Citation
La cour d'appel de Paris a remis en liberté les deux Rwandais accusés
de génocide et de crimes contre l'humanité, mercredi 1er août,
invalidant les mandats d'arrêt délivrés par le Tribunal pénal
international pour le Rwanda (TPIR).
La chambre de l'instruction a estimé que les mandats d'arrêt pour
Wenceslas Munyeshyaka, un prêtre de 49 ans, et Laurent Bucyibaruta,
ancien préfet de Gikongoro, arrêtés le 20 juillet, ne pouvaient pas
être mise à exécution, notamment au regard de la loi sur la
présomption d'innocence. Elle a donc ordonné la libération immédiate
des deux hommes. Le parquet général a désormais la possibilité de se
pourvoir en cassation.
Pour l'avocat de M. Bucyibaruta, Me Philippe Greciano, il s'agit
« d'une victoire des droits de l'Homme sur le procès politique à
l'encontre » de son client. « La demande du TPIR était mal fondée en
droit et impossible procéduralement », a-t-il ajouté. Son confrère, qui
défendait M. Munyeshyaka, a qualifié la décision de « conforme au droit
international ».
Le prêtre Wenceslas a toujours nié son implication dans les
tueries. Il a estimé, mercredi, qu'il « faisait l'objet d'accusations
graves sans fondement ». « A l'issue de l'instruction, le peuple
français se rendra compte qu'il n'a pas accueilli un génocidaire mais
un défenseur des libertés. Je le prouverai comme un et un font deux »,
a-t-il lancé derrière le box.