles;
- l'entretien de la peur suscitée par l'agresseur en annonçant
régulièrement urbi et orbi, l'attaque imminente et massive de la
N.R.A., ou encore l'infiltration de commandos dans les villes, etc
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