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DAB0110 4 I 0256 KEN /AFP-HR35
Rwanda-gouvernement fltl
Agathe Uwilingivyimana voulait "organiser un coup d'Etat", selon le
parti du président Habyarimana
NAIROBI, 27 avr (AFP) - Le président du Mouvement républicain
national pour la démocratie (MRND, au pouvoir au Rwanda) a affirmé
mercredi, sur la foi de témoignages de militaires, que le Premier
ministre assassiné, Mme Agathe Uwilingiyimana, avait eu
"l'intention d'organiser un coup d'Etat contre le président"
Juvénal Habyarimana.
Le président Habiyarimana est mort le 6 avril, lorsque son
avion à été "abattu" à Kigali, selon les autorités rwandaises. Mme
Uwilingiyimana a été tuée le lendemain par des éléments de la garde
présidentielle.
Le président du MRND, Matthew Ngirumpatse, et le ministre du
Commerce du gouvernement intérimaire, M. Justin Mugenzi, ont donné,
au cours d'une conférence de presse à Nairobi, leur version de la
tragédie rwandaise. "Je ne cherche pas à justifier un assassinat,
mais j'essaie de trouver les raisons qui ont poussé les militaires
à faire cela", a dit M. Ngirumpatse.
“Deux jours avant, le Premier ministre avait convoqué quelques
officiers supérieurs et leur avait dit son intention d'organiser un
coup contre le président", a-t-il insisté.
Le président du MRND a également affirmé que les dix Casques
bleus belges, qui la protégeaient et ont été tués, étaient tombés
"dans une bataille", démentant qu'ils aient été abattus après avoir
été désarmés. "Un lieutenant belge a tiré sur un caporal rwandais,
c'est comme ça que tout a commencé, a-t-il ajouté.
suivra
AFP 271454 GMT APR 94
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NAIROBI - Le président du MRND a ensuite nié l'existence de
milices organisées et armées par son parti, accusées d'avoir pris
une part active dans les massacres qui ont suivi la mort du
président. Pour lui comme pour le ministre du commerce, les
massacres sont la conséquence de "la colère populaire", qu'il est
“très difficile de contrôler".
“"Condamnant fermement les massacres" et "déterminés à en
poursuivre les auteurs", tous deux ont accusé le Front patriotique
rwandais (FPR) d'avoir déclenché les combats avant le début des
tueries entre Hutus et Tutsis, contrairement à ce qu'affirment les
rebelles tutsis.
M. Mugenzi a également estimé qu'il ne faisait "guère de doute"
que "le crime" --le meurtre du président Habyarimana-- "bénéficie
au FPR", suggérant qu'il en est l'auteur. Il a aussi accusé
l'Ouganda de soutenir le FPR.
Interrogé sur la raison pour laquelle la Mission des nations
unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR) n'avait pas été
autorisée à se rendre sur les les lieux où s'est écrasé l'avion
présidentiel, près de l'aéroport, M. Ngirupatse a estimé que "la
MINUAR aurait dû être là pour protéger l'aéroport". "Il ne faut pas
se demander pourquoi elle n'a pas pu y aller, mais pourquoi elle
n'était pas là avant", a-t-il ajouté.
La "boîte noire" de l'avion a été récupérée par le
gouvernement, qui n'a encore eu ni le temps ni les moyens de mener
une enquête, a dit M. Mugenzi.
Interrogé également sur les raisons pour lesquelles deux
cessez-le-feu décrétés unilatéralement par les deux belligérants
n'avaient pas abouti à un arrêt des combats, M. Mugenzi a relevé
que "les termes" des deux cessez-le-feu n'étaient pas les mêmes et
les "conditions" posées différentes.
“Nous devons confronter les deux documents, négocier et
conclure un cessez-le-feu commun", a-t-il ajouté. Selon M. Mugenzi,
"les massacres cesseront quand les combats s'arrêteront", alors que
le FPR présente le problème différemment, estimant que les
massacres doivent cesser d'abord.
at/ds t
AFP 271459 GMT APR 94