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« Je ne pense pas que le chiffre de 1 million de morts soit exagéré », a
déclaré, mercredi 24 août, Charles Petrie, vice-coordinateur du Bureau
d'urgence des Nations unies au Rwanda, à propos du nombre total des
victimes de la guerre civile et de ses suites, depuis le 6 avril, date
de l'assassinat du président Juvénal Habyarimana. Un autre responsable
d'une agence des Nations unies au Rwanda, qui souhaite garder
l'anonymat, a pour sa part estimé ce bilan à environ 1,5 million de
morts. Les estimations précédentes, notamment celles du Comité
international de la Croix-Rouge, faisaient état de quelque 500 000 morts
(le Monde du 13 juillet 1994).
Ces nouvelles évaluations sont fondées sur des recensements effectués
avant les tueries, qui estimaient la population rwandaise à 7 millions
d'habitants, mais qui étaient, selon de nombreux experts, nettement en
dessous de la réalité. Ainsi, selon le Programme alimentaire mondial, le
nombre d'habitants était de 7,9 millions.
Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a,
d'autre part, décidé de suspendre provisoirement le rapatriement des
réfugiés rwandais actuellement au Zaïre. Cette décision a été prise
après l'agression subie mercredi par un groupe de réfugiés, candidats au
retour, par plusieurs de leurs compatriotes opposés à cette démarche.
Le procureur du Tribunal international sur les crimes de guerre dans
l'ex-Yougoslavie, le juge sud-africain Richard Goldstone, s'est dit « personnellement favorable à une extension de la juridiction de ce
tribunal au Rwanda ». (Reuter, AFP.)